Décidément, Seiji ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des remarques déplacées en ce qui concerne les filles. Quel incroyable shinobi il serait s'il mettait autant d'acharnement dans ses entraînements que dans ses racolages. Alors que nous débattions sur le physique de la Gaikotsu, je sentais son regard me dévisageait. Soudain, il s'intéressait à mes relations.
« Je vais sûrement te décevoir, mais je suis loin de tout ça. Au contraire de toi, les filles ne sont pas ma priorité. »
Si c'était un soucis de rivalité, il pouvait rester tranquille. Ce n'est pas moi qui lui mettrait des bâtons dans les roues.
Ce qui ne devait être qu'un simple repas amical ne l'était plus à la minute où Seiji avait quitté notre table. J'avais remarqué le grabuge qui se tramait autour de Mai. Pour autant, je n'étais pas aussi pressé d'intervenir que mon camarade. La situation n'allait-elle pas s'apaiser ? Une fois de plus, je comprenais à quel point ce Chikara était d'une impulsivité extrême et certainement bien trop sûr de lui.
La main sur mon visage, cette situation ne présageait rien de bon et il était hors de question de laisser Seiji. Ma camaraderie était telle que je suis incapable de le regarder sans intervenir. Ni une ni deux, Seiji brandit son poing prêt à cogner de toute ses forces. De ma table, j'ai cru entendre une insulte sans pour autant être sûr de moi. Très rapidement, je me retrouvais à ses côtés pour essayer de l'apaiser. La main sur l'épaule, entouré de tous ces hommes saouls, je lui dis :
« Je crois qu'il a compris, repose-le. Tu ne feras que t'attirer plus d'ennui. »
J'imaginais très bien sa réponse. Un mélange d'arrogance et de je m'en foutisme, mais qui ne tente à rien n'a rien.
« Ferme-la, blondinet. Tu devrais retourner dans le jupon de ta M A M A N. HAHA ! »
Décidément, cet homme était irrécupérable. L'alcool n'aidant pas, il continuait ce petit jeu de provocation. J'avais un millier de réponses, mais c'était sans compter ses amis qui, maintenant, nous entourais pour ne laisser aucun répit.
« T'es du genre à être dans le mauvais endroit au mauvais moment, n'est-ce pas ? »
Dis-je ironiquement à mon ami. Malheureusement, l'heure n'était plus à la plaisanterie et l'un d'entre eux me fracassa le crâne à l'aide d'une bouteille en verre. Contre toute attente, mon corps s'évapora sous une épaisse fumée blanche. Oui, il s'agissait d'un clone et je me trouvais toujours attablé devant mon bol de ramen. Debout sur la table dans un bruit fracassant, je n'avais plus la patience de discuter. Était-ce le résultat de l'absence de mon frère ou bien cette nouvelle fréquentation déteignait déjà sur moi ?
Tapant dans mes mains après la composition d'un dernier mudra, j'expire une grande bouffée d'air que je compresse à l'intérieur de mes poumons. Légèrement en arrière, j'expulse l'air décupler lorsque mon corps se cambre vers l'avant. Une énorme bourrasque se précipite sur la totalité du groupe emportant avec lui tout ce qu'il s'y trouvait.
Ce n'était pas une solution des plus judicieuse, mais si Seiji est aussi fort que son assurance le prêtant, il s'en sortira les pieds sur terre... mais quoi qu'il en soit, cette bourrasque ne fera aucun mal et n'aura que pour seul avantage de faire tomber tout ce qui et ceux qui se trouvent sur son chemin.