L'enclume doit fumer !

COCORICO, le coq gueulait afin de faire réveiller son maître, ses poulettes avaient faim et c'était une manière de se réveiller comme une autre après tout. Le gros gaillard, le visage complètement assoupi à tel point que l'expression tête dans le cul correspondait parfaitement. Traversant la maison, un sac de petites graines que mangeaient les poules dans la main droite, il se dirigeait vers le poulailler et leur versa quelques graines afin de les faire taire.

Enfin levé, midi s'approchait et le déjeuner approchait. Le gros bonhomme avait du coup envie de manger du poulet aujourd'hui. Allant chercher une petite poulette dans le poulailler ce dernier prit son énorme épée et l’abattu sur la poulette. Cette dernière fracassant la poule ainsi que le bout de bois qui avait servi de table d'abattoir. Mais en ayant tout traversé l'épée se fractura au centre et une fissure apparu.


Après manger le gros gaillard emmena son épée à l'armurerie du coin, sûrement pourraient-ils en faire quelque chose ou la réparer, ou même proposer quelque chose de très intéressant, mais en tout cas il fallait un nouvel espadon au gros bonhomme et il n'allait pas tarder à l'avoir.

Rentrant dans la petite boutique qui était vide à cette heure-ci, Raito commença à marcher, se dirigeant au milieu de la pièce où normalement devait se trouver l'armurier et demanda de faire réparer son épée :



Aucune forme de politesse, il était le client l'autre le vendeur et après tout le client était roi, donc à quoi bon dire bonjour, au revoir ou encore s'il vous plaît, c'était pour les faibles.

Ses parents étant partis en voyage, c'était à Shinji que revenait la charge de s'occuper de l'armurerie. Même si ce nouvel emploi temporaire empiétait sur ses missions de shinobi, le sabreur prenait grand plaisir à être son propre patron.

Plongé dans des bulletins de comptes, il ne remarqua qu'une personne était entrée qu'au moment où on l'interpella d'un ton fort grossier.



Shinji qui tournait alors le dos à la porte, pivota sur ses talons afin de faire face au nouveau client. Ce qu'il vit le surpris : à quelques centimètres de lui, une montagne attendait, une épée à main. L'homme faisait bien une tête de plus que le Kitto et était vraisemblablement plus épais. Néanmoins, même si son allure lui donnait l'image d'un bandit, son accoutrement ne trompait pas ; il était sans aucun doute un shinobi.



En effet, avant que la bête ne surgisse, Shinji s'apprêtait à partir déjeuner. Ses parents étant absents toute la semaine, personne n'allait pouvoir s'occuper de la commande de l'homme, et le sabreur ne perdrait pas une minute de plus de son temps libre pour un individu si impoli.



Il soupira. Les civilités avaient-elles à ce point disparu ?

Le jeune homme refusait de recevoir notre montagne sur patte, mais était-il réellement fou à ce point. Personne n'avais jamais osé refusé quoi que ce soit, même si le gros était très impoli, personne ne refusait jamais, jamais, quoi que ce soit qui était demandé par une telle masse, et peut-être tout cela s'expliquait par ce genre de réactions :



L'énorme bonhomme avait dit le dernier mot avec ironie, il se fichait de la personne qu'il avait en face, il payait le prix fort, tant qu'il payait un homme devrait se foutre de la raison. L'énorme monsieur voulait que son épée soit réparée quoi qu'il en coûte où il devrait sûrement apprendre à ce petit le respect des aînés.

Gardant son épée fracturée du bout d'une main, il la portait sans problème alors que cette dernière devait facilement pesé 30 Kilos. Rapidement il fit un sourire au vendeur et d'un coup enleva ce dernier et revint à son air sérieux afin de montrer qu'il n'avait pas tout son temps.

La bête était tenace et semblait décidée à ne pas bouger tant que l'on aurait pas accompli ses désirs. Néanmoins, Shinji n'avait pas dit son dernier mot et il ne comptait pas répondre à ses caprices enfantins. Pour qui se prenait-il, avec son épée de mauvaise manufacture, pour l'intimider dans son propre magasin ?



Le sabreur articula chaque syllabe, espaça chaque mot, tel un adulte qui essaye de se faire comprendre d'un enfant. Il avait beau faire une tête de moins que lui, il n'hésitait pas à le mépriser du regard.



Il en avait qu'à faire des menaces de cet ours dédaigneux, il ne bougerait pas le moindre pouce pour lui.

