Sayuri s’était occupé de faire du thé, mais à présent, il fallait juste patienter un peu. La jeune femme aimait occuper son esprit, après avoir croisé le chemin de certains écervelés de son clan. Faire du thé, ça lui permettait de se détendre, de penser à autre chose et de récupérer sa bonne humeur. Or, ce n’était pas souvent son occupation principale, il y a aussi fait la cuisine, s’entraîner, fumer sa kiseru ou encore, faire des origamis. En réalité, Sayu a beaucoup d’imagination pour occuper son esprit et elle ne se prive pas pour le faire. D’ailleurs, elle est contente d’être chez Kyôta et parler avec lui, ça allait lui changer les idées. Les brioches de viande étaient délicieuses et en vrai, la kunoichi aimerait savoir comment en faire d’aussi bien réussit. Et apparemment, ses brioches sont les préférés de l’homme sur le marché et à présent, ça devenait aussi ceux de la blanchâtre. Et en plus, c’est l’une des patientes du Kaguya et elle est gentille, dit-il par rapport à la vendeuse.
« J’ai remarqué ça, en tout cas, j’irai la voir pour lui en acheter, la prochaine fois que j’irai au marché. Et par la même occasion, je lui demanderai de m’apprendre à en faire. »
D’ailleurs, quelque chose la dérange un peu et même si elle n’aime pas en parler, autant le faire. Elle se demandait quand Kazumi allait rentrer de sa mission. Or, Sayuri aimerait éviter les malentendus de sa présence dans sa demeure et en compagnie de son mari. Après la remarque de l’autre ahuri de tout à l’heure, il suffit que certains s’amusent à la taquiner en revenant de mission pour créer un problème conjugal. En vrai, Sayu aimerait éviter cela, car ce n’est pas dans ses intentions de gâcher le couple d’un autre. Sur ce point-là, c’est une femme respectable et qui ne veut pas de problème avec qui ce soit. Ce n’est pas une croqueuse d’homme ou de femme, mignon ou mignonne soit-il/elle. Cela dit, Kyôta la rassure dans le sens où elle ne craindrait rien de Kazumi. En vrai, la femme de son ami ne risque pas de mal le prendre et elle a confiance en son amoureux. Malgré son caractère possessif, elle n’ira pas à en tenir rigueur. Cela rassure la Kirijine, si ça peut éviter les malentendus alors ça lui va.
« Je comprends et merci de me rassurer. Je ne suis pas le genre de femme à voler la personne aimé d’une autre et je ne veux pas avoir cette réputation. Je respecte le couple de chacun, car j’aimerai que ça ne m’arrive pas un jour. J’ai hâte qu’elle rentre, ça serait un plaisir de pouvoir discuter avec elle pour mieux la connaître. »
Pour le moment, Sayuri n’a pas trop eu l’occasion de parler avec Kazumi et en réalité, elle aimerait bien pouvoir lui parler. Apprendre à la connaître, devenir son amie et l’aider de temps en temps à bien des choses. Kyôta est un homme bon et gentil, ainsi que beau, mais elle n’attache pas de sentiment vers ceux ayant trouvé leur âme-sœur. En matière d’amour, Sayuri n’est pas difficile, homme comme femme, s’il y a de l’amour et que c’est réciproque alors tant mieux. Or là, elle le considère comme un ami, ni plus ni moins. En parlant de cela, même si elle est invitée, la Shirohito aimerait bien l’aider à faire le ménage, elle n’ira pas le juger ni rien vu que c’est elle qui le lui propose. Cependant, ce dernier continue à refuser et selon lui, ça ne durera pas longtemps.
« D’accord, je prends note. Je resterai patiente et j’éviterai de t’embêter pendant ton ménage. Je m’occuperai du thé pour que tu puisses te détendre juste après. »
La jeune femme mange sa brioche de pain avec délicatesse et il semblerait que Kyôta avait vraiment faim. Le voir ainsi, ça donnait le sourire à Sayuri et elle le trouvait bien drôle. Cela dit, il ne voulait pas parler que de lui et justement, il cherchait à mieux la connaître. Ce dernier se met à lui poser des questions, à chercher à la comprendre et à connaître sa vie, son vécu. Cela l’étonne un peu, il n’y a peu de personnes qui souhaitent prendre le temps de lui parler et surtout, de la connaître. Il est vraiment quelqu’un d’étrange ou d’exceptionnel. Difficile de le considérer comme une simple connaissance à partir de ce jour. Il possède le don clanique et il se montre bon envers elle, surtout vis-à-vis de son lien avec Kazumi, en tout cas, il est différent de naissance, d'autres Kaguya. Sayu n’a plus à se méfier de lui à présent, même si ça fait depuis quelques minutes qu’elle ne se méfie plus de Kyôta. Avant de lui répondre, Sayuri vérifie l’eau dans la théière et il semblerait que tout soit bon. Du coup, elle le prend et verse de l’eau dans les tasses, après avoir mis les sachets et ayant laissé Kyôta choisit celui qu’il préfère.
« Hum…De mon côté, tu as eu un aperçu de mon quotidien quand je me promène dans Kiri et quand je croise certains membres du clan. Par chance, ils ne sont pas tous comme ça, d’autres osent me parler calmement ou m’ignore, c’est mieux que rien, même si c’est rare. Généralement, je m’entends bien avec ceux qui n’ont pas de don clanique. Je tente de rester forte devant l’adversité, mais je dois t’avouer que c’est difficile. Il en est de même pour mes parents, ma mère n’ose pas trop sortir de la maison, hormis pour s’entraîner et faire des missions, comme mon père. Peut-être qu’un jour, les mentalités changeront et on pourra vivre sans être ennuyé par certains. »
Elle soupire et se tourne vers Kyôta, pour répondre à ses autres questions.
« Les missions, ça se passe assez bien, même si certains aiment me mettre de côté, car…je suis faible, car je ne suis pas une vraie Kaguya. Et il y en a, ils me laissent ma chance. Ça dépend avec qui je suis ou mieux, ça m’abandonne, pensant que je vais me faire tuer…manque de bol, je parviens à survivre. Heureusement, je m’entraîne régulièrement depuis que je suis toute petite. Et oui, on a bien des raisons à s’entraîner durement à cause de certains et ça se passe plus ou moins bien. Des fois, ça m’arrive de m’entraîner pour oublier les moqueries et autres. Cela étant, je ne passe pas mon temps qu’à ça, même si j’aimerai bien vivre sans la crainte de me faire insulter à chaque fois que je sors. Je fais que me plaindre, mais je peux passer de bonnes journées en croisant des gens fort sympathiques. Et comme tu dis, je prends un peu de temps pou moi…me promener, faire les courses ou discuter avec des personnes qui en valent la peine. Après, j’ai une vie à peu près normale…comme avoir des parents qui me poussent à trouver quelqu’un dans ma vie ou à avoir un enfant ou me marier bref…ce genre de truc que je ne pense pas trop actuellement. »