Vieux pas copains d'académie

Sa lame dans le chakra dans le dos, Dai marchait d'un pas rapide vers le terrain d'entraînement. Plus par volonté de se réchauffer que d'enthousiasme à l'idée d'aller s'entraîner, mais c'était le résultat qui comptait. Il était encore tôt dans la matinée et, avec le froid, il ne s'attendait pas à voir grand monde lorsqu'il passa la porte du terrain. Et effectivement, il n'y avait personne....enfin quasiment personne. Il plissa les yeux en ayant l'impression de connaître la jeune fille qui était en train de s'entraîner.

De ce qu'il voyait, elle devait avoir à peu près son âge...Il élimina les possibilités. Il n'avait pas fait de missions avec elle, ce n'était pas une voisine...ah, peut-être une ancienne camarade d'académie ? C'était ça. Il fronça les sourcils, essayant de se remémorer le nom. Kyoukyou ? Non, sûrement pas. Il essaya quelque noms, enlevant un u, puis deux, avant d'enfin retrouver le bon :

Kitto Kyoko, qui avait été sur les bancs de l'académie sérieuse, respectueuse de la hiérarchie...et beaucoup d'autres choses que Dai n'avait pas été. Autant dire que, sur le plan du caractère, ils avaient eu peu de points communs. Il s'approcha d'elle.

Ils ne s'étaient pas vus depuis des années ? Aucun souci. Certes la Kitto n'avait pas été sa meilleure amie à l'académie, mais elle ne l'avait pas exaspéré non plus, c'était suffisant pour ne pas le décourager de lancer la conversation. Il n'attendit même pas de savoir si elle le reconnaissait avant de reprendre :

Depuis ton entraînement avec Hikaru, tu venais régulièrement t’entraîner sur ces terrains. Tu avais mis de côté ta maîtrise du sabre pour rattraper tes autres lacunes, le ninjutsu et ton kenkei. Grâce aux conseils qu’il t’avait offert, Hikaru t’avait permis d’augmenter ta maîtrise du chakra, un premier pas en avant pour enfin te remettre à niveau. Le combat contre le Rihatsu t’avait remis les idées en place, tu te rendais compte de ta faiblesse face à des types de ce genre et ton ego en avait pris un coup. Tu étais rentrée frustrée à Konoha, mais depuis ton retour, tu étais bien déterminée à faire ce qu’il fallait pour t’améliorer. Tu redoublais d’effort et de détermination. Tu n’en avais pas spécialement après ce Rihatsu, malgré l’amer défaite qu’il vous avait infligé à Tetsuko et toi, tu n’éprouvais pas de haine face à lui, seulement il était devenu un objectif à atteindre.

Puis alors que tu étais en train de canaliser ton chakra, ta concentration fut perturbée par une voix prononçant ton nom. Cette voix ne t’était pas familière, et lorsque tu te retournas, son visage ne te disait pas grand-chose au premier abord. Tu l’observes, légèrement intriguée lorsqu’il te demande comment tu vas. Une chose était certaine, il ne te connaissait. Ne voulant pas paraître malpolie, tu réponds malgré tout.



Tu pries un instant pour réfléchir avant de t’exclamer toute confiante :



Tu te frottes l’arrière de la tête, légèrement gênée de ne pas reconnaître ce jeune homme qui vient gentiment t’adresser la parole, puis soudainement, un éclair de génie.



Dai. Tu n’avais pas vraiment d’opinion sur lui, tu ne l’avais fréquenté que sur les bancs de l’académie, et encore, est-ce que « fréquenter » est le bon mot ? C’était un simple camarade de classe. Il était rare que tu te lies d’amitié avec une personne de l’académie, Kazuki était une exception, et Hikaru aussi, en un sens. Mais excepté eux deux, tu préférais la compagnie des plus vieux ou des plus jeunes. Tu avais une mauvaise image du reste de ta classe, ton ego surdimensionné ? Oui. Néanmoins, ça te t’empêchait pas d’être aimable et souriante.

Bon. 3 essais avant la bonne réponse. "Ç'aurait pu être pire" se disait-il. Il lui avait laissé le temps de trouver le bon...ou peut-être était il simplement trop choqué des prénoms qui n'avaient rien à voir avec le sien pour réagir.

Non Dai, ne lui fais pas la remarque que, lorsqu'on va sur un terrain d'entraînement, ce n'est généralement pas pour dormir. Non. Sois gentil. Gardant son grand sourire, il n'attendit donc pas pour répondre.

Il se rendit soudain compte que justement, avant qu'il l'interrompe, elle était en plein entraînement....parfois il devait vraiment réfléchir avant d'agir.

