Entre quatre murs

Sale histoire. 
Non mais franchement, qui pouvait être aussi con ? Un vrai coq, pathétique. Rageant. Vexant, même ! Ça se vante, ça se vante et après, ça part se planquer sous un nuage de brouillard. Gros planqué, va. 
        Zetsu était furibond, dégouté. Le duel de Dohko et Gochiro pour le titre de chef du clan Kaguya -et accessoirement celui de Mizukage- était d'un ennui ! Il avait d'ailleurs quitté le lieu du combat, déçu. C'était ça, un duel pour le titre le plus prestigieux de Kiri ?! Les traditions se perdent...

Enfin. Toujours est-il qu'il se retrouvait désormais, après trois rangées de gardes aux os acérés et aux regards farouches et présentation de sa personne à plusieurs reprises, dans les fins fonds de Kiri, là où la lumière naturelle était quelque chose de tabou, d'inconnu pour les pierres froides et humides. Mais il n'y était pas pour rien, non. Les rumeurs vont bon train et Zetsu avait entendu parler de ce Hokage fou qui avait presque déclaré la guerre à la nation tout entière. À défaut de projections de sang en haut, il allait peut-être pouvoir se divertir un peu avec cet énergumène, en bas. 
De sa démarche tordue, le grand dadais qu'il était traversa les couloirs en sifflotant un rythme nerveux, vif, jusqu'à tomber sur une cellule habitée par un homme en piteux état, enchainé, et probablement de très mauvaise humeur. Parfait ! Plus c'était mouvementé et plus c'était agréable. Rien de plus agaçant que de jouer d'une proie déjà morte en dedans. Posté devant les barreaux, un air incroyablement supérieur et hautain au visage, il cracha sa première phrase sans la moindre hésitation.



Allait-il à nouveau être déçu ? Les grands hommes n'existaient-ils donc plus ? En tout cas, il ne comptait pas tourner autour du pot, il n'en avait ni le temps ni l'envie. Croisant son regard, il renchérit.

        Encore un autre ! Et allez, c'est reparti, et voilà que je snobe, que je te fais de l’ironie, nanani, nanana. Nan mais ils sont tous barrer ici ou quoi ? Allez, c'est décidé, le prochain qui rentre, je me fais un petit kiff, je lui coupe la tête. Quoi non ? Juste un petit peu.. La jugulaire, laisse moi au moins ça. Enfoiré de narrateur de merde ! De toute façon c'est moi qui décide, le prochain qui rentre, j'en fais mon nouveau lustre.

        Bref, un nouveau Kaguya à ma porte pour me les briser menu, rien de bien passionnant, à sa question débile j'avais envie de répondre un simple « Ok ». Mais comme je n'avais rien de vraiment mieux à faire que l'écouter, je m'exprimas plus volubilement.



        Ahahah je vous ai bien eu hein ? Lecteur en papier maché.

Au moins, il n'avait pas perdu sa langue. Et son caractère bien chauffé risquait de rendre tout ça vraiment intéressant. Oui, tout ceci allait être divertissant, son instinct ne le trompait pas. À un mètre de la grille, se montrant physiquement hermétique à la remarque du prisonnier, il le toisa du regard et le trouva bien miséreux dans sa petite cage, les mains solidement attachées mais montrant tout de même ses petits crocs de Konoha-jin.



Un rictus un peu sordide vint éclairer son visage.



Je vous l'avais dit : avec Zetsu, on ne tourne pas autour du pot indéfiniment. On parle et on avise au fur et à mesure. Les messes basses et les sous-entendus habiles, ce n'est vraiment pas pour lui.

Ils sont chiants, vraiment, tous autant qu'ils sont, de vieux type inintéressant. Je m'en voulais d'être venu ici, ce village n'est qu'un amas de gros con, ni plus, ni moins.



Je te le dis, petit homme aux cheveux blancs, jouer avec moi n'est jamais bon, si tu t'y risque, tu va y perdre des os. Crois moi.



Imbecile, tu ose venir ici, me déranger et m'insulter, tu meritrais que je t'égorge, là, sur le champs, foutu chaines.

Zetsu ricana. Non, il rit à Gorge déployée. Hilarant, exquis, ce type était parfaitement inconscient. Il était là, à deux doigts d'y passer et menaçait la seule personne qui lui portait un tant soit peu d'attention. Excellent. Il s'accroupit, las de se tenir sur ses grandes jambes.



La vraie discussion allait pouvoir commencer, son ton redevint sérieux, quoiqu'un peu narquois.

