Richissime prétentieuse

Je n’avais pas fait preuve de tact en amenant ce sujet aussi directement. Il ne s’agissait plus d’affrontement entre Mako et ses opposants, mais bien de curiosité. Qu’est-ce qui avait poussé trois Genins à se rapprocher d’elle ? Pour quelle raison ?



Je soupire alors longuement, ces souvenirs étaient pesant.



Je souris amicalement.



Soudainement, notre discussion n’était plus une priorité. La dînette était terminé et nous allions sûrement devoir faire face à cet étrange homme. Petit à petit, l’homme se rapprochait tandis que le Chikara me demandait la conduite à tenir. L’homme nous fixait et j’en faisait de même.



Finalement, l’homme s’approcha bien de nous et frappa notre table de sa main. Les yeux rivés sur moi, il m’interpelle avec beaucoup de colère.

« Vous avez quoi à me reluquer depuis tout à l’heure, le blondinet ? "

Il sentait légèrement l’alcool, mais ne semblait pas ivre non plus. A peine avais-je le temps de décrocher un mot, qu’il sen prenait à Dai.

« Gamin ! Tu ferais mieux de t’excuser si tu ne veux pas de problème. »

Ce n’était décidément pas sa journée. Entre cet homme presque ivre et cette fille qui le prenait pour son larbin, il était servi. D’un geste de la main, je tentais de calmer la situation. Les yeux étaient rivés sur nous.



Les clients du restaurant commençaient à se lever. Certains pour quitter les lieux, d’autres pour se rapprocher et assouvir leur curiosité malsaine. Il devenait de plus en plus difficile de gérer la situation tout en gardant un œil sur notre princesse. Quand tout à coup…



Il ne manquait plus que son intervention pour que la situation dégénère et c’est ce qu’il allait se passer. Il fallait garder notre calme, mais la situation empirait de seconde en seconde lorsque l’homme colla bien trop prêt la jeune femme.

Des jurons fusent alors que je tente de calmer la situation. Le mot de trop, l’homme leva la main prêt à porter un coup violent en plein visage de cette stupide gosse de riche.

Trop loin pour agir convenablement, je m’écris alors :

Mais qu'ils ne l'avaient pas été. Il ne comptait pas rentrer dans les détails, entre autre parce qu'il n'en savait pas beaucoup lui-même sur les raisons pour lesquelles Katsuo, Kï et lui n'étaient pas devenus les élèves de la dame de fer. Le blond semblait heureusement ne pas vouloir insister et tant mieux, ce n'était certainement pas un de ses meilleurs souvenirs.

Il avait bien pris soin de chuchoter, hochant même légèrement la tête de peur de ne pas être entendu. Finalement, les deux options qu'il avait imaginé étaient fausses : l'homme ne semblait en avoir ni avec l'intérieur du restau ni avec la jeune bourge, mais avec eux. La remarque de leur cliente mit le feu aux poudres, et l'homme s'approchait dangereusement de celle-ci.

C'était effarant de voir à quel point la situation avait pu dégénérer en quelque secondes. Il s'approcha lui aussi de la petite prétentieuse, sans trop savoir comment faire pour ne pas tout empirer. Tout ce à quoi il pouvait penser étaient des trucs qui seraient efficaces pour arrêter l'homme, mais risquaient de paniquer le reste des gens. Il n'eut cependant plus le temps de réfléchir lorsque l'homme leva la main, prêt frapper.

Bien plus proche que le blond à qui il venait de s'adresser, fit barrage de son bras, essayant de se glisser entre les deux.

Réussissant à présent à faire barrière de tout son corps grâce aux secondes gagnées, il essaya de faire reculer la jeune fille derrière lui.

Dans les livres, c'était à ce moment que la jeune fille tombait amoureuse de son sauveur, rougissait, le couvrait de remerciements et lui faisait une déclaration d'amour (et qu'il lui disait non, mais ça, c'était dans sa version à lui). Mais comme il n'était pas dans un foutu bouquin, la petite prétentieuse décida, en guise de merci, de le pousser sur l'homme en pestant.

La garce. Trop surpris et trop proche, il se prit le torse de l'individu dans le nez et refit aussitôt des pas en arrière en se tenant celui-ci. Bon, il faisait toujours barrage mais l'homme semblait encore moins enclin à l'écouter maintenant. Il tenta quand même.

Une bonne tape du plat de la main au milieu de son torse le fit reculer, mettant fin à sa tentative.

Bon, questions négociation, il n'était clairement pas le meilleur, sans doute en partie à cause du fait que l'homme n'avait pas dû voir qu'il lui était rentré dedans involontairement et qu'il n'était, admettons le, pas des plus impressionnants en petit genin qui se tenait le nez et faisait plusieurs centimètres de moins que l'homme.... Seika rencontrait peut-être des difficultés de son côté, mais il espérait quand même de l'aide du blond.

Le Chikara avait fait preuve d’une très belle réactivité. J’étais à la fois fier et soulagé d’avoir mit toute ma confiance en lui. Malgré ces rebondissements, il avait su faire preuve d’analyse, de réactivité, mais surtout d’un grand courage. Ce comportement me conforté dans l’idée que cette future génération pourrait très bien surpasser la précédente. Mais le comporte de cette richissime jeune fille n’améliorait pas la situation ni même l’état de stress dans laquelle nous nous étions engouffré, car soyons honnête, quelque soit notre expérience, la peur est permanente.

