Chasse à l'enfant

Ce village est d'un ennui ! Vraiment, comment font les Konoha-jins pour ne pas se décomposer sur place, tant il n'y a rien à faire ? Hm ?
La nouvelle d'obtenir enfin une mission -aussi miséreuse soit-elle- avait éveillé un peu Masato qui aurait fini par s'endormir pour une bonne décennie, rongé par ce fameux ennui, en d'autres circonstances.
Ce n'était rien de folichon, loin de là : Une gamine s'était paumée en forêt. La belle affaire ! Mais il se trouve que cela lui donnait une raison de se bouger le cul avant de prendre racine et, en plus, il avait une partenaire pour cette tache. Au moins, il aura de quoi s'occuper en cherchant la petiote. Sans même avoir cherché à savoir en détail qui serait sa comparse, il s'était rendu chez lui pour prendre ses effets personnels avant de sortir du village pour attendre la partie manquante de ce futur duo de choc. Il espérait intérieurement qu'elle ne soit pas trop cruche, pas trop moche non plus, et pas trop niaise. Sinon à quoi bon ? D'ailleurs, son nom ne lui était pas inconnu... Kazami Uzumaki... Ou avait-il entendu ce prénom, déjà ? Il espérait que ce n'était pas une de ces minettes avec qui il avait fini un soir ou son sang constituait à lui seul un cocktail fort mélangeant alcool et hémoglobine.

        Arrivé à la lisière de la forêt – le point de rendez-vous- le Kitto s'appuya nonchalamment sur le tronc d'un arbre, et fixa de son œil passif les alentours. Il devait être en avance...
Une rouquine finit par s'avancer et sembla le rejoindre. Cool, elle n'était presque pas en retard. Se préoccupant un peu plus de son visage, il finit par la reconnaître et lui offrit un sourire accueillant.

Rien ne valait une petite mission de routine pour vous remettre sur les rails. Kazami espérait que ce soit quelque chose de bien défoulant, fatiguant et occupant car elle avait de l'énergie à revendre. C'est donc avec vivacité que la jeune femme pris ses affaires : une trousse médicale bien fournie qui s'attachait à la ceinture et quelques kunai. Sans attendre plus longtemps elle se dirigea vers la forêt où elle devait retrouver son coéquipier. C'était un certain Masato Kitto, jamais entendu parlé. Probablement encore un de ces chuunins qui ont trouvé leur grade dans un paquet surprise.

Elle arriva donc à la frontière du village et vit Masato accoudé contre un arbre de la façon la plus nonchalante possible. Ah, c'était donc lui Masato ? Cette petite fouine qui était déjà venu l'embêter dans la forêt ? Super, cette mission allait vraiment être embarrassante. La rouquine s'approcha alors de lui et lui fit d'un ton enjoué :



Elle lui fit un petit sourire amusé puis continua :



Elle prit la route de la forêt d'un pas rythmé et demanda :



Kazami l'interrogea du regard : cet homme servait-il à quelque chose ?

Elle semblait de bien meilleure humeur que la dernière fois !
Se décollant de son appui, Masato s'avança vers elle en se demandant si elle allait être une perte de temps ou si elle saurait se montrer utile. C'est que c'était dangereux une forêt pour une fillette comme elle.
Il soupira longuement avant de poser sa main en garde sur son arme et lui emboîter le pas.



Un gosse mourant. Était-ce sa faute si telle était sa situation ? Probablement pas. Enfin bon. Sa démarche était toujours aussi nonchalante, on aurait presque dit qu'il se baladait. Et elle l'ouvrait trop. En mission d'infiltration, elle se serait fait repérer.



Son sourire était là mais son ton était volontairement plus cassant, froid et las. Une sorte de reproche masqué.
Masato avait bien des capacités mais pas celle de repérer les autres à distance. Malheureusement. Mais il restait un assez bon pisteur et avançait en suivant son instinct.

Alors que Kazami était de bien meilleure humeur qu'à leur dernière rencontre, Masato semblait lui bien plus renfrogné. Il n'avait plus ce petit sourire horripilant sur les lèvres et cela amusait encore plus la rouquine. Elle le fut encore plus quand celui-ci avoua ne pas avoir les qualités de senseur. Qu'est ce que j'avais dit ? Il ne sert à rien.

Les deux chuunins s'enfoncèrent dans la forêt à la recherche d'indices. Pendant longtemps, ils ne trouvèrent rien. Chacun scrutait le sol et les airs, mais rien n'indiquait la quelconque présence de l'enfant. Kazami ne put s'empêcher de taquiner encore un peu son coéquipier :



La jeune femme se retenu de rigoler. Pour une raison inexpliquée, cette mission l'amusait. Cet homme l'amusait. Il était vraiment étrange et ça, c'était marrant.

Trouve le gosse, trouve le gosse... Quelle plaie. Masato soupira, cette mission était aussi ennuyeuse qu'une journée normale, finalement. Mais cette fille le cherchait et quand on cherche Masato Kitto, on le trouve.



Un hurlement d'enfant le stoppa dans sa narration. Il fit instinctivement un signe de main signifiant qu'il fallait qu'elle se la ferme et tendit l'oreille. Le cri résonna, suivi par les croassements de deux corbeaux.