Aujourd'hui, après mettre levé aux aurores pour faire mon entrainement matinal, j'avais décidé de passer dire bonjour à Shinji. Après tout, même si il était mon rival -ou quelque chose dans ce genre- je souhaitait savoir si il serait d'accord pour regarder mon nouveaux set de Katana double, gagné lors dans un concours un peu particulier organisé dans la forêt quelques jours auparavant. Et, si je m'adressais à lui, c'était parce qu'il était doué avec les armes. Et, avec des parents comme les siens, il avait acquis quelques notions d'évaluation des armes. Bon et c'est aussi parce que c'est le seul mec qui me frappe pas à chaque fois qu'il me vois, pensais-je en souriant.

Sautant de toit en toit, je me demanda également si le jeune homme accepterait de manger avec moi ce midi. Alors que j'ouvris la porte de la boutique des parents de Shinji, je me retrouva nez à fesse avec un géant. Ce type devait bien faire deux ou trois têtes de plus que moi et avait presque deux fois ma carure. Mes cuisses sont moins épaisses que ses bras, pensais-je en ouvrant des yeux ronds. Il portait une étrange amure de cuire au niveau du torse qui renforçait l'idée que ce mec était un dur à cuire. Face à lui, Shinji semblait ne pas être impressionné. Il est soit fou, soit courageux, pensais-je Mais dans les deux cas, je pense qu'un coup de patte de grenouille ne serait pas de refus.



Je l'avais cherché exprès. Je ne savais pas qui il était et je m'en foutais. C'était mon rôle de casser les pieds de Shinji !

Raito, un grand homme, au sens propre du terme, il n'était pas assez intelligent ni assez pur d'esprit afin d'être considéré comme tel, mais la hauteur de ses pattes suffisait à utiliser ce mot afin de le qualifier. En effet il était grand, très grand, une montagne ne suffirait pas à l'effrayer. Mais là, deux petits malins s'amusaient de lui. Mauvaise idée.



Le petit bonhomme habillé en grenouille venait de défier la montagne, n'était-il pas fou ?! Comment osait-il défier un tel monstre, même moi, omniscient, je n'oserais pas en l'ayant en face de moi. Pourtant il ne réagit pas de façon la plus dangereuse pour ces deux petits. Enfin concrètement, par contre en apparence tout cela paraissait bien plus dangereux qu'auparavant. Baissant son pantalon sans pudeur, Raito exposa sa virilité, un bon double décimètre au repos, proportionnel à la taille de l'homme. Prit d'un coup d'un rire machiavélique la montagne s'écria :

Décidément, l'armurerie devenait le lieu de rendez-vous de tous les êtres les plus saugrenus du Pays du Feu. Après Hikari, la trentenaire au tempérament explosif, il avait eu le droit à cette montagne sans cervelle, et voilà que maintenant - et à la plus grande surprise du sabreur -, la grenouille Ikke les avait rejoint. Shinji ne donnait pas cher de la suite des évènements.



C'était un mensonge bien attendu, mais si il voulait que sa boutique reste intacte, il allait devoir jouer de son pouvoir de persuasion. Avec un peu de chance, l'amphibien et la montagne déciderait de combattre dehors et Shinji en profiterait pour fermer l'armurerie et prendre ses jambes à son cou.

Mais alors que personne ne s'y attendait, Raito baissa son pantalon et déballa son paquet. Face à l'horreur de la chose, le Kitto ne put s'empêcher de fulminer.

Semblant ne pas avoir apprécié ma remarque, l'homme descendit son pantalon et exposa sa virilité. Cependant, une chose me frappa et je me mis à rire. C'était un rire nerveux plus qu'un réel rire. En effet, j'avais remarqué que -bien que la longueur du pénis de l'homme soit de longueur conséquence- il n'avait que très peu de "largueur". C'était comme une langue de crapaud. Long mais pas très large. Un piège à mouche.



Puis, je lui fis remarquer son erreur. Je n'étais pas une crevette après tout.



Regardant Shinji, je lui dis:

Raito, le pénis à l'air frais, le rire s'exposant jusqu'à la phrase de la petite grenouille. Le gros gaillard s'arrêta de rire, remonta son pantalon et commença à prendre son couteau de chasse. Son regard était devenu celui d'un prédateur et ses muscles commençaient à se contracter jusqu'à ce qu'on voit les veines se gonfler énormément.



