Visite obligatoire !

Quelques semaines plus tôt il m'avait été donné de rencontrer le Chikaradono, en plus d'occuper ce poste il était aussi un médecin réputé. Notre rencontre avait été quelques peu original, sans lui et la jeune Kanashisa je serais probablement mort à l'heure qu'il est. Lors du temps que nous avions passé ensemble, il m'avait sommé de venir faire une visite de temps en temps. Je n'avais rien contre. Bien que je n'appréciais pas spécialement l'hôpital, je souhaitais mettre toutes les chances de mon côté pour me rétablir le plus vite possible. Etre aidé d'un médecin tel que lui était une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer. Plus vite j'étais remis en forme, plus vite je pourrais me concentrer sur mes objectifs, je n'avais pas le temps de traînasser.

C'est ainsi qu'en fin d'après midi après mes tâches quotidiennes je me dirigea vers l'hôpital. J'espérais qu'il s'y trouvait, je n'avais pas pris de rendez-vous ni même prévenu qui que ce soit. Une visite à l'improviste en soi, mais vu qu'il m'avait demandé de passer...
C'est lorsque le soleil commençait à se coucher que j'atteignis l'hôpital. Sans perdre de temps je demande si Chikara Takumi est disponible. Dans un premier temps la jeune infirmière me demande gentiment de bien vouloir prendre un rendez-vous. Je lui expliqua rapidement que c'était Takumi lui même qui m'avait demandé de venir. Ne voulant pas s'opposer à son supérieur la jeune femme vérifie son emploi du temps, et voyant un créneau de libre elle décida de simplement me laisser passer en m'indiquant la direction.
Je me déplace à travers les longs couloirs de cet hôpital, je passe par ailleurs non loin de la chambre qui m'avait été attribuée lors de mon coma. Par curiosité je jette un œil dans la salle de garde pour tenter d'y apercevoir le jeune Daiki. Pas de chance il ne semblait pas être présent, tant pis j'aurais tout le temps de le remercier lui aussi une autre fois.
Quelques minutes plus tard je me retrouve finalement devant le bureau que je cherchais, je frappe, puis dès lors que l'on m'y autorise je passe le pas de la porte. Directement je m'incline respectueusement devant lui.



Je marques une courte pause tandis que je me redresse, et suivit d'un sourire je lui adresse quelques mots :



Je reste debout devant son bureau, attendant quelconque réponse sa part, ou encore une invitation à m'asseoir.

La journée était loin d’être reposante, l’hiver était de loin la période de l’année qu’il appréciait le moins. Le nombre de visites n’arrêtaient pas, sans compter les appels d’urgence en pleine nuit et les papiers à régler pour le conseil des dono. L’homme ne savait plus où donner de la tête et était pour le moins fatigué et espérait ne pas finir trop tard et pouvoir profiter d’une nuit complète de sommeil ne serait-ce qu’une fois dans la semaine. Non pas qu’il n’aime pas son travail, mais le repos n’était pas vraiment une option envisageable pendant une période où les maladies sont monnaie courante. Il avait facilement vu une bonne cinquantaine de patients aujourd’hui et c’est en voyant l’heure qu’il se rend compte qu’il était au travail depuis plus de 11 h. Une chose qu’il n’avait plus l’habitude de faire depuis un petit temps déjà. Les derniers mois ont impliqué une reprise bien plus active de son activité, ce n’était pas plus mal d’ailleurs qu’il reprenne un peu de responsabilités, lui comme ses amis avaient pu constater qu’il était bien moins dans l’optique de fuir lâchement les tâches qu’ils détestait tant auparavant.

Il constate qu’il n’a plus de patients à venir et en profite pour prendre une pause bien méritée et enlève son bandeau et mettre ses lunettes avant de s’affaler dans son siège pendant une dizaine de minutes à contempler le plafond. Il se redresse et ouvre son tiroir pour y prendre des rapports à examiner. Il lisait d’un air absent avant d’entendre frapper à sa porte. Une chose qui l’étonne puisque plus personne ne semblait être prévu pour aujourd’hui, il pensait avoir mal lu son agenda et invite à rentrer en prenant soin de ranger son document. Il aperçoit un visage familier entrer dans son cabinet et reconnaît donc Uzume. Il se rappel bien du jeune homme, il avait tenté pour des raisons obscures de se baigner en plein hiver dans un lac gelé. Il avait donné son avis sur cette pratique et il n’était pas médical mais purement humain. Il avait une fâcheuse tendance à donner le fond de sa pensée quand la stupidité dépassée le plafond sur certaines actions pour éviter d’avoir à recommencer la manœuvre. Il avait déjà bien assez d'Universa et ses explosions qui lui rajoutait du travail, il n’avait pas envie d’ajouter un comateux inconscient des danger à sa liste de personnes à garder à l’œil. Il avait en forme, une bonne chose en soit.



