Ce n'est pas personnel...

Lorsque Etsu s'appropria la tâche de la kunoichi, celle-ci laissa sa place, terminant au moins la partie qu'elle venait de commencer. L'étrange personnage se montrait d'ailleurs bien plus efficace qu'elle en ce qui concernait la gestion du cadavre et son démembrement méthodique. A côté du jutsu de ce dernier, elle passait pour une amatrice avec son matériel à deux sous.

En revanche, la suite ne lui plaisait pas.
Nowaki se refusait au plan. Évidemment, il appuyait son retrait avec une explication lui semblant cohérente sauf que ce n'était pas tant cela qui posait problème, mais plutôt le fait qu'il contestait les ordres en cours de route. Qu'il ait raison ou tord, cela importait peu à Soren qui même si elle se forgeait souvent ses propres opinions ne contesterait certainement pas un Junin tant qu'on ne lui demandait pas son avis. Pour la simple et bonne raison que cela causait du désordre et risquait de manquer de respect à un Senpai – Soit chambouler l'organisation de l'armée.
Chacun devait avoir sa place, et si l'on en était pas satisfait alors il fallait la réclamer : Dans le même état d'esprit qu'un duel pour le rôle de meneur. Or, on ne faisait pas ce genre de choses à demi-mot, au beau milieu d'une mission déjà bien engagée.

Elle se redressait en laissant une main étrangère et des parties tranchées du bras au sol. Se débarrassant d'une partie du sang qui suintait le long de ses doigts avec un chiffon, elle regardait désormais Nowaki. Okami l'avait en effet remis à sa place. Évidemment. On ne s'improvisait pas Junin à la place du Junin comme ça. Relevant son masque, elle patientait sans ajouter un mot ; inutile de se joindre à cette brève discussion. Les Kaguya contestaient un peu trop leurs supérieurs à son goût ces derniers temps... Elle ne souhaitait pas se retrouver dans le même panier. Le clan avait besoin de bons soldats, elle serait l'un d'eux. Un point c'est tout.

Ne craignant pas le moindre du monde son supérieur, Nowaki l’observait dans les yeux. Il n’obéissant qu’au Mizukage. Les ordres différaient. Il ne pouvait suivre qu’une seule voie, celle de son Kage. Bien évidemment, il ne comptait pas se battre. Il possédait une expérience sûrement aussi grande que cet homme. Le Kaguya connaissait la raison du titre Juunin. Tout simplement car, Kiri était en crise. Il abusait de son intelligence se faisant de plus en plus factice. Pensait-il posséder la parole divine ? Moins bien élevé, le surnommé « Nowa » lui cracherait dessus tel un lama. Il se contenta de dire :



Juunin ? Oji-san l’est aussi. Dohko était un imbécile, une malformation de la famille de Nowaki. Il n’allait pas se laisser faire par un piètre stratège. Que pensait-il ? Qu’il était utile au Mizukage ? Le Kaguya le savait, le remplacer était une facilité déconcertante. Okami devrait se limiter au plan original. Il n'allait pas lui tourner le dos. Ce type démontrait un caractère instable. Tout comme Dohko...

        Il n'obéissait qu'à un ordre du Mizukage, hein ? Il allait être servit.

« Les ordres du Mizukage passent par moi. Il t'as placé sous mes ordres, donc tu vas obéir. Nous n'avons pas le temps pour tes caprices, imbécile. Tu veux que Kiri soit plonger à feu et à sang simplement car le Mizukage à omit ce détail en parlant de cette mission ? »

        Okami ne se laisserait pas faire, son plan était bon et il n'allait pas se laisser marcher dessus par un grand gamin.

La « lutte » continuait, arrachant un soupir à la kunoichi.
Les deux Kaguya se faisaient face et les épices commençaient à leur monter au nez ; alala, l'ego du clan. C'en était trop, ils avaient du travail et Nawaki tout comme elle avaient été placés sous les ordres d'Okami par le Mizukage. Qu'est-ce qu'il fallait de plus ? Que ce dernier soit présent à chacune des interventions kirijins pour pas qu'elles partent dans tous les sens ? Risible.

