« L’honneur des Kaguya… Il est certain que nous n’avons plus rien d’honorable désormais. La majorité d’entre nous sont soit morts, soit enfermé. Bien que j’imagine que certains ont survécus et errent désormais dans le Yuukan, ceux-là n’auront probablement d’autre choix que de retenir leur soif de sang. »
Il expliquait lui même ne pas être un exemple, et qu’il n’était pas bien différent des autres Kaguya. C’était tout simplement faux pour toi. Pourquoi ? La réponse était simple. Le jour où tu as ramené sa fille, tu as bien vu son regard, et pourtant, il t’avait simplement remercié d’avoir rapporté le corps de sa fille. Les autres Kaguya en auraient-ils fait autant ? Tu avais un doute à ce sujet, ils auraient sans doute voulu te voir morte à ton tour si cela avait été le cas. Alors non, à tes yeux il était autre chose qu’un simple guerrier. Il n’avait pas à se faire de reproche quant à son comportement passé, il avait été éduqué de cette manière, un petit peu comme toi, à la différence qu’on l’a fait pour que tu puisses rester en vie et servir ton village, l’on avait aucune ambition pour toi dès ta naissance.
« C’est faux Hayate-sama ! Vous êtes plus qu’un guerrier. Sans ça Kyota ne vous aurait jamais libéré. Il doit savoir que vous êtes quelque peu différent.
Je sais, ça paraît stupide qu’une femme aussi jeune que moi vous le dise. Je n’ai peut-être pas votre vécu, ni eu la même enfance que vous, néanmoins je sais reconnaître un homme bon quand j’en vois un. Si vous étiez un simple guerrier, je n’aurais même pas songé à vous inviter à manger. »
A vrai dire, tu ne doutais pas que sa fonction principale resterait celle d’un combattant, mais au moins désormais il avait pris du recul quant à sa vie passée, peut-être cela lui permettrait-il d’être moins sanguinaire. C’était assez ironique de te voir aujourd’hui, c’était plus toi qui tendait du côté sanguin des Kaguya, pour cause, c’était eux que tu haïssais. Alors que par le passé tu ne te contentais de tuer que parce que l’on te le demandait, aujourd’hui c’est différent, tu as un but, des objectifs à atteindre. Mais tu n’avais toujours pas de place pour la pitié, car ça, la vie n’en avait jamais eu avec toi. L’on pourrait croire que si, mais la vie t’as toujours repris tous ce qu’elle t’avait donné, au centuple.
Au moins, il semblait plus que satisfait du repas, critiquant ses propres compétences culinaires tu ne pus pas t’empêcher d’esquisser un léger sourire.
« Ne vous inquiétez pas, je vous inviterai à manger autant de fois que vous le souhaiterez.
A défaut d’être capable d’accomplir des missions, je peux au moins nourrir l’un de nos combattants, ce sera toujours ma petite participation à la vie du clan… »
C’était loin de te réjouir, mais c’était vrai. Au moins tu aurais ton utilité, tu ne resterais pas juste chez toi à ne rien faire. Puis en un sens, tu avais tendance à suivre des recettes faites pour plusieurs personnes, au moins avec lui tu étais certaine qu’il n’y avait aucun gâchis.
Tu repris ton verre en main, pour le boire d’une traite à nouveau, ton visage se fait de moins en moins grimaçant malgré le peu de qualité de cet alcool, il faut croire que tu commençais à prendre habitude au goût...