Effet papillon

Le visage de l'homme était sombre... Une mauvaise nouvelle ? Si la mort d'un être cher pouvait en être une, alors oui... Anéanti, détruit, malheureux... Kumo lui prenait tout à petit feu et pourtant, il faisait lui aussi parti du clan supérieur. Il ne comprenait rien à ce destin qui s'acharnait contre sa personne. Il haïssait davantage les autres, lui qui n'était déjà pas aimable. Sa colère était effroyable et il ne pardonnerait pas à ceux qui ont attenté à la vie de sa douce colombe. Qu'avait-il fait depuis sa naissance ? Prêter allégeance au village pour voir l'empire grandir et gagner en puissance, gagner d'avantages batailles et obtenir de nouvelles terres ! Qu'avait-il en retour ? Absolument rien. La mort de ses proches tombant un à un au combat ou assassiner étant considérer comme ennemi à ce même empire que l'homme de la foudre servait. Il avait une bouteille d'alcool en main qu'il ne touchait à peine. Il touchait le fond du fond... Il ne savait plus et se sentait perdu, délaissé, voir même oublié. Tandis qu'il cogitait les idées noires, emplit de rage et de haine, et lorsqu'il levait les yeux quelqu'un se tenait face à lui. C'était la première fois que quelqu'un pouvait le voir larmoyer de chagrin, mais surtout de dégoût. Son visage faisait peur à voir et ses mots ne seront probablement pas des plus tendre à écouter.

Dans un premier c'était cette bouteille grotesque qu'il jetait contre le mur, se levant de toute sa hauteur.

Le liquide alcoolisé avait éclaboussé ma joue et quelques autres couches de mes vêtements, lorsque la bouteille s’était brisée à quelques centimètres de ma tête. Déjà lasse de l’interaction forcée, j’ai lâché un soupir plus parlant que n’importe quel mot en essuyant d’un revers délicat de ma main le forfait et la salissure. Curiosité obligeant, un coup de langue sur la liqueur plus tard, je constate amère : :



Mon cher cousin, enfin de près ou de loin, il ne peut être que ça… lui, semble aussi peu enjoué que moi de la visite. Faudra t’y faire coco, si je dois te subir, tu me subiras aussi. C’est un sourcil arqué qui forme ma première réaction alors que le brun s’étend toujours de tout son long face à moi. Il attend sûrement une réponse à sa question. Une cause à mon interruption. Sa tête fait peine à voir. Heureusement que l’on ne m’a pas appris l’empathie et toutes ces conneries.



C’est le pas plutôt assuré qu’au final je m'immisce dans ses affaires, en même temps que j’infiltre l’espace, m'asseyant en face de lui, un coude sur la table, une main retenant ma tête paresseuse. Inutile de me présenter, je pense, il est évident que je suis une Hattori, une pas présente par gaîté de cœur. J’obéis à une directive clanique. Faut dire, en ce moment, je n’ai pas trop intérêt à la ramener. En considérant qu’il puisse avoir un temps de le faire chez ces tarés obsédés du contrôle.



Solidarité mon cul. C’est l’excuse que mon vieux avait trouvé pour me refiler le problème ouais. Ça ou alors, il ne peut pas se blairer ce gars-là. aucun doute qu’on ne peut pas être bienveillant en m’envoyant ici lui tenir compagnie. La question, qui punissons-t-on ? Lui ou moi ?
Secouant la tête avec un mépris certain pour la scène que j’observe, je lui tend pourtant le bol d’eau tiède et le linge que je lui ai ramené pour essuyer sa face. Sa mauvaise aura est mauvaise pour les affaires du bar de ma famille et j’imagine que son attitude va vite le desservir au sein du clan.

Le grand Hattori Nori devoir se faire surveiller par cette femme ? Blasphème. Plutôt crever oui ! L'algue comprenait très bien où la demoiselle voulait en venir.


De plus l'idée de se faire réconforter par une femme le dégoûtait. C'était le petit cul de son amant qu'il voulait, mais hélas ce dernier était désormais mort. Et puis même si Nori voulait faire de son défunt amoureux sa petite chose, il n'aurait pas pu avec cette malédiction. Trop de haine bouillonnait à l'intérieur de l'homme et ceux depuis trop longtemps à un point que tout pouvait le faire craquer.


