Un mois.
C’était le délai que lui avait donné Azukiyo. Et c’était le délai qu’elle avait utilisé jusqu’au bout pour préparer son annonce. Les choses étaient en place. Cet Hokage n’aspirait à rien de plus que la condamnation de Kazami. Les chefs de Clans étaient toujours absents, le Ministère lui mangeait dans la main et l’Hokage en place ne donnait plus de nouvelle… L’attaque de Gekido se rapprochait de jour en jour, tandis que tous se chamaillaient pour savoir qui obtiendrait le plus de pouvoir… Les choses pouvaient-elles être pires ?
« Oui. Il y a toujours pire. ». La Dame de Fer avait eu le temps de recueillir les preuves nécessaires. À peine avait-elle effleurer le trône du pouvoir que des misérables se bousculaient à sa porte pour essayer de quérir de quelconques faveurs. À peine c’était elle assise sur ce trône que de nombreuses voix complotait déjà dans l’ombre pour savoir comment la faire tomber. Était-ce là, le fardeau de l’Hokage ? Elle le touchait à peine du doigt, mais elle pouvait comprendre la tension constante, nourrissant des tentations paranoïaques.
Il était temps que cela cesse.
Ce jour-là, la Dame de Fer avait une énième annonce à faire à son peuple. Une main de fer dans un gant de velours… L’annonce ne se faisait pas sur la place centrale, mais sur le toit même du ministère.
« Cher Konohajin.
La dernière fois que je me suis présentée devant vous, c’était pour vous parler du passé, de la force du pardon et d’une quête de sagesse. Je vous ai parlé de la faiblesse induite par notre division, par notre entêtement à avoir le regard tourné vers le passé au lieu d’observer l’avenir.
Ces derniers temps, à la tête de notre nation, j’ai pris le temps d’observer, et de faire un état des lieux de notre République. Où en sommes-nous ? Les chefs de clans sont dispersés, les équipes à la poursuite du Hokage n’ont donné aucune nouvelle, Gekido se rapproche et les menaces extérieures n’ont jamais été aussi grande. Et pendant que le spectre d’une guerre totale et généralisé n’a jamais été aussi grand, certains s’affaire encore à user de nos scissions pour comploter dans l’ombre et nous paralyser pour leur seul profit. Alors je pose une question simple : où sont-ceux supposé nous diriger ? Qu’on-t-il fait depuis lors ?! »
La Dame de Fer s’arrêta, fixant longuement les Konohajin réuni.
« Rien. Nous avons perdu un an -voir des années !-, à attendre, à discuter vainement autour d’une table, craignant que l’action de l’un n’engendre la rébellion de l’autre. A nous diviser, et à tergiverser sur les exigences d’un clan et puis d’un autre. À nous laisser diriger pars un groupuscule d’élite ne cherchant qu’à s’octroyer toujours plus de faveurs, et observant ses pairs d’un œil méfiant. Est-ce dont nous avons besoin ? Est-ce là notre destin ?!
Combien de temps allons-nous laisser ces chamailleries enfantines, cette démagogie clanique nous dicter notre avenir ? Pendant combien de temps, les intérêts d’un clan devraient être incompatibles avec les intérêts de Konoha ? Pendant combien de temps, nous devons être terrorisés à l’idée de contrarier l’un ou l’autre, alors que nous devrions tous travailler unis ? Pendant combien de temps laisserons-nous nos décisions être régis par la peur ?! »
La Dame leva le poing en l’air, et bougea son bras avec un mouvement brusque, comme si elle balayait de sa main un ennemi invisible.
« Il est temps pour nous, de prendre notre envol, de se débarrasser de nos peurs qui nous enchaînent au sol. De briser les chaînes de notre passé, et de détruire ce système injuste qui décide de notre destin ! Il est temps d’unir nos clans ! D’abattre les barrières nous séparant. Il est temps de faire place aux idées, et non plus au sang ! De mettre fin à ses rivalités. La peur doit changer de camp. Il est temps pour nous de tourner notre regard vers l’avenir. Il est temps pour vous, fier peuple de Konoha, de prendre en main votre destin. D’exister au-delà de votre nom, au-delà de votre sang ! Une tempête s’annonce devant nous. Il ne nous ait plus permis d’attendre et de subir l’inaction de nos dirigeants… Et c’est parce qu’il est temps d’agir ! »
La zélée ramena son poing sur son cœur.
