Nous avancions, légèrement plus lentement que prévu puisque j'étais désormais chargé d'un poids mort sur les épaules. Saloperie de connasse, nous avions quitté Kumo la veille au matin et voilà déjà que l'on devait se faire chier... Et je devais me coltiner les paroles de celui qui nous avait mit dans une telle situation merdique. Il allait devoir apprendre à réfléchir avant d'agir, sinon, je ne donnai pas long feu à nos vies... Pourquoi lui avait-il répondu, pourquoi l'avait-il agressé devant des témoins... Je bouillais intérieurement et pourtant, extérieurement, je ne laissai plus rien paraître. Mais j'évoquai malgré cela, l'impulsivité de l'homme.
« Tu vas devoir apprendre à gérer ton impulsivité, Kuraso... Il est essentiel pour notre survie et pour notre empire que chacun de tes actes à l'extérieur de nos murs soit calculé avec précision... »
Je profitai du fait que ce sujet soit évoqué pour approfondir.
« Cette femme par exemple, il était évident que ces attentions était différente que celle qu'elle indiquait. Mais ce qui est évident pour nous, ne l'ai pas pour des villageois... Si tu l'agresse devant des témoins, tous diront "des Kumojin ont frappé une pauvre innocente"... Frappe là en dernier recours, bien souvent, le manque d'intérêt pour les personnes résout de nombreuses situations... Et si jamais la violence doit intervenir, fait en sorte soit d'être une victime qui se défend, soit d'être loin de tout regard... »
Je ne voulais pas être son sensei, mais il me semblait de plus en plus évident que cet homme avait besoin d'en apprendre davantage. Il n'était visiblement jamais été envoyé en mission extérieur, et les comportements que l'on pouvait avoir à l'intérieur de nos murs ne pouvait avoir leur place à l'extérieur de ceux là. Les règles qui régissaient ces deux mondes étaient bien différentes...
« Le monde est divisé en deux. Ceux qui vivent à l'intérieur des villages militaire et ceux qui vivent à l'extérieur de ceux-là. Chacun possède leurs règles, leurs manières d'être... Tu vas devoir apprendre cela si tu souhaites devenir un ninja de renom... »
Bien sûr, je souhaitais également revenir sur ce qu'il avait dit quelque temps avant.
« Je n'attends pas de toi que tu m'écoutes au doigt et à l'œil. Je n'ai pas besoin d'un élève, mais d'un partenaire de mission. J'ai besoin que tu sois apte à prendre des initiatives et ne pas attendre de moi. Je suis plus expérimenté que toi, c'est un fait. Alors, je te transmettrai une partie de mon savoir au gré des jours et des situations. Mais, j'attends de toi que tu sois capable de les appliquer... »
« Et la seule et unique règle essentielle que tu dois retenir... C'est de réfléchir avant chacun de tes actes... L'impulsivité est une chose réservée au bandit. Tu as évolué dans un milieu où ces règles-là était nécessaire, mais désormais, tout cela est derrière toi... »
Je m'ouvrai indirectement à Kuraso, moi qui en temps normal n'aimais guère parler, je me voyais en train de tenter de transmettre un savoir à cet homme. Alors, que nous avions déjà parcourut une bonne dizaine de kilomètre et que Ran était toujours inconsciente sur mon dos Peut-être avais-je frappé trop fort- nous pouvions distingué à une centaine de mètre devant nous, un village.
« J'ai changé d'avis concernant Ran... »
Nous avançions alors jusqu'au centre du village et je cherchais une auberge. Une fois trouvé, nous pénétrions à l'intérieur de celle-ci, la fille toujours chargé sur mon épaule. Alors, je frappai sur le comptoir jusqu'à ce que le propriétaire de l'établissement se décide à venir. Je déposai doucement la Sekken sur le sol, le dos contre le comptoir. Je pris alors une voix aimable et un ton amicale, chose que Kuraso n'avait encore jamais vu de moi, et je jouais mon jeu d'acteur...
« Nous sommes de Kumo. (J'évoquais ce qui semblait être une évidence) Vous devez prendre soin de cette femme. Mais je vous préviens, elle n'est pas réellement commode, pas méchante, seulement, ces propos ne sont pas réellement fiable... Elle semble être atteint de certains troubles psychologiques... Toujours est-il que nous avons été pris à parti par des bandits sur les routes alors que nous avions accepté de l'escorter, pauvre femme ... L'un d'eux à réussit à atteindre l'arrière de son crâne... La pauvre fille est tombée net ! Des bandits si proche de Kumo, une aubaine pour vous que nous passions par là à ce moment-là... On a pu sécuriser à nouveau le chemin, mais hélas, nous n'avons pas le temps d'attendre qu'elle reprenne conscience, puis vu ce qui lui est arrivé, je ne suis pas sûr qu'elle souhaite nous garder comme garde du corps... Je pense qu'elle demandera de l'aide à d'autres mercenaires... »
Pour conclure, je lui glissai quelques pièces sur le comptoir, pour l'hospitalité qu'il accorderait à ce femme. Et sans plus attendre, nous refaisions marche arrière, de retour sur la route.
« Voilà, chose faites... Maintenant, accélérons considérablement le rythme »