Il lui fait signe d’avancer et lui montre la chaise qui se trouve devant lui. Il se souvenait de lui plus pour sa mésaventure que pour ses yeux irisés dont il n’avait pas encore la moindre idée de l’origine. Il s’était juré de faire des recherches là-dessus, mais le temps lui manquait bien trop pour se permettre cette petite ballade dans la bibliothèque de Konoha.



Il avait cette nonchalance permanente qui dénotait pas mal avec son poste au village et le rendant un peu douteux auprès des gens ne le connaissant pas très bien dans son cercle privé. Une attitude qu’il ne change que rarement, il n’aime pas les situations de crise et cherche toujours à esquiver les conflits inutiles par gain d’énergie et de temps. Le jeune homme arrive alors devant lui et se pose sur la chaise.


Il n’est pas si commun de tomber dans le coma à un âge aussi jeune, il sort un papier et un stylo sur lequel il compte prendre des notes avant de réagir en ayant eu une pensée lui traversant l’esprit. Il se lève.



Il se dirige vers la petite alcôve derrière un rideau qu’il ouvre laissant apparaître une cuisine avec le strict minimum. Il attrape la cafetière qu’il remplit déjà sans même avoir eut la réponse. Il continue son affaire quand il reprend.

Tandis qu'il m'invite à prendre place, j'écoute attentivement mon cher médecin. Ça n'était pas une habitude pour moi de venir parler de mes problèmes, mais bon j'imagine que dans ce genre de cas, le choix n'était pas en option. Il me signala ne pas avoir mon dossier, alors lorsqu'il me demande ce qui m'était arrivé, je pris un instant pour réfléchir.



J'avais une chance inouïe d'en avoir réchappé, nombre de victimes avaient fini comme moi, sous des décombres, mais eux y avait laissé la vie.



Tandis que je lui parle, il se lève et me propose par la même occasion un café. Le visage souriant, je mets en pause mes explications.



Dans le même temps, celui-ci me questionne vis à vis de mes yeux. C'est vrai, c'est en sa compagnie que j'avais découvert cette " nouveauté ". Mais malgré mes recherches je n'avais pas réussi à mettre le doigt sur une quelconque information.



A ce moment là, j'hésitais à lui parler de cette voix, ces mots que j'entendais parfois. Ils résonnaient comme un écho à travers moi. J'avale alors ma salive avant de poursuivre, méfiant.



J'espérais de tout cœur qu'il ne prenne pas pour un grand malade, peut-être était-ce un effet secondaire à l'hypothermie ? Je n'en savais rien, mais je n'avais confié cela à personne depuis cet évènement, mais lui... je ne sais pas, il m'inspirait une certaine confiance. Pourtant il pouvait réduire ma vie de shinobi à néant en un claquement de doigt, premièrement il était médecin... secondement il était dono.

Il ne tarde pas à parler, il n’avait vraiment pas l’air d’être en mauvais état, c’était un bon signe pour le médecin qui peut constater qu’il n’a pas retenter de faire son bain de minuit de nouveau. Du moins, il l’espérait. Il se dit qu’il ne serait pas bête de demander des petites rondes de surveillance dans ces coins-là par simple sécurité au passage. Le récit ne lui apporte pas vraiment de grandes informations, mais il avait l’essentiel. Il note qu’il perd connaissance à la suite d’un traumatisme crânien et ceux pendant une durée de 5 ans. Il avait déjà une petite des tests à lui faire passer pour vraiment faire le tour du personnage. Il avait en effet eu pas mal de chance d’en échapper, il est aussi rare de garder un patient en état de coma aussi longtemps. Il se disait qu’il n’allait pas avoir trop de mal à trouver les documents nécessaires pour le reste du dossier le temps qu’il finisse correctement sa convalescence. Il n’avait pas vraiment l’air de se voir comme un malade en rémission, le fait d’être un shinobi joue en effet pas mal sur son état de santé, mais s’il faisait des folies de son corps, il risquerait de sentir le coup passer. Mieux valait être sûr qu’il ne lui lâche pas entre les doigts. C’est en mastiquant avec un peu moins d’attention son chewing-gum qu’il prend note de ces informations.



