Tu les avais vu hier soir rentrer dans l'auberge alors que tu buvais un verre au fond de la salle commune. Tout de suite, il t'avait tapé dans l'œil. Il fallait dire qu'ils étaient facilement remarquables. L'un masqué avec six sabres accroché à son dos, tu t'étais demandée à quoi cela pouvait bien servir d'en posséder autant, tu n'avais encore jamais vu personne combattre avec autant d'armes. L'autre, son partenaire, portait sur son épaule une épée disproportionné, aucun doute que celui-ci pouvait trancher la tête d'un bœuf d'un seul coup. Tu avais cherché leurs regards, tu voulais qu'il te remarque, toi la pauvre petite femme, seule dans un univers si terrible. Pourtant, tu n'avais rien fait pour tenter d'attirer leurs attentions si ce n'était de les fixer d'une manière bien impolie. Lorsqu'ils étaient montés à l'étage, pourtant, l'un d'eux avait bien croisé ton regard, mais tu n'avais pas su suffisamment le captiver pour que le sien s'arrête sur toi. Finalement, tu avais été transparente. Je sais que cela t'avait vexé, et j'avais espéré que cela soit suffisant pour me laisser reprendre le contrôle. Pourtant, non, tu as seulement affiché ta mine boudeuse. Tu avais appris à te contrôler désormais, du moins mieux qu'auparavant. Tant mieux pour toi, tant pis pour moi. C'était de bonne guerre entre nous deux. Je ne t'en veux pas, tout comme je sais que tu ne m'en veux pas de rester tapis au fond de toi. Nous sommes complémentaires toi et moi...
Mais pour tout t'avouer Ran, je n'aurai pas pensé que ce matin, tu as suffisamment de cran pour tenter une approche. Je t'ai bien regardé faire. Tu as attendu que l'homme à la grosse épée revienne de dehors pour le bousculer faussement maladroitement. Si ce n'est un échange polie d'excuse, vous ne vous êtes rien dit d'autre. Lui semblait davantage pressé à commander de quoi se restaurer, alors que toi, tu étais retourné t'asseoir bien gentillement à ta place. Pourquoi, souhaite tu à ce point attirer leurs attentions ? Je ne te comprends pas. Nous sommes venues jusqu'ici accompagner de marchand depuis les montagnes enneigé, car tu disais en avoir marre du froid et de la neige. Et voilà, que tu cherchais à attirer l'attention de deux shinobis, dont j'étais certaine qu'ils quittaient la région. Cela fait moins d'une semaine que nous avons élu domicile dans cette auberge. Et je sais très bien au fond de moi, que tu vas leur demander de les accompagner sur un nouveau chemin. Je te connais, tu ne reste pas en place, tu mets des pions un peu partout sur ton chemin, tu créer des liens invisibles, tu te sers de tous ceux que tu croises... Mais à quelle fin ? Tu ne me l'a toujours pas dit ça... Hein, Ran !
Et voilà que désormais, nous sommes tout deux dans la rues, juste derrière eux. Tu ne comprends donc pas qu'il vont te prendre pour une folle si tu les suis comme ça, sans intéragir ? Par pitié Ran, ouvres ta bouche et parle leurs, ça en devient pitoyable ton petit jeu... S'il te plait...
« Matin de printemps
Mon ombre aussi
Déborde de vie ! »
Tu es sérieuse Ran ? Un haiku ? C'est donc la seul façon que tu as trouvé pour les faire retourner, un putain de Haiku ? Le printemps, je suis certaine que c'est la dernière chose qui les intéresse. Heureusement pour nous, ton sourire est charmeur et ta bouille est mignonne, sinon, il est évident qu'il ne te répondrait même pas.