Repas à l'auberge

Soudainement, surgissant de derrière une porte, deux hommes se mettaient à courir le plus rapidement possible en direction de la sortie. Et celle qui les suivait n'était autre qu'Asae-chan. Qu'avaient-ils fait pour mériter ces menaces ? Elle se comportaient vraiment pas que l'Okasan précédente. Elle manquait de respect à n'importe qui, c'était honteux. A peine Hidemi finissait de se moquer un peu d'elle que la jeune femme lui ordonnait de se taire en claquant la porte au nez. Kazuko décidait de sortir du pub pour voir si les deux marchands y étaient encore.


La sainte vierge ne revenait toujours pas à quelle point la Vipère chnageait de comportement depuis les dernières fois où elle se baladaient en compagnie de la vieille dame. Quelle femme répugnante, ce n'était certainement pas en cette femme que la Miwaku voulait ressembler. Ses méthodes et ses manières de faire étaient scandaleuses ! La colère montait petit à petit, mais elle ne devait pas la laisser paraître. Elle entrait à nouveau à l'intérieur de l'auberge et ramassait ses affaires. Sans daigner un seul mot à qui que ce soit, le regard noir fixant son éventail, elle s'adressait enfin à Hidemi.


Elle devait surtout évacuer cette grande méprise qu'elle avait envers l'Okasan au risque de se confronter à cette dernière. Si Hidemi lui donnait l'autorisation, la jeune Kazuko se dirigerait vers la patronne de la bâtisse. Elle lui proposerait de divertir et de faire oublier ce malheureux incident en dansant gratuitement pour les voyageurs. L'intendante et la patronne accepteraient-elles la proposition de la jeune fille ?

Asae était drôlement énervée, les échanges commerciaux devenaient de plus en plus rares et l'Empire était en train de s'isoler. Malgré la puissance de celui-ci, Hidemi le savait, il était bien trop tôt pour gouverner le Yuukan sous un même joug. Il fallait agir avec parcimonie pour que les peuples suivent Kumo et réclament, petit à petit, la gestion de l'Empire. Cette rencontre entre la Miwaku et les commerçants était malheureusement prévisible et la Hattori avait su déceler cela bien avant le premier verre de la pochtronne de Okasan.

Hidemi reprit alors :


L'intendante venait de définitivement reprendre son calme. Il se faisait tard et l'ambiance du bar n'était pas propice à une nuit au sein de l'auberge. Kazuko espérait sûrement capter l'attention de son entourage pour que les yeux et les esprits soient rivés sur elle. Plutôt habile. Au fond, malgré qu'elle ne pouvait guère le supporte, cette jeune femme ressemblait à l'ancienne Asae, aussi différente de la moyenne et agile de son corps. Pour réussir, il lui fallait simplement vivre une vie plus agréable que celle de l'actuelle cheffe du clan. Elle se mit à sourire, réajusta la position de ses lunettes.


Elle se mit alors à sourire et alla s'asseoir sur une chaise à quelques mètres.

La jeune fille faisait en sorte de tamiser les lumières de l'auberge et se préparait rapidement en se coiffant d'un simple chignon avant de s'installer sur l'une des tables, deux éventails en main. Elle faisait signe au groupe de troubadours d'entamer leur musique habituelle, à la fois particulière, et ainsi la jeune femme pouvait improviser et illuminer cette pièce sombre du malheureux incident provoquer par sa congénère. Peu à peu les voyageurs oubliaient l'incident et s'émerveillaient devant le talent un peu plus moderne que de la danse traditionnelle des femmes Miwaku. La représentation commençait, la jeune Miwaku déplaçait ses mains dans un mouvement de grâce les faisant se croiser avant de les déployer telle une colombe blanche s'envolant vers les cieux le regard expressif mélangeant concentration et sévérité. Elle exprimait son sentiment de détermination à traves tout ces faits et gestes ne faisant plus attention à qui la voyait, qui pouvait ressentir ses émotions intérieurs. Usant de sa finesse et de son agilité, elle passait de table en table pour amuser la galerie. A peine quelques instants plus tard, le pub se remplissait peu à peu, la patronne faisant un bon chiffre d'affaire et l'intendante se fondant dans la foule pour rejoindre sa chambre. La nuit allait être courte pour certains et plutôt longue pour d'autres.

Avant la fin du spectacle, Hidemi s'en alla, elle devait dormir. Bien que totalement intriguée par la danse et les mouvements de la jeune Miwaku, la Hattori le savait, elle devait récupérer plus que quiconque. La mission ne s'annonçait ni plaisante ni simple. Asae devait déjà être au lit, assommée par l'alcool et sa propre haine. Les deux jumelles dormaient sûrement dans les parages, mais elles préféraient éviter la lumière des auberges. En traversant le couloir, la Kunoichi songea à son passé et à ses discussions avec Genichi au coin du feu... Celui-ci n'était plus le même depuis son retour, il semblait vivre dans un monde se déteignant des plus belles couleurs.

À l'inverse, l'intendante semblait les percevoir pour la première fois. Elle ne souhaitait qu'une chose, revoir sa sœur et s'excuser lamentablement sa manière de la traiter. Sa voie, bien qu'artistique n'était pas un déshonneur, mais un véritable choix. Hidemi se leurrait depuis trop longtemps à propos de ce monde et des valeurs à transmettre. Elle ouvrit alors la porte de sa chambre, s'observa dans le miroir pour finalement l'humidifier après avoir retiré ses lunettes. Elle tira les rideaux et s'en alla dormir. Illuminée par la bougie à son chevet, elle dit alors :