Ça y est, elle commence déjà à me les briser. 15 ans et déjà avec ses discours moralisateurs. D'un côté, elle avait raison : ces gens nous font honte, mais de l'autre ... il y a de l'argent. Pas besoin d'être un devin pour savoir dont quoi je me range. Chacun a ses priorités après tout : elle s'est la liberté, moi c'est le fric.
C'est donc d'un haussement d'épaule que je lui réponds :
« Gagner ma vie ? Non. Cet argent a un but précis. Tu ne peux pas comprendre. »
Que dis-je ? Bien sûr qu'elle pouvait comprendre. Mais sûrement se moquerait-elle de moi si elle savait à quoi se destiner toutes mes économies. Car comme tout le monde, j'ai un rêve, mon rêve ! Pour le réaliser, je n'avais besoin que d'une chose : de l'argent. Le reste je m'en foutais.
La loyauté ? Je ne le suis que pour survivre. La famille ? Bof... Peu d'importance à mes yeux. Avais je un minimum d'honneur ? Non certainement pas. Je ne vivais que pour servir mes intérêts. L'amour, la haine, la liberté... Tout cela était du superflu à côté de mon ambition. Alors quand j'entends ma sotte de sœur me parlait de "tenir tête à mon progéniteur" je ne peux m'empêcher de glousser :
« De quel pouvoir me parles tu ?! Si le pouvoir se résume à diriger une bande de petit morveux et à frapper qui l'on veut, alors vous pouvez vous le garder ! »
Puis rabattant mon chapeau, je continue avec transparence :
« De toute manière, je suis bien trop faible pour lui tenir tête. Vois ça avec tes autres frères. »
Avec un peu de chance, ils s'entretueront... Oui, je ne les aime pas. L'amour que je leur porte est encore moins grand que celui que j'ai pour Emi. Et il m'arrive généralement de me demander ce qu'il y a en dessous de rien.
Enfin bref... Le foyer se dessinait peu à peu au loin. La rencontre avec le paternelle approchait.
Me tournant alors vers ma sœur, je lui fis la remarque :
« En tout cas, si tu as besoin d'argent, tu sais où trouver. »
HRP : Je te laisse annoncer toi-même la nouvelle à "papa". Si tu as envie d'éclipser ce moment fait comme tu veux :) .