La vie des soldats

Makoto goûtait le délicieux liquide rouge, puis posait le verre.



La Kenketsu rougissait et se perdait dans ses pensées en s'imaginant quelques scènes salaces avec son idole de toujours. L'air hébété et le sourire aux lèvres et se rappelait qu'elle n'était pas seule. Elle toussotait avant de reprendre la conversation.



Le regard de la femme se fixait sur les tableaux brûlés et quelques questions lui venait en tête.



La vampirette reprenait une gorgée du doux nectar attendant que son interlocuteur lui réponde.
Au même moment, elle sortait un médaillon de sa poche qui contenait la photo d'une femme, d'une très belle femme. La tête penchée en arrière, Makoto continuait de regarder son trésor.

Pour traverser les siècles, il fallait savoir user de ruse. Massacrer gratuitement, parfois... mais dans des coins isolée m, ça évite d avoir à dos des mercenaires ou alors les villages...



Sa réaction était amusante, elle était jeune et donc impressionnée par le charisme du Prince. Je l avais été, cet être me fascinait... maintenant, il était juste pour moi notre guide que je respectais.



Je me servais de nouveau un verre et prenais mes aises. Je souriais à ses petites questions.



Je reprenais.



La suite de la discussion me faisait éclater de rire.



Tout est différent quand on vit éternellement même si nous sommes tuables.

Makoto continuait la discussion avec son hôte, qui lui répondait à ses questions les unes après les autres. Elle décidait de ne plus boire de sang que le vieux vampire lui proposait plus tôt tellement qu'elle était intriguée par ce drôle de personnages.



Une grimace de dégoût s'affichait sur le visage de Makoto à l'idée de mourir comme un des esclaves que possédait les Kenketsu ou autre créature inférieur.



La femme s'esclaffait de rire d'avoir fait son jeu de mot d'une banalité et d'un ridicule qui ne faisait rire personne. Elle s'en moquait bien, elle avait l'éternité pour s'améliorer.



Elle se taisait avant de reprendre.



Makoto se raclait la gorge pour se préparer à son long monologue et raconter les détails "importants" de sa jeune vie.



La jeune demoiselle fixait son interlocuteur avec un air un peu plus sévère.



Elle tendait le collier à Okushi afin que celui-ci puisses observer, s'il l'envie lui venait.

Elle était amoureuse du prince... pauvre inconsciente. Il avait tellement de maîtresse qu il ne considérait que comme des bouts de viande. Il lui montrerait certainement un intérêt, mais uniquement pour la mettre dans son lit et la jeter après comme il le faisait souvent... mais je n allais pas lui briser ses rêves. Je n avais pas l envie d être cruelle mentalement.



Je ne disais rien de plus à ce sujet, car je n avais rien à en dire.



Elle me remerciait d avoir répondu à ces questions, c était naturelle. Je n avais rien à cacher sur ma famille ... je réfléchissais sur notre venue... je détestais ce genre de regroupement et je n obéissais qu au prince surtout, pas aux autres.

La jeune Makoto avait décidé de le parler un peu d elle. J allais l écouter attentivement. Une histoire assez classique dans notre monde actuel. Son vécu a fait d elle ce qu elle est... mais elle est encore bien trop jeune pour dire de se forger une véritable personnalité et sortir de ce genre de conditionnement.



Je ne m attendais pas à cela, elle me tendait le médaillon de la personne qui devrait être sa mère... Il est possible que je l ai connu, il y a bien longtemps... je prenais alors le pendentif et je l ouvrai afin d y regarder la photo.
Mon regard se figeait à la vue de celle ci et dans un état d étonnement intense, je lâchais le pendentif de mes mains. C était donc sa fille que j avais fasse à moi... une coïncidence ou le destin... Ironie ou non, je me reprenais en ramassant le collier et lui rendant . J avais eu une réaction trop vive pour dire que je n avais aucune idée de qui elle était... et pourtant je le ai très bien connu.

Je reprenais mon calme tout en finissant mon verre.



C était des douloureux souvenir, cette femme m avait accepté totalement alors que j étais un peu un paria, ne pouvant pas utiliser notre pouvoir... même si j avoue un atout de taille avec mon genjutsu.



Un amour rare mais véritable.



J avais connu beaucoup de femme, que j avais rendu amoureuse de moi par simple plaisir corporel, elle était la seule où je n avais pas eu besoin de faire ça...



Je m arrêtais un moment, cela était assez choquant de voir sa fille... et elle ne devait pas se leurrer. Elle lui ressemblait énormément.

