Itadakimasu!

La main tendue, le Kitto relevait cette jeune Genin afin de lui insuffler un nouvel espoir. Cette enfant venait de surmonter tout son mal-être et avait pris son courage à deux mains pour se relever. Nous venions d'atteindre une première étape sur son changement et la confiance à apporter aux autres. Il ne fait aucun doute que d'autres shinobis l'aideront à atteindre ses objectifs. Son manque de confiance était flagrant, mais il s'atténuera par un travail assidu.



Le Kitto lâcha la main de la jeune fille avant de lui faire signe de le suivre.

Quittant la ruelle exigu, les deux shinobis parcouraient le centre-ville qui se retrouvaient de plus en plus fréquenté en ce début d'après-midi. Tout le monde était de sortie et ce n'était clairement pas le lieu pour garder la confiance en soit acquise par Maï. Plus ils avançaient, plus ils s'éloignaient du centre pour rejoindre une partie de la grande place la moins fréquentée en ces heures.



Expliqua-t-il en marchant. Il prit un temps d'arrêt avant de recommencer, le regard droit devant lui.



Seika sourit alors à la jeune fille.



Il soupira tout à coup en mettant ses mains dans ses poches. Le regard vers le ciel bleu, le Kitto semblait se perdre dans ses pensées tout en continuant sa route vers un lieu plus propice à l'apprentissage.



A l'intérieur de celui-ci, les deux shinobis pouvaient constater que quelques enfants jouant dans une aire de jeux fermé. Il y avait quelques adultes qui les surveillaient, mais aucun d'eux ne pourraient les voir. Une chance pour la timidité de Maï.

Sous un arbre, le Kitto s'essaya en tailleur et invita la Genin à faire de même. Il déposa son sac à dos contenant ses livres à côté du tronc d'arbre.



Il ferma les yeux tout en soupirant. Se remémorer ces événements était une chose difficile.

Nous sortions tous les deux, loin de ces ruelles sombres en direction de la lumière et du centre de Konoha déjà bien animé à cette heure là. Il y avait foule, tellement de foule que je restais coller le plus possible au Kitto pour ne pas le perdre de vue. Je l'écoutais parler de ses expériences et de sa façon de voir la chose, impressionnée qu'il développait des capacités grâce à ses méditations.


Le sourire aux lèvres le jeune homme lui disait que c'était sa manière à lui de s'évader. La mienne était de chanter quand la pression montait. Ceci était similaire, enfin du moins c'était ce que je pensais. Il m'indiquait un parc où des enfants jouaient sous la surveillance de leurs parents, pointant du doigt un arbre situé à l'ombre et la tranquillité. S'asseyant sous le gros chêne posant son sac à dos contre l'arbre, je le rejoignais me plaçant à côté. J'attendais ses instructions, mais ce qu'il sortait de sa bouche n'était que des analyses de ma personne en prenant des exemples de sa vie. Son histoire était bien triste et s'il en parlait encore aujourd'hui, la séquelle devait être encore bien présente. Son bras droit ? Il me semblait plutôt normal, mais après tout ses vêtements le camouflait.


Je rougissais et pensais être ridicule à faire les même gestes que Seika. Je fermais les yeux pour pouvoir mieux me concentrer, imaginant un magnifique paysage et faisant face à une centaine de spectateurs attendant mon chant. Les pulsassions montaient, le souffle se coupait... Alors que je me laissais emporter par cette magnifique scène se déroulant à la perfection, je me mettais réellement à chanter sans réellement me rendre compte. Mes gestes n'étaient plus de la méditation, car mes mains se positionnaient comme si je jouais de mon Koto.









Je mettais légèrement emporter et ne faisait plus attention à ce qui se passait autour. Une fois le chant terminé, je m'imaginais briller sous les projecteurs lorsque que des rires de moqueries survenaient... J'ouvrais instantanément les yeux, le cœur faisant un bond ! En scrutant les alentours, je soufflais rassurée de savoir que les moqueries n'étaient que dans mon esprit. Je n'avais qu'un vrai public à mes côtés et c'était le Kitto... Je venais de chanter devant lui... Mes joues devenaient feu !!! Je ne disais plus un mot tant j'étais gênée.

La jeune Gaikotsu ne paraissait pas du tout à l'aise. L'affluence du centre-ville ne lui convenait pas et c'est pour cela qu'elle s'était un peu plus rapproché de lui. Le Kitto ralentissait donc le pas afin de garder cette proximité qu'elle souhaitait. C'était également une manière de la rassurer autant que possible. Heureusement, le lieu n'était pas bien loin et son supplice était fini une fois bien installé sous cet arbre. Avant de commencer ses explications, Seika avait ajouté une dernière chose concernant ses évolutions grâce à la méditation.



La méditation commençait. Les deux shinobis se laissaient emporter par la méditation. Si le Kitto agité le chakra à l'intérieur de lui comme un jeu, le jeune fille s'évadait sur une scène musicale. C'est alors qu'il focalisait sa concentration sur l'une de ses bottes secrètes que la Gaikotsu se mit subitement à chanter. Un œil ouvert puis l'autre, il ne rêvait pas. Elle était bien en train de chanter et mon Dieu quelle voix magnifique se disait-il. Abasourdit par sa performance, le Chûnin se laissait emporter par cette jolie voix et contemplait ce pourquoi elle évitait tant bien que mal la voie des shinobis...