C'était gênant. Déranger quelqu'un qu'il n'aimait pas ne le dérangeait pas trop, et encore, mais la Kitto ne lui avait -encore- rien fait, et il n'aimait pas l'idée de l'avoir gêné avec son interruption...ou de toujours la déranger d'ailleurs.

Missions, équipe, nouvelles rencontres, sensei...Bon, celle-là, peut-être qu'il n'aurait pas dû la poser : on était souvent tenté de retourner la question après, et concernant l'équipe comme un sensei, la réponse était restée négative depuis des années...Et il commençait à en avoir marre de la donner.

Dai t’annonça qu’il venait s’entraîner, tu t’en doutais étant donné le lieu où vous vous trouviez. Bien que certains venaient ici pour flâner et se prélasser au soleil à l’abri des professeurs… Bref, tu souhaitais surtout savoir ce qu’il te voulait à toi, tu pensais qu’il avait quelque chose à te demander puisqu’il venait interrompre ton entraînement. Tu n’étais pas très habituée à ce qu’on vienne te parler juste pour… parler. Tu émis un léger sourire lorsqu’il te demanda, gêné, s’il t’avait dérangé, ce à quoi tu lui répondis calmement.



Une chance pour lui que les récents évènements t’avaient quelque peu calmée, et surtout rendu plus patiente. Quelques semaines auparavant tu l’aurais sans doute envoyé boulet ou bien tu aurais profité de lui comme partenaire d’entraînement. Mais c’était de l’histoire ancienne, de plus, tu ne t’entraînais plus au combat avec d’autres Konahajins, par peur de blesser quelqu’un une nouvelle fois. Puis, il te demanda ce que tu devenais, tu réalisas alors qu’il n’avait pas besoin d’aide, qu’il venait juste discuter avec une ancienne camarade. « Bon, pourquoi pas. » te dis-tu, ces derniers jours tu n’avais eu presque aucune interaction sociale, cela ne pouvait pas te faire de mal, quand bien même tu n’étais pas douée pour ce genre de chose…



Évidemment, tu n’allais pas manquer l’opportunité de rajouter un « petit » élément qui te rendais particulièrement fière de toi depuis quelques temps.

Si elle pouvait l'aider....Il l'avait pas approché pour ça. Pas cherché un partenaire d'entraînement ou autre, il avait simplement voulu "prendre des nouvelles".

Mais la question lui avait remis l'aspect "entraînement" en tête et, curieux, il demanda :

Il ne l'avait pas vu bouger, et elle ne tenait pas d'arme donc ça devait être l'un des deux..sûrement.
Et sinon....il fallait bien l'avouer, il avait beau souvent se réjouir pour les autres....une part de lui était égoïstement contente d'enfin croiser quelqu'un qui n'avait pas de sensei non plus. Enfin, il devrait plutôt dire "n'avait plus de sensei". Il fronça les sourcils au nom, ça lui disait quelque chose...

Et, évidemment, il fallait que l'espèce de soulagement de ne pas être le seul qu'il avait ressenti lorsque la Kitto lui avait dit n'être l'élève de personne disparaisse. Bon, il pouvait au moins se réjouir pour elle....et puis lui aussi avait quelqu'un qui l'aidait après tout, il n'était pas complètement seul.

Ou alors il se plantait.. Gêné, il se gratta l'arrière de la tête. Il avait bien senti que Kyoko, au moins par politesse, lui retournerait la question...Et ça n'avait pas manqué :

Il prit alors à cœur de poursuivre la conversation avec toi. Bon, au moins, il n’était pas un gros lourd comme ce Seiji, tiens, tu n’avais pas vu ce dernier depuis un moment maintenant. Avec un peu de chance il avait fini en prison à force de harceler les femmes, bref, tu ne pouvais que t’en réjouir dans ce cas là, ce n’était pas là peine de penser à lui maintenant. Dai t’interrogea sur l’entraînement que tu étais en train de pratiquer.



A force de passer plus des deux tiers de la journée à t’entraîner et à méditer, forcément ça commençait par rentrer. Tu ne remercierais jamais assez Hikaru ou Wattan pour ça, les deux t’ont été d’une aide précieuse pour te remettre à niveau. Le Chikara semblait se souvenir d’Hikaru et toi grâce à vos deux caractéristiques respectives : ses cheveux bleus et ton habilité avec une «épée » comme il disait.



Lui répondis-tu alors en riant.



Le Chikara était dans le même cas que toi peu de temps avant. Livré à lui même, devant se débrouiller pour développer ses compétences. Ton cas n’était visiblement pas isolé. Il te parla alors de son cousin, tu n’avais d’ailleurs aucun souvenir de qui il était.

