Le Gaikotsu avait agi, sans vraiment réfléchir aux conséquences. Il avait été comme porté par son propre potentiel. En face de lui s’ouvrait des portes qui alors lui semblait insoupçonné. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi avait-il perdu Kitaï ? Pourquoi n’avait-il pas eu la force de tuer Hakaï ? Pourquoi avait-il offert son corps au Prince ? Toutes ces réponses trouvaient une seule et unique réponse : il avait peur, et il était faible.
« Je ne suis pas fou, je sais très bien qu’il en faut plus que ça pour prendre ta conscience, Kenketsu Kamiyonanayo… »
Rei était toujours dans cette salle étrange, et la silhouette s’était rassise sur son trône. Elle le fixait d’un regard, le mettant presque au défi. Cette fois, il parlait par lui-même. En son propre nom. Dans la pénombre de la salle du trône, il voyait ce qui semblait être une ombre aux yeux rouges. La matérialisation de la conscience du Prince ?
« Non. Je suis faible. J’ai eu peur toute ma vie de la mort. De mon propre potentiel. J’ai passé ma vie à fuir le danger sans jamais l’affronter… On ne m’a jamais offert la chance de savoir me battre, et je n’ai jamais su la saisir ou la provoquer… »
Rei fixa alors la conscience, ses yeux rouges dans les siens.
« Il est temps que cela change. »
Le garçon étrange avait toujours été méfiant, indécis. Aujourd’hui, sa pupille brillait de détermination. Il n’était plus le même.
« Travaillons de concert, Prince. Je suis faible, mais je n’ai aucun doute que je peux apprendre. Encore et encore. Pour devenir plus fort. Je ne compte pas laisser mourir ma conscience, mais je ne compte pas te vaincre par la force. Je veux apprendre de toi. Je veux savoir ce que tu sais. Je veux devenir quelqu’un. Je veux vivre ! Et je deviendrais digne de ma propre puissance. Si je veux vaincre le Fanitisme, il ne faut pas que je craigne de m’en servir… Il va falloir que je l’utilise pour le transcender. »
La silhouette sur le trône fit un sourire, comme si elle célébrait une victoire importante.
« Tu as déjà réussi cet exploit une fois en transformant le clan Kenketsu. Ensemble, réitérons-le. Je sais que nous sommes capables de le faire. »
Les barrières qui inhibaient le jeune homme avaient désormais disparu… La réponse n’était ni dans ce laboratoire, ni à Kiri.
« Kiri n’était qu’une destination parmi une autre. Ce que je veux savoir, c’est si je suis digne du pouvoir de Faust. Non. Du pouvoir de la Nécromancie. Et il me faut savoir si je peux faire bouger des os Kaguya… »
Rei fermait les yeux. Il réfléchissait.
« Avant, je voulais savoir d’où je viens. Maintenant, je veux tracer ma propre route. Si je suis effectivement un Gaikotsu, je devrai pouvoir faire bouger ces os. Si non, c’est que je suis autre chose qu’un Gaikotsu. Il faudrait juste savoir… Quoi ? »
Tu fixais de nouveau le Prince.
« Je n’ai jamais analysé mon sang par peur d’y découvrir que je n’étais pas un Gaikotsu. Il serait peut-être temps de le faire pour en avoir le cœur net. Comme tu as mon corps, crois-tu pouvoir user de mes techniques ? »
Tu affichais alors un regard un peu excité.
« Si c’est le cas, je pourrai peut-être être capable d’user des tiennes. Ce qui pourrait nous permettre d’éliminer les gêneurs de ton clan… Où alors, lui faire oublier les dernières 24h, et donc notre existence. Pour passer totalement inaperçu. »
Puis, l’ennui vint. Où le dégoût, voir le dédain.
« La « Carcasse » n’aime pas l’idée de voyager avec un traître. Je pense qu’il était du deuxième groupe de Kenketsu, à espérer ta mort…. »
« Enfin… Allons voir cet individus « imminent » de ce nouveau monde… Et testons l’étendue de nos possibilités. Quand dis-tu, Prince ? »