La chanson se terminait et un sourire se lisait sur son visage quand tout à coup elle venait de refaire surface dans le monde réel complètement désorienté. Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait provoqué une telle chose ?



Le Kitto faisait mine de réfléchir en se frottant le visage.





Le Chûnin gardait un visage à la fois souriant et fraternel. Ce qu'il se passait résonnait en lui comme un appel à l'aide. Quel que soit ses choix, Mai devait garder confiance en elle.



Seika tentait d'en savoir plus. Peut-être cachait-elle une peur ou un passé sombre. Peut-être était-elle tout simplement timide. La méditation pouvait-elle vraiment l'aider ? Certainement. En tout cas, il l'aidera à trouver ce qui lui permettra de s'élever.

A sa réaction je mettais mes mains devant mon visage laissant des petits trous pour le regarder, mais tout en me cachant.


Les mots ne sortaient plus lorsque le Kitto me complimentait ! Ce n'était vraiment pas grand chose pour moi, vraiment ! Je voulais me cacher, mais où ?! Et surtout les gens aux alentours ne comprendraient pas et prendraient le pauvre Seika pour un forceur ou un violeur alors que pas du tout !!! Il réfléchissait tandis que je tentais de me cacher et fermais les yeux honteuse. Et la suite s'annonçait bien pire encore, puisqu'il avait raison... Soupirante et relâchant mes mains le long de mon corps, fixant le sol de mes yeux couleurs rubis, quelques larmes montaient...


Qu'est-ce qui me faisait peur ? Au point où j'en étais...


Je tentais tant bien que mal de sécher mes larmes en me frottant les yeux avec mes mains et mes coudes avant de reprendre.

Je ne cessais de toucher du doigt ce qui la tourmentait au fond d'elle. Plus mes mots se rapprochaient de la vérité plus je remarquais son visage se décomposait. Je n'ai pu que constater l'effroyable vérité. Cette fille n'avait en aucun cas cette flamme pour devenir une shinobi. Mais était-elle si faible qu'elle le sous-entendait ?

Finalement, Mai a finit par se livrer et j'ai compris que le problème était bien plus profond. Son statut de Gaikotsu la rendait différente, mais l'obligeait aussi à devenir ce qu'elle ne voulait pas. Au fond d'elle, elle désirait participer au renouveau de son clan, faire revenir l'honneur perdu. Je ne pouvais pas ignorer sa détresse ou ne pas ressentir de la compassion. Chacun des clans a perdu énormément au cours de leur vie et Konoha n'a pas toujours été le village paradisiaque dont on se persuadait.



Je voyais des larmes, de la détresse. Le regard perdu vers le sol, je lui remonte doucement le visage vers le haut. Je voulais lui redonner du courage, lui montrer qu'elle pouvait affronter ces difficultés.



Je soupire doucement, je peinais à trouver mes mots tellement la situation était émouvante. Mon empathie me perdra.

Mai séchait tant bien que mal ses larmes et se frottait les yeux abondamment. A mesure qu'elle frottait, ils devenaient de plus en plus rouge. Soudainement, elle démontrait un besoin d'être rassuré. Un sourire protecteur se dessine alors sur mon visage.



Je ris tout à coup de bon cœur. Nous avons tous eu ces périodes de flemmardise à vouloir jouer plutôt que de travailler. C'était quelque peu différent, mais elle trouvera la flamme qui lui permettra de trouver le courage nécessaire.



Je finis subitement par m'allonger sur l'herbe, mes deux mains sous ma tête.



Je souris presque amusé par mes mots. Je me balançais des fleurs comme si j'étais la solution à ses soucis. Ça n'était pas le cas. J'avais simplement le même désir que mon ancien maître : protéger et guider la futur génération.

Il s'allongeait dans l'herbe et je l'observais faire avant de tenter de faire la même en restant droite comme un piquet. En levant les yeux je pouvais voir les nuages se balader dans le ciel tout en écoutant ce que le blondinet me disait. Tournant la tête dans sa direction:




Ce n'était pas pour à rien qu'il usait des termes de guide et âme bienveillante, il le savait probablement qu'il pouvait être un soutien, mais aussi que pour ce genre de problématique, elle devait être résolue par moi même. En revanche, monsieur Seika n'avait pas tord sur un point, le seul suivi que nous avions avec mes confrères étaient la tutelle d'Hinae et l'attente de réponse pour l'entrer académique pour la majorité de ce qui souhaitait y aller. Je me mettais en position assise avant d'ajouter:


Il ne disait et devait probablement m'éditer sur la chose avant de me demander si je voulais bien chantonner un autre petit air musicale ? Je hochais pour acquiescer et chauffais légèrement mes cordes vocales dans un raclement de gorge.


