Le petit était ravi d'apprendre qu'il allait bientôt être l'heureux propriétaire d'une véritable arme de shinobi. Il allait enfin pouvoir s'entraîner sérieusement, et faire honneur à son clan. Il se demanda pendant un instant ce que penserait ses parents de tout cela, en particulier son père qui refusait de "perdre son temps à l'entraîner tant qu'il ne se montrerait pas digne de son sang". Takai avait toujours fait de son mieux pour tenter de faire ses preuves, mais ce n'était jamais suffisant pour les siens, il n'était pas particulièrement doué mais il savait qu'il serait capable de devenir un redoutable shinobi si on lui accordait ne serait-ce qu'un peu de confiance. Le gamin balaya ses appréhensions de son esprit. Si son paternel se montrait hostile à propos de l'acquisition de son arme, il s'entraînerait deux fois plus dur pour lui prouver que ce n'est pas du gâchis, qu'il serait capable d'en faire bon usage. Peut être même que, grâce à Yuhei, il atteindrait un niveau suffisant pour qu'il accepte de lui enseigner quelques techniques.
Quoi qu'il en soit, une fois le poison dissipé, Takai suivit son nouveau mentor jusqu'à un armurier reconnu dans le village. En particulier par le clan Hattori. À la fois intimidé et émerveillé par ce lieu où se côtoyaient la plupart des armes les plus redoutables du monde shinobi, Takai resta caché dans l'ombre de celui qui l'avait emmené ici et laissa ce dernier faire la conversation avec le commerçant. L'homme intimidant parla d'un entretient avec le Raikage, c'était très impressionnant que Yuhei ait rencontré l'empereur de Kumo en personne, et il se sentait d'autant plus honoré qu'il l'ait pris sous son aile.
La conversation se poursuivit jusqu'à ce que Yuhei se décale pour présenter Takai qui était toujours caché dans son ombre. Le gamin s'inclina alors avec politesse devant le commerçant, très intimidé et ne se sentant pas vraiment à sa place à cet instant précis. Il faut dire que le regard du marchand ne l'aidait pas vraiment à se sentir à l'aise.
« Bonjour monsieur l'armurier. Merci de m'accueillir dans votre armurerie ! »
Ensuite le commerçant rejoignit l'arrière boutique pendant quelques minutes, et Yuhei s'adressa à Takai pour le rassurer un peu, et également pour lui expliquer comment traiter son arme avec respect. Le petit Hattori retiendrait ces paroles tout au long de sa vie de shinobi, et il s'appliquerait toujours à garder sa lame propre et bien aiguisée. Il ne pouvait pas manquer de respect à celui qui avait décidé de l'aider ni au forgeron qui avait forgé cette arme personnellement à la sueur de son front.
Lorsque l'armurier revint avec une série de sabres de tailles différentes, Takai les observa avec attention. Ils avaient tous une lame relativement courte, mais qui semblait suffisamment tranchante pour sectionner un membre voire décapiter quelqu'un. Chaque arme était unique, et le petit garçon trouvait ça magnifique et fascinant, un peu comme si elles avaient une âme et une personnalité. Il devrait convenir le sabre dont la personnalité collait le mieux avec la sienne, une lame déterminée avec de bonne intentions.
Il s'empara alors du premier sabre, avec la lame la plus courte, d'une trentaine de centimètres. Il saisit la poignée et soupesa le poids de l'arme avant de frapper verticalement devant lui dans le vide avant de piquer droit devant. ça lui paraissait un peu court, il pensait être capable de manipuler quelque chose de légèrement plus long. Le gamin testa ainsi pendant plusieurs minutes chaque arme, essayant certaines plusieurs fois avant de passer à une autre puis revenir à la précédente, sous l'œil attentif et dur de l'armurier. Après avoir essayé plusieurs fois un sabre avec une lame d'une quarantaine de centimètres, il regarda le reflet de son visage dans le plat de la lame. Ses yeux jaunes se répercutaient sur le métal froid et on y lisait toute sa détermination.
Il tendit la lame droit devant lui. L'allonge était parfaite et le poids lui convenait, même en la tenant à bout de bras.
« J'aime bien celui là ! Est-ce qu'il a un nom ? »
Takai ignorait si c'était le forgeron ou l'utilisateur qui nommait l'arme, il ne s'y connaissait vraiment pas en matière d'armement. Si sa lame n'avait pas de nom, il devrait lui en trouver un lui-même.