La dose de caféine était acceptée, ce qui tombait bien puisque l’eisenin avait déjà commencé à en préparer pour deux personnes. La bienséance voulait tout de même que l’on propose ses invités. Il se met à préparer les mugs et tout ce qui va avec et se retourne le temps que le tout chauffe. Il prend appui sur le meuble et croise les bras en regardant Uzume lui expliquer ses recherches sur son œil. Il est silencieux et ne le lâche pas du regard. Il fixait peut-être un peu trop intensément et s’en rend compte et décide de détourner ses yeux des pupilles irisées du Kitto.



Il réfléchissait à une solution possible, il irait voir auprès de l’hokage s’il lui serait possible d’aller dans les archives gardées de Konoha pour voir s’il lui était possible d’en apprendre plus sur cet œil prismatique que possédait son patient. Il ne s’agissait pas d’une maladie, il n’avait rien détecté lors de son check-up de la dernière fois. Il se demandait s’il ne s’agissait pas d’un dojutsu inconnu ou méconnu. Il préfère taire cette hypothèse pour l’instant, mais cela ne serait pas étonnant en connaissant le clan auquel appartenait le jeune homme. Le tout étant près, il sert le breuvage et apporte le tout sur son bureau et sert Uzume avant de s’asseoir et tenter d’expliquer calmement ce qui pouvait provoquer les soit disant voix qu’il entendait et avait pu entendre pendant son hypothermie.



Il attrape sa tasse et souffle avant de boire une gorgée et reprendre.



Il se souvient aussi de la petite note de Kazumori au sujet de son fanatisme aveugle et n’a pas vraiment envie de lancer le débat sur la prêtresse, mais il y n’avait envie de le voir entrer plus dans plus profondément dans sa foi à la limite de l’obsession d’après son ami.



Il avait l’air calme de prime abord, il ne voyait pas en lui de vrai menace, mais comme il venait de le dire, la religion et les idées troubles mêlées à ce genre d’hallucinations visuelles ou auditives pouvaient vite changer la donne.

J'appréciais cette tasse de café après cette journée physiquement éprouvante. Tandis que je bois, j'écoute Takumi m'expliquer les probables raisons de ces fameuses voix. Cela semblait bien simple dans son esprit, mais comment suis-je supposé ignorer cela ? C'était intrusif, survenant à des moments où je ne m'y attendais pas.



Je finis ma tasse avant de la déposer délicatement sur son bureau. Puis me vint une idée plutôt... originale, elle allait lui déplaire, je le savais, mais je voulais essayer.



Il verrait probablement où je voulais en venir. Etant un eiseinin réputé, il devait être capable de me rendre inconscient, ou même me provoquer un arrêt cardiaque ? Pourtant, ça n'était pas le genre de chose que l'on devait lui demander souvent... Il était censé soigner, et non tuer. J'avais un sérieux doute quant à son acceptation, mais qui ne tente rien...



Il avait raison en un sens, ces mots étaient devenus une obsession. Ces mots, puis ces pupilles. Le tout arrivant en même temps ? Je ne voulais pas croire à une coïncidence. Le meilleur moyen était d'essayer de revivre ce moment, si au moins je comprenais ces mots peut-être pourrais-je en tirer quelque chose ?

L’idée du stress ne lui convenait pas vraiment, il était persuadé qu’il s’agissait d’autre chose. En tout cas, la description sonnait comme une hallucination des plus communes, c’est bien pourquoi Takumi ne veut pas lui jeter la pierre de suite. Il écoute avec attention et boit son café en même temps. Le reste de la description sonne plus comme un souci mental qui est ignoré. Il n’est pas normal d’entendre des voix pendant plusieurs fois par jour. Il ne semble pas plus réagir que ça au début et lui pose simplement une question.



Il va pour reprendre une gorgée et la suite du petit plan de son patient manque de lui faire boire son café de travers et il se retient de tousser. Il s’essuie la bouche d’un revers de manche et ferme les yeux en serrant la mâchoire. Il s’accoude à son bureau et croise ses doigts avant de poser son menton sur ses mains dans un soupir qui en disait long.



Il retenait tout de même bien ses paroles, il ne pouvait pas vraiment se permettre d’insulter les gens aussi gratuitement que pendant son adolescence. Le plan en soit n’était pas mauvais en soi, mais il suffisait simplement au Kitto de faire une mauvaise réaction et c’était la mort assuré. Il n’avait pas envie d’ajouter ce genre d’expérience à son tableau de médecine.



