Rei fut plongé soudainement dans un abîme… Avant de se recueillir dans une salle qui pouvait en tout point être une salle du trône, d’un Roi très ancien. En face de lui, il se retrouva… Mais avec des différences notables. L’homme siégeant sur le trône avait un air bien plus confiant, presque arrogant, et fixait le jeune homme avec un air dédaigneux.
« Te voilà enfin, après toutes ces années pitoyables à te morfondre sur ton propre sort, Rei. »
L’Homme semblait attendre, une main accoudée à son trône et tenant simplement sa tête, légèrement penchée.
« Toute cette puissance, tout ce potentiel, pour finir ici ? Assiégé dans ton propre corps de manière totalement volontaire ? Allons, Rei. Tout le monde se joue de toi. Même une petite bouteille qui parle s’est joué de toi ! Cette situation n’a-t-elle donc pas assez durée ? »
La silhouette afficha un regard surpris… Puis se mit à rire. Un rire moqueur. Il riait aux éclats, se cachant le visage.
« Qui je suis ? N’as-tu donc jamais fini avec tes questions stupides ?! »
L’homme fixa alors froidement le jeune homme.
« Je suis ce que tu devrais être. Je suis la part de toute-puissance que tu devrais utiliser ! Je suis ce qui te sépare de cette humanité balbutiante, braillant au moindre obstacle, à la moindre difficulté ! Je suis celui qui te regarde faire, qui sait tout sur toi. Je suis la personnification même de ton destin ! De ton passé ! »
« Je suis la question inconnue qui te démange : QUI TU ES VRAIMENT ?! Un Gaikotsu ? Un orphelin du Chakra ? Le Réceptacle du Primo-vampire ?! Un simple médecin ?! Tu n’en sais rien, et tu cherches désespérément la réponse. Mais qui se fiche bien de qui tu es ?! D’où tu viens ?! Tu es ce que tu veux être Rei ! La mort, la vie, l’âme, le corps, tout cela sont des concepts bon pour les mortels ! »
« Je sais comme moi ce que tu aimerais faire, au plus profond de toi. Je connais ce regard avide que tu émets sur le plus grand pouvoir de ce monde : la connaissance ! Et maintenant que tu t’es laissé manipulé jusqu’à accueillir de ton plein grès la plus grande source de connaissance et de puissance brute du monde… Tu vas simplement la laisser partir sans demander ton reste ?! »
Certes, il ne pouvait pas interagir avec l’extérieur, mais le savoir de ce qui se déroulait était, lui, toujours présent. Le Roi ouvrit les bras à Rei.
« Ce n’est pas le Prince qui avait raison ! C’est toi qui te voilais la face sur ton état, ta situation ! Déploie tes ailes Rei ! Déploie-les maintenant ! Prends la place qui te reviens de droit ! Je suis le Fanitisme ! Et JE SUIS TOI ! La flamme de DIEU ! L’instinct de Génie ! Illumine le futur de ton pouvoir, ou dévore le sous les flammes, tel est ton droit le plus strict ! Cesse de te brider inutilement !! »
Rei se tint la poitrine. Comme s’il effectuait mot à mot sa transition. Ce chemin inconscient remontant à sa conscience, brutalement. Et il déchaîna sa puissance, comme une réaction, une autodéfense. Son Chakra submergeait son corps, le poussant à s’échapper pour se manifester, jusqu’à écraser la présence du prince, où tout du moins, porter sa voix à sa conscience. Soudainement, les deux hommes parlèrent à l’unissons.
« Ecoute-moi Prince !
Tu veux réellement prendre ce corps de vipère éternellement imbécile ? Mais il ne fait qu’agir comme toi, t’amadouer pour mieux te contrôler ! Tu as conclus un marché avec moi, alors respecte-le ! Tires-en avantage comme je vais en tirer avantage. Tu as joué ta carte, alors à moi de jouer les miennes ! Je me suis depuis trop longtemps bridé pour laisser ces misérables me dicter ma conduite !
Laisse-moi ton pouvoir, ton savoir, et je déchainerai sur ce misérable ayant osé croire qu’il avait une chance de négocier ! Avec toi, je suis mort pour mieux renaître, sous ce nouveau jour ! Et je ne vais pas perdre une minute de plus ! »
Le chakra tentait de se faire de plus en plus écrasant, dévorant et assimilant l’essence du Prince. Il tentait par cet intermédiaire de prendre le contrôle du Meiton. Le seul souhait ? En profiter le plus possible pour apprendre. Se fondre. Le Roi prêtait son corps, mais pas à un prix nul. Il en ressortirait transformer, comme un renouveau.
« Libre à toi de lui faire croire que c'est un hôte digne de toi... Après tout, tu as tant travaillé pour pouvoir transformer tous en vampire, qu'il serait bête de ne pas en profiter. »
Une mort éphémère pour renaître sous un nouveau jour.