A la grande surprise de Makoto, le vampire mâle se figeait et laissait tomber le médaillon par terre.. Pour la première fois de sa vie la jeune fille en apprenait plus sur son passé, mais surtout de qui elle tenait et le nom de cette femme.



La jeune vampirette récupérait son médaillon avant de se lever du majestueux divan. Pensive elle ne disait plus rien en écoutant son interlocuteur. Elle réfléchissait et se posait un tas de questions. Perdue, elle commençait à divaguer et préférait sortir du manoir. La haine la rongeait de l'intérieur et gagnait du terrain à petit feu.



Folle de rage, elle frappait dans tous et n'importe quoi. Sa mère a été tuée sauvagement par des individus qui se croyaient supérieur à elle et elle ne pardonnera pas cette affront. La vengeance était un plat qui se mangeait froid, mais Makoto préférait quand le sang coulait chaud.

La femme tentait de se calmer peu à peu, mais rien à faire. D'un pas pressé, elle se dirigeait vers Okushi.



D'un ton encore plus méprisant et agressif, elle pestait.

Oui, c était un bien jolie prénom dont je me rappèlerai toujours... Je n avais ceci dit pas le temps d être nostalgique. Makoto perdait encore son sang froid, elle avait vraiment les nerfs à fleur de peau. Je la laissais faire, ce n est os toujours facile à avaler ce genre de nouvelle. Je l’observais alors détruire quelques œuvres d art de mon domaine... je n aurai plus qu à en trouver d autres, ce n était que du matériel de toute façon.

Elle se dirigeait vers moi comme une folle furieuse. Je ne clignais pas d un œil... tout en me demandant si je connaissais le nom de ces enfoirés... Elle ne semblait pas au courant de notre hiérarchie et qui commanditait cela... je soupirais, mentir ou dire la vérité ? J était un peu embrouillé.



Je comprenais ça rage, j aurai voulu les massacrer comme elle et en faire de même avec celui qui a donné l ordre... mais je n étais pas encore assez puissant pour cela, je devais être patient et m améliorer et le jour où je serai prêt, je détruire leurs âmes...



Une question me torturait l espérait en la voyant, je suis resté environ un demi siècle avec sa mère... le rapprochement serait trop flagrant et elle aurait prit la peine de me prévenir tout de même...

Makoto ne réussissait pas à finir sa phrase. Le regard noir plongé dans le vide, sans aucun état d'âme, elle s'asseyait dans une colère noire. Okushi lui demandait son âge pour éclaircir un point ?



Impatiente, la jeune fille passait par l'entrée de la grille par laquelle ils étaient venus plus tôt.



Elle était bien décidée de chercher des informations et de trouver les réponses à ses questions. Qui étaient ces personnes ? De quel droit ? Et si Okushi ne lui disait pas toute la vérité ? Justice devait être fait.

Pour le moment, elle cherchait de quoi passer les nerfs pour se calmer et se radoucir. Une chose qui n'était pas commun pour la demoiselle. Elle allait vers le groupe de vampire répugnant qu'ils avaient plus tôt.

Tenter de dévier la vérité n était pas chose faite. Malgré son jeune âge et son impulsivité, elle écoutait bien et avait de la réflexion . Mais je me devais de la protéger. Si elle savait la totalité de notre fonctionnement, elle foncerait tête baissé. Autant qu elle le découvre d elle même et le plus tard possible.



J esquivais du mieux que je pouvais cette question... dire que je pourrais la calmer de suite en effaçant simplement ça mémoire,mais ça ne serait pas juste pour elle.
Elle avait une vingtaine d année, ce n était pas très précis et ça ne m avançait sur le pourquoi de la question. Je reprenais donc en la fixant comme elle le faisait envers moi.



J avais à peine eu le temps de demander des précisions qu elle s en allait vers la grille pour sortir... vraiment dur à gère, un tempérament de feu. Je la suivais, histoire qu elle ne fasse pas de grabuge, mais apparement c était son but de se défouler... Magnifique, elle perdait le contrôle total...

Il y avait un groupe de vampire transformé, abruti et peu résistant m, il ne servait qu à faire fuir des curieux. Mes chiens de gardes m étaient utile et pourtant, elle semblait vouloir en découdre. L en empêcher ne ferait que renforcer sa colère .



Je m approchais d elle pour tenter de la calmer un tout petit peu.



Je lui jouais toujours le même air pour l apaiser et je faisais de même avant de la quitter quand elle se sentait mal... je la croyais même malade, mais c était peu probable pour un Kenkestu.