Clama-t-il gaiement avant de bifurquer rapidement sur la gauche, d'où provenait le cri. Sa course était rapide, ses enjambées grandes. Il aurait d'ailleurs semé la rouquine qu'il ne l'aurait même pas remarqué. Il préférait se concentrer sur sa course et ses recherches. Et puis, le fait qu'elle crie était aussi un fait préoccupant. Après tout, cette forêt regorgeait de mille et une choses dangereuses.

Alors que Masato était entrain de parler, un cris d'enfant résonna dans la forêt. Finalement c'était pas si dur ! Mais le cris était inquiétant. Qu'est ce qui poussait un enfant à hurler comme ça dans la forêt ? Celle-ci regorgeait de créatures pas forcément végétariennes ...

Les deux chuunins eurent le même réflexe : courir vers la source du cris. Masato prit la tête et Kazami le suivit. Il allait très vite, mais la rouquine ne se laissa pas semer. Ils trouvèrent rapidement l'enfant. Un blondinet d'une dizaine d'année, il était en plein milieu d'une forêt. Et face à lui .... un énorme ours. Kazami n'en avait jamais vu de tel. L'enfant avait déjà un bras en sang et cela n'allait pas s'arrêter là : l'ours avait vraiment envie de le manger. C'est alors qu'un leva son énorme patte pleine de griffe longue comme des kunai sur l'innocent.

Masato et Kazami étaient trop loin pour s'interposer. Sans attendre et se forçant à réagir vite, Kazami utilisa un jutsu de son clan.



La patte du gros balourd ce fracassa contre un mur invisible.



La protection de Kazami avait été fracassée par la puissance du coup. Sans attendre plus longtemps, et alors que la bête se remettait du contre-coup, Kazami s'élança vers le garçon.



Elle l'attrapa par la taille et le mis sur son épaule. Elle fit quelques bond et le reposa contre un gros rocher plus loin, dos à l'animal. Le jeune garçon semblait terrifié. Quoi de plus normal ? Il avait faillit se faire dévorer par un ours !



La jeune femme inspecta le bras maigrichon du jeune garçon. Il avait quelques griffures superficielles, rien de grave, Kazami le soigna avec un soin basique. Il avait probablement dut essayer d'esquiver un coup de griffe mais n'avait pas réussis entièrement.

La plaie soignée, Kazami regarda par-dessus le rocher pour voir comment s'en sortait son coéquipier.

Fais ceci, trouve le gosse, occupes-toi de l'ours... Faudrait qu'elle apprenne à lui foutre la paix au bout d'un moment la morveuse ! Sinon c'est elle qui allait s'en prendre une au lieu de l'ours.
D'une suite de mouvements de mains, Masato exécuta une technique qui repoussa la bestiole le temps que la rouquine saisisse l'enfant et se sauve. Après quoi il prépara son katana d'un mouvement de pouce et s'écria.



Sans attendre de réponse, il fondit sur l'animal en dégainant et lui trancha le ventre en diagonale, recevant au passage une jolie giclée rougeâtre sur le cou et le menton dont il se préoccuperait plus tard. Blessé, l'ours se recroquevilla sur lui-même et se recula de quelques pas en grognant avant de brasser maladroitement l'air de sa patte. Le Kitto évita ce coup en se reculant d'un petit bond avant de retourner à la charge et le frapper une nouvelle fois, coupant net une partie de l'épaule et du cou de la créature qui fut dès lors condamné à une mort lente et douloureuse après quelques heures de torture physique.
Il le regarda d'un air morne avant de se décider à l'achever . La Mort était si ennuyeuse, elle aussi...
Le combat fini, le chuunin essuya brièvement sa lame sur la fourrure de la bestiole avant de rejoindre le reste de l'équipe d'un pas toujours aussi calme. Il regarda l'enfant en silence, le considérant également comme un condamné. Il avait survécu aujourd'hui mais sa vie sera prise tot ou tard, malgré les efforts que l'on puisse faire. C'est un fait. Mais il joua le jeu et sourit, comme toujours.



Il avait le gout du sang de l'ours sur les lèvres mais n'y fit pas attention.

Elle regarda donc par-dessus le rocher et vit Masato tuer sauvagement l'ours. Du sang coulait sur le sol. Super Masato, tu vas faire peur au petit ! Elle ouvrit la bouche pour le lui dire mais la forêt bougea derrière le chuunin.



Un énorme ours, encore bien plus grand que le précédent, venait de jaillir dans la clairière. L'autre n'était qu'un ourson ou quoi ? Et là, c'était la mère ? Kazami écarquilla les yeux. C'était impossible, cet bête devait faire dans les 4 mètres de haut. Le titan émis une sorte de grognement à la hauteur de sa taille et Kazami en eut des frissons.

L'enfant s'était remis à pleurer car bien sûr, il s'était levé et avait vu la bête. Kazami le prit par les épaules et lui fit fermement :



Sur ces paroles, elle bondit de derrière le rocher et rejoignit son coéquipier. Il n'allait pas s'en sortir avec quelques coups de kunai cette fois. La bête était bien plus grosse.



