Alors que tu hésitais entre frapper une nouvelle fois ou bien t’en aller, un raclement de gorge te fait sursauter tourner la tête. Devant tes yeux surpris se trouve tout bonnement Hayate, il n’était simplement pas chez lui apparemment. Tu restes figée une petite seconde alors qu’il commence à parler, tu ne t’étais pas préparée du tout à ce qu’il arrive comme ça, ça mettait tout ce que tu t’étais imaginée en l’air. Pas de panique Kaiya, tout va bien se passer, il te suffit juste de rester naturel pas vrai ? Puis s’il avait été libéré par Kyota tu pouvais lui faire confiance. Ça n’était pas contre lui, loin de là, néanmoins votre passé commun avait été plutôt… négatif, pour l’un comme pour l’autre. Tu espérais simplement qu’il ne tenait aucune rancœur à ton égard. Il t’avait pourtant plusieurs fois assurée du contraire, mais ce jour pluvieux restait gravé dans ta mémoire. Entre la perte de Midori et ou tes années en prison, tu ne sais pas vraiment ce qui était ton pire souvenir. Être debout, ouais, c’était un bien grand mot. Physiquement tu avais repris un semblant de forme, mais tu étais encore loin de celle que tu étais, mais psychologiquement… c’était désastreux, tu étais constamment dans le doute, la situation n’aidait pas, pour sûr. Tu tentes de prendre un air calme et naturel avant de t’adresser à lui.
« Heureuse de vous revoir Hayate-sama.
En effet, je ne remercierai jamais assez Kyota-sama de m’avoir libérée et de s’occuper de moi encore aujourd’hui. »
Si tu voulais le voir ? Entre autre, tu souhaitais surtout trouver un moyen de sociabiliser avec ce qu’il restait des tiens. Hayate, Kyota et Kazumi étaient les seuls que tu connaissais, ou que tu savais en vie. Tu n’osais pas aller vers les autres. Puis Hayate n’était pas quelqu’un de mauvais, tu le savais bien, alors dans l’espoir de faire bonne figure, tu venais tout bonnement l’inviter. Tu dresses un léger sourire gêné, ce genre de proposition n’était pas ton habitude.
« Je suis désolée si je vous dérange.
Je sais depuis ma sortie que vous êtes là vous aussi, mais j’avoue ne pas avoir beaucoup quitté mon appartement.
Pourrais-je me rattraper un peu en vous invitant à manger ? »
Kaiya aux fourneaux… Disons qu’il ne fallait pas espérer un repas de luxe. Tu savais cuisiner des choses basiques, tu n’aimais pas ça, tu prenais plus de temps à cuisiner qu’à manger, tu préférais mille fois les plats rapides. Mais bon, depuis ta «liberté» à Kumo tu n’avais pas grand-chose à faire de tes journées, ça avait au moins le mérite de te passer le temps. Tu craignais néanmoins une réponse négative, tu ne souhaitais pas être envahissante, et tu aurais tout à fait compris son refus, alors avant qu’il ne réponde tu ajoutes :
« Je comprendrais si vous aviez autre chose à faire. Je m’y prends peut-être un peu tard, j’aurais du vous consulter ce matin. »
Tu restais d’une extrême courtoisie avec lui, était-ce réellement par respect ou seulement parce-qu’il savait des choses que tu souhaitais qu’il garde pour lui ? Tu étais loin d’être une personne stupide, tes années en prison n’avaient pas fais de toi une idiote, même s’il ne comprenait probablement pas concrètement ce dont tu étais capable, il savait très bien que c’était quelque chose d’assez spécial pour que tu ne veuilles pas le laisser apparaître aux yeux de tous. C’est donc en toute logique qu’il te valait mieux le garder dans tes amis, de plus, vous étiez des survivants Kaguya, vous n’aviez aucun intérêt à ne pas vous entendre entre vous, au contraire, plus vous seriez soudés, plus facile il serait de s’intégrer.