*Biip*…………*Biip*…………*Biip*…………*Biip*…………*Biip*[…]
Lentement, l’Uzumaki s’éveilla, éblouis par la lumière blanche. Le Genin ne savait pas vraiment où il l’était, son corps lui faisait un mal de chien. Il était si lourd, il avait du mal à bouger. Il était totalement désorienté, perdu dans cette salle stérile. Et surtout, il avait du mal à respirer. Chaque soulèvement du torse induit par l’inspiration d’air dans ses poumons lui lançait une douleur terrible, ce qui lui rappelait irrémédiablement sa condition. Il était faible et perdu. Personne ne se remettait si facilement d’un flirt avec la mort, le fanfaron aussi.
Mais comparé aux nombreuses fois ou le fanfaron avait côtoyé l’hôpital, cette fois-ci, et même dans cette brume mentale, il comprit une chose. Il y aurait un avant, et un après. Cette fois-ci, il ne s’en remettra pas comme ça, après un bon sommeil, quelques soins et un bon bol de Ramen bien chaud. Il le savait, son corps réagissait cette fois-ci, plutôt de manière étrange.
Sortant peu à peu de sa torpeur, et à son nom, l’Uzumaki essaya de redresser un peu sa tête. Après plusieurs essaie, et un long moment de léthargie, il parvint à distinguer une femme aux cheveux rouges, sans bien la reconnaître, il balbutia un
« Ma…Maman ? » avant de faire retomber son crâne sur l’oreiller, grimaçant de douleur.
Faiblement, il murmura.
« On peut… Me redresser… S’il vous plait… ? »
Avec l’aide des médecin, l’Uzumaki arriva à se redresser, même si chaque mouvement vivifiait la douleur. Fort heureusement, la morphine faisait encore effet. Le jeune Shinobi vit alors le fameux médecin en charge de son cas.
« Vous êtes qui ?... Je suis où ? »
Puis, Kimino entra dans la pièce. Soudainement, il fut pris d’une panique intense. Tel une décharge électrique, Seitô se souvint d’absolument tous les événements. Ce type-là était dangereux, ce type-là était fou. Ce type-là l’avait envoyé à la mort, juste parce qu’il avait était un peu trop heureux de voir son amie revenir d’entre les morts, et qu’il n’avait simplement pas fait attention. Mais quel genre de dirigeant perdait leur calme dans une crise sans précédent pour une simple bousculade ?
L’Uzumaki fixa froidement l’hokage – qu’il ne considérait plus vraiment comme tel -, avec un regard d’une colère froide. Comment réagir face à un membre de votre clan qui avait attenté à votre vie ? Un supérieur, un des chefs de votre pays ? Difficile de s’attendre à une réaction amicale de la part du jeune Genin. Non, il était en colère, et son regard transpirait la colère.
Mais alors qu’il était focalisé sur ce fou-furieux, Seitô détourna le regard vers Kano, son meilleur ami. Il était là lui aussi ? Son corps était si tendu et le peu de son esprit focalisé sur le malade mental qu’il avait du mal à s’ouvrir au monde.
Non, ça n’allait pas. Au-delà d’avoir survécu à une blessure mortelle, le regard de l’Uzumaki n’y trompait pas. Il n’y avait qu’un seul être qui concentrait toute l’hostilité, et il le fixait avec une rigueur sans faille : Kimino. Il était alors aisé de comprendre, d’autant plus pour Kano, de comprendre ce qui était en train de se passer pour l’ex-tornade de feu de Konoha. C’était le même regard que Seitô avait envers les gens qu’il considérait comme criminels, les gens qu’il détestait. Un regard démuni de toute malice et bienveillance. Un regard qui n’était qu’une colère froide, un volcan en sommeil prêt à exploser pour tout raser sur son passage.
Un regard dangereux.
Mais lorsque l’Hokage murmura à l’oreille de l’Uzumaki, ce dernier changea de tout au tout. Ses yeux le fixèrent avec une émotion jusqu’alors inconnue de Seitô : La haine. Qu’il avait sur-réagit, manquer de sang-froid, et que cela avait fini par presque coûter la vie à l’Uzumaki était une chose. Mais qu’il n’ait aucun regret et que cela était bien fait pour sa gueule ? Inadmissible, inacceptable. Il ne s’en tirerait pas comme ça. Il criait vengeance, son corps hurlait la vengeance, son être entier lui sommet de bouger pour attraper la gorge de l’Hokage et lui arracher la carotide avec ses dents avant de lui dire « Ça t’apprendra ». Il détourna le regard pour chasser cette idée de son esprit, mais celui-ci fixa la table de métal avec les différents ustensiles médicaux, dont des scalpels et des ciseaux chirurgicaux. La tentation fut trop forte.
Un vrai démon s’empara alors de son corps.
Le Genin fit un mouvement brutal. Quitte à rouvrir ses blessures, sa main s’écrasa sur la table de support, et sur le bac contenant l’objet de sa convoitise. Dans l’impression, il fit valser le carré métallique et son contenu qui s’écrasa dans un vacarme sur le sol. Les deux médecins entamèrent alors l’immobilisation du Genin, pour éviter qu’il n’aggrave encore plus son état. Intervention presque inutile, car la douleur et l’épuisement avaient rattrapé Seitô. Il haletait dans son lit, et son dernier regard fut celui foudroyant de haine l’Hokage.
La flamme lumineuse qui animait Seitô, qui l’animait pour faire le bien, c’était assombri. Elle était devenue une flamme sombre. Et si on ne faisait pas attention à bien la maîtriser à temps, à en prendre soin pour l'éclaircir à nouveau, elle avait bien le potentiel de ravager le plus de choses possibles, sans distinction.