Il se gratta l'arrière de la tête, gêné. Il n'était pas non plus le plus grand fan de sabres, mais là...c'est vrai qu'il avait quand même dit une belle sottise. Il écarquilla les yeux, normal que Kyoko ne s'en souvienne pas : elle n'avait dû avoir l'occasion d'entendre son nom que deux ou trois fois, celles où il avait parlé de lui sans doute un peu plus fort que nécessaire.

L'avertissement sur le sensei le fit sourire, même si techniquement ce n'était pas vraiment drôle, encore moins quand on se réjouissait d'en avoir enfin un pour tomber sur un mec passant plus de temps ivre que sobre...

Franchement, même en oubliant le rôle éducatif, il faisait comment pour assumer ses fonctions de jônin en étant bourré la plupart du temps ?

Tout fier, il saisit son "joujou" préféré, sa lame de chakra, et la montra à Kyoko. Avec un grand sourire, il envoya une impulsion de chakra, activant le sceau pour que la lame soit entourée de l'habituel halo bleuté...

Il avait beau y faire référence, il n'avait pas du tout en travers de la gorge d'avoir "traité" d'épée le sabre de la Kitto plus tôt. Il avait été inquiet qu'elle soit trop offensée mais, à en juger par son ton, ce n'était pas le cas.

Ça faisait quand même une longue liste.... tant pis.

Le nom de son cousin ne te disait rien, en même temps, tu n’étais pas du genre à avoir des soucis avec l’autorité de Konoha. Premièrement car tu respectais bien trop l’autorité et deuxièmement car ta mère t’effraie bien plus que la police de Konoha elle même. En parlant d’elle, elle devait sûrement le connaître s’il était un chûnin de la Police. Au moins il avait une personne avec qui s’exercer, c’était mieux que rien après tout. Le cas Hiruzen en revanche était un parfait exemple des soucis présents dans la hiérarchie.



Tu remarquas que tu en avais un peu trop dit. Tu n’étais pas du genre à aller vers les gens, néanmoins une fois qu’ils daignaient t’adresser la parole il devenait difficile de t’arrêter. Tu lui réponds alors avec un petit sourire gêné et un petit signe voulant dire « continue de parler ne prête pas attention à moi ».
Ce qu’il fit alors en t’expliquant quelles étaient ses diverses capacités, tu fis particulièrement intéressée par la lame qu’il sortit de son dos. Tu en avais beaucoup entendu parler, tu souhaitais en essayer une de ce genre. Malheureusement la seule arme que tu possédais était un héritage et tu n’avais déjà pas les moyens de t’en offrir un second, alors ce n’était pas pour investir dans des armes que tu ne maîtrisais pas…



Tu n’avais d’ailleurs pas ton sabre avec toi, c’était assez rare pour être souligné. En somme, tu lui aurais bien montré ton arme mais ta récente punition t’empêchait de te balader avec dans Konoha.



Tu jugeas bon de ne pas dire le nom de ton camarade pour éviter de propager les dires à son sujet. Les ragots allaient déjà bon train lorsqu’il fut hospitalisé, inutile d’en rajouter plus.



Tu te rappelas alors l’annonce récente concernant les promotions, ce qui t’amena à ta prochaine question.

Il fit la grimace en apprenant la punition, et la raison de cette même punition.

Il rangea sa lame, écoutant la Kitto. Il fronça les sourcils, réfléchissant. La particularité du clan Kitto était l'annulation des jutsus claniques. Il se gratta la joue. Lui n'avait pas vraiment besoin d'aide -disons plutôt qu'il s'étalait trop pour penser à quelque chose en particulier- mais il pouvait peut-être voir avec elle.

Encore moins depuis qu'il avait appris qu'elle avait envoyé un chûnin à l'hopital et que c'était la Hokage qui la formait, même si elle n'avait pas son sabre.

A part lorsqu'il se concentrait pour utiliser ou améliorer ses aptitudes de senseur, il ne restait quasiment jamais immobile à simplement concentrer son chakra...pas par manque d'utilité à le faire, mais plutôt parce que rester calme...n'était pas sa spécialité.

Celles dans lesquelles des genins qui avaient un sensei pouvaient se retrouver. En clair, il n'était pas trop pessimiste via sa force, même si certains futurs candidats étaient sans doute bien meilleurs que lui, mais au niveau de la stratégie, de la prise de décisions...il n'était pas sûr de lui.

Il lui jeta ensuite un regard curieux :

« Bien » n’était peut-être pas le bon terme pour qualifier l’état de Mamoru la dernière fois que tu l’avais vu. Il allait s’en remettre physiquement, sans nul doute, mais son moral… c’était autre chose. Malheureusement tu n’étais pas la personne adéquate pour redonner le moral aux gens, ce n’était simplement pas une chose pour laquelle tu étais douée. Tu ne pouvais néanmoins t’empêcher de te sentir responsable. Si tu ne donnais pas autant lors de tes entraînements, cela ne serait sans doute jamais arrivé. Cela aura au moins eu le mérite de te donner une leçon, à côté de ta propre remise en question, les punitions de ta mère et de la Hokage paraissait bien banales.



