« C'est délicieux Hegi-chan. »
Ajoutait ma femme en mangeant avec raffinement le délicieux curry préparer par "madame". Tandis que tout se déroulait dans le plus grand des calmes accompagné par quelques petits échanges de dialogues sans intérêt. Survint soudainement les pensées de Shinsui concernant notre état actuel, enfin surtout celui de ma bien aimé. Mais très vite la duchesse semblait bien déçu par la manque de politesse concernant son mari qui lui ne voyait aucun inconvénient de parler de ce genre d'histoires.
« S'il vous plait, inutile de vous disputez pour notre condition... »
Mettant ma main sur le menton pour montrer ma réflexion, je regardais ma petite femme du coin de l'œil. Si elle souhaitait en parler qu'il en soit ainsi, pour ma part il n'y avait pas d'inconvénient de savoir notre passé.
« Je laisse le choix à Hina d'en parler ou non. »
Je la fixais toujours du coin de l'œil, le sourire aux lèvres en lui donnant ma main qu'elle saisissait avec un grand sourire. Ce n'était pas un sujet des plus joyeux que nous pouvions raconter lors d'un diner, mais soit. Elle se raclée la gorge péniblement comme pour entamer un récit appris par cœur. Hors là, cela provenait de ses souvenirs et non de quelques lignes écrites. C'était le regard triste qu'Hina, ancienne combattante de l'équipe dix composée d'Eikichi, de Kaori et d'elle-même, ouvrait la bouche pour commencer à revivre ce cauchemar.
« Cela fait maintenant deux années que je suis sans mes jambes, après la terrible bataille entre Uzumaki et Chikara. »
« Cette nuit là, je ne perdais pas seulement ma force et mon métier, mais également ma meilleure amie... Kaori. »
« Nous faisions tous les trois, avec Eikichi, parti de l'équipe numéro dix, nommée également "l'équipe des bras cassés". Pour la petite histoire nous étions que très rarement en bonne entente et très souvent nous nous disputions entre nous. Ce qui ne donnait pas vraiment des combats très ordonnés, parfois même qui auraient pu nous coûter la vie. »
« Enfin, pour en revenir à ce qui s'est passé le soir de l'hécatombe... Eikichi se tenait là, devant ma fenêtre avec Kaori à ses côtés l'air totalement inquiet et au même moment où je sortais par la porte de mon ancienne demeure familiale pour les rejoindre... Un homme tentait de me tuer en démolissant la bâtisse à l'aide du Fuuton... »
Elle resserrait sa main aussi fort que possible dans la mienne en oubliant qu'elle possédait une force herculéenne jadis... Je grimaçais quelque peu de douleurs face à la poigne de ma femme en tentant de la détendre lui caressant sa main avec ma seconde.
« Mais hélas... Kaori étant la plus proche de moi me jetait le plus loin possible de la maison, mais ce ne fut pas suffisant. Tandis qu'elle se trouvait là-dessous à ma place... Ce sont les débris de la fenêtre par laquelle ils me faisaient signe de sortir plus tôt qui me sanctionnait sévèrement mes jambes... »
Je la saisissait alors fortement contre moi sachant pertinemment qu'elle ne tarderait pas à pleurer. Ses yeux étaient déjà larmoyant et sa gorge se serrait au fur et à mesure qu'elle dévoilait la sombre histoire. C'était donc à moi de finir la seconde partie.
« Ne pouvant plus rien faire pour notre camarde et sachant qu'il était trop tard pour elle au vu de la marre de sang qui coulait en dessous de la maison... Je devais me hâter de sortir Hina de son "piège à ours". »
Elle enfonçait d'avantage sa tête contre mon torse pleurant à chaude larme et en guise de réconfort, je répondais par un câlin prolongé l'étreignant plus fortement et déposant un baiser sur sa tête.
« Je ne me souviens plus vraiment comment j'ai fait pour la sortir de là. Sous la pression et l'esprit confus, j'usais toutes mes forces pour pousser un maximum de débris et l'extirper le plus rapidement possible. Elle perdait déjà pas mal de sang et finissait par tomber inconsciente. Heureusement pour nous un ninja spé dans l'Irojutsu nous venait en aide et commençait à soigner ma femme, cachés dans un coin reculé. »
« Depuis ce jour, nous sortions réellement ensemble... et de plus, je me suis juré de la rendre la plus heureuse possible jusqu'à ma propre mort. J'ai décidé de consacré mon temps pour elle, mais pour l'instant les choses s'avèrent plus compliquées. Avec un peu plus de temps nous pouvons arriver à notre objectif commun. »
Hina souffrait toujours collée dans mes bras ne relevant plus la tête. Quant à moi, mon air sérieux pouvait montrer la tristesse sous une autre forme. Le même regard que je lançais lors de notre première rencontre à Hegi.