Souris et tais-toi...

“Sors prendre l’air un peu !”, tu n’avais aucunement envie de te balader dans le village, il faisait un froid de canard et la neige n’était pas vraiment une chose que tu appréciais. Mais Hinae avait l’air d’être pour le moins inquiète de ton manque d’interaction sociale et te demandait d’aller faire des commissions plutôt simples pour le repas de ce soir. Tu ne comprends pas vraiment l’intérêt, vous viviez dans un restaurant, il y avait suffisamment de nourriture pour vous nourrir tous. L’excuse était assez mauvaise, mais tu ne voulais pas jouer les cas difficiles. Quoi qu’il en soit te voilà dehors à marcher sans véritable but, tu savais que si tu rentrais les mains vides, rien ne te serait reprocher non plus. C’était déjà le cas la dernière fois, ce sera encore le cas aujourd’hui. Tu prends ton temps et tente de trouver un coin tranquille et au chaud à l’abri des regards curieux qui te dévisageaient comme une vulgaire bête de foire. Quoi qu’il en soit te voilà dehors à marcher sans véritable but, tu savais que si tu rentrais les mains vides, rien ne te serait reprocher non plus. Tu les avais croisés quasiment tous les jours, ils ne devraient plus être étonnés de te voir parcourir les ruelles du village. Tu te contentes de marcher en souriant pour qu’ils te lâchent un peu, mais ce qui te perturbe le plus dans cette histoire, c’est probablement le groupe d’enfants derrière toi depuis presque 5 minutes. Ils parlaient trop bas pour que tu puisses véritablement entendre, mais cela ne présageait rien de bon pour toi. Tu fais des tours et détours pas possible, mais bizarrement, leur route semble aussi à la tienne. Une coïncidence bien trop grande selon toi, tu avais l’habitude à l’académie de subir ce genre de comportement, mais l’avantage était qu’il y avait au minimum un adulte volontaire de t’aider dans le coin, là, tu ne penses pas que les gens se battraient pour venir te défendre. Tu lâches un soupir en te demandant si cette fois-ci, tu finiras encore avec des bleus ou s’ils décideront de passer l’étape supérieure et véritablement te mettre K.O. Tu tournes vers une rue donnant sur un quartier, tu penses ne jamais vraiment être allé dans le coin, il n’était pas vraiment dans un état convenable, le quartier Kitto ne s’est repeuplé que récemment après tout. Tu ne sais pas trop où aller pour le coup et accélère le pas en espérant pouvoir trouver quelqu’un qui puisse te servir de couverture et t’éviter une session chez le médecin.

Autant dire que la chance n’était pas de ton côté, puisqu’en entrant dans le quartier, tu t’éloignes encore plus des gens, t’isolant d’avantage et pour couronner le tout, tu tournes dans un cul-de-sac. La maison n’avait pas l’air très active et tu te demandes s’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Mais tu n’as pas réagi assez vite, tu te retournes et vois le groupe d’adolescent avec un petit sourire satisfait te faire face. Tu restes silencieux et n’effaces pas ton sourire de ton visage. On te répète tout le temps que si tu souris, les gens te laisseront tranquilles, mais là, cela semblait avoir l’effet inverse. Tu ne voulais pas vraiment engager la conversation, mais au vu de la situation, tu n’avais pas vraiment le choix.



Le garçon au centre semble ricaner et hausse un sourcil avant de faire un pas vers toi. Par réflexe, tu en fais un en arrière.



Le ton n’avait rien de sympathique, mais tu ne montres pas d’animosité et réponds simplement.



Tu aurais aimer les voir disparaître plus qu’autre chose, mais apparemment régler les problèmes par la force n’est pas une coutume très appréciée du village selon Hinae. Les trois garçons ne semblaient pas totalement d’accord avec ce point de vue. Tu prends une grande inspiration et tente le tout pour le tout en avançant lentement pour passer entre le trio. Tout semble se passer correctement, mais un croche-pied aura raison de ton équilibre. Te voilà au sol en entendant résonner les rires moqueurs du trio.



Tu lèves simplement la tête pour ne pas manger d’avantage de neige et secoues la tête pour enlever le mélange de terre et de neige fondue de ton visage. Tu serres les dents, il ne servait pas vraiment de répondre, tu n’avais pas les moyens de le faire en plus. Tu te retrouves le souffle coupé quand l’un d’entre eux t’attrape pas le col et te projettes un peu plus dans la ruelle.