Il préfère ne pas l’envoyer paître sans avoir le fin mot de l’histoire. Il n’avait pas l’air de vouloir entendre raison. Il savait que son plan n’était pas des plus malin, mais en faisant appelle à un médecin affirmé il prenait moins le risque de succomber à ce pari avec la vie. Il repense à la mise en garde de Kazumori une fois de plus. Est-ce qu’il pense que la prêtresse lui envoie un message ? Aussi insensé que cela puisse paraître, aux yeux du médecin, c’était une possibilité. Il n’était pas un homme de foi et ne comprenait que peu toutes ces histoires de croyances. Il ne se penchait pas sur le sujet et n’avait pas l’intention de le faire. Dés l’instant qu’un individu y trouve son bonheur et ne faisait rien de mal, il n’avait pas d’intérêt à montrer une quelconque animosité. En revanche, un fanatisme aveugle et une santé mentale fragile ne faisait pas bon ménage, il n’avait pas envie d’être acteur dans la possible déchéance du shinobi en face de lui.



Il savait que l’option allée être envisagée et préfère être clair.

Evidemment, je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte. C'était bien dommage, je n'allais pas risquer de retenter l'expérience moi même et son aide m'aurait été très précieuse. Tant pis pour moi me dis-je j'allais devoir vivre avec. Mais je sentais un certain mépris dans le comportement de cet homme, tout d'abord ses soupirs puis sa manière de parler. Dans le fond je comprenais ce genre de réaction, à sa place j'aurais probablement fait la même chose, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse montre d'une certaine empathie à mon égard non plus.



Je perds mon sourire habituel, et mon regard se fait bien plus froid.



Il était hors de question de lui faire part des véritables raisons qui me poussaient à faire cela. Ça n'avait aucun intérêt d'une part et d'autre part j'avais déjà assez d'un dono qui me reprochait ma croyance, je n'avais pas besoin d'un deuxième. Alors je préféra éluder ses questions et l'amener sur d'autres sujets, s'il ne voulait pas m'aider il n'y avait aucune raison de lui en apprendre d'avantage.



Le " reste ", il y avait beaucoup à dire sur mon état actuel. Mon physique, mon chakra, ma psychologie " fragile " et bien sûr ces pupilles. J'étais actuellement incapable d'exercer pleinement mon statut de shinobi. Mais l'hôpital n'était pas le seul à s'occuper de ma réeducation.

Le fait d'entendre cette voix de manière constante n'est en rien un signe spirituel à ses yeux. Il voit tout cela d'un aspect bien scientifique, voire même un peu trop au goût du Kitto. La journée étant épuisante, sa patience était bien limitée et ne prenait plus vraiment de pincettes en ce qui concerne ses remarques. Il aura noté le changement d'expression du jeune homme mais se contente de souffler fortement en réfléchissant.



Il ne remet pas en cause le fait d'avoir essayé toutes autres solutions plus douces, mais cela n'arrange en rien son cas. Il semblait se focaliser sur cette idée et ne lâchait pas prise.



Le changement de ton était donné et son regard semble se faire maintenant plus sombre. Son engouement disparaît bien vite, une chose qui n'échappe pas à l'eisenin.



Sa sympathie s'éteint presque aussi rapidement que le refus s'interpose. Il n'était pas vraiment venue pour vérifier son état de santé mais confirmer ses doutes. Il refuse d'en dire d'avantage mais l'avis du médecin était encore bien mitigé à son égard. Il ne voulait pas le laisser partir en ayant des voix bloquées dans la tête, c'était inconcevable pour lui. Il se frotte les tempes d'exaspération.



Il s'enfonce dans le fond de son siège, enlève ses lunettes et fronce les sourcils quand la lumière entre en contact avec sa rétine. Il se frotte les yeux avant de reprendre son bandeau et de l'enfiler. Il reprend d'un air calme.



Il n'avait pas la moindre idée de qui pouvait être les autres personnes dont il parlait en revanche. Universa et ses plans saugrenus une fois de plus...

J'écoutais patiemment les mots de l'eiseinin. Il avait le comportement typique d'un médecin, réfléchi et prudent. Je ne pouvais pas lui jeter la pierre pour cela néanmoins, il faisait son travail de médecin, et son but n'était pas de tuer les gens, je comprenais bien sa réticence. Il se méfiait d'autant plus de mon état actuel. Et là non plus je ne pouvais pas lui donner tort, j'en étais bien conscients moi même. Mais je me refusais à vivre une routine me rendant fou. Il était compliqué de s'imaginer ô combien ces "hallucinations" étaient gênantes à vivre. Imaginez que l'on vous parle, puis pendant ce même temps une autre personne chuchote dans votre oreille, ça devient rapidement insupportable. Fort heureusement ces crises étaient espacées, c'est pourquoi je n'insista pas plus et me fia à l'avis de Takumi.



