Liens familiaux

Ce qui ne devait jusque-là qu'être un simple détour par la case magasin devenait tout de suite plus intéressant. Kazami et Shinji semblaient se connaître et tout cela ne faisait qu'émoustiller un peu plus notre casse-pieds de Konoha dont le sourire refusait de s'effacer et ce, malgré les pics de l'un ou de l'autre pour sa propre personne. Bourreau des cœurs, pilier de bar... Ils semblaient s'être ligués contre lui mais peuvent lui importer. Au contraire, même, ça l'amusait.



D'une démarche digne d'un cartoon, le borgne glissa jusqu'au côté de la rousse et posa son bras sur ses épaules, tout sourire. Il approcha sa main libre du visage de la jeune femme et appuya sur sa joue avec son index d'un air enfantin.



À ça il lui offrit un clin d'œil exagéré avant de la libérer de son étreinte pour retourner auprès de Shinji.



Pour le sujet de l'alcool, il préférait laissait à Shinji l'honneur de relever -ou non- la remarque mesquine de la rouquine. Après tout, il faut partager.

Manifestement, la rouquine et le borgne faisait bien la paire. Shinji ne put s'empêcher de sourire face à la spontanéité de sa collègue et de s'esclaffer suite aux remarques de son cousin. Les moments d'allégresse se faisaient de plus en plus rares, et voir que ses plus proches amis étaient toujours autant de bonne humeur ne put que soulager le sabreur.



Shinji lança un regard complice à son compagnon. Lui aussi, il voulait jouer.



Elle avait beau avoir un caractère bien trempé, la jeune femme paraissait aux yeux du Kitto plus frêle qu'elle ne voulait l'avouer. Il était sûr qu'elle ne tiendrait pas plus de trois verres.

Comme Kazami pouvait s'y attendre, les deux kitto s'enfoncèrent rapidement dans la brèche qu'elle avait ouverte. Elle les tua du regard avant de lancer :



Elle agita sa boîte sous leur nez avant de la poser à la caisse où elle paya son achat. Puis elle continua sa provocation :



Elle arqua un sourcil et fit un petit rire coincé. Elle venait d'avoir quelques images en tête bien amusantes. Puis finalement, le petit groupe ayant fait leurs achat, ils sortirent de la boutique. La rouquine fit alors :

Shinji entra dans le jeu de Masato, pour son plus grand plaisir, et renchérit en mentionnant le Hokage. C'est vrai qu'ils semblaient s'être rapproché, les deux rouquins, depuis peu. Affaire intéressante sur laquelle il en apprendrait surement un peu plus après un ou deux verres dans le gosier de la demoiselle. Mais d'abord, la question du problème mensuel était à clore.



Il arqua un sourcil face à sa propre réflexion, il était parti un peu trop loin là. Pour éviter une hypothétique situation gênante, il saisit Shinji et Kazami par les bras pour les guider vers son appartement.

Masato avait un talent pour mettre les gens dans l'embarras. Rapidement, la discussion prit une autre tournure et Shinji devait bien l'avouer, le sujet des menstruations le gênait quelque peu. De plus, son cousin n'y allait pas de main morte sur la provocation.

Le sabreur s'empressa donc de sortir, aux côtés de ses deux nouveaux camarades de picole. Mais la rouquine, à la plus grande surprise des deux Kitto, était prête à commencer la fête dès le pied dans la rue. Qu'allait donc penser les villageois si ils voyaient des gradés de l'armée se donner en spectacle ainsi ? Les trois jeunes gens seraient mieux à l'abri des regards.



Et ensemble, les trois collègues se dirigèrent vers l'antre du borgne. La fin de la journée s'annonçait d'ors et déjà mouvementée.

Masato commença à lui poser des questions sur ses parties génitales comme s'il demandait à sa mère comment faire des bébés. Kazami lui répondit par une grimace. Lorsque les deux kitto s'exclamèrent de son manque de discrétion elle fit en rigolant :



Ce dernier empoigna son bras et l'emmena un peu plus loin chez lui. La jeune femme découvrit l'habitat de Masato. Elle put retenir une exclamation sonore en disant :



Elle éclata de rire. Décidément, elle était vraiment de bonne humeur ...

Les remarques fusaient de chaque côté du borgne mais il s'en fichait. Masato, le dépravé. Ça sonnait bien, non ? Bon, moins que "Masato, le demi-dieu " mais pouvait-il reprocher quoi que ce soit ? Non. Il n'avait pas honte de ces petits délires, de ces occupations.
Une fois la petite troupe arrivée, Kazami se mit tout de suite dans le ton alors que les sujets choquants venaient à peine d'être esquivés. À croire qu'elle aimait mettre les pieds dans le plat. Rentrant -comme toujours- dans le jeu, il répondit sans même la regarder et partit en direction de la cuisine.