Son ami lui fait signe de parler moins fort. Ton sourire n’est plus vraiment d’actualité et tu attends impassiblement qu’ils viennent t’en mettre une. C’est le même schéma encore et encore. Tu te contentes les regarder avec une grande attention, retenant leur visage, tu n’avais pas une force démentielle, mais ta mémoire te faisait rarement défaut. Tu attendras simplement, tout n’est qu’une histoire de patience dans la vie. Ton regard ne semble pas plaire non plus, c’est ce que le coup de pied dans le visage t’indique en tout cas.



Tu te roules en boules quand tu entends les pas de rapprocher de toi. Tu encaisses en silence en te protégeant le visage. Tu te concentres sur la neige qui trempe ton kimono plus que sur ce que tu ressens à chaque impact.



Le temps semble interminable.

La course poursuite était effrénée… Tu sautais de bâtisse en bâtisse à la poursuite de ta cible. Il est rapide, il est vif et très malin. Il ne se laisserait sûrement pas faire mais toi non plus ! Tout à coup, tu vois l'opportunité de l'attraper, il ne suffirait que d'un saut bien placé pour l'atteindre. Alors dans ton élan tu te projettes a travers les ruines de la bâtisse en dessous de toi et... tu t'écrases lamentablement par terre.



Fis ta cible le chat, qui te regardait clairement avec mépris et dédain. Bon sang tu avais horreur de ces bestioles...
Ah oui, vous vous attendiez à de l'action ? Vous n'êtes clairement pas au bon endroit... Tu étais toujours en attente d'une réaffectation dans une équipe, durant ce temps tu acceptais d'aider les mamies du coin. L'une d'entre elle aimait particulièrement les chats, mais ça ne semblait pas être réciproque vu le nombre de fois où ceux-ci s'échappaient de chez elle. Enfin, c'était ton "devoir", tu aurais aimé te voir attribuée des missions plus intéressante que la banale capture de chat, mais depuis que ton maître était cloué au lit à cause d'une maladie rare tu n'avais pas le choix. L'administration de Konoha semblait être débordé, si bien que ton dossier n'était visiblement pas être une priorité... Revenons en à nos moutons.

Le chat n'est qu'à un mètre de toi, il te nargue, il te suffit d'être assez rapide pour l'attraper, un mouvement sec dans trois, deux... un ! Tu tends ton bras d'un coup pour choper cette vilainie, mais il est plus rapide que toi et il vient littéralement de te mettre une droite, enfin un coup de griffe quoi. Tu as la joue qui saigne légèrement, foutu boule de poil, ooooh j'espère pour toi que tu cours vite !



Tu te relèves sauvagement et suis le chat à travers la ruine, il se dirige dans une rue, tu le suis, tu peux voir ses traces de pattes sur la neige, il était désormais très facile de le pister désormais ! Mais alors que tu cours, ton attention est détournée par des bruits, puis des voix. Tu tournes la tête, et là devant toi dans un cul de sac tu vois trois, non quatres jeune enfants, l'un des est au sol, en train d'être rué de coup sans opposer la moindre résistance, c'était un lynchage en bonne et due forme. Mais ça, c'était bien l'une des choses qui te faisait le plus horreur, le plus faible se faisait toujours martyriser, en fait pas forcément le plus simple, mais celui qui avait le plus de gentilesse en lui, c'est comme ça que tu voyais les choses. Toi même tu avais déjà vu ça lorsque tu étais à l'académie, ça n'était pas chose rare, pourtant tu ne pouvais pas rester là sans rien faire. Tant pis pour la chasse au chat. D'un ton sec tu cries en direction des gosses.



Une demande direct, sans fioriture, tu prends ton rôle de shinobi très à coeur. Mais croyais-tu faire peur à trois futurs bandits en bas âge ? Au vu de ta petite taille ils te prendraient presque pour une gamine toi aussi. Les trois te regardent fixement, et l'un de ne se démonte pas, il remet un coup de pied dans le dos du garçon au sol tout en s'adressant à ses petits copains.



Tss, ils étaient bien impétueux ceux-là, étaient-ils seulement réellement de l'académie ? En plus d'agresser l'un de leur camarade, ils étaient prêt à attaquer une kunoïchi, bien sûr eux n'en avait pas la moindre idée mais tout de même. Alors tu changeais de plan.
Tu laissas s'échapper un léger rire, qui sonnait comme un rire démoniaque.



Au vu de la dégaine, ce n'était pas les premiers de la classe, ils ne savaient probablement rien des clans autre que le leur, s'ils en avaient un... Alors tu passes ton doigt sur la légère griffure que t'avais infligé le chat, le peu de sang qui en sortait allait t'être utile, tu passes ton doigt ensanglanté sur le bord de tes lèvres avant de les regarder avec un regard noir tout en effectuant quelques mudras avec tes mains.



