Heurter pour papoter !

Perdue dans mes pensées à resasser les écrits et à me réciter en boucle les merveilleux chants découvert dans les écrits de vieux ouvrages et après avoir acheter quelques courses sur le chemin et par manque de concentration dans le monde qui m'entourait, je me heurtais à quelque chose ou plutôt quelqu'un ? Le visage de cet inconnu ne me disait rien. Un peu gênée de l'avoir bousculer en laissant tomber mes affaires bêtement, je m'inclinais par respect:


Je ramassais en même temps la majorité des courses qui étaient sorties de mon sac... Toujours silencieuse avant de continuer le papotage.


Ce petit incident n'était pas prévu dans mon programme de fin de soirée. J'avais mieux à faire comme m'entrainer à chanter ces vielleries instruites par nos anciens et transmis de nos ancêtres Gaikotsu, mais aussi à me perfectionner à jouer de mon Koto pour continuer à maintenir cette vieille tradition pour les autres enfants du clan.

Alors que nous philosophions sur ce qu'était la vie et comment atteindre la paix dans notre cœur, nous nous faisions littéralement bousculer par une jeune personne. Nous nous retournions pour nous mettre face à cette dernière. Yeux rouges, cheveux blancs, elle devait être l'une des réfugiées du massacre qui eu lieu en l'an 7 ou 8. Nous ne pouvions que compatir, car d'après les rumeurs, c'était ce sale vampire qui les attaquait aussi.


Elle avait l'air de ne pas s'être fait mal, seul ses courses tombaient hors du sac et nous nous empressions de lui donner un coup de main. Elle se nommait Maï. Maï Gaikotsu, la tête en l'air. Voilà qui lui allait mieux.


Toujours cette même voix inerte. Espérions qu'elle ne prenait pas peur de notre manière de nous exprimer. Il serait intéressant pour nous de partager nos douloureuses expériences passées avec elle, va savoir si elle accepterait de nous en dire plus.

Quel étrange manière de parler, mais qui étions nous pour juger après tout ? Ca manière de dialoguer ne voulait pas forcément dire qu'Utsuro était une mauvaise personne. C'était peut-être pas agréable, mais je prendrais sur moi pour ne pas qu'elle se sente mal à l'aise.


Nous entamions toutes le deux la marche en direction de chez moi. J'avais mes courses à ranger tout de même.


Va savoir si elle accepterait ma proposition. Après, c'était elle qui voulait faire notre connaissance, elle ne manquerait pas de sauter sur l'occasion.

Nous ne passions jamais par quatre chemin et notre franchise pouvait être déconcertante par moment. Mais la gentille jeune demoiselle ne refusait pas notre proposition et nous demandait de l'accompagner chez elle. Qu'il en soit ainsi, nous n'hochions uniquement notre tête pour lui signifier notre accord pour l'accompagnée à ranger ses courses. Apparemment nous n'étions plus très loin et bientôt la jeune Genin ouvrait la porte de son appartement. Tout était ranger, soigner et la pièce sentait très bon. Elle devait probablement parfumer les lieux pour qu'une odeur aussi forte de fleurs nous agrippait les narines.


C'était toujours d'un ton glaçant que nous disions nos sentiments et notre ressenti. Tantôt pénible, tantôt pratique. Mais alos que nous nous apprêtions à la suivre dans sa kitchenette, nous observions d'où provenait ce doux parfum. A notre grande surprise, l'enfant possédait une mini serre entièrement faite de fleurs plus resplendissante les unes que les autres. Non loin de là, dans son petit salon, se trouvait deux instruments de musiques identiques l'un était tout de même bien plus imposant que l'autre. Alors que notre curiosité nous poussez à chercher plus loin, la tendre enfant nous appelait.

Alors que je déposais mes commissions à la cuisine, je voyais qu'Utsuro partait en direction du salon. Elle analysait peut-être chaque recoin du salon et devait probablement s'intéresser aux fleurs de pars sa nature Kirishitan. Je finissais de ranger mes courses et la rejoignais dans l'autre pièce avant de la sortir de son sens de l'observation:


Elle me disait qu'elle allait me rejoindre. Je retournais alors dans la petite cuisine en commençant à préparer l'eau chaude et cherchant de-ci, de-là les feuilles de thé. Je ne prêtais pas plus attention avant de m'apercevoir qu'elle ne me rejoignait toujours pas. Mais que pouvait-elle bien faire toute seule de l'autre côté ? Laissant l'eau chauffer sur le feu, je me déplaçais d'un pas lent pour voir ce qu'elle faisait. La porte de ma chambre était ouverte... Non, mais y'a des limites quand même ! Je crois que moi et elle nous n'avions pas la même définition d'apprendre à se connaître.

Malgré le fait que nous lui disions que nous allons la rejoindre et le temps qu'elle préparait le thé gingembre et citron, nous nous dirigions vers la porte close. Derrière celle-ci que pouvait cacher la jeune demoiselle ? Nous ne nous faisions pas prier pour l'ouvrir et au milieu de la pièce se trouvait un lit entourer de plusieurs étagères formant ainsi une immense bibliothèque. Qu'elle personnalité d'artiste. Mordu de livres, de musiques pouvant voyager à travers les fleurs entreposer dans son salon et fermant les yeux pour s'imaginer être ailleurs. Mais où ? Scrutant les livres, notre regard se portaient sur l'un en particulier. Retraçant toute l'histoire de son clan et de sa vie. Nous pensions avoir trouver son journal intime tout simplement. Quel gros cliché féminin. Alors que nous nous apprêtions à sortir de sa chambre le livre en main, elle nous interpellait de manière très spontanée.


Nous espérions que de dire la vérité ne nous donnait pas le billet de sortie de l'appartement de la jeune demoiselle. Cependant, nous tenions toujours le journal intime de l'enfant entre les mains.