A défaut de pouvoir insulter en tant normal une femme ou même de la frapper, le bel homme trouvait une astuce pour être tout de même irritable. Les hommes étant devenus des femmes et les femmes étants devenus des hommes depuis la rencontre avec la "puteresse". Depuis ce jour, il devenait hétéro ce qu'il n'était jamais ! Sans ajouter un mot, il se contentait d'aller au comptoir voulant bousculer la jeune femme au passage sans pouvoir le faire - maudit - et ainsi payer ce qu'il devait à la petite taverne.

Perplexe, je fixe la pile électrique en face de moi. Il n’est pas si “dangereux” que ma soeur le prétend. Même si j’ai l’air de me foutre de lui en riant à sa réplique, c’est plus de l’avertissement inquiet de ma frangine dont je me moque. “ Ne l’irrite pas, ta tête va finir encastrée dans le mur “ qu’elle avait dit....
Si je voulais qu’il dégage, je l’aurais chassé à coups de balai. Si on considère que j’aurais pris la peine de perdre mon temps en le faisant moi-même; En l'occurrence, ce n’est pas ce que le patriarche a exigé. Un paternel dont je sens le regard furieux alors que son “invité” tentait de rejoindre le comptoir pour payer. Un long souffle agacé m’échappe alors que je bondis presque de ma chaise pour attraper l’ours mal léché. Même si son air furieux est impressionnant, son attitude, elle, n’est pas si violente que ça. Peut-être est-il plus tempéré qu’il ne paraît.



Mon bras s’enroule dans le sien avec un culot et un geste aussi assuré que assumée.



Ma voix se fait comme un murmure alors que sur la pointe de mes pieds, je lui avoue la vérité sur ma présence.



Même si c’est plutôt lui qui me subissait un peu en ce moment. Je peux comprendre que n’ayant rien demandé la situation l’agace. Mais je suis autant victime de la situation que lui ici. Pas de raison de lui faire une fleur.

"Quelle jeune femme pénible." pensait-il, mais rien ne sortait de sa bouche pour l'insulter comme il pouvait le faire autrefois. Elle ne se privait pas pour venir d'un pas assuré enrouler son bras autour de celui de l'homme de la foudre. Une colère l'habitait et alors qu'il voulait faire jaillir la foudre pour l'électrocuter rien ne se passait... Il le savait bien pourtant depuis la dernière et pourtant, il tentait à chaque fois juste au cas où, où sa "maladie" disparaitrait enfin. Une autre tentative pour détacher son bras de celle de la harpie, mais rien à faire. Son corps ne répondait pas comme il l'entendait.


L'adolescente sur la pointe des pieds s'approchait de son oreille ce qui l'écœurait encore davantage. En revanche, si ses gestes et ses mots il ne pouvait plus les contrôler son regard noir , lui, en disait long sur sa manière de penser. Il regardait avec méprit cette femme qui se contentait de lui dire qu'il n'était pas bien effrayant. L'Hattori se mettait à rire en entendant de tels sottises.


C'était petite conne qu'il souhaitait dire, mais bon... Il avait l'habitude maintenant. Nori grimaçait à l'idée de devoir partager des verres avec elle. Même s'il ne pouvait plus insulter une femme de sa vie, cela ne l'empêchait pas de refuser de passer du temps avec elle.


Malheureusement son corps lui en décidait autrement et accompagnait la chieuse là où elle le souhaitait. MAUDITE MALEDICTION !

Avais-je rétorqué en guise de réponse à sa énième tentative d’intimidation. Ce mec est d’une complexité incroyable, ses mots, son regard, semblent ne pas être coordonnés avec ses actions… Je dois néanmoins accorder, que son aveu de me subir m’a fait le plus grand bien, un côté sadique sûrement… le sourire satisfait comme jamais, je lui jette un regard en coin avant de l’aider/obliger à se poser à mes côtés au bar. Il se plaint encore, pourtant obtempère…

Curieux personnage.