Tu dégaines alors ton katana et celui-ci s'enflamme alors instantanément.



A la vue de ton sabre, les trois gosses font deux pas en arrière. Le gamin du milieu qui jouait pourtant le dur, avait perdu toute confiance rien qu'à la vu de ton arme, tu étais même presque certaine qu'il s'était fait dessus...



Tu t'écartes alors de leur chemin alors qu'ils te foncent dessus pour tenter de fuir. La scène était absoluement hilarante de ton point de vue, au point que tu ne pouvais pas t'empêcher de lâcher un énorme rire. Mais soudainement tu te souviens qu'il y a encore l'autre gosse par terre. Tu mets fin à ton jutsu avant de ranger ton arme dans son fourreau puis tu t'approches lentement du jeune homme avant de t'accroupir près de lui tout en lui tendant la main pour l'aider à se redresser. Tu t'adresses à lui d'une voix douce et avec ton sourire le plus charmeur, tu ne voulais pas encore plus effrayer le gamin.



Tu regardes le pauvre garçon, ses cheveux blancs t'intrigue, il était probablement de ces gamins venues de Kiri, tu avais énormément de peine pour ces enfants et ce qu'ils avaient dû traverser. Heureusement cette dame, Hinae semblait les avoir recueillis. Curieuse de savoir pourquoi ces garçons lui en voulait, tu ne perds pas de temps et lui demande directement...

Tu ne sais plus depuis combien de temps, ils étaient en train de te frapper, mais une chose est sûre, la neige sous toi avait complètement fondue et tu te retrouves trempé. Tu n’aimes pas ça, tu vas encore finir malade et au lit pendant une semaine. Tu allais finalement avoir une excuse en ce qui concerne le fait de vouloir rester enfermé à la maison, mais tu allais une fois de plus passer pour le faiblard de service. Même tes cousines plus jeunes avaient une résistance plus importante. Tu n’aimais pas le fait qu’un simple coup de vent te mette au tapis. Tu soupires, la tête toujours protégée par tes bras frêle et ne comptes plus les secondes passer. À la place, tu te demandes simplement si tu rentreras à l’heure du repas et si tu vas te faire reprendre par tes cousins par ton manque de vivacité et de réaction alors qu’on s’en prend gratuitement à toi. Un tas de pensées te parcourent l’esprit et tu finis par sortir de ta propre tête quand une voix plus féminine se fait entendre entre deux insultes. Tu ne bouges pas d’un cil, on ne sait jamais, elle pourrait décider de les rejoindre pour la piñata après tout. Tu réalises tout de même que tu as un peu mal au niveau du dos et des côtes.



Tu te perds une fois de plus dans tes pensées et n’écoutes plus ce qui se dit en dehors de ton petit cocon que tu formes, au sol, roulé en boule et attendant que tout passe. Enfin, tu aimerais ne pas entendre ce qui se dit en tout cas. Cette fille à l’air complètement dans un autre monde, tu comprends bien qu’elle veut t’aider, mais le taux d’inepties qu’elle est en train de dire te surprends un peu tout de même. Mais ce qui te surprends le plus sera tout de même le fait que les trois idiots prennent ça au sérieux.



Tes pensées, aussi cyniques soient-elles, ne cessent d’affluer dans ton esprit. Les bruits de courses indiquent qu’il sont partis, mais tu entends tout de même des bruits de pas s’avancer vers toi. Tu ne bouges pas et continues de jouer le mort. Elle te demande si tout va bien, la réponse semble couler de source pour toi : Bien sûr que non. Mais tu ne dis rien et relâches lentement ta position de défense. Ton corps te fait un mal de chien et tu prends appui sur tes bras pour te redresser et prendre une position assise. Tu forces de nouveau ton sourire, ton regard ne suivait pas vraiment l’expression amical qui s’affichait sur ton visage, tu espérais simplement que le mépris que tu avais dans le regard ne se voyait pas de trop. Tu regardes derrière la jeune fille avant de daigner lui adresser un regard, un peu plus amical.



Tu remarques qu’elle te tend la main, pour t’aider à te relever probablement, tu n’avais pas envie d’accepter cette main, mais tes muscles complètement gelés t’y forcent. Tu l’attrapes faiblement et sa poigne t’aide à te mettre debout. Tu remarques qu’elle était un peu plus grande que toi, un détail, mais tu le prends en compte aléatoirement. Tu enlèves ce que tu peux de la boue qui recouvre ton kimono pendant qu’elle te pose une question.



