Match retour

Aohime était égale à elle-même : C'est à dire bourrine et maladroite. Son ninjutsu n'était pas mauvais et elle disposait d'une bonne palette de techniques. Mais elle se surestimait beaucoup et ne réfléchissait pas assez. Une fois de plus, la Kaguya mordait la poussière. Je terminais ma série de mudras et une vague se formait sous mes pieds pour déferler sur mon adversaire. J'avais également profité de cette technique afin de me retrouver dans le dos d'Aohime. Ça allait être le moment de mettre le coup de grâce ! Je fonçais vers elle et tentait de l'immobiliser avec une clé de bras. Ce n'était pas réellement ma spécialité, mais je savais qu'Aohime n'abandonnerait jamais et c'était la seule solution que j'envisageais pour mettre fin au combat. Je ne me voyais pas blesser gravement ou encore moins attenter à la vie de mon ancienne équipière.

        Son corps ne pouvant plus suivre, son Teikou no Jutsu s'estompa. Immergeant la tête de l'eau, toujours prise sous son arme, elle lança à Bakura qui arrivait dans son dos :



        Bakura poussa le bras un peu plus haut, un peu plus loin. La douleur se propagea comme un choc... Un frisson dans toute sa moelle épinière. Le cri du vaincu sorti sans qu'elle ne le souhaite... Puis ce fut sa rage qui prit le dessus.



        Le combat était terminé, plus moyen de maintenant de faire résonner convenablement Aohime. Cette défaite allait la plonger dans la folie, du moins pour quelques heures. Jusqu'à ce qu'elle oublie...

Le scientifique bondissait sur le terrain de jeu des deux femmes. Il s'était montré discret, mais il était là depuis le début.



Il se pencha au-dessus d'Aohime :



La jeune femme en avait baver. Elle avait utiliser la technique Kaguya qui permet de ne pas ressentir la douleur, et avait continué à combattre quel qu'étaient les coups qu'elle recevait. Elle avait agit sans réfléchir, juste par rage. Etsu composait des mudras, il comptait bien la soigner :



Si la Kaguya le laissait faire, il la soignait alors qu'une lueur verte apparaissait dans la paume de ses mains. En tant normal, Aohime aurait probablement râlé, affirmé qu'elle était une guerrière et que les petits soins d'Etsu ne servaient à rien tant elle était résistante. Mais au vue de son état, Etsu avait un petit espoir qu'elle ne puisse même plus bouger.

        Aohime était exténuée, vidée, lessivée. Le combat avait été rude pour sa petite tête de mule et Bakura avait — enfin — gagné son respect. Étrangement, la belle était calme. Grognonne, mais calme. Lorsqu'Etsu approcha, elle se laissa faire. Enfin, presque.



        Elle étira un sourire mauvais à l'encontre de sa rivale, tandis que l'Omotai no jutsu à son bras se fissurait puis se cassait, libérant enfin son bras meurtri. La douleur musculaire s'apaisait lentement, comme sa rage, sous la lueur verte du binoclard.

        Puis, au bout d'un moment, elle laissa tomber, un peu à reculons :



        Elle poussa un soupir réprobateur et détourna aussitôt le regard.

Je m'éloignais à un mètre d'elle alors qu'Etsu s'empressait pour la soigner. Et puis après tout un tas de remarques vulgaires à l'encontre de notre sensei, Aohime laissa échapper quelque chose qui ressemblait à des félicitations. Ma surprise était grande et je me demandais même pendant un instant si je n'avais pas mal entendu. Mais la Kaguya détournait le regard d'un air gêné. Je me sentais flattée. Je souriais un peu bêtement. Puis je me reprenais en main, essayant de cacher un peu ma joie et ma fierté et lançait à Aohime :



Cette condition était-elle même un premier défi pour Aohime. J'espérais réellement qu'elle puisse devenir une grande Kunoichi. Elle possédait la force mais il lui manquait encore une certaine maîtrise. Les entraînements et la méditation pourraient payer. Je m'en allais sans me presser, laissant Aohime au sol derrière moi avec Etsu.