Il y avait une différence marquante entre Emi et les autres Kaguya, tandis que les autres adolescents se vantaient de leurs récentes victimes, elle trouvait toujours un moyen d’éviter de donner la mort. Soit elle permettait à sa cible, suffisamment terrorisée de s’enfuir, soit elle comptait sur ses coéquipiers pour donner le coup de grâce. Au départ, cela ne se remarquait pas trop, mais à force de missions, les autres finirent par comprendre que quelque chose clochait. Elle n’appréciait simplement pas retirer la vie, la plupart des adversaires qu’elle affrontait se voyaient bien impuissant face à un groupe de Kaguya, ils rendaient les armes assez vite, les plus réfractaires étaient au final les mieux lotis, ils avaient une mort « digne » et rapide, ce qui n’était pas le cas des lâches, les Kaguya prenaient un malin plaisir à les tuer à petit feu.
Mise à part cette légère différence, elle était bien une Kaguya, elle respectait la force d’autrui et obéissait aux plus puissants sans jamais émettre de contradiction. Elle ne rechignait pas non plus à s’entraîner, non en vérité c’était une soldate exemplaire, le manque d’envie de tuer venait simplement nuire à ce joli tableau.
Aujourd’hui, elle était amenée à partir à nouveau en mission, elle n’avait pas plus de précision si ce n’est qu’elle ne devait retrouver un certain « Hayate ». Elle ne savait pas encore que cette mission avait aussi pour but de la pousser à tuer, d’où l’équipe réduite probablement. Elle fut retardée par la prière matinale quotidienne de la famille, avec quelques minutes de retard, elle arriva finalement aux portes du village. Là-bas, elle aperçue un homme, plutôt âgé, en train d’attendre, il y avait de fortes chances que ce soit le shinobi qu’elle devait rejoindre. Elle pressa le pas pour le rejoindre, puis après s’être légèrement inclinée pour le saluer elle prend la parole.
« Bonjour. Vous êtes Hayate ? »
Devant la réponse positive de l’homme, elle s’empresse de poursuivre :
« Pardonnez mon léger retard, les obligations familiales, j’espère que vous comprenez.
Quelle est la mission ? Et nous ne sommes que deux ? »
A cette époque, elle était beaucoup moins froide et renfermée qu’elle ne l’est devenu après son départ. En vérité, rien ne l’inquiétait spécialement, elle vivait tranquillement sa petite vie, assez talentueuse pour être la fierté de sa famille et survivre en tant que Kirijin. Elle se montrait alors souriante et ne semblait pas franchement dérangée à l’idée de participer à une mission.