Tu émis un sourire devant ton camarade qui ne se voulait pas se permettre de se qualifier comme étant quelqu’un de fort. Au moins, il était plus modeste que toi, c’était déjà ça… Malgré cela il te proposa son aide, ce à quoi tu fis un « non » de la tête.



Cela n’était pas pour rien qu’une grande majorité des Kitto usaient principalement du kenjutsu et du taïjutsu. Mais votre capacité clanique était un indispensable, du moins pour ceux qui l’ont éveillé. Mais toi, tu souhaitais parfaire ton utilisation du chakra, tout autant pour ton dojutsu que ton ninjutsu. Suite à quoi le Chikara parla justement d’expérience en mission qu’il qualifiait de dangereuses. Tout de suite, ton regard se baissa, ta propre expérience ne te laissait qu’un souvenir amer.



Dans ton cas, cela avait été un peu une exception. Puisque vous vous étiez seulement deux genins face à un shinobi bien plus expérimenté. En temps normal vous auriez dû être accompagnée, mais la mission ne s’était pas déroulée comme prévu. Tu haussas alors les épaules lorsqu’il te demanda ce que tu souhaitais donc faire à l’avenir.



La réponse avait au moins le mérite d’être claire.

Il dût se retenir de ne pas relever le "jutsus de faibles niveau". Il n'avait certes pas le niveau d'un jônin, mais quand même ! Mais cela fut vite effacé par la remarque sur son clan. Il fronça cependant les sourcils en entendant la suite, et en voyant la Kitto baisser la tête.

Il avait un peu l'impression de marcher sur des œufs. Jusqu'à présent, la conversation s'était bien déroulé, et il sentait que le sujet était sensible.

Il se gratta la tête, ne sachant pas trop comment se justifier.

Il s'en était fallu d'un souffle d'explosion en fait. Tant qu'il ne rentrait pas dans les détails, il ne voyait aucune raison de ne pas utiliser cet évènement comme argument de sa façon de penser. Il soupira.

....Que sa mère l'ait un peu aidé à réfléchir ou pas, Kyoko n'avait pas besoin de le savoir...

Il s'était peut-être un peu égaré....Mais c'était vrai qu'il avait culpabilisé de ne pas avoir, par exemple, simplement envoyé un clone chercher de l'aide, tout simplement.

Une nouvelle fois, il rajouta :

Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle voulait faire, il haussa les sourcils à la réponse courte, avant d'avoir un rire gêné en entendant l'explication.

Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'allait pas le faire. Il fronça les sourcils avant de reprendre :

Oui, il avait vraiment beaucoup de haine pour ces satanés matous.

Tu ne savais pas trop ce que tu étais en droit de divulguer ou non vis à vis de ta dernière mission. Comment lui expliquer que cela ne s’était pas si bien terminé sans pour autant lui donner trop de détails. Haussant les épaules, tu réponds alors calmement.



Le Chikara continua, justifiant sa vision des choses, d’une manière quelque peu différente de la tienne, il avait au moins apprit à se remettre en question et à mieux évaluer les situations au fil des entraînements. Est-ce que ta dernière mission t’avait servie de leçon ? Bien évidemment. Ce n’était pas pour rien que tu avais redoublé d’efforts dernièrement, parce que tu t’étais rendue compte que tu étais encore loin d’être assez forte. Assez forte pour prendre de bonnes décisions, assez forte pour être capable de te battre en équipe, chose que tu ne savais pas faire. Mais vous aviez été chanceuses de tomber sur un adversaire ne souhaitant pas vous tuer, sans quoi tu ne serais sans doute pas là aujourd’hui.



Il n’avait d’ailleurs pas tort. Si tu étais devenue la disciple de la Hokage, c’était car tu avais déjà de très bonnes capacités. Mais ça n’était pas suffisant à tes yeux. Tu cherchais constamment la perfection dans tout ce que tu effectuais, cela t’avait coûté de nombreuses déceptions, mais tu t’étais toujours relevée jusqu’ici, ça n’était pas le moment d’arrêter.



La Hokage, Hikaru, Wattan… Tu étais très bien entourée pour parfaire ton apprentissage, tu n’avais rien à envier à ceux suivant les pas de leur sensei. Tu apprenais via différentes méthodes, par le biais de personnalités différentes qui avaient toutes leur manière de penser bien à elle. C’était enrichissant pour toi d’apprendre auprès d’eux, bien plus que ne pourrait l’imaginer. Tu affiches alors un grand sourire au Chikara.