Tu soupires, ce n’est pas la première fois. Tu avais déjà des remarques désobligeantes te demandant de rentrer chez toi. Une chose que tu ferais avec plaisir s’il en restait quelque chose. Mais les gens ne parlent pas des ruines de Kiri pour rien.



Te défendre, tu en avais envie. Surtout quand ils insultaient ta “famille”, mais un faux pas et vous vous retrouverez pour de bons seuls face à la dureté du monde extérieur. Tu ne pourrais pas survivre plus d’une semaine en dehors de ces murs.



Tu lui fais un sourire qui cachait à peine ta colère. Tu ne manquais pas un instant de prendre note des visages te causant du torts aujourd’hui. Tu te dis qu’un jour viendra, tu auras le plaisir de leur rendre la monnaie de leur pièce. Kaito signifiait “océan”, tout comme la mer qui te manque, tu es calme, tu attends simplement la secousse qui t’éveillera.

Tu vois que le gamin est bien amoché, il à du mal à se redresser sans ton aide, tu ne peux t'empêcher d'avoir l'empathie pour lui, le pauvre n'avait pas réagit tout simplement car il ne voulait pas causer du tort à Hinae. C'était plus qu'honorable de sa part, et dans le fond il avait raison, les bagarres entre élèves étaient mal vues et vu qu'il venait d'un "nouveau" clan il n'avait pas envie de nuire à leur réputation. C'était une décision purement réfléchie que de se laisser lyncher sans opposer la moindre résistance. Mais au fond de toi, tu ne l'acceptais pas, nouveau clan ou non, encore moins lorsque le jeune homme faisait semblant de sourire, tu le voyais bien, les traits de son visage trahissaient ses pensées.



Que pouvais-tu faire pour aider ce jeune homme ? Tu ne pouvais pas l'accompagner tout les jours pour éviter ce genre de situation, mais tu ne pouvais pas non plus l'inciter à rétorquer car cela lui causerait du tort à lui et à son clan par la même occasion, c'était une situation délicate à gérer. Tu te redresses en soupirant, des solutions il n'y en avait pas des tonnes à son jeune âge et dans son cas précis.



Tes années à l'académie n'étaient pas si loin, pourtant tu te demandais en quoi consistait leur enseignement aujourd'hui. A son âge tu étais déjà capable de te défendre car l'on t'avait appris à te battre dès tes six ans, mais toi ton clan ne risquait pas l'exil au moindre écart à cette époque. Cela devait être très difficile pour eux, faire sa place dans sa village dans lequel une partie de la population vous rejette, tu avais un profond respect envers Hinae qui prenait à elle seule la charge de s'occuper de tout ces gosses. Tu passes affectueusement ta main dans les cheveux du jeune garçon tout en lui souriant.



Tu te montrais plus qu'aimable à son égard, il avait l'air d'une chose toute fragile et ton cœur de grande sœur ne pouvait pas s'empêcher de prendre son rôle de protectrice très à coeur. Tu te redresses doucement et de ta voix douce tu lui demandes de te suivre.

Tu restes impassible, du moins au maximum que tu puisses être. Elle semble bien comprendre la situation dans laquelle tu es, mais tu préfères ne pas trop relever ce détail. Tu n’aimes pas vraiment le regard qui est pour toi un signe de pitié. Tu n’avais pas vraiment un ego surdimensionné, mais le fait de toujours devoir dépendre de quelqu’un commençait sérieusement à te taper sur le système. Ce n’était en effet pas la première fois que ça t’arrivait et ce ne sera pas la dernière, tu le savais trop bien que tant que tu ne seras pas adulte, le calvaire n’est pas près de s’arrêter. Mais prendre sur toi est la meilleure solution pour le moment. Tu te contentes de hausser les épaules pour ne pas cracher un venin à la personne qui venait de te venir en aide. Tu étais en colère, contre toi et les autres, elle ne méritait pas que tu soi aussi désagréable. Tu prends juste une grande inspiration et souffle calmement pour faire redescendre la pression.



Tu avais eu des problèmes une fois en usant d’un moyen radical pour calmer tes harceleurs, mais il semblerait qu’il est préférable de ruer les gens de coups et de les insulter sur place publique plutôt que de leur faire vivre leur pire cauchemars. Un effort qui ne t’en demande pas tant que ça au final. Les méthodes primitives semblent être d’avantage apprécié, tu t’en tiens à ça et patientes simplement de croiser leur regard au moment opportun.



