Kazuko, saisissant mon bras, accepta ma proposition de se balader, ensemble, dans le marché à la recherche d'ingrédient pour le repas que j'allais réaliser. Je n'avais, pour le moment, aucune idée du plat que j'avais envie de réaliser. Alors, scrutant les étales et les marchants à la recherche d'idée, j'entraînais la jeune fille avec moi.
C'est alors que, après quelques minutes de marche, la jeune femme s'interrogea sur cette envie que j'avais eu de cuisiner pour mes compagnons. Selon elle, c'était le rôle de la femme de cuisiner, pas celle de l'homme. Cette pensée était si réductrice, mais néanmois extrêmement courante au sein du village. Et, si j'étais mieux né, si je n'avais pas été l'esclave d'une famille Hattori puissante et importante, peut-être aurais-je eu le même raisonnement, la même pensée étroite. J'imaginais bien que, dans la tête de cette jeune femme, il était important que l'homme soit fort, puissant pour protéger sa famille. Il devait être également assez influant et prospère pour pouvoir palier à leur besoin et, enfin, il devait être séduisant à tout instant pour continuer à faire naitre du désir chez sa partenaire.
Malheureusement, je ne correspondait nullement à cette description.
« Tu penses que c'est mal pour un garçon de savoir faire à manger ? »
J'espérait qu'elle réponde par la négative. Je ne voulais pas la savoir si peu incline à évoluer, si restreinte dans sa manière de penser et de voir le monde. Après tout, dans ce village, certain homme cuisinait
et j'en avait toujours été l'exemple le plus parlant.
« J'adore faire la cuisine. C'est dans une cuisine que je me sens le plus à l'aise d'ailleurs... Je dois même avouer être plutôt doué. »
C'était, du moins, ce que me disais souvent
Maître Hattori Reiko. Kazuna, elle, n'avait jamais rien dit sur ma cuisine. Elle s'était toujours contentée de la manger, sans commentaire particulier. Hormis lorsque ma cuisine laissait à désiré.
« Je n'ai aucune idée du plat. Ni de ce que peuvent aimer mes compagnons. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne faut pas de banane dedans. Cela risquerait d'énerver l'un d'eux. »
Saru n'aurait pas été content de retrouver de la banane dans son plat, j'en était convaincu.