Un Shinayaka dans l'arène

Maeda sentit ses bras changer d’état physique, ses os et sa chair devenant souples comme un élastique. Ses poings gagnèrent ainsi en vitesse et en force d’impact. Il vit le Mitsuna tenter de se débattre face à son destin mais les poings du Rat balayèrent son corps ainsi que ses maigres espoirs de survie. La liberté était là pour Maeda, il n’avait plus qu’à la saisir et alors il se déchaîna sur le corps de ce qui avait été un jour son adversaire ...

Cela dura longtemps, le Shinayaka était entré comme dans un état second, il n’était plus maître de lui alors que les arêtes de l’homme poisson se brisaient dans un craquement atroce sous ses poings. La foule n’en pouvait plus, les plus sensibles détournaient le regard cependant que les plus fous observaient la fin du champion Mitsuna avec délice.

Ce fut la douleur qui tira Maeda de cette furie. Il ralentit soudain l’allure de ses coups jusqu’à les arrêter totalement. Son flanc le faisait souffrir atrocement et un filet de sang s’en échappait de façon régulière. Mais ce n’était pas tout, avant de mourir le Mitsuna l’avait tailladé à plusieurs endroits créant de nouvelles plaies. L’épée de dents était d’ailleurs plantée dans le bras gauche de l’ancien allié de Kazuna, bras gauche qu’il ne parvenait plus à bouger depuis l’arrêt de sa technique. À vrai dire il ne pouvait plus bouger grand chose de son corps car celui-ci vidé d’une immense partie de ses réserves de chakra ne pouvait plus qu’assurer le minimum au Shinayaka. Chaque partie de son corps était une douleur, comme si chaque muscle était endolori par une courbature. Les blessures s’étaient accumulées durant le combat et il se sentait s’engourdir, mais il savait qu’il ne fallait pas qu’il s’abandonne à cette douce sensation d’engourdissement, pas avant d’avoir été déclaré vainqueur. Son honneur de combattant était en jeu.

Il mobilisa le peu de forces qui lui restaient et se tourna vers la Hattori qui semblait diriger le combat, attendant un signe de sa part pour enfin tomber inconscient ...

Le combat avait su se montrer intéressant et la finalité de celui-ci me convenait entièrement. La vie de Maeda m'importait que trop peu, j'étais simplement satisfaite de la mort de Buichiro. Cette saloperie de poiscaille avait trépas sous mes yeux excité et son manque de respect à mon égard venait d'être puni de la plus belle des manières. Est-ce que ce combat était équilibré ? Je ne le pensais pas. À mes yeux, personne ne pouvait vaincre un Kumojin, si ce n'était un autre Kumojin. Bien évidemment, la réalité était tout autre. Mais j'aimais penser cela, citoyenne d'une nation invincible...

Je fis quelques pas en direction du micro tout en applaudissant. Le clappement de mes mains résonna dans l'enceinte de l'arène et le calme revint doucement dans les tribunes. Avec l'aide de mes doigts, je dirigeai mes loups de glaces, les faisant se rapprocher doucement et dangereusement du centre de l'arène. Leurs allures étaient menaçantes, hostiles. Et cette sensation d'insécurité devait grandir en Maeda lorsque les bêtes se mirent à tournoyer autour de lui.








Un véritable tumulte grandit dans les tribunes, certain implorait la mort du Shinayaka, d'autre suppliait de le laisser en vie. Je me régalais de la situation...





J'avais envie de voir le public suspendu à mes loups, attendant d'eux qu'ils dévorent Maeda. Je fantasmai à l'idée que Maeda puisse penser mourir par la main indirecte du présentateur. Tout ceci n'était qu'une mise en scène, et je dirigeai les loups sur le corps encore chaud de Buichiro. Ils s'en donnèrent à cœur joie, déchiquetant la carcasse, répandant davantage le sang sur le sable, démembrant le corps sans vie...

L’entièreté du corps de Maeda n’était que souffrance. L’épée de crocs du défunt Mitsuna était toujours plantée dans son bras et de nombreuses plaies maculaient son corps. Il était totalement vidé de son chakra, s’il en utilisait ne serait-ce qu’un peu plus il mourrait, il avait du mal à se l’avouer mais il en était persuadé. Donc quand la Hattori ordonna à ses loups d’attaquer il ne put réprimer un frisson. Pendant un instant il avait vu sa mort arriver, et elle n’aurait pas été aussi glorieuse qu’il l’aurait espéré.

Néanmoins il comprit rapidement que la charge des loups ne lui était pas destiné. Il prit le temps de souffler puis il savoura pleinement sa victoire. Un flot d’adrénaline se déversa dans son corps et il trouva la force de lever son bras valide vers le ciel sous les acclamations du publique plus en feu que jamais.



Victorieux. Il avait vaincu son adversaire et il était désormais libre. Il se traîna ensuite jusqu’au vestiaire qui lui était attribué pour le combat. Une fois là bas il sentit ses jambes faiblir, un écran de brume couvrit ses yeux et un bourdonnement s’empara des ses oreilles. Maeda était victorieux certes, mais ses blessures étaient nombreuses, trop nombreuses. Son corps abdiqua et son esprit se ferma ...