Rendez-vous et réponse

Le plus difficile ? Oui. Presque boudeur à l'idée du temps qu'il allait devoir passer à traquer un homme invisible pour les senseurs, sa réponse, après un sourire aux félicitations, tint en une phrase.

Il s'était retenu d'ajouter "le fourbe". Il cacha difficilement sa méfiance à la proposition. D'un côté, Hina lui avait paru gentille, donc qu'elle veuille vraiment l'aider était possible. De l'autre, elle avait quand même beaucoup de raisons d'aider son mari plutôt que lui. Repoussant momentanément sa méfiance, il hocha la tête. Au pire, s'il se rendait compte que toutes les indications de Hina avaient l'air fausses, il n'aurait qu'à faire exactement le contraire de ce qu'elle lui recommandait, non ?

Et alors qu'il se préparait à partir, quelqu'un, et il avait une petite idée de qui, atterrit soudain à côté de lui, pour la deuxième fois de la journée. Sachant qu'il n'en avaient peut-être même pas atteint le quart, ça faisait quand même un peu beaucoup.

Il regarda le Uzumaki pendant quelque secondes.

Oups, peut-être un peu trop impoli ça. Avec une grimace à peine dissimulée montrant clairement que c'était totalement spontané, il se gratta la tête, penaud. Vite, un changement de sujet !

...Ce n'était peut-être pas la meilleure diversion qu'il aurait pu trouver. Il cessa d'utiliser les arts sensoriels et fixa Eikichi :

Rétorquais-je de manière sarcastique. Ma réponse avait pour effet de faire rougir ma femme - petite vengeance de sa tentative d'aider en secret le jeune homme - et probablement de déstabiliser le jeune homme qui tentait de changer de sujet après sa remarque déplacé non assumer. Cela me faisait plutôt rire en voyant les deux légèrement embêtés par mes propos.




Je croisais les bras, tandis que ma moitié (sans mauvais jeu de mot merci) me rejoignait.


Je pouvais sentir le poids léger de ma belle Chikara revenir sur mes épaules. Il faudrait que je penses à consulter un médecin pour mon état d'ailleurs. Bref, ce n'était pas le sujet pour le moment.




Je ne pouvais m'empêcher de sourire en coin en entendant les mots de ma femme. Elle possédait toujours autant d'appétit, malgré sa condition physique. Je savais que c'était un sujet sensible chez elle, mais pour le coup je m'abstenais de l'embêter avec ça.

Mouais...Pour Hina, qui avait rougi comme une tomate, il le croyait sur parole mais pour lui...bah ça faisait déjà deux fois quand même ! Il écouta attentivement les observations. Question discrétion, ce n'était pas la première fois qu'on lui disait, question observation...il avait cru bien faire en faisant attention aux branches cassées et traces en tout genre, mais ça n'avait pas suffi.

Après cette performance, devenir meilleur senseur lui paraissait être une priorité absolue. De toute façon, il ne connaissait rien des autres capacités d'Eikichi, à part qu'il n'avait sûrement pas de jutsus Chikara.

Il disait très rarement non à de la nourriture. Jamais en fait. Il se redressa et les suivit, ayant soudain l'impression d'avoir monstrueusement faim. Il regarda soudain vers Hina, curieux :

Les deux options lui étaient toujours envisageables. Il n'allait pas moins ou plus aimer la femme en fonction de la réponse, c'était simplement de la curiosité. Il aurait peut-être dû enflammer la forêt, tout simplement. Cela aurait été très dangereux, idiot, peu responsable et sans doute source de beaucoup de problèmes mais au moins, les deux tourteaux seraient sûrement sortis.

Il faudrait bien qu'il pose la question à un moment ou à un autre. Un autre truc qui arriverait inévitablement un jour ou l'autre, c'était qu'il devrait nommer le roux, fait avec lequel il n'était toujours pas à l'aise. Il n'avait pas appelé quelqu'un sensei depuis trèèsss longtemps et, même si Eikichi avait clairement insinué qu'il allait l'aider pour les arts sensoriels, au minimum, il n'osait toujours pas franchir ce cap. Il était finalement très nerveux quand il le voulait.

Il laissa Hina et Eikichi commander eux-même, avant de demander des brochettes, "bien épicées s'il vous plaît", précisa-t'il. Hina avait réussi à lui donner envie de celles-ci, même s'il préférait le sucré d'habitude, quelle que soit

Et là voilà qui commençait à légèrement bouder, c'était plutôt mignon. Alors que nous nous mettions en marche, après ce bref instant pour aller manger de délicieuses brochettes de viandes ou bien d'autres encore, le jeune Chikara tentait d'en savoir plus sur ma personne.