Nous ne manquions pas de culot et c'était ce qui faisait notre personnage après tout. Va savoir ce que comptait faire la jeune Mai de nous.

Je lui saisissais mon journal des mains l'agrippant fermement contre ma poitrine.


Les pulsassions de mon cœur s'accélérait, je n'avais pas l'envie d'être prise pour une folle ! Ce journal était mon intime, très intime ! J'écrivais les plus grands et lourds, mais aussi les plus joyeux souvenirs et vécus dedans. Et mes fantasmes avec, alors il en était hors de question ! J'ouvrais la porte de ma chambre en grand avant d'ajouter:


C'était d'un ton complétement paniqué, mais autoritaire que je lui demandais ceci. La jeune Kirishitan s'exécutait sans broncher, sans émettre aucune émotion de gêne, de remord ou de honte. Quelle drôle de femme pensais-je. Une fois que cette dernière ne bougerait plus de mon lit qui me servait de canapé en journée, je finissais la préparation du thé. Heureusement que le feu était à basse température. Je disposais quelques biscuits secs sur une assiette avant de tout mettre dans un plateau et d'apporter le tout avant d'entendre le son de mon... Koto. Mais c'est pas possible !

De nos yeux nous la fixions, nous voyons bien que nous venions de comettre une erreur en écoutant notre curiosité. Sans émettre quoi que ce soit d'autre, nous sortions immédiatement de la pièce avant de voir la "petite" Gaikotsu chercher le thé et quelques biscuits au préalable. Mais notre curiosité nous incitait à nous amuser avec l'instrument de musique. Nous n'en avions jamais vu un aussi bien entretenu et nous ne pouvions nous empêcher de vouloir gratter une corde ou deux. Nous ne devrions pas le faire mais la tentation était tellement forte. Même si nous étions complètement excitées intérieurement à l'idée de toucher ne serait-ce qu'une corde, notre corps lui rester inerte et seul le geste précis de pincer la corde se faisait. Un joli son sortait, mais l'enfant plateau en main ne tardait pas à revenir avec un air plutôt furieux cette fois-ci.


Le tact ? Nous ne connaissions pas, voir absolument pas. Nous ne disions que le nécessaire et restions toujours franche dans nos propos. Cela nous amusait à vrai dire de voir la réaction bienveillante qu'optait la jeune Mai. Elle n'osait pas nous mettre à la porte, peut-être devrions-nous atteindre sa limite de patience, juste pour voir.

Je posais alors le plateau sur la petite table à proximité. Je m'asseyais à côté de la Kirishitan à une certaine distance, il fallait dire qu'elle faisait peur. Après tout, c'était elle qui souhaitait papoter un peu, non ?


Rien que de me remémorer tout les actes de cruauté de la part des Kenketsu me plongeait dans une nostalgie, dans un univers macabre. Je pliais alors mes jambes contre ma poitrine enlaçant celle-ci avec mes bras.


D'accord, il ne fallait pas oublier le passé, mais de là à le faire ressasser sans cesse, ça me mettait déjà mal à l'aise et les souvenirs étaient beaucoup trop frais et douloureux encore.

Nous ne prenions pas la peine de prendre le thé avec la jeune Gaikotsu. Notre manière de faire était peu apprécier, mais c'était plus fort que nous. Nous le voyions, elle n'était pas à l'aise en notre compagnie, peut-être en lui demandant de faire quelque chose qu'elle aimait faire nous en tirerions un peu plus d'informations ? Nous devions savoir et nous permettions d'être sans gêne pour la dernière fois, si notre demande n'était pas acceptée.


Le timbre de notre voix pouvait faire penser que nous n'étions pas sincère à toujours utiliser le même. Et à notre grande stupéfaction, la douce enfant acceptait les yeux écarquillés par notre question. Elle se mettait en place avant de nous dire une dernière chose.

Elle me demandait si je pouvais jouer de mon Koto, c'était probablement pour satisfaire sa curiosité cette fois-ci aussi, mais cela était beaucoup gênant que de donner des détails sur son passé. J'inspirais profondément avant de lâcher un long soupir.




Je prenais place, mettant mes mains en position sur ce magnifique instrument de musique.


Je commençais à jouer la mélodie comme entendu avec ma nouvelle amie... un peu spéciale. En même temps, je lui comptais mon récit.




Je marquais un petit temps de pause, me rappelant de ce Kenketsu en tête de la meute.




De jouer de la musique et de raconter ses souvenirs douloureux me procurait à la fois un bien fou, mais un grand mal-être. Paradoxal, non ?




Je m'arrêtais de jouer le joli son que produisait mon instrument et quelques larmes parlaient le long de mes joues. Je les essuyais avant de m'installer à nouveau sur mon lit qui servait toujours de canapé aux invités. La réaction d'Utsuro était sans chaleur, froide comme si elle ne ressentait toujours aucune émotion...

Nous n'ajoutions rien de plus et voyions l'enfant pleurer. Nous aimerions lui prêter main forte ou effectuer un geste de réconfort, mais rien. Nos doigts refusaient de bouger, le visage toujours impartiale.


Toujours droit comme un piquet, nous observions la jeune fille s'installer auprès de nous, avant qu'elle nous pose cette question.




Nous marquions un temps de pause.


Douloureux souvenirs. Mais aucune larme, aucune autre intonation de voix, rien. Nous nous haïssons d'être ce que nous étions devenues. Une coquille vide où la raison l'emportait sur tout.


Nous en avions assez dit et assez entendu. Nous nous levions pour partir, mais la jeune enfant nous rattrapait bien vite pour nous serrer dans ses bras. Cela nous faisait quelque chose, mais toujours aucun moyen de l'exprimer.