Un seul homme pouvait tenir le village entier d'une poigne, certes. Mais il fallait des intermédiaires pour le représenter et étendre son influence. Aux dernières nouvelles le Juunin était l'un d'eux – S'il était en tord alors il en payerait le prix plus tard face à son propre supérieur. Si le respect de la hiérarchie se perdait, Kirigakure ne saurait jamais se redresser et se consolider afin de tenir tête à ses ennemis. Aussi Soren se décida à intervenir, saisissant un kunai à sa ceinture, elle s'approcha de Nowaki puis le lui planta sournoisement dans l'épaule, tirant dessus pour y faire une entaille et le retirant en prenant un peu de distance. Peut-être qu'elle n'aurait pas du, mais cette comédie n'avait que trop duré. Elle dardait son coéquipier du regard, prenant la parole avant qu'il ne fasse quelque chose de stupide.



Elle le fixait, son kunai en posture de combat. Il fallait mieux se méfier du sang chaud de ses cousins, même si engager un affrontement dans un endroit pareil et surtout à un moment pareil serait un comble... Enfin. Maintenant, on ne retournerait plus en arrière. Son coéquipier devait rentrer dans le rang, en discuter ne servait à rien.

Soren approchant armée, Nowaki se préserva en composant des mudras. Mais, au moment où le Chakra devait lui servir pour contre l'arme ennemie, il se laissa vulgairement embrochée. D'un ton plat, il prit la parole :



Ainsi, tout en s'éloignant de la zone et en prenant le premier couloir, le ninja s'enfonça dans les pénombres. Des pics sortant de son corps, il recomposa d'autres mudras pour s'immuniser à la douleur et se détruire petit à petit. Il ne craignait en rien la douleur, il n'avait jamais pu travailler en équipe. Il se souvenait dorénavant pourquoi.. Les autres ne réfléchissaient pas assez, possédaient des troubles plus ou moins grands ou se prenaient pour des rois pour un grade donné pour l'urgence.. Il reprit à basse voix :



Il lui restait assez de temps pour tituber jusqu'à chez lui. Il se fichait de l'avis de Gochiro. Sa famille lui suffisait à connaître la suite des choses. Il ne pouvait pas être abandonné ni même exécuté. Il n'obéirait qu'à deux personnes dans ce village...

S'exclamait-elle hâtivement tout en rangeant son kunai ensanglanté à sa ceinture. Elle hochait brièvement de la tête en signe de respect puis se retirait pour suivre son coéquipier avant qu'il ne disparaisse de la circulation pour la soirée ; la mission s'en verrait plus faillible encore, et surtout, des rancœurs risquaient de naître et de jouer à contre-courant concernant les intérêts de Kirigakure. Ce que Soren ne souhaitait absolument pas.

Bonne soldate, certes, mais elle ne manquait pas de réflexion – Elle avait une vision pour le village, à son échelle, et appréciait Nowaki pour le peu qu'elle en savait sur ce dernier. Il semblait être un homme loyal dont la logique rejoignait souvent celle de la kunoichi... en fait, elle ne l'avait jamais réellement approché. Bien que du même clan, il n'était pas du même milieu que cette dernière.
Mais peu importe, elle ferait son possible pour le convaincre de ne pas les abandonner. Ou au moins de ne pas lui tourner le dos à elle. C'était aussi sa mission, et même si celle-ci était brève, il formait exceptionnellement une équipe.

        Etsu avait commencé à découper le corps en petits morceaux. Il avait également été chercher les sacs et y glissait les restes de Yasuo les uns après les autres. Il trifouilla dans ses intestins comme prévu pour y effectuer quelques prélèvements. Il avait amené avec lui toute la panoplie du parfait scientifique et il ne manquait pas de récipients pour y mettre ses prélèvements. Il les rangeait méticuleusement dans sa sacoche. Il se souciait peu des autres qui se tapaient dessus. C'était un élément qui faisait parti de leur plan apparemment. Le ninja trouvait cela bizarre, mais il n'avait aucune raison de critiquer les ordres puisqu'il n'était pas lui-même concerné par ces pratiques barbares. Apparemment, Nowaki partageait son avis. Ce qui n'avait pas l'air de plaire à Okami. Rien de plus normal, les plus gradés aiment conserver l'autorité. Etsu profitait de ce petit conflit interne pour glisser l'une des mains de Yasuo dans son sac - après l'avoir emballée rapidement et sans en prendre grand soin. En effet, l'important c'était plutôt d'être rapide, discret et de ne pas faire couler le sang. Etsu estimait que personne n'avait rien vue et continuait de découper les derniers segments qu'il restait du corps de yasuo, comme si de rien n'était. Une fois qu'il eut fini, il referma tous les sacs. Glissa sa sacoche sur son épaule et s'approcha d'Okami pour lui dire en pointant les différents sacs du doigt :



        Et s'il ne s'y opposait pas, Etsu rentrait chez lui.