Tu fais un sourire bien plus sincère cette fois et hausses les épaules de nouveau, mais le mouvement était de trop. Tu ressens une pointe de douleur dans le dos et fait la grimace quand la pointe de douleur se fait ressentir. Tu ne fais pas de bruit et caches ta douleur tant bien que mal. Elle te propose un accompagnement pour s’assurer que tu ne te fasses pas rattrapé une fois sorti de la ruelle. Tu la regardes platement et penches la tête sur le côté comme un chiot dans l’incompréhension.


Discuter ? De quoi ? Tu ne la connaissais pas et te demandais simplement si elle avait quelque chose à gagner à venir te protéger. Tu ne crois que peu en la simple bonne volonté des gens. La confiance n’est pas vraiment une chose que tu accordes facilement. Tu avais beau lui être redevable, son invitation à la suivre ne te paraît pas vraiment des plus rassurantes. De plus, elle semblait te prendre pour un enfant, ou alors elle était bien puéril ? Tu ne savais pas trop, mais l’idée de “soigner tes petits bobos” te semblait bien infantilisant. Tu n’as pas la prétention d’être un homme, mais un minimum de respect ne t’aurait pas fait de mal.



Aussi bien intentionnée soit-elle, tu n’avais pas envie de la suivre aveuglément.

Ce gamin avait un comportement étrange, en plus de sa timidité envers toi il s'avérait être très méfiant. Quel genre de vie il avait bien pu vivre pour être aussi méfiant même avec les personnes lui venant en aide. En même temps, vu ta manière de t'adresser à lui aussi, comment voulais-tu qu'il ne te prenne pas pour une folle ? Enfin, il se posait des questions à ton égard, c'est qui était normal, en fait ça t'aurais bien plus inquiété qu'il ne te suive sans se poser de questions. Alors toujours avec ta voix calme et douce tu t'adresses à lui en commençant par un léger rire.



Tu étais toujours souriante, tu souhaitais simplement te montrer bienveillante avec un jeune garçon qui avait probablement déjà vécu des horreurs qui ne devraient pas avoir lieu à son âge. Mais que voulez-vous, notre monde était façonné de cette manière, à travers les guerres et les meurtres. L'histoire de Kiri était tragique, tu avais longuement étudié leur " tradition ", les Kirijins étaient obligés de sacrifier les leurs à cause de ces tarés de Kumo. " Foutu impérialistes " te disais-tu. Ils avaient tenté de se rebeller, mais la suite n'en fut que plus tragique. Aujourd'hui leur survivant sont parsemés à travers le monde, et si tu avais bien compris l'histoire à travers les rumeurs, Hinae avait sauvé tout ces enfants Gaikotsu. D'après les légendes, un homme de leur clan, dénommé Faust, avait la capacité de d'animer des squelettes. Imaginez un homme qui se sert vos propres ancêtres pour les retourner contre vous ? Cela avait quelque chose de terrifiant. Mais ça n'était que des légendes, en tout cas à ta connaissance et celle de la plupart des gens ce pouvoir était disparu. Cependant certains vouaient une certaine peur envers ce clan, pensant que ce pouvoir pourrait ressurgir à tout moment, il ne serait d'ailleurs pas étonnant que les parents des gamins qui harcèle ce jeune homme soient de cet avis.



Tu te retournes et te dirige alors dans la rue, toujours ton sabre à la main, tu ne le portais jamais à ta taille, il était trop précieux pour que tu daignes t'en séparer. Les trois autres gamins semblaient avoir déguerpis bien loin. Tu vérifiais rapidement si le jeune homme te suivait, c'était le cas, mais il paraissait toujours extrêmement méfiant. Tu tentas d'en savoir un peu plus sur lui et sa vie depuis son arrivée.



Tu restais souriante tout du long, ça n'était pas un sourire hypocrite, non ça te faisais réellement plaisir d'accompagner le " petit " Kaito. Physiquement il ne paraissait pas très âgé, c'est sans doute pour ça que tu utilisais un tel language, tu lui donnais 11-12 ans, pas plus, sans te rendre compte que le petit ton enfantin que tu utilisais commençais légèrement l'ennuyer...

