Deux bols de ramen s'offraient à la jeune femme qui se décide à prendre le plus classique des deux, le Miso Ramen. Elle ne se lassait pas de ce petit goût de sel que provoquait ce met. De plus, elle avait peur de ne pas finir le bol de curry ramen, car la sauce avait la fâcheuse tendance à s'épaissir si le plat était mal dosé. Elle sent l'odeur du bouillon fumant avant d'effectuer le rituel habituel des repas. Elle rejoint le jeune shinobi en joignant ses mains et remerciant pour le repas. Bien qu'a ses yeux tout cela n'avait pas vraiment grande valeur. Les réflexes avaient cependant la vie dure. Elle remarque que le garçon la regarde du coin de l'œil, il devait se vouloir discret, mais la proximité actuelle n'avait pas réellement permis cela. Elle comprend assez rapidement ce qui l'intrigue et ne dit rien. S'il venait simplement à le demander, elle répondrait, car ce n'est pas vraiment un secret. Après tout, son corps était recouvert de bandages et il n'était pas vraiment possible de les ignorer. Il était aussi rare qu'elle les enlève, mais il était compliqué de se nourrir sans effectuer cette tâche. Si jamais le garçon ne souhaitait pas mettre les pieds dans le plat, elle allait tout simplement le lui dire. Il est normal de ne pas vouloir froisser une personne en la questionnant sur son passé. D'autant plus que celui-ci s'avère d'être douloureux à bien des niveaux.
C'est sans étonnements que Kotaro mentionne le fait que Tsubame est du vécu d'un point de vu émotionnel et cela est vraie, même si elle n'aurait pas appelé cela de la sagesse, mais plus un recul ou le simple fait de relativiser la vie avec un regard nouveau.
« Hm? Tu fais référence à mes blessures ? On peut dire ça en effet... J'aurais préféré ne pas avoir ce vécu-là en tout cas.
»
Elle souriait, mais on pouvait sentir une amertume assez peu dissimuler dans son regard.
« Tu as dû entendre parler de la raison pour laquelle nous sommes arrivés sur le Yuukan n'est-ce pas ? Les anciens racontent que la déesse de notre ancienne terre entra dans une colère et décida de montrer son mécontentement par la violente irruption d'un volcan. »
Elle ne regardait pas le garçon et semblait perdue dans ses souvenirs, son regard était entre la colère et la tristesse, mais elle finit simplement par soupirer. Elle se faisait une raison à chaque fois qu'elle se remémorait ses derniers jours sur Iwa.
« Le volcan a tout rasé ce qui nous à forcer à fuir l'île, mais tu te doutes que cela n'a pas été aussi simple. »
Elle prend le temps de manger une boucher avant de reprendre.
« On pensait qu'il s'agissait d'un simple séisme au début et le temps de réaction pour la fuite fût lent pour une bonne partie du village... Et tout le monde n'a pas eu l'occasion de fuir l'arrivée de lave et les incendies. »
On pouvait voir sa mâchoire se contracter et son regard s'assombrir en prononçant les derniers mots. Les souvenirs fusaient dans sa tête et elle ne semblait pas capable de les arrêter. Elle fermait les yeux pour essayer de faire taire les cris qui retentissaient dans son crâne. Entre la douleur et la complainte, tout revenait d'un seul coup et la réalité semblait s'éloigner pour la Kirishitan. Elle prend une grande inspiration et serre les poings si fort qu'elle brise les baguettes et que plante quelques échardes dans la paume. Cela lui permettra de sortir de son propre esprit et de retourner son regard vers le jeune garçon.
« Quand on se dirigeait vers les navires avec ma famille, une violente explosion a eu lieu projetant des amas de pierres et provocant des glissements de terrain. Mon père et moi avions réussi à éviter la chute, mais ce n'était pas le cas de ma mère et de mes jeunes frères et sœurs. »
Elle tourne son regard vers la paume de sa main et sa gorge se serre. Déglutir devient plus difficile et son regard se remplit de tristesse sans pour autant que des larmes n'apparaissent.
« Bien que les ordres furent de les laisser derrière, nous n'avons pas écoutés et avons tenté de les sauver. Ils avaient pris refuge dans ce qui restait d'un bâtiment en bois. On recommençait notre route vers le navire quand la lave nous à encerclée et à commencer à mettre feu à l'immeuble dans lequel nous étions. »
Elle retire une écharde de sa main et se lève pour prendre une paire de baguettes dans sa cuisine. Elle se rassoit plus lourdement qu'elle n'a souhaité le faire. Il s'agissait de la partie la plus compliqué à aborder pour elle après tout.
« Je ne m'étendrais pas sur ces derniers détails, mais les seuls en possession du Mokuton étaient ma mère et moi, sauf qu'elle était blessée et qu'elle s'occupait des plus petits. J'ai tenté de nous faire sortir, mais une coulée de lave m'a fait perdre l'équilibre et j'ai perdu ma concentration. J'ai eu le réflexe de me propulser par un justu et je me suis retrouvée en plein milieu de flammes qui m'ont fait perdre connaissance. Je ne peux que supposer que ma famille est tombée au même moment, mais qu'elle n'a pas eu la chance de survivre aux flammes. »
Elle prend une grande inspiration et redresse la tête pour regarder le garçon en souriant d'un air mélancolique.
« Je ne me suis réveillée que plusieurs jours plus tard... J'étais sur le navire qui nous à permis de venir jusqu'ici. »
La Kirishitan rigole légèrement en faisant tourner les ramen dans le bol.
« Je ne dirais pas que je suis sage... Je pense simplement qu'après avoir perdu ceux qui m'étaient chers, je ne peux plus vraiment qu'essayer de relativiser sur la vie et tenter de la prendre comme elle vient, car je n'attends plus rien d'elle à présent. »
La jeune femme présentait souvent un sourire sur son visage marqué par le sort, mais les blessures qui la faisaient le plus souffrir étaient celles qui se trouvaient dans son cœur et non sur son corps.