Le garçon avait vu juste. Celui qui était en face de lui était bel et bien un combattant au corps-à-corps, et sa posture et son allure allaient bel et bien dans ce sens. Un expert du Taïjutsu donc ? Malgré son tempérament bien plus posé que celui de son ami, ils pratiquaient une discipline similaire. Comme quoi, le caractère ne faisait pas tout. Cela fit néanmoins réaliser le garçon que beaucoup de ses compères ninjas étaient plus à l'aise avec le combat que lui. Certes, ils seront bien content le jour où ils auront besoin d'un pisteur, ou d'un médecin, mais il fallait reconnaître que Kano était très clairement en dessous de la moyenne lors d'un affrontement direct. Qu'y pouvait-il ? Il le savait, il n'était pas prédestiné à cela. C'était même contre plusieurs de ses objectifs et convictions.
Ses mains, elles n'étaient pas faites pour blesser.
Voyant que ce qu'il avait trouvé comme affaire n'inspirait pas vraiment l'Uzumaki, car il ne s'y connaissait tout simplement pas, il rangeait ses affaires.
« C'est vrai, désolé. C'est comme quand on me parle de techniques d'armes, ou de coups particuliers en art martial, j'y connais rien et donc j'comprends rien. Je me suis un peu emballé. »
Et encore, il n'avait pas précisé qu'il était également une tanche en Ninjutsu, ou même aux techniques de son clan. Après, il faut reconnaître qu'il n'avait jamais réellement fait d'efforts pour se pratiquer dans tous ces domaines. Pour son clan, il y a été forcé, mais pour le reste... c'était le vide intersidéral, le néant absolu, dénué de toute forme de talent, en plus d'une absence totalement d'efforts et de motivation. Qui sait, il avait peut-être un grand potentiel en Ninjutsu, ou peut-être Genjutsu ? Il n'en saura sans doute jamais rien, car l'envie n'y était tout simplement pas.
« T'as bien raison. De même, je ne compte pas vraiment chercher ailleurs tant que ces deux spécialités me conviennent, et me suffisent. Et puis si nous sommes plusieurs lors d'une mission, on peut compléter chacun nos faiblesses avec nos qualités respectives. »
En entendant la remarque de Seiji, Kano souriait.
« Ha ! Ça, tu ne crois pas si bien dire. Il est un peu mon mannequin d'entraînement personnel à ses heures perdues. Encore ça va, pour l'instant il n'a encore jamais été dans une situation trop grave, c'est généralement à ma portée, au moins un minimum ! Donc on s'en sort bien. »
S'il savait qu'il allait être contredit quelques jours plus tard...
En discutant, ils finissaient par arriver à destination : à la Nouille Dorée. Pas de blague, ce restaurant s'appelle réellement comme ça ! Et non pas sans raison, puisque le plat spécial d'ici fait justement allusion à cela. Une véritable recette du chef, ou avec l'harmonie des couleurs des aliments et du jus, les nouilles ressortent avec un éclat sans pareil, si bien qu'on pourrait y croire voir de l'or. Et puis, non seulement c'est bon à voir, mais également bon à manger ! Généralement lorsqu'ils viennent ici, Kano prend toujours un bol de ces ramens. Quant à lui, Seitô en prend généralement quatre... au minimum. Autant dire que le restaurateur, lui, nous aime plutôt bien. Enfin, surtout lui.
« C'est ici, t'es déjà venu manger dans ce restau' ? C'est la Nouille Dorée. Le chef est vraiment un pro', et sa recette spéciale c'est justement des ramens, on dirait qu'ils sont dorés. Tu verras par toi-même quand t'auras le bol entre tes mains ! Enfin, si tu veux prendre ça, je n'te force en rien, mais j'te le conseille en tout cas. »
Ils entrèrent dans le restaurant donc, et le cuistot les saluèrent.
« Hoy fiston ! Tu me ramènes un p'tit nouveau à ce que je vois ? Bienvenue, et installez-vous ! Dites-moi ce qui vous ferez plaisir ! »
« La spéciale pour moi, chef ! »
« Et pour toi, mon garçon ? »
Le cuisinier s'adressait à Seiji désormais.