Ce n'est pas la première fois qu'un membre du village te tend la main pour venir t'aider, tu sais au fond qu'il n'est pas non plus bon de douter de chaque personne que tu croises mais tu n'arrivais juste pas à passer le cap. Tu te dis qu'il ne serait pas de trop de baisser ta garde avec elle, elle ne semblait vraiment pas mal intentionnée en la voyant comme ça. Son exubérance était bien trop grande pour être une simple couverture et te conduire dans un autre guet-apen. Les mots qu'elle te disait te faisaient plaisir au fond. Tu ne demandais pas grand chose en réalité, simplement être accepté par ce village. Une chose que tu n'arrives pas à obtenir et qui te frustre plus que de raison. Tu aimerais pouvoir croire au fait que tu sois un Konohajin désormais, mais le bandeau ne changera pas ce que les gens voient chez toi; tes cheveux blanc et tes yeux rouges, quand tu daignes les ouvrir plus et les rendre visible. Tu pouvais en cacher un, mais le second n'était pas véritablement camouflable.



Tu commences à marcher vers la grande place quand elle t'appelle étrangement. Tu n'avais pas vraiment compris qu'elle était juste trop familière et c'était retenue. Tu es d'un naturel réservé et ce n'est pas très commun d'appeler les gens par leur diminutif.


Tu la regardes un instant de plus et reprends sans hésitation.



Tu esquisse un sourire vers elle et l'écoute te dire qu'elle n'aimait pas le fait de te voir dans un piteux état chez toi.



Tu remarques qu'elle ne lâche pas son sabre des mains en t'accompagnant, un tas d'idées te parcours l'esprit, tu ne fais pas attention au fait qu'elle soit en train de guetter pour voir si les trois idiots étaient encore dans le coin à t'attendre. Tu gardais tout de même une petite distance entre toi et elle, au cas où. Elle semble vouloir en savoir plus sur toi et te pose des questions qui te laissent croire qu'elle fait fausse route sur ton âge. Il est vrai que tu n'es pas bien grand pour ton âge et que tu fais un peu plus jeune que la norme. Mais tu percutes rapidement.



Tu comprends déjà un peu mieux la raison pour laquelle elle te parlait de la sorte. Tu espères simplement qu'elle sera un peu moins dans l'esprit grande sœur et te parlera normalement.



Tu soupires, tu avais simplement l'impression d'avoir parlé à ton médecin quand il te demande de te donner plus d'informations sur ta vie quotidienne. Tu n'avais envie de paraître encore plus austère que tu ne l'étais déjà auprès de la kunoichi.

La manière de parler de ce "gamin" t'amusait réellement, tu ne savais pas s'il était réellement timide ou si c'était juste un manque de confiance en soi et en autrui. Toujours est-il qu'il avait un certain langage pour quelqu'un de son âge, mais toi ça ne te faisait toujours pas tilter, ta principale préoccupation était le bien être de ce jeune garçon, peu importait son âge pour toi. Puis il te demanda de quel clan tu venais, alors comme première réponse tu t'arrêtas un instant avant de montrer tes yeux du doigt.



Même si lui et Hinae-san avaient l'habitude, tu doutais que cette dernière soit probablement enjouées à l'idée de voir ses gamins revenir couvert de bleus et de bosses. S'ils étaient tous aussi enclin que lui à se faire tabasser, ces pauvres enfants ne risquaient pas de se sentir intégrés. D'autant plus qu'il t'expliquait qu'il avait un certain mal-être à l'intérieur de ces murs, il ne se sentait pas chez lui, et tu le comprenais. Ça n'était pas sa terre natale après tout, la plupart des hommes prennent l'habitude de leur lieu de vie, et c'est difficile de les persuader de quitter leurs terres. Mais dans le cas actuel ils y avaient été forcés...
Par la même occasion il t'apprend que ce n'est pas un "gamin" mais bel et bien un genin. Tu n'avais même pas prêté attention au bandeau qu'il possédait, comme la plupart des gens tu avais vu ses cheveux blancs. Alors sa réaction ne manque pas de te faire rire.



Tu continues de marcher à ses côtés toujours en direction de la place centrale, tu es satisfaites de voir qu'il n'y a pas tant de regards méfiant envers le gamin et toi, quelques uns froncent les sourcils, mais ils restent une minorité.



Fidèle à toi même, le sourire au lèvre tu tournes la tête vers lui, étant donné qu'il est un genin, ça vous faisait un point commun.

Elle active son œil devant toi et tu comprends assez rapidement qu’elle faisait parti du clan à la pupille Iridescente. Elle compare sont clan au tien, tu es un peu hésitant sur le fait de te dire qu’ils se ressemblent, mais d’un certain côté ce n’était pas faux à 100 % non plus. La méfiance n’est pas vraiment la même entre des gens qui abandonnent un village par égoïsme ou crainte de la mort et reviennent sans vraiment plus d’excuses que ça et un groupe d’orphelins de la nation ennemie qui prennent demeure dans l’enceinte des murs de Konoha.