        Vas y, fais le malin pédé, rigole, installe toi, fais comme chez toi. Tu me fais rire, tu crois que je ne l'ai pas senti, ta petite tentative ? Tu es faible marmot, tu crois m'avoir, moi, le grand Yasuo Chikara, père de la feuille, patron des forts.



        Je jouais le bluff, avec un aplomb telle, que je moi même croyais en mes mots.

Quand une proie se sent piégée, elle n'a plus d'autre choix que de se défendre. Amusant. Le Hokage n'était rien de plus qu'une souris entre les pattes d'un chat fourbe et sadique. Mais ça, il l'ignorait.



Kiri ne connaissait pas grand-chose de Konoha et Zetsu se demanda un instant de quoi pouvait parler ce type, puisque personne ne parlait du village de la feuille dans le coin. À part pour parler de la mort prochaine de l'Hokage, évidemment.
Mais, puisqu'il voulait jouer, qu'il joue.



Il sourit, toujours ce sourire excessivement macabre, tellement exagéré qu'il en venait à donner un air sérieux à ce discours particulièrement faux. Ce morveux courait toujours on-ne-sait-où, bien malheureusement.

        Ahah ! Il était fort, ça me faisait mal de la reconnaître, mais j'avais en face de moi un sacré adversaire. Ma balancer, comme ça, une pique à propos du rouquin, c'était habille. Bon, c'était presque une insulte que de laissé entendre qu'un Genin en connaîtrait assez à propos de Konoha pour être capable de leur donner des informations capitale, mais tout de même, je devais reconnaître que la manœuvre était habile.



        J'avais laché ce rictus bien malgré moi, pas un de ces rires sadique propre aux cheveux blancs, mais un vrai rire, un de ceux qui viens du coeur, un que peuvent emmètre les bons vivants.



        Je lui souriait, le temps n'était plus au jeu maintenant, le temps allait finir par manquer, et n'avoir aucune nouvelle de la feuille allait finir par m'inquièter.

Cet homme était vraiment particulier. Zetsu s'était attendu à beaucoup de réactions, à des cris, à des insultes... Il s'attendait à l'entendre se plaindre, râler, grogner, se tortiller sur lui-même, maugréer, s'insurger, nier toutes les informations que ce mioche aurait pu lui délivrer... Mais non. Lui, il rigolait. Curieux. Son rire fut communicatif puisque le grand blanc ricana à son tour, se demandant s'il se moquait ouvertement de lui ou s'il avait déjà saisi le mensonge.



Cet homme venait même de lui offrir un poste à Konoha. Là, en revanche, il éclata littéralement de rire. Pour qui l'avait-il pris ? Pour qui se prenait-il ? Que croyait-il ? Son petit crâne prétentieux avait-il conclu que Zetsu ne faisait cette besogne que pour une poignée de pièces ? Quelle folie. Quelle inconscience.



D'une impulsion, il se releva et se rapprocha de la grille pour s'y appuyer. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.

        Bien, nous allions pouvoir commencer. Ce petit jeu avait assez durer, et même s'il n'avait pas une once d'humour en lui, je ne voulais pas m’attarder sur mon ironie prise au premier degrés.



        C'est vrai, mon intention première était uniquement de trouver un allié, un ennemie probable des Hattorie auquel les Chikara pourraient apporter leur soutien, pour les frapper avec rage. J’anticipais sa future question.



        Je marquais un blanc, le temps nécessaire pour laisser à mon interlocuteur d'enregistrer ce que je venait de dire.

Zetsu écouta les paroles du prisonnier sans broncher, retenant le maximum d'informations, enregistrant à la fois le ton, le timbre de voix utilisé, la tournure des phrases et même les expressions sur le visage de son interlocuteur. Sous son air idiot, il restait malgré tout un professionnel et les années lui avaient appris à analyser plus que les mots. Ce dernier ayant terminé, il reprit la parole.



Il enchaînait les questions instinctivement. Son travail, il le connaissait par cœur.

        C'était la vérité, comme d'habitude, un pouvais dire toutes sortes de saloperies sur moi, mais jamais dire que j'étais un menteur. Certes, je devais parfois user de subterfuges, c'est bien normal, mais cela était plus du à l'importance de ma position qu'à ma nature profonde. Et puis à quoi bon ? J'étais là, attaché, sans aucune perspective, autant lui donner ce qu'il était venu chercher, le petit Kaguya.



        A ces mots, je m'éxtasiais, levant les yeux au ciel, comme admiratif de toute ces choses qui aurait pu être fait par nos deux village.