Il revint avec quelques verres qu'il posa sur la table basse, à coté de son repas préparé qu'il avait presque oublié. Il allait bientôt pouvoir y gouter... Le savourer, le... Son œil perçant agressa littéralement Kazami. Oserait-elle lui voler ? Il fallait qu'il l'en empêche !



Et hop ! Il s'empara discrètement du paquet et alla le cacher en haut d'une étagère, hors de portée de la jeune femme.



Masato se vautra alors sur un fauteuil, rassuré.

Les bouteilles à la main, les trois collègues arrivèrent rapidement à destination. D'habitude, le bretteur était peu festif en présence d'autres personnes et il ne côtoyait que très rarement la gente féminine, mais le fait qu'il s'était quelque peu rapproché de la rouquine suite aux derniers événements qui avaient frappé le village l'aidait à se décontracter. Néanmoins, il comptait sur cette relation naissante pour lui soutirer quelques informations (qu'il pourrait réutiliser avec malice), et ce, avec l'aide bien généreuse de l'alcool.

À peine avaient-ils franchi le seuil de la porte que la la jeune femme nota le désordre qui régnait dans l'appartement. Mais l'heure n'était pas aux bavardages, mais à la beuverie. Le Kitto acquiesça à la requête de son cousin et se jeta sur les bouteilles, les décapsulant à l'aide son sabre. Ainsi, il prépara les premiers shots sous les regards aiguisés de ses deux collègues.



Sur ces mots, il poussa l'un des vers le borgne et tendit l'autre à la rouquine. Oseraient-ils faire cul sec ?

Kazami grimaça suit aux remarques sur les cadavres de Masato puis alla s'installer à côté de Shinji. Ce dernier servit trois généreux verres pour les trois valeureux shinobis. La rouquine prit celui qu'il lui tendit et le regarda avec une petite moue. Etait-ce une bonne idée finalement ? Maintenant c'était trop tard, elle ne pouvait pas partir sans passer pour une lâcheuse.



La junin avait pleins d'idées en tête mais elle voulait entre les deux ninja d'abord. Elle leva alors son verre en interrogeant les deux autres du regard.



La rouquine fit un petit sourire malicieux en s'apprêtant à écouter les propositions de ses coéquipiers.

Les verres servis, Masato se frotta les mains et s'installa un peu plus convenablement, prêt à vider son godet. Son oeil avisé observa les visages de ses invités dont la présence n'avait rien de prévu, attendant que son verre soit rempli. Et à peine cela fut-il fait qu'il s'en empara, prêt à le déverser dans sa gorge sèche. Mais, car il faut un mais pour briser cette romance entre un homme et le contenu de son verre, la rouquine brisa ce moment élégant ou sa main allait porter le fruit de son envie sur le bord de ces lèvres pour un toast. Un toast, un hommage, une raison pour boire en sommes car oui, mademoiselle semblait avoir besoin d'une raison pour s'amouracher d'un verre de Saké.
Jouant le jeu, Masato garda son coude mi-levé, réfléchissant à un sujet correct pour lever son verre. Pour le plaisir de boire ? Pour les ancêtres dont on a oublié le nom . Pour les jeunes femmes mortes ici et dont on ne retrouvera jamais le corps . Pour l'avenir, pour l'amitié, pour la mort, pour la vie, pour la paix, pour la solidarité, pour la santé, pour le courage, pour les Kittos...



Il ricana. Il ne voulait pas être le responsable d'une conversation sérieuse qui alourdirait l'ambiance jusque-là agréable. Et puis, après le sujet des capotes, on pouvait continuer de creuser dans ce sens non ?

Alors qu'il prit à son tour un verre et qu'il s'apprêta à engloutir son contenu d'une seule gorgée, la rouquine proposa qu'ils lèvent leurs verres, qu'ils portent un toast. Le jeune homme avait beau réfléchir, il ne voyait pas quel sujet méritait telle cérémonie. Secrètement, il pensait bien à Sana dont il avait transpercé le cœur quelques jours auparavant ou encore Nakatsu, dont la bêtise avait réouverte les plaies anciennes du village, mais parler de l'un comme l'autre risquait de faire mauvais genre devant ses deux compagnons de beuverie.



Il réfléchit quelques secondes, puis leva son verre, éclairé par une nouvelle idée.

Décidément, les blagues fusaient sur ses rapports avec l'Hokage. Il était impossible que les deux chuunins soient au courant, c'était donc que de la pure spéculation sur son nouveau poste de bras droit. Ils étaient loin de savoir à quel point cela était vrai ...
Suite à la blague de Masato, Kazami leva les yeux au ciel avec un petit : "pfff". Il manquait juste un "c'est vraiment immature" qu'elle tut pour ne pas faire trop chiante non plus. Puis heuresement Senji prit plus ou moins sa défense (elle n'était pas sûre que s'en soit une) et changea de sujet.



Et d'un coup, elle avala tout son verre. L'alcool lui brûlait doucement la gorge et elle dut retenir une grimace. La rouquine jeta un coup d'oeil au fond du verre :