Une petite expression de nostalgie prend place sur ton visage et tu la fais rapidement disparaître pour ne pas attiser d’avantage la pitié de la jeune femme. Tu marches en ignorant de nouveau les gens et profitant de l’air frais et discutant de manière plus décontractée. Du moins, tu essaies de te montrer plus détendu, tu ne sais pas vraiment te laisser aller et réfléchis toujours à ce que tu vas dire ou faire, il est bien rare pour toi de véritablement dire le fond de ta pensée. Tu n’aimes pas vraiment parler si cela n’a pas vraiment de sens, les petites discussions sans intérêt n’ont pas vraiment de valeur à tes yeux. Tu hausses les épaules quand elle s’excuse de t’avoir parlé comme à un enfant. Non pas que tu n’en sois plus un, mais tu n’étais clairement pas aussi jeune qu’elle le pensait. Tu n’appréciais pas le fait d’être vu comme aussi inutile ou faible qu’un enfant puisse l’être, un petit complexe qui résulte de ta santé fragile et de ta carrure quasi-squelettique. Ton visage n’aidait en rien à te faire paraître plus vieux non plus.



Tu n’avais pas souvenir d’être passé par cette route tout à l’heure, tu te préoccupais tellement des trois types que tu n’avais pas remarqué le chemin que tu avais emprunté pour t’échapper. Tu n’avais pas vraiment envie de le dire, mais tu te serais probablement perdu pour retrouver la place. Quand elle finie son petit argument empli de bonne volonté et d’espoir, tu te contentes de regarder discrètement la personne qui te regarde de travers. Tu ne pouvais pas faire grand chose pour tes cheveux une fois de plus, mais tu es quasiment devenu un expert pour voir les yeux plissés pour cacher leur couleur au grand publique.


Il est vrai que les jours où tu n’es pas complètement groggy, tu pourrais te rendre sur les terrains pour t’entraîner un peu mieux avec ton Suiton. En générale je m’entraîne dans l’arrière-cour du restaurant, c’est pas le meilleur endroit. C’est une remarque plutôt courante à ton égard.



Tu n’avais pas vraiment peur de répondre au coup et insulte, juste ce que tu imaginais leur faire en retour n’avait rien d’éthique. En jetant un œil vers elle, tu comprends qu’elle est un peu plus âgée que toi, mais tu n’arrives pas vraiment à mettre un âge sur ce visage.

Plus vous dialoguiez ensemble, plus tu ressentais la détresse de ce garçon. Il n'était pas arrivé ici de son plein gré, et pour le moment il songeait déjà partir lorsqu'il en aurait la possibilité. Tu le comprenais, mais pourtant tu espérais qu'avec l'âge il change d'avis. Avec de la bonne volonté de la part du village ce clan deviendrait important lui aussi. Vous faites partis de la nouvelle génération, l'avenir du village reposera sur votre capacité à vous entendre. A tes yeux les clans ne signifiaient pas grand chose, tu étais Konohajin où tu ne l'étais tout simplement pas. Et les Gaikotsu étaient désormais des vôtres.
Qui plus est, ce jeune homme semblait être le plus "fragile" de sa bande. Il t'expliquait que même ses cousines étaient en train de le rattraper, il jugeait cela humiliant, ce qui ne manqua pas de te faire rire quelques secondes.



Mais l'heure n'était pas à la nostalgie, pas devant ce jeune homme en tout cas, il avait bien assez de ses soucis pour t'entendre raconter ta vie. Alors tu reviens rapidement sur sa question précédente.



Tu notas par la même occasion qu'il avait parlé de l'utilité d'un point d'eau pour ses entraînements, cela ne t'avais pas fais réagir sur le moment, mais ce gamin venait de Kiri, là-bas il n'était pas rare de croiser des utilisateurs du Suiton. Tu n'avais jamais affronté un adversaire de ce genre, et en fait tu appréhendais un peu à l'idée d'utiliser ton feu contre de l'eau, tu doutais de l'utilité de tes jutsus contre un tel adversaire.



Ton attitude enjouée, bon sang ce que tu pouvais être agaçante parfois. Il n'était pas rare pour tes interlocuteurs de se sentir oppressés lorsqu'ils discutaient avec toi, mais tu ne t'en rendais pas compte, c'est juste ta manière d'être, d'exprimer ta joie aux autres. Tu étais pleine de vie et d'énergie, tout le contraire du jeune Gaikotsu.