Je déglutinais...

Le sang se figeait dans ses veines. Avait-elle bien entendu ? Elle se retournait vers lui illico.



Makoto s'approchait dangereusement du vieil Kenketsu. L'air très menaçante.



Entre temps l'un des bâtards s'approchait du à la provocation de la jeune fille plus tôt. Il tentait de faire son malin, mais la demoiselle ne l'entendais pas de la même oreille. Elle lui éclatait la tête dans le sol et en faisait de la charpie.



Elle attrapait le vampire par le collet et soutenais son regard froid et sanglant dans le sien. Et sachant que cela ne plairait pas à son hôte, elle se préparait à toutes attaques éventuelles s'il ripostait.

La réaction était vive, c était beaucoup trop de chose pour elle en une seule soirée. Je me devais de rester calme...



Comment la blâmer... Si j étais à sa place, je perdrais sûrement le contrôle aussi, même si ce n était pas dans mes habitudes. Je la laissais parler. Avais je fais une erreur en lui brisant le coeur d une certaine manière ? Mais si elle était bien ma fille. Je devais la protéger de ce monstre ignoble.

En attendant, sa rage décuplait sa force, elle explosait la tête d un de mes chiens de gardes sans aucune difficulté. Elle me répondait sur son âge exact... 29 ans... ça y correspondait parfaitement m... fruit du hasard ou non... pourquoi ne m avait elle pas prévenu ? Je n entendais pas le reste alors qu elle m empoignait par le col...

Pourquoi m avait elle caché cela. Dans quel but ? Étais je indigne à ces yeux ? Pour me protéger ? En attendant, cet enfant avait vécu un enfer, bercé dans une illusion d un prince noble et sans l amour d une famille. Pourquoi a t elle afflige ça à Makoto ? J aurai pu la protéger mieux que je n avais su faire pour ma bien aimé... incompréhensible était le seul mot qui me venait à l’esprit. Esprit que je reprenais en plongeant mon regard dans celui de Makoto... que faire ? Je pouvais lui effacer la memoire... elle ne se souviendrait pas de ça journée et je retournerais dans l’ombre. Un simple inconnu et elle ne saurait rien de sa mere, du prince et elle serait peut être plus heureuse mais je n y croyais pas et sa mère m en voudrait. Je prenais alors sa main. Sans aucune agressivité...

La réaction d'Okushi était plutôt intrigante, car de ces mots il ne savait pas plus que cela.



Elle relâchait d'un coup le col du doyen avant de s'écarter de lui. Makoto s'asseyait sur le sol encore frais, ne sachant que faire de cette nouvelle. Elle grommelait et se calmait peu à peu avant de reprendre la conversation.



La jeune femme ne connaissait que la haine, la guerre et le sang. Elle ne savait pas ce qu'était la tristesse, l'empathie ou l'amour.





Elle se relevait à une vitesse grand V et prenait le vampire par le bras en direction du manoir. La kenketsu avait encore tant de questions à poser que le reste de la nuit passerait très vite !

Le pardon cela s apprend, elle était encore trop jeune pour le comprendre surtout dans les conditions dans lesquelles elle avait vécu. C était dommage d avoir une telle vie, mais nous n avons pas toujours le choix. Je suis un exemple pour cela, rejeté de ma famille en partie car je ne savais pas manipuler le sang. Ce n était os pour autant une tare... mais pour les membres du clan oui. Pourtant, nous naissons tous différents et il fallait l accélérer ainsi au lieu de dénigrer le fait qu on est os comme la masse. C était pour ça que j évitais de juger les autres... et puis, qui j étais pour le faire...

J écoutais la jeune Makoto, elle était si dure pour son âge que c était triste, triste si jeune que, dans un sens, je n avais pas à me plaindre de ce que j avais vécu... c’était bien pire pour elle....

Mais que pouvais je y faire... elle voulait que je lui en raconte plus sur sa mère... en étais je capable dans l’immédiat avec le risque de réveiller d anciennes douleurs que j avais su atténuer... je ne le savais pas.



La suite le surprenait quand elle avouait son comportement et me demander de repartir sur de bonne base.



C était amusant de l entendre vouloir connaître les compétences... mais lui enseigner serait beaucoup plus complexe. Je me laissais entraîner par elle a l intérieur du manoir.



Je regardais alors le tableau de mon arrière grand père.. il avait la même capacité que moi, mais il avait aussi le pouvoir clanique.