Kazami savait de pas rivaliser avec un monstre pareil au corps à corps. Aussi, Masato semblait être une vraie plaie avec son Katana et elle ne voulait pas être blessée accidentellement par ce chuunin maladroit. Elle sauta donc en l'air en composant quelques mudras, elle cracha alors quelques boules de feu sur la bestiole tout en prenant du recul. Sa place était à l'arrière, à protéger son coéquipier.

Comme si ce n'était pas assez, le râle mortuaire de l'ours avait appelé son grand frère. Ou sa femme. Ou sa mère. Ou un inconnu. Bref, un ours deux fois plus volumineux graouter férocement en s'approchant dangereusement de Masato. La cheftaine rousse débarqua sur son grand cheval de pète-cul, cassa un peu plus les bonbons du brun qui pensa à réellement la laisser dans la merde pour se barrer avec le gosse. Sérieux ? Elle était chiante, inutile, pipelette et re-chiante. Il avait tellement envie de lui répondre et de l'assommer d'un coup de poing sur la tête...
Mais la situation empira quand elle lança avec conviction quelques malheureuses boules de feu qui, d'après Masato, ne feront qu'accentuer le côté agressif de la bestiole. Elle ne pouvait pas lancer un truc un peu plus fort ? Cette technique n'était pas vraiment la meilleure pour un mur comme celui-ci et d'ailleurs plusieurs ratèrent leur cible.



Il ricana et planta son katana dans le sol le temps d'exécuter quelques mudras et cracher une puissante boule de vent sur l'ours pour le déstabiliser avant de reprendre son arme et charger, un visage impassible sur le visage. Il asséna un premier coup puis dû se reculer pour en éviter un et se décala sur la droite. Manquerait plus qu'il se prenne une boule de feu dans le nez par l'autre rousse.

Kazami resta en arrière regarder comment le kitto se débrouillait avec l'ours. Il maniait assez bien son Katana finalement. Enfin, pour un débutant. Tandis que Masato virevoltait autour de l'affreuse bête, la rouquine croisa les bras devant le spectacle. Ainsi son affinité était le fuuton ? Ca lui allait bien après tout. Le vent ne cessait pas de tourner avec lui. Une fois il râlait, une fois il souriait. On ne savait jamais comment s'y prendre.
Alors qu'elle était entrain d'observer la situation, quelque chose lui agrippa la jambe. C'était le mioche qui était sortit de sa cachette. Kazami grogna en essayant de le détacher mais rien à faire. Le gosse pleurait et la jeune femme n'était pas très douée avec les enfants. Elle s'accroupit alors pour être à sa hauteur et le prit dans les bras. C'était ce que les mères faisaient normalement non ? Kazami n'avait pas vraiment eut de mère alors elle ne savait pas trop.



Elle jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et vit Masato toujours au combat contre l'ours.

Le combat n'était pas trop difficile : l'ennemi était une grosse cible solitaire et lente. Et ce n'est pas plus mal puisque l'autre roukmoute n'en foutait pas une. Comme quoi, quand on disait qu'elle n'allait servir à rien... D'ailleurs, elle n'arrivait même pas à s'occuper du gosse qui était revenu sur le périmètre de combat.
Pauvre gosse. Elle semblait bien incapable de le réconforter. Pourtant les femmes sont douées pour le blabla normalement, non ?

Masato, lui, passait à droite, glissait à gauche, taillader un bout de peau ici ou là en esquivant tant bien que mal les coups de pattes. Il se prit d'ailleurs un petit coup dans l'épaule gauche et grogna légèrement. Ça commençait à vraiment le gonfler cette histoire.
Jusqu'à en avoir marre. C'est qu'elle était résistante cette bestiole ! D'un bond, il se recula le temps de jauger l'importance de la blessure et réexercer une série de mudras pour lancer une nouvelle technique qui le propulsa sur un arbre qui, au passage, craqua un bon coup.

Allait-il enfin avoir son compte ? Dur à dire...

Alors que l'énorme bête tomba, Masato revint vers eux. Lorsqu'il fut à leur hauteur Kazami lui adressa un petit sourire et fit :



Elle serra alors l'enfant dans ses bras et pointa du doigt Masato.



L'enfant hocha la tête et demanda à se libérer de son étreinte. Kazami le lâcha et le petit humain se jeta sur Masato pour lui enlacer la jambe.

"Mer'chi m'sieur ! Vous êtes trop fort ! "

Kazami ne put retenir un éclat de rire cristallin en voyant la scène. Cet enfant était très mignon, surtout avec sa technique d'entrelacement des jambes qui devait mettre tout les adultes mal à l'aise.

La rouquine regarda alors Masato. Cet homme étrange. Il n'était pas aussi fort que Nakatsu. S'il avait été là, ils se seraient débarrassés depuis longtemps de cette bestiole. Car ils étaient extrêmement compatibles. Ses jutsu complétaient les siens, et Kazami savait comment il agissait au combat, vu qu'elle s'était combattue contre lui.
Il était possible qu'un jour ils partent dans une vraie mission tout les deux. Et Kazami voulait être prête.