C’est constatant la réaction de cette dernière que je décide enfin d’intervenir. Le nez en plein torde de notre agresseur, Dai semblait à la fois agacé et honteux. Pourtant, il maintenait le cap et agissait avec calme comme je lui avais conseillé. La tape sur son torse pour le faire reculait ne me choquait pas et je ne comptais pas lui faire une remontrance à ce sujet. Il s’agissait d’une réaction logique qui amenait à une distance suffisamment sécurisante. Plus l’adversaire est loin, plus nous sommes en mesure de réagir avec efficacité. Et quoi de mieux lorsque les négociations étaient vouées à l’échec. Nous n’en tirons plus rien et l’alcool qui semblait l’enivrait à chaque seconde lui donnait des ailes. Dans une rapidité fulgurante, je m’approche dans le dos de l’homme avant de l’assommer d’un coup de la tranche de ma main. Une action suffisante face à un individu comme lui. Assommé, je l’attrape, in-extremis par le col de son manteau.



Mon rapport nous disculpera de toute violence gratuite. Les témoins sont nombreux et la Police ne devrait pas être un problème. Cet homme doit payer pour son acte, quel soit par une amende ou quelques jours derrière les barreaux. Faisant signe à un serveur, je lui demande de contacter rapidement nos forces de l’ordre pour qu’il se charge de lui, en prenant soin de lier ses mains à l’aide d’une ficelle. Une menottage de fortune visant à rassurer les personnes aux alentours puisque ma frappe devrait suffire pour l’endormir quelques heures.

Le regard plus froid qu’auparavant, je désigne subitement la jeune fille du doigt.







Tournant les talons, la jeune fille soupira, mais ne dis pas un mot de plus. J’avais bien conscience qu’elle en mourrait d’envie, mais mon comportement sévère semblait faire son petit effet.



Le jeune Chikara en aura vu de toutes les couleurs puisque la jeune fille s’en prenait régulièrement à lui. Peut-être parce qu’il paraissait jeune ou peut-être parce que je lui refusais d’avoir le moindre répondant trop excessif, je ne sais pas. Une chose est certaine, c’est qu’il avait été d’un très grand sérieux dans cette mission et que je le recommanderais sans hésitation.

Ouf, Seika l'avait sorti de ce plan foireux, même s'il n'était pas vraiment ravi de comprendre que le blond avait dû le voir se prendre un torse en plein dans le nez. C'était le taijutsu ça : propre, net, sans bavure, et sans souci de détruire les environs. Il avait beau avoir renoncé à cette discipline, par horrible manque de talent, il était parfois envieux de ceux qui en étaient des spécialistes.

Il hocha la tête, lâchant son nez. Hop, du boulot en plus pour Seishiro ou ses collègues. Ça lui ferait un sujet de conversation en plus avec son cousin la prochaine fois qu'il le verrait. Il ne put cependant retenir un sourire satisfait, sûrement beaucoup trop satisfait pour être poli- lorsque le Kitto remballa bien proprement l'autre petite peste. Il faudrait qu'il essaie la prochaine fois, les mots, le ton...

Suivant le blond, il jetait parfois un regard contrarié à leur cliente, juste histoire d'être sûr qu'elle ne leur, ou plus précisément lui, préparait pas un sale coup.

Ils arrivèrent finalement à destination et la jeune prétentieuse les quitta sans leur dire un mot, ne les gratifiant que d'un regard mauvais. Et franchement, il n'avait pas voulu répondre. Franchement. Mais les picotements encore ressentis dans son nez prirent le dessus et il lui tira rapidement la langue. Et au revoir sérieux et maturité, ce n'était pas ses meilleurs amis de toute façon. Il se tourna vers le blond.

Il tourna les talons et commença à s'éloigner, regardant le Kitto par-dessus son épaule et lui faisant un signe de la main :

Je n’étais pas habitué par de tels compliments ni même pas l’intérêt porté par Dai à mon égard. La vie avait été dure et ne cesse de l’être encore aujourd’hui. Je peine encore à refaire surface, prêt à sombrer de nouveau dans le fond de l’océan pour m’y noyer. Ce n’était peut-être pas encore pour moi le moment de proposer mes services à l’académie. Ce que je sais, c’est que tant que je n’aurais aucune réponse à mes questions, je ne serais jamais en paix avec moi-même et cette douleur physique persistera.

D’un œil averti, j’écoute le jeune Genin sur ce qu’il avait ressenti lors de notre altercation.

Ne soit pas trop dur avec toi. Tu n’as pas si mal réagit. C’est l’expérience qui t’aidera à percevoir les choses et prendre les meilleurs décisions.

Notre mission se termina plus rapidement qu’elle n’avait commencé. Mon élan d’autorité avait fait son effet auprès de la jeune fille. Il est clair que nous ne sommes pas prêt de la revoir et que, pour son voyage retour, nous ne serons certainement pas sollicité. C’est avec un grand soulagement que je regarde la demoiselle nous quitter et monter dans ses appartements. Très rapidement, le Chikara quitta les lieux, ne manquant pas de me remercier et de me saluer.



Comme toujours, je suis et je serais toujours présent pour ces jeunes guerriers. Quelque soit leur problème, quelque soit l’heure à laquelle ils me solliciteront. Mais avant cela, c’était à moi qu’il incombé de rédiger le rapport de cette missions. Une tâche administrative bien ennuyante, mais plus que nécessaire.