Il n'était peut-être pas du genre à croire au destin et ce genre de chose, mais c'était mon cas. Nous étions tous destiné à accomplir quelque chose avant notre mort, aussi minime cette action soit-elle. Moi ça n'était simplement pas encore mon heure. Ces mots représentaient un signe à mes yeux.
C'était plus compliqué que ça, au delà de vouloir m'en débarrasser je souhaitais les comprendre, au fond de moi j'étais certain que ça n'était pas qu'un vulgaire effet secondaire, j'en avais la conviction.



Je me posais probablement autant de questions que lui. La seule différence était que la vie qui en était affectée c'était la mienne, je ne voulais pas rester inactif quant à tout ça, il l'avait probablement bien compris maintenant au vu de mon insistance sur le sujet. Enfin, je n'allais pas réussir à le convaincre quoiqu'il en soit.

Il dit ne pas être contre ses idées pour régler le problème, mais l’idée qui lui trottait dans la tête n’allait clairement pas lui faire plaisir. Il y avait clairement des examens plus approfondis à faire pour déterminer la cause de cette voix interne qui lui murmure à l’oreille constamment. Mais très clairement, de son point de vu, il avait un signe de folie qui était plus qu’inquiétant. Qu’il envisage son option en dernier recours est une chose, mais il n’avait pas envie de prendre plus de risque avec lui. Il n’aimait pas vraiment la tournure que cela commençait à prendre et tente de garder une expression neutre. Il lève la tête et regarde en direction de la porte à peine quelques secondes avant que quelqu’un ne frappe. Il se lève et se tourne rapidement vers Uzume.



Il se dirige vers l’infirmier qui attendait patiemment le dono. Il lui explique la raison de sa venue et semble sur le point de partir quand Takumi lui pose la main sur l’épaule et lui parle à voix basse. L’homme hoche la tête et s’en va aussi rapidement qu’il est arrivé. L’eisenin revient et prend place face au Kitto et reprend.



Les discussions philosophiques ne lui avaient pas manqué, mais il voit simplement en face de lui un homme bien fidèle à ses croyances. Une chose rare aujourd’hui quand on voit les affres de la guerre et ce qu’elle provoque. Pour le Chikara, aucune force supérieur n’aimerait voir son monde dans un tel état et avait lâché les croyances familiales depuis bien longtemps. Mais il se persuade que tout ce qui lui arrive est un signe du destin. Il n’était pas mauvais en négociation, il savait jouer avec les mots et pourrait presque le faire changer d’avis s’il insistait plus. Mais le dono s’avère être un homme prenant bien trop à cœur le serment qu’il a effectué en commençant son apprentissage de la médecine. Le laisser seul avec la voix qu’il entend n’était pas une option et lui accorder une mort sous contrôle était contre tout principe déontologique. À sa dernière question, le Chikara se recule pour s’enfoncer dans sa chaise et s’adosser convenablement.



Il croise les mains et lève l’index vers le plafond pour montrer qu’il venait de penser à quelque chose.

J'image que chacun est libre de ses croyances, mais en vérité si vous me demandiez, je ne crois pas en un dieu, ou quelconque entité divine vivant sur un autre plan que le nôtre. Non, je crois en une personne, une personne qui à déjà prouvée qu'elle était la solution. Elle avait su réconcilier les peuples alors que ceux-ci s'entretuaient, et plus récemment elle nous avait probablement sauvé d'un ennemi que l'on avait préféré ignorer jusqu'ici. Alors pour moi c'était clair, mon destin était de me battre pour elle, afin d'établir une paix pour tous, et si je devais mourir ce serait à ses côtés et nul part ailleurs. Cette croyance envers ce destin c'est ce qui me forçais à me battre chaque jour. Mais c'était difficile de le comprendre d'un point de vue extérieur. Alors oui, je voyais ces mots et ces pupilles comme des signes de sa part. Depuis ce soir là j'avais regagné la foi, alors que pourtant je ne me souviens de rien, c'était juste... naturel. Comme si au fond de moi je savais ce que j'avais à faire.
Takumi me sortit de mes pensées lorsqu'il émit l'idée de m'enfermer en isolement. Sur le moment je lâche un léger rire suivit d'un soupir.



