Un futur professeur et une femme qui peinait à trouver sa place. Voilà un couple des plus intéressants. Il était évident que la femme devait faire avec sa « mauvaise » condition. Mais selon la Kitto, ce n’était pas forcément un frein. Même si elle pouvait oublier une carrière de kunoïchi, elle pouvait toujours avoir son utilité ailleurs. Alors, après une gorgée dans son verre, la Kitto rétorqua :
« Ça ne vous ennuie pas de rester chez vous à sagement attendre que votre compagnon ne rentre ? Je peux vous aider à trouver un poste convenant à votre handicap, cela vous permettrait de voir autre chose que les murs de votre salon, sans vouloir vous vexer. »
La rencontre entre les deux était plutôt touchante, bien qu’assez banale en somme. Il n’était pas rare que d’anciens coéquipiers ne finissent ensemble. C’était intéressant de savoir que sous ses airs grognons se cachait un homme aimant. Tu n’en doutais pas de toute façon, tout le monde ne porterait pas sa femme à longueur de temps, si ça n’était pas déjà une preuve de son amour pour elle, qu’est-ce qui le serait ? Hegi regarde alors l’Uzumaki d’un air taquin.
« Alors comme ça vous êtes du genre à sauver la veuve et l’orphelin ? Tout ça pour les yeux de cette magnifique demoiselle ? Qu’est-ce qu’un homme ne ferait pas pour une belle femme pas vrai ? Ahah »
C’est alors que l’Uzumaki lui retourna ses questions. Elle prit une nouvelle gorgée avant de lui répondre.
« Quelques temps après vous avoir rencontré, j’ai été recrutée dans la police de Konoha. Le premier mois je n’ai rien fait à part gratter du papier… Mais j’y ai désormais ma place et c’est plutôt plaisant.
Quant à mon mari… Je le connais depuis longtemps en vérité, sa famille à souvent prêté des biens ou de l’argent à la mienne. Puis un jour il est arrivé comme une fleur en me disant qu’il souhaitait m’épouser, rien que ça. Je l’ai bien évidemment envoyer balader. Après une dizaine de tentative plus lourde les unes que les autres, j’ai finis par accepter de le fréquenter seulement. »
Elle émit alors un léger rire, elle n’était pas trop du genre sentimentale, mais elle reconnaissait les efforts qui avaient été fait.
« J’ai eu le droit à tout. Les fleurs, les restaurants, des poèmes…
Puis lorsque nous sommes revenus à Konoha il y a deux ans, nous nous sommes perdus de vue. Jusqu’au jour où j’étais en service… et là j’ai arrêté deux hommes complètement ivre et... »
Elle ne pu finir sa phrase que le bruit de la porte d’entrée se fit entendre. C’est alors que sa silhouette apparu dans la pièce.
Finit-elle.
« Tiens donc, quand on parle du loup… Tu t’es décidé à rentrer pour manger finalement ? »
Un accueil pour le moins… chaleureux. Loin des douceurs habituelles de l’autre couple ici présent. Son mari déposa alors son sabre sur le comptoir de la cuisine avant de s’approcher d’eux en souriant.
« En effet, je ne raterai tes repas pour rien au monde, tu le sais bien.
Toutefois, enchanté vous deux, Kitto Shinsui, à votre service. »
Shinsui employait un ton très calme, un visage au demeurant très sincère et un léger sourire en coin. Il prit alors place dans le fauteuil resté vide et se servi immédiatement un verre.
« Alors, de quoi parliez vous ? Je vous ai interrompu peut-être ? »
« Nous parlions justement de toi et de notre rencontre. J’étais arrivée à la fois où je t’ai arrêté à Konoha. La fois où je t’ai revu après deux années. »
Shinsui continuait d’avoir ce sourire satisfait, il se souvenait bien de toutes les péripéties par lesquelles il était passé pour finalement obtenir ce qu’il souhaitait. Il regarda alors les deux convives.
« Aaah oui, ce jour là… Vous avez déjà essayé faire de la lèche à un bureaucrate pendant des heures pour qu’il ne daigne accepter ce que vous demandez ? Généralement ça se finit au bar. Et grâce à cette magnifique femme ici présente, je n’ai jamais pu obtenir le lot de ravitaillement dont mon équipe avait besoin ! »
« Vous n’aviez qu’à pas gaspiller des shurikens comme si c’était facile à produire. Je te rappelle qu’on était encore en pleine reconstruction, et utiliser du métal pour fabriquer des shurikens à des branques comme Kazumori-kun et toi, ce n’est pas la meilleure des idées. »
Les deux se chamaillaient souvent. En vérité ils avaient une vision des choses totalement différentes. Hegi était une femme pragmatique, calculatrice, elle ne laissait rien au hasard. Shinsui quant à lui était beaucoup plus distrait, il avait une manière utopique de voir le monde. Peu de choses l’inquiétait, au moins il n’était pas sujet au stress de la vie quotidienne. Il n’en demeurait pas moins compétent dans sa branche, malgré les dire de sa femme. Hegi poussa alors un long soupir.
« Enfin bref ! Toujours est-il qu’une fois au poste, il s’est souvenu de moi. Vous n’imaginez pas l’envie que j’ai eu de le frapper lorsque je l’ai finalement reconnu. Monsieur avait une cicatrice de gros dur maintenant vous voyez ? En plus de s’être laissé pousser les cheveux. »
Shinsui se grattait le haut du crâne en écoutant sa femme déblatérer toujours plus d’histoire à son sujet. On voyait clairement que cela ne l’affectait pas plus que ça, il gardait un grand sourire devant les deux invités. Hegi se releva alors pour retourner en direction de la cuisine. Tandis que les trois autres discutaient, elle s’appliqua à mettre la table et finir la préparation de ce merveilleux curry.
« Messieurs dames ! Si vous voulez bien prendre place à table. »