Malicieuse, chiante à l’extrême, j’abuse de la situation et de sa patience en refusant de quitter mon emprise sur son bras. Pour se faire, du bout du pied, je tire mon tabouret contre le sien. Emmerdeuse jusqu’au bout, ma tête paresseuse se dépose sur son épaule. J’espère que mes cheveux l'emmerdent comme il faut pour siroter son verre. Je suis presque certaine qu’il est sincère, bien que perturbé quand il prétend ne pas être intéressé. Et c’est précisément la carte blanche qu’il m’a donnée en l’avouant. Pensez-vous bien que d’ordinaire, je fuis mes homologues masculins comme la peste…



Mon sourire est un mélange espiègle et carnivore quand je lève le museau vers son minois pour le narguer.



Mon rire moqueur raisonne. L’illusion est suffisante pour que mon géniteur cesse sa surveillance. Je peux sûrement en profiter pour fuir… mais mon nouveau jeu me divertie plutôt bien. Voyons jusqu’où je peux pousser le bouchon.

Elle lui tapait sur le système nerveux, mais son corps refusait de lui obéir d'avantage pour la frapper. De plus, la petite peste se foutait ouvertement de sa gueule. Il y avait de quoi, mais malgré cela l'homme de la foudre ricanait d'une manière quelque peu sarcastique avant d'ajouter.


C'était à son tour de rire. Il commandait à nouveau une bouteille de sake pour lui seul.


Disait-il en s'accoudant sur la table tournant sa tête en direction de la petite peste. Une autre chose qui l'agaçait était le fait que la gosse était beaucoup trop proche de lui à son goût et il venait seulement maintenant de le remarquer en grimaçant de dégoût. Détournant la tête vers le serveur au magnifique fessier, Nori commençait avoir une petite idée en tête... Que pouvait-il manigancer ?

Jusqu’ici il tenait bon. Combien de temps avant qu’il ne craque ? Je savais que pouvais être la pire compagnie du monde et j’en oubliais presque la raison pour laquelle on m’avait envoyée m’occuper de lui. Sans doute était-il prévu que je le calme mais je crois que l’emmerder me faisait bien plus plaisir.



Lui dis-je sur un ton qui le laissait clairement discerner du jugement dans ma voix. Oui, même lui, aussi alcoolisé soit-il, pouvait s’en rendre compte. Puis il s’en suivit alors le moment où il passe une nouvelle commande, il osait en plus me commander un cocktail sans alcool ? Oh je vois, il me prenait certainement pour l’une de ces gamines. Il voulait jouer avec moi, très bien, je n’avais pas dis mon dernier mot. J’étais toujours collée à lui lorsque le serveur déposa les bouteilles. D’un mouvement très rapidement je viens alors me saisir de celle qui lui était destinée tout en me relevant et me reculant subitement de quelques pas.



Finissais-je en tenant la bouteille de mes deux mains avant de la mettre dans mon dos, un grand sourire mesquin sur mes lèvres. S’il la voulait, qu’il vienne la chercher. Autrement je venais d’obtenir une jolie bouteille payée par ses soins, il pouvait toujours en racheter une autre ! Vous n’allez pas me dire que ce type avait un tant soit peu de moral après tout ? Il était franchement mal placé pour faire une quelconque réflexion.

Alors que la jeune dévergondée s'amusait à railler Nori, ce dernier se demandait depuis tout à l'heure de quelle manière il pouvait faire pour la blesser et passer au-dessus de sa malédiction... Hum... Tandis que le bar man se trouvait auprès de lui, il pouvait user de son chakra comme bon lui semblait de plus, s'il ne pouvait s'en prendre aux femmes, rien ne l'empêchait de frapper ailleurs. Son corps se couvrant d'une léger voile électrique montrait à la jeune pimbêche qu'il pouvait être dangereux de jouer avec le feu.