Raito abattit son couteau de chasse sur l'établit en bois durant sa phrase, il mettait tout simplement la pression à son interlocuteur. Il était en effet que 15h donc pas l'heure pour un magasin de fermer ses portes. La petite brindille gérante du magasin s'amusait simplement de Raito et tout cela avait le don de l'énerver au plus au point.

Le couteau planter dans l'établit avec tant de férocité qu'il faudrait trois gamins comme le vendeur afin de le retirer de ce comptoir. Prenant ensuite son épée légèrement fracturée qu'il était venu réparé l'énorme montagne s'adressa aux deux gamins en leur disant :



Il fallait du courage pour tenir tête à Raito, il était simplement imposant, puissant physiquement et terriblement apeurant. Certes il n'était pas un shinobi de Konoha, mais ça n'empêchait pas que la force des paysans pouvait parfois surpasser celles des ninjas de Konoha. En effet ces derniers avaient plus de congé qu'un paysan, ils ne faisaient que de se reposer en attendant des mission qui étaient, d'ailleurs, plutôt rare ces derniers temps vu la crise dont vient de sortir le pays du feu. Finalement tous ne faisaient que de discuter, boire et dormir entre eux, si ça ce n'était pas les actes de personnes préférant se toucher à travailler, qu'était-ce ?

Mais la principale question ici est comment vont réagir les deux petits bonhommes. Allaient-ils prendre leur courage à deux mains et s'opposé à Raito ou allaient-ils faire comme le faisaient de nombreux hommes, écouter ce qu'il avait à dire ?!

Mais qu'est-ce que Shinji avait bien pu faire au bon dieu pour mériter ça ? Les évènements s'enchaînèrent d'une rapidité que le bretteur ne pouvait décrire, et le manque vraisemblable d'intelligence de la montagne et du crapaud n'aidait en rien. Shinji n'avait rien contre son rival qu'il trouvait au contraire fort sympathique, mais tout ce qu'il pouvait dire ou faire ne faisait que remuer un peu plus le couteau dans la plaie. Mais l'autre homme n'était pas mieux, avec son caractère explosif, sa grande épée et sa facilité à déblatérer des menaces, ce qui n'était décidément pas un bon mélange. Il allait devoir se sortir seul de ce pétrin.



Cependant, le jeune homme ne pouvait ignorer les fulminations de l'ours. Il était un shinobi, il avait un honneur.



Les deux sabreurs étaient peut-être fous pour tenir tête à un géant pareil, mais ce dernier l'était aussi en voulant s'opposer à deux shinobis.

Je m'amusais comme un fou. Cet homme -ou ce monstre- n'était rien d'autre qu'une montagne de muscle sans cervelle préférant répliquer par la force que la subtilité. Cependant, contrairement à la grenouille qui voulait se faire aussi grosse qu'un bœuf, je connaissais mes limites. Je savais que, bientôt ce tas de muscle incérébré tenterait d'en venir aux mains avec lui. Ou eux, tout dépendait de ce que ferais Shinji.



Et, après avoir fait un allé-retour du regard entre le couteau planté dans l'établit et l'espadon que le géant avait dans la main, j'expliqua au grand bonhomme tout plein de muscle:

Raito devenait fou, les deux se fichaient de lui comme des petits enfants auxquels on aurait donné un jouet. Ce dernier, prenant son épée fracturée l’abattu sur l'homme qui tenait le magasin. La grenouille n'étant pas un gros problème étant donné qu'il n'était venu là que pour demander à son ami de manger avec lui un morceau. Le petit brun allait devoir esquiver cette attaque ou bien il finirait peut-être comme les ours qui affrontaient Raito, en charpie.



Le gros gaillard venait de tenter donner un coup au petit brun. Avait-il une arme dissimulée afin de parer ce coup ou allait-il simplement esquiver et laisser le coup s'abattre dans son magasin. C'était risqué et il y aurait sûrement beaucoup plus qu'une simple réparation d'un espadon si le combat continuait et dieu sait que Raito ne rigolait pas avec ses armes et encore moins avec les combats.

Raito avait déjà tué dans son passé, recommencer le gênait plus que tout au monde mais si c'était pour tuer deux petits vauriens qui s'amusaient à se foutre de lui alors tout changeait et il était ravi de leur briser leurs petits minois. L'un des deux allait-il réagir ou allaient-ils fuir, ou comme une personne civilisée est-ce que le brun allait accepter de faire son travail ?