Et me voilà repartie dans l'une des berceuse favorite transmise par nos grand-mères. Inspirant à fond il était l'heure à nouveau pour que des sons mélodieux sortaient de ma bouche.




Cette même mélodie que je chantais à Ki, il y a peu de temps de ça...

La jeune fille aux cheveux blanc avait finalement pris la même posture que moi. Je n'en attendais pas moins. Il était bon de pouvoir se vider la tête autrement et d'oublier l'entraînement. Contempler l'horizon permettait parfois de voir le monde autrement et de se poser les bonnes questions. Elle ne tardait pas à le faire et je dois avouer que j'étais incapable de répondre pour le moment. Malgré ces Genins que j'ai eu l'occasion d'aider, je ne suis jamais tombé sur un cas comme celui de Mai. Devenir une kunoichi n'était pas sa raison d'être et l'académie était un lointain souvenir, un rêve qui ne lui a certainement jamais effleuré l'esprit.

Perdu dans mes pensées, j'arrache une brindille d'herbe que je place entre mes lèvres. Quel fut ma surprise en entendant sa dernière volonté. Devenir sensei ? Moi ? De façon officielle ? Est-ce que j'en étais vraiment capable ? Je me souviens encore de ce Kirishitan. Un gamin prometteur à qui j'ai pu apprendre la maîtrise de son flux chakratique. Pour autant, je ne me suis jamais considéré comme son sensei, mais bien comme un guide et c'est ce que je proposais à Mai en premier lieu. Néanmoins, les choses avaient changé. N'était-il pas temps pour moi de redevenir le Chûnin d'avant ? De reprendre mes responsabilités et officialisé ma qualité de professeur ?

N'ayant aucune réponse, je préférais me laisser emporter par cette nouvelle douce mélodie. Une chanson interprétée avec brio et par une voix magnifique. Cette fille a du talent, il serait dommage de le gâcher. Pourquoi ne pas allié les deux ? Je ne peux pas la convaincre que l'une des voies est la meilleure. Bon sang ! Décide toi Seika ! La mélodie se terminait et je n'avais vraiment aucune réponse à lui apporter.



Je m'arrête un instant, admirant les nuages qui passaient au-dessus de nous.



En parlant de ça, qu'est-ce que je dois faire ?



Je me relève subitement comme si je venais d'entendre quelque chose d'étonnant. Mon regard était toujours aussi bienveillant, mais j'allais devoir mettre des conditions.



Je souris pour la rassurer.





Je termine en la fixant droit dans les yeux et déceler la moindre expression de son visage.

Encore une fois il parlait avec sagesse et empathie me laissant le "choix" de faire ce que j'aimerais. Hélas dans la vie nous ne faisons pas toujours ce que l'on veut...


Il se levait subitement toujours le regard bienveillant en ajoutant:




Probablement qu'il ne souhaitait pas avoir d'élève et je ne voulais pas l'embêter plus longtemps. Mais il souriait à nouveau et prononçait des mots plutôt rassurant. Je levais les yeux rapidement pour le regarder droit dans les siens et finissais par rougir comme une tomate ! C'était difficile de regarder les gens dans les yeux...


Je souriais légèrement avant de regarder l'heure et de comprendre que j'allais être en retard pour d'autres livraisons...




Je me levais subitement à mon tour avant de me mettre face au blondinet et de m'incliner avec respect.


Et je filais le plus vite possible pour tenter de rattraper ma tête en l'air !

Cette rencontre n'aura pas été infructueuse. C'est en tout cas ce que je pensais. Bien que sa timidité soit toujours plus forte que son courage, j'ai senti une nette amélioration à mesure que notre relation se tissait. Mes mots avaient permis de lui redonner confiance, mais surtout de ne pas avoir honte de ses choix à mes côtés. Je n'ai jamais porté aucun jugement et je n'en porterais jamais aucun. Tel est la voie des Kitto. Cette fille est issue d'une famille à la fois réputé, maudite et disparue. Néanmoins, je ne renierais jamais leur clan au sein de notre village. Accueilli à bras ouvert par notre Kage, je les considère comme des membres de notre famille.

J'ai été si touché par sa façon d'être et son souci de bien faire, je ne peux pas fermer les yeux et oublier son appel à l'aide. Je n'ai peut-être pas accepté de devenir son sensei, pourtant, je serais présent chaque fois qu'elle me le demandera. Je lui démontrerais autant que possible, qu'elle n'est ni un fardeau pour son clan ni pour notre village et encore moins pour elle-même. Mai... tu n'es pas seule ici et tu trouveras des frères et sœurs qui t'élèveront vers ton meilleur niveau.

Finalement, notre petit entraînement sur la méditation fut interrompu. Je n'ai d'abord pas compris avant de me souvenir de notre conversation lors de notre repas. Des livraisons. Oui, c'est bien ce qui devait la préoccuper. Ne souhaitant pas la retenir, je décide de lui rendre sa révérence tout en la saluant d'un signe de main.

Les talons déjà tournés, je m'empresse de lui crier ces derniers mots.



J'espère m'être fait entendre. À très vite, Mai. Peut-être deviendras-tu celle qui me rapprochera de l'enseignement...