Sans dire un mot de plus, l'alcoolique usait de son Raiton en fabriquant une lance tel un "dieu" ! Il ne s'attardait pas sur la réflexion et l'air satisfait de la jeune chieuse. Son petit manège allait très vite la désenchanter et se retourner contre elle à ce rythme. Sans aucune pitié, ni aucun remord, l'Hattori lançait son arme de foudre sur la bouteille que tenait la demoiselle. S'il ne pouvait faire de mal à une femme, rien ne l'empêchait de faire le mal autour pour l'atteindre. Il venait de trouver un petit stratagème pour déjouer temporairement les effets de sa "malédiction".

Ce sale… Il venait de me faire exploser la bouteille dans les mains ? Et mes vêtements propre, y avait-il pensé ? Foutu alcoolique, il y en avait trop des comme lui au village. C’était bien la peine de me faire tout un foin des Hattori et leur côté noble. Lui n’avait rien de noble et pour autant il était encore en vie. Alors pourquoi me mettre de côté pour une simple absence de capacité ? Préférait-on un homme comme lui à une femme comme moi ?
Tenant le morceau de bouteille qu’il restait dans mes mains, je ne montra pas ma furieuse envie de l’égorger avec. Non, au lieu de cela je gardais mon sourire mesquin et je retournais alors tout près de lui.



Je repris ma place sur le tabouret, bien collé à lui à nouveau. Il pouvait sentir que ma jambe mouillée se coller à la sienne alors que je lui adressais mon regard mesquin. Je fis signe au serveur de sortir une autre bouteille.



Je fis alors glisser la bouteille fraîchement servie devant le Hattori et je pris pour moi le cocktail comme convenue. Après une petite gorgée j’ajoutais :

Nori savait que toutes les femmes étaient des casse-cou, mais celle-là ne savait vraiment pas où était sa place apparemment. Une véritable vipère qui ne semblait pas vouloir lâcher son morceau. Il l'ignorait à nouveau tout bonnement jusqu'à ce que cette dernière commandait une nouvelle bouteille prenant son cocktail. L'homme de la foudre ne se privait pas pour prendre un verre en se délectant des premières gorgées du vin avant de rétorquer quoi que ce soit à la pimbêche.


Si l'Hattori n'avait plus sa malédiction, rien ne l'aurait empêcher de la faire souffrir. Il haïssait les femmes plus que tout au monde à un tel point qu'il changeait de bord autrefois.


Arrêtant son sarcasme ici, il continuait de boire en l'ignorant. Si elle continuait de vouloir jouer au jeu du chat et de la souris, Rima allait très vite désenchanter. Nori n'était pas un enfant de cœur et encore moins auprès d'une dame. Kuraso était une exception parmi la règle, mais là encore ce n'était pas la même contrainte et ni le même discours.

Mon petit jeu commençait surtout à m’ennuyer. L’homme n’était qu’un ivrogne à peine intéressant. Il avait déjà de la chance que je ne montre ne serait-ce qu’un peu de curiosité à son égard. Ce n’était pas les valeurs de la maison de foutre les clients dehors à coup de pied au cul, néanmoins je dois bien avouer que l’idée m’a déjà traversée l’esprit deux trois fois depuis que je « discute » avec lui. Enfin bref, je prenais sur moi cette fois-ci, si la provocation ne suffisait pas à le faire partir d’ici, autant essayer une autre méthode.



J’avais reçu bien des surnoms. Mais celui-ci ne faisait certainement pas partit de la liste. On me rabâchais sans cesse que je n’avais rien d’une Hattori. J’étais pourtant aussi détestable que les autres non ? Il ne me restait plus qu’à devenir imbu de ma personne et je serais une Hattori digne de ce nom. Ou alors je pouvais sombrer dans l’alcoolisme comme ce pauvre type, c’était visiblement une voie qui permettait de rester en vie, étonnamment. Le bras posé sur le bar et ma main pour soutenir ma tête, j’avais toujours ce regard naturellement aguicheur. Peut-être était-ce mes yeux jaunes qui donnaient cet effet, ou le fait que cet homme refuse catégoriquement toute interaction avec moi, ce n’était pas habituel, ni normal. Il aurait au moins pu être un pervers narcissique comme ceux du quartier du plaisir, mais non, je n’avais même pas cette excuse pour le foutre à la porte.