Un Empire à conquérir


Empire Hattori, Entrée principale

Année 10 | Printemps

Le retour de l'Impératrice
Le Maître des Plaisirs
1

        L’absence de réponse fut loin d’être une surprise pour le Bellâtre, surtout venant de la part d’une fanatique. Par principe, les croyances n’étaient pas un problème… C’était même un art de la conversation habile et bien connu de la vipère. Le souci était la religion. Prêtresse oui, mais prêtresse de quoi ? Quelles valeurs prêchait-elle ? Et surtout, qu’elle place occupait-elle auprès de l’Impératrice, qui semblait s’imposer comme la figure politique phare des prochains temps ?

Ces questionnements en suspens, le Bellâtre se contenta de suivre la cadence. Sans un bruit, tel une douce brise invisible. Brièvement, il fixa Genichi, le Miwaku Pantin… Une arme humaine. Cet homme n’avait aucune autre utilité que sa force brute. Un pion parfait, mais dont le seul bémol était de voir son allégeance bien trop… Malléable. Il s’en était servi une fois, avec une facilité déconcertante. Seul l’avenir dirait s’il pourrait servir une seconde fois pour une tâche tout aussi brève ? Se méfierait-il ? Probablement. Le jeu allait être délicat, mais il en valait la chandelle.

Quelques instants plus tard, le pion ramena la « déchue », qui entama une conversation plus qu’intéressante. L’Impératrice aurait survécu à une attaque de vampire ? Il était forcé de constater que c’était le cas. Mais totalement indemne ? Sans échange ? Sans contrepartie ? Peu probable. La question qui subsistait était : quelle contrepartie ? L’éphèbe se murait dans un silence, affichant en façade qu’un sourire agréable finement maîtrisé. Rien ne devait transparaître. Et il était maître dans la matière.

Dégainant l’arme ancestrale du clan des Hattori, Kazuna se mit en marche comme un robot. Sans vie, sans âme, plus une étincelle dans son regard. Impressionnant ? Évidemment. Terrifiant ? Sans aucun doute. Soit la prison avait réduit la volonté du pauvre ver de terre se voyant comme une venimeuse vipère, soit la nouvelle Impératrice avait trouver le moyen de décupler les pouvoirs présents dans l’épée. Dans les deux cas, le Bellâtre voyait deux bonnes raisons de se tenir du bon côté de la lame.

La purification de la ville, puis de l’empire. Une redistribution des cartes. Nombreux de ses maigres concurrents y verrait la fin de leurs commerces. Mais il était homme à y voir une opportunité. Il fit un sourire, et se contenta de nouveau de suivre le mouvement. Le statu quo était balayé, le maigre équilibre restant, rompu. Le jeu s’annonçait intéressant.

Publié il y a moins d'un mois