« Moi, Uzumaki Mako, renouvelle une énième fois mon serment face à vos yeux. J’engage ma vie, et mon honneur, à défendre à jamais les intérêts de la République et de son peuple. »
« Face aux menaces qui nous guettent, pour assurer une période de transition dans l’efficacité et la prospérité, et par les pouvoirs exceptionnels qui me sont confiés par le Ministère, en accord avec mon serment et mes responsabilités, l’état Martial est prononcé. Durant cette période, les autorités du Ministère en l’Intendante, Capitaines des Forestiers, de la Police, et des Forces Spéciales de l’Anbu ainsi que l’Hokage et les Chefs de clans sont transférés de manière pérenne à la Régence, qui devient par ce fait seul dépositaire des pouvoirs de la Nation du Feu. »
Le velours n’était plus… Il n’y avait plus que la main de Fer. Un acier acéré, qui refermait son emprise sur la République. La Dame de Fer saisit alors le chapeau du Feu, symbole de l’Hokage -et du pouvoir-, qu’elle posa sur sa tête.
« En tant que Régente je m’engage à conduire la transformation de la République en profondeur, afin d’assurer notre avenir à tous. Et à prendre les mesures immédiates et nécessaires pour faire face aux menaces de la république. Ces premières mesures sont les suivantes :
En premier lieu, afin d’assurer le caractère provisoire de ces pouvoirs exceptionnels, je m’engage à la création de nombreux lieux ou chaque Konohajin pourra venir y déposer ses propositions et ses idées. En définitive, ces propositions seront examinées par la création d’une assemblée constituante et représentative qui aura la charge de réorganiser la vie politique de notre république en s’appuyant sur les différentes propositions. Chaque citoyen de la République est invité à venir déposer et participer activement à ce processus démocratique direct, sans chercher l’aval de quiconque. La Régence prendra fin lorsque nous connaîtrons le nom du 1er Hokage de cette Vème République.
Dans cette optique, et pour éviter tout apartheid, chaque citoyen, shinobi ou autre, est libre de s’installer où il le souhaite pour exercer et jouir de ses droits citoyens dans la quiétude la plus complète. À terme, les quartiers claniques seront démantelés pour favoriser la mixité, et empêcher la pression des idées conservatrices et raciste.
Et toujours dans le souci de préserver ce processus constitutionnel et l’équilibre de la nation de la cupidité et de la soif de pouvoir de certaines personnes mal intentionnées, toutes personne surprise à comploter, à intimider, à harceler où menacer n’importe quel Konohajin cherchant à participer à ce processus sera considéré comme traître de la nation. Également si ses actions consistent à venir déstabiliser le pouvoir désormais en place.
La paix ne pouvant se faire que par le biais de la justice, et non pas de la vengeance, j’annonce la constitution d’un tribunal populaire composé de jurée sélectionné de manière aléatoire, qui aura pour charge de prononcer le Jugement avant la fin de l’été de Uzumaki Kazami. Si aucun jugement n’est prononcé, la Régence se donne libre droit de décider du sort de la prisonnière par le moyen qui lui semblera le plus efficace. »
La Dame de Fer se tut. Elle l’avait fait. Elle avait désormais l’ensemble des cartes dans sa main. Soudainement, elle sentit un poids énorme sur son dos. C’était donc cela, que de détenir le pouvoir d’une grande puissance dans sa seule main ?
« J’invite chaque Konohajin, quel que soit son clan, son rang, sa force, sa richesse, ou son honneur, à participer au processus démocratique et à respecter cette période de transition. Je porterai cet idéal de paix et d’union jusqu’au bout, et userai de tout mon pouvoir pour le mener à bien et le voir arriver à terme. »
Fin du discours, elle tourna les talons et entra dans la bâtisse. Sous les applaudissements ou les indignations. Tous connaissaient son plan. Tous connaissaient son idéal, sa vision. Il n’y avait plus de place au doute. Uzumaki Mako dirigerait cet état martial à la hauteur de sa réputation. D’une main de fer, avec un simple gant de velours.