« Rien ne vous obligerait à vous installer dans une grande ville… Vous avez vu la taille du continent ? Il y a bien un endroit où l’on ne viendrait pas vous déranger. Regardez, même les Sekken arrivent à rester cachés. Bien qu’à mon avis, ils sont sûrement tous morts. »
Quoiqu’elle puisse en dire ou en penser, ce n’est pas comme si le bougre allait l’écouter. Non, il était bien trop obstiné à poursuivre sa petite vie en évitant les coups de couteau dans le dos. Une chose était certaine, si elle possédait une force équivalente à celle qu’il prétendait avoir, elle ne se ferait pas prier pour aller en toucher deux mots à ses supérieurs. Mais, elle n’était encore qu’une gosse, loin d’avoir le respect et l’expérience de ses pairs. Pour l’heure elle se contentait d’obéir bien gentiment, à l’exception des mises à mort.
« Je ne souhaites pas partir ! Je ne suis pas une traîtresse de déserteuse ! Mais lorsque je le pourrais, j’afficherai clairement mon mécontentement au village. Je ne compte pas subir tout le reste de ma vie, à choisir, je préfère mourir. »
Si la Emi d’aujourd’hui s’entendait parler… elle s’étranglerait probablement elle même. Malgré son refus de suivre la même voie que ses ancêtres, elle était attachée à son clan. Kiri c’était autre chose, c’était un simple lieu de vie pour les siens, un lieu qui pouvait être aisément détruit et remplacé, contrairement aux liens du sang.
Hayate pris finalement la décision de continuer la route, il décida d’avancer le plus possible avant que le soleil ne disparaisse. Le lendemain, ils atteindraient sûrement leur destination, et une nouvelle fois on allait demander à la Kaguya d’aller à l’encontre de ses principes, restait à voir comment cela allait se dérouler… Le reste du voyage se fit dans le silence, une fois la nuit tombée, les deux improvisèrent un semblant de camp avec ce qui leur tombait sous la main. Le temps sec et la chaleur rendait plus agréable le fait de dormir à la belle étoile, chose qu’elle appréciait tout particulièrement. Être à l’extérieur lui donnait un sentiment de liberté bienvenu, loin des obligations familiales ou militaires. Tandis qu’elle jouait avec le feu, elle commençait à trouver ce nouveau silence pesant, c’est alors qu’elle s’adressa à nouveau au Kaguya, d’un ton bien plus calme et moins provocateur.
« Vous avez dis avoir une famille, vous avez des enfants ? »