C'était donc la seule solution qui lui venait dans son "brillant" esprit d'eiseinin ? Très bien, s'il souhaite me prendre pour un fou, grand bien lui fasse. Dommage, il ne prenait pas au sérieux mes paroles. Mais il fera partie un jour de ceux qui comprendront qu'ils avaient tort. Mais je n'avais aucune rancune, dans le fond il faisait son travail, j'étais cependant déçu de son étroitesse d'esprit. J'osais imaginé qu'un homme tel que lui était toujours à la recherche d'explications rationnelles à tout ce qui se passait, mais non ses études médicales le persuadait sûrement que tout ce qui arrivait autour de lui relevait du domaine de la science. En fait, je n'avais aucun problème avec le fait d'être enfermé, non au contraire j'allais lui prouver que ses méthodes n'auraient aucun effet et si cela venait à être le cas, je serais le premier à m'excuser auprès de lui.



Non pas que j'avais grand chose à faire, mais j'espérais en sortir avant que Wattan ne s'aperçoive de quoi que ce soit. Sinon j'allais recevoir un énorme taquet à la sortie de mon isolement...
En outre cet isolement me permettrait sûrement par la même occasion de me remettre en forme physiquement j'en aurais largement le temps... en fait je n'y voyais que des bons côtés, ça m'évitait ce job chiant au cimetière par la même occasion.
Je n'avais pas peur d'être privé de ma liberté pour un temps, car une nouvelle fois je savais que mon destin n'était pas de croupir en isolement, mais ce n'était qu'un autre obstacle que je devais surmonter.

Qu’il rigole et soupir était de loin le cadet des soucis du médecin à l’heure actuelle. Il n’allait pas prendre le risque de laisser un homme avec une possibilité de maladie mentale sortir sans le moindre souci. Si déjà ce dernier se permet de lui demander de contrôler sa mort au profit d’une expérience pour s’éclaircir l’esprit, il y aura des risques de le voir tenter quelque chose de manière non supervisé ou entre de mauvaises mains. Les solutions sont multiples et dangereuses, il fallait le garder en observation. Il n’avait pas fait un vœu de protéger les gens pour se la jouer le scientifique fou, l’avancée de la science n’allait pas au détriment de vie humaine pour lui et la remarque lui fait simplement décrocher un sourire en coin.



Il sentait le sarcasme dans la voix de son patient et ne se prive pas vraiment pour le lui retourner. Cette solution ne l’enchante pas plus que lui et s’il y avait mieux, il l’aurait fait. Mais le peu de personnes ayant déjà eu ce genre de problèmes se sont révélés perdre la raison bien vite et il était tout bonnement hors de question de prendre de nouveau le risque. Il faudra traiter ce dernier avec la plus grande des précautions. Il y avait deux facteurs à vérifier et le dono allait avoir du travail de recherche en ce qui concerne son œil qui pouvait en effet être une cause. Il avait fait le tour de la bibliothèque, mais il lui faudra vérifier les archives gardées pour comprendre le rapport entre cet œil qui apparaît soudainement sans grande raison apparente. Une évolution de ses capacités peut-être ? Il voulait simplement faire ce qu’il pensait juste et logique. Il prend le temps d’inspirer un grand coup avant de lâcher l’air d’un coup. Plus qu’un soupir, c’était le résultat d’une réflexion déplaisante qui n’allait pas plaire.



Quelqu’un frappe à la porte de nouveau et deux hommes se présentent.


Il se lève et fait signe aux deux médecins de venir vers lui. Il fait signe vers Uzume en s’adressant à eux.


Les deux hommes s’inclinent poliment et s’approchent du Kitto se mettant chacun d’un côté de lui, c’était plus des gardes que des accompagnateurs, mais il n’est pas toujours apprécié d’être pris pour un fou et enfermé, des précautions sont prises.



Takumi regarde la scène et son expression est tout de même grandement camouflée par son bandeau, mais le résultat ne lui plaisait pas et voulait le fin mot de l’histoire. Il n’omet pas l’option de la vision, mais c’était bien trop gros pour qu’il puisse y croire. La prêtresse ne se présente que rarement et en générale, elle ne choisit pas un simple petit shinobi sans nom. Si l’œil ne menait à rien, l’opération était une option, tout comme la “vision”. Et s’il s’avère que la prêtresse lui parle réellement, les options s’avéreront bien différentes puisque le secret médical n’aura plus lieu d’être.