Tu prends sa remarque comme un moyen de te remonter le moral, il ne fallait pas être un expert pour remarquer ton manque d’entrain de manière générale. Tu restes souriant et probablement une des rare fois où tu ne te forces pas trop à le faire en l’écoutant parler. Elle parlait beaucoup d’ailleurs, elle te fait un peu penser à tes cousines, Akiko et Yuki, les deux sont de véritable ouragan et elles ont cette fâcheuse tendance à aspirer le peu d’énergie que tu possèdes quand elles te parlent. Non pas que tu leur reproches, mais tu ne sais simplement pas où elles puisent toute cette énergie à dépenser. Tu n’avais pas fini ta croissance et comptais sur un coup du sort pour reprendre les centimètres que tu n’as pas et ne pas rester un enfant à vie. Elle mentionne le fait que tu puisses être capable de maîtriser le Ninjutsu bien mieux qu’elle. C’est une possibilité en effet, tu en as la confirmation quand elle précise qu’elle n’en fut capable qu’à l’âge de 10 ans. Tu lèves un sourcil et ne caches pas ta surprise en entendant cette nouvelle.



Tu pointes son sabre du doigt.


La réflexion sur ses petites flammèches te décroche un rire discret, tu ne voulais pas paraître grossier en rigolant alors qu’elle venait de parler de son sensei malade.



Elle change bien rapidement le sujet, elle ne semble pas vouloir d’attarder sur ses souvenirs. Une chose que tu comprenais bien, même si tout semblait un peu flou ces derniers temps en ce qui concerne tes souvenirs de Kiri. Un bien ou un mal, tu ne savais pas, mais si tu perdais ton mal du pays les choses se passeraient probablement mieux ici. Elle ne semble pas bien plus âgée que toi puisqu’elle est encore au même rang que toi. Tu gardes en note qu’il faut complètement maîtriser son domaine pour passer au grade supérieur.



Tu voyais la chose comme ça du moins. Elle semblait simplement s’extasier sur le fait de voir quelqu’un user de ses jutsu de Suiton. Les pompiers se contentaient du basique pour éteindre les feux. Tu n’avais pas fait le tour des possibilités, mais tu serais probablement en mesure de lui montrer quelques-uns de tes jutsu à l’occasion. De plus, le fait de sortir avec une personne extérieure au restaurant permettra d’être un peu plus tranquille pour la suite en ce qui concerne les réflexions sur ton manque de sociabilité. Tu ne savais pas trop si tu voulais vraiment passer du temps avec elle ou l’utiliser comme excuse pour qu’on fiche la paix, mais dans les deux cas, il faudra que tu bouges.

Au fil de la discussion tu cernais de plus en plus le jeune homme. Ses paroles réfléchies ne t'étonnait pas au vu de son caractère réservé. Il gardait probablement beaucoup de ses pensées pour lui, ce qui en un sens l'incita à bien plus réfléchir. Résultat il s'exprimait de manière logique contrairement à la plupart des gamins de son âge. Le genre de personne qui pourrait un bon chef de groupe à l'avenir. Même si ses qualités physique n'étaient pas encore au point, tu sentais que ça n'allait pas être son rôle.



Tu marques une courte pause, tu avais peu de connaissances ayant passé ces examens récemment, tu avais entendu dire qu'ils étaient légérement différent, tu devrais poser la question à Mamoru si tu en as l'occasion. A l'époque, il y avait même des tournois, mais rien de ce genre n'avait eu lieu depuis. Mais le jeune Kaito n'avait pas tort, tu avais ton sabre pour faire la différence et tes talents de combattante quelques soit l'examen qu'il allait t'être proposé à l'avenir.



Tu pousses un long soupir, ton sourire s'en va de ton visage, tout en regardant droit devant toi tu poursuis.



Tu pars en vrille la Kyoko, qu'est-ce que ce gamin en avait à faire de l'administration ? Très franchement ? Non c'était juste un moyen pour toi de te plaindre. Cela fait si longtemps que tu patientes, ta vie de kunoïchi est en suspend, oh pour sûr tu avais eu le temps de t'entraîner seul, ou avec d'autres shinobis. Mais tu étais cloisonnée dans le village, tu aurais tout donner pour ne serait-ce qu'une patrouille dans les bois, pour peu qu'il se passe quelque chose d'intéressant. Enfin au moins il avait accepté de s'entraîner avec toi, ça t'étonna sur le moment, finalement peut-être qu'il t'appréciait ne serait-ce qu'un peu, au moins il n'était pas encore partis en courant. C'était une bonne chose, puis par la même occasion tu apprenais à connaître un peu ce clan aux allures mystérieuses.