Les êtres humains, aussi expérimentés et entraînés qu'ils soient dans l'art du camouflage, laissent toujours des traces de leurs passage. C'est pourquoi ceux qui savent vraiment ce qu'ils font créent toujours des fausses pistes pour induire l'ennemi en erreur et lui compliqué la tâche, Katsuo le savait bien. Mais il savait également que les traces laissées volontairement étaient souvent plus grossières et plus simplement identifiable que les autres, chose qui toutefois n'excluait pas qu'elles montrent véritablement la piste à suivre. Le pistage est un art complexe et difficile, la psychologie et l'expérience de l'adversaire joue un rôle déterminant dans l'interprétation des indices laissés dans l'environnement. Utilisant la totalité de ses sens, le genin pouvait également entendre les différentes théories de ses coéquipiers, le coup des coordonnées c'était bien vu et comme trois cerveaux valaient mieux qu'un il pourrait ajouter son grain de sel en déterminant quelle piste était le plus susceptible de correspondre à leur début de théorie.
Mais soudain un autre son lui parvint aux oreilles, le son subtil mais caractéristique d'un câble tendu qui cède subitement. Il devina qu'un piège venait de se déclencher, et qu'il n'avait qu'une fraction de seconde pour agir sous peine d'être neutralisé. Il tourna la tête et aperçut très rapidement l'énorme rondin qui fondait sur lui dès que ce dernier fut dans sa vision périphérique. Visiblement Ki avait réagi rapidement, un shuriken géant trancha net l'un des câbles auquel se balançait le tronc, et Katsuo saisit sa chance pour plonger dans la direction opposée en effectuant un flip pour se remettre sur ses pieds instantanément. Sans tarder, il porta la main à sa sacoche et en sortit deux kunais reliés chacun à un fil et posa son regard dans la direction de l'origine du rondin.
Sur ces mots il décocha ses deux projectiles qui suivirent une trajectoire presque rectiligne avant de venir s'entrechoquer et partir dans deux directions différentes pour cibler deux buissons, cachettes potentielles de leur cible au moment du déclenchement du piège. Sachant qu'il n'avait touché aucun câble, peut être que la cible se trouvait encore non loin. Il observa les arbres et la végétation alentour en quête du moindre mouvement, également vigilent en cas de déclenchement d'un autre piège pendant son déplacement. Plusieurs secondes passèrent, et visiblement rien de spécial pour le moment, il s'accroupit donc en sortant un autre kunai et se mit à gratter sur le sol pour visiblement y dessiner quelque chose. Un simple carré, qu'il découpa en dix rangées horizontales avant de tracer dix lignes verticales, formant des cases à l'intérieur même de ce carré.
« Les coordonnées je n'y aurais jamais pensé seul, mais si c'est bien ça alors je pense que j'ai peut être compris la logique. »
Le jeune Kitto, tout en désignant son œuvre a ses deux coéquipiers et en montrant progressivement tout ce qu'il expliquait.
« C'est le terrain d'entraînement numéro neuf, où nous trouvons actuellement. Dans les coordonnées, les lignes horizontales sont les lignes de latitudes et les lignes verticales de longitude. J'en ai pris dix de chaque, arbitrairement et parce que ça me semble une bonne référence. Alors en suivant les logiques de coordonnées, on commence par donner la latitude. Donc en prenant notre point d'entrée come repère, ici. on monte de trois ligne en partant du bas, on se retrouve dans la quatrième rangée et puis quatre ligne en partant de la gauche ce qui donne la cinquième colonne. »
Traçant une croix à l'aide de son kunai dans la case correspondante.
« Les coordonnées se recoupent pour nous indiquer une case, c'est dans cette case que ce trouverait notre objectif. En estimant la taille totale du terrain et en se dirigeant dans la bonne direction on devrait trouver sans trop de problème, prendre de la hauteur pourrait nous aider, ça nous exposerais mais c'est un risque à prendre. »
Le genin avait déblatéré toute sa théorie avec assurance, comme il en avait l'habitude. Mais cela ne signifiait nullement qu'il était sûr de celle-ci, simplement il n'avait pas peur de mettre en avant ses propres idées pour les confronter à l'avis des autres et à prendre la responsabilité d'un échec dans l'hypothèse où sa théorie ferait l'unanimité. Il regarda donc ses compagnons, les interrogeant d'un regard qui voulait tout dire et surtout "Est-ce que je suis parti dans une théorie délirante ? ou ce que je viens de dire est un minimum sensé ?"