C'était une manière de ne pas dire ce que je savais faire pour le moment. Ce n'était pas pour à rien que je lui demandais ce qu'il souhaitait développer pour lui concocter quelques petits exercices qui lui correspondait. En attendant, il était l'heure de déguster de délicieuses boulettes de viande pour ma part.

La première impression qu'il avait eu du couple se renforçait : primo, ils étaient très complices et deuxio, Eikichi aimait surprendre, faire rougir et faire bouder sa femme. A chacun sa passion. Il faillit d'ailleurs bouder lui aussi à la réponse qui ne lui avait strictement rien apporté. Encore et toujours sans réfléchir, il protesta :

Dixit celui qui n'avait d'abord même pas su dire si c'était un ninja ou un civil... Enfin, un civil relativement musclé, quand même. Peut-être qu'il était un adepte du taijutsu ? Ou alors du kenjutsu avec une arme très lourde....Fichtre, c'est qu'il jouait avec son impatience son sensei ! A croire qu'il le faisait exprès !

Mangeant goulument ses brochettes, il haussa finalement intérieurement les épaules en pensant aux capacités du roux. De toute façon, il n'y avait pas forcément besoin de maîtriser les mêmes domaines pour que les entraînements soient efficaces. Son cousin l'avait déjà aidé pour les arts sensoriels sans être capable de repérer, yeux fermés, quelqu'un à un mètre, ça devait être pareil pour le Katon, les kekkais et le Kenjutsu...

Il se rendait au fond compte qu'il était encore loin de pouvoir y arriver, même si on lui disait comment faire, mais la technique était bien trop cool pour ne pas attirait sa curiosité et son envie. Impatient, il rêvait, comme souvent, de pouvoir avoir des résultats en brûlant les étapes.

A sa question je pouvais sentir son impatience à apprendre en voulant brûler quelques étapes, mais ma réponse risquait de le décevoir un peu ou alors, s'il était motivé, cela lui donnerait un petit coup de boost, va savoir.


Disais-je en riant.






Rétorquait ma femme avant que je ne donnais moi même la réponse.


Je tournais à nouveau la tête vers mon élève.


Cela n'était pas le but de décourager le jeune garçon, mais ce que je ne lui disais pas, c'était qu'à l'époque notre Sensei à nous ne possédait pas mon talent, ce qui me compliquer les choses. La plupart du temps je m'entrainais seul pour ma spécialité.

Si la réponse "s'entraîner sans relâche" ne lui avait déjà pas franchement plu, même si elle était prévisible, la durée l'avait achevé. Une dizaine d'années ? Beaucoup, beaucoup, beaucoup trop...

Même s'il les avait déjà entamé, 10 ans....c'était la pire nouvelle du jour. Tout ce qui était dit "un an pour maîtriser" ne l'attirait déjà pas vraiment, alors là.... Ouch. Enfin, techniquement, même si effacer son chakra ne serait pas pour tout de suite, les progrès certes moins flagrants mais bien présents, arriveraient beaucoup plus vite. Mais son début de résignation face à cette épouvantable dizaine d'années rencontra bientôt un autre obstacle lorsqu'il se rendit compte d'un autre truc qu'avait dit le roux.

Deux contrariétés différentes pour finalement une même raison : son impatience. Il n'aimait pas rester sans rien faire trop longtemps, sauf, évidemment, les quelque fois où il n'était pas d'humeur à faire quoi que ce soit d'autre que de déprimer ou de se morfondre. Il n'aimait pas non plus les trucs ennuyeux et l'impression que rien n'avançait ce qui, pour lui, était la définition même de méditation.

Mangeant le dernier morceau de viande qu'il restait sur sa brochette, il fit distraitement bouger entre ses doigts le pic pendant un moment avant de soudain stopper ce petit jeu pour le lancer dans une poubelle.

Il ne savait pas s'il était très réaliste. Il ne pouvait pas vraiment prendre ses progrès précédents en arts sensoriels pour s'aider puisque ceux-ci allaient être, il l'espérait en tout cas, bien plus rapides maintenant qu'il avait un sensei. Et même a avec ça, il visait sans doute haut, en tout cas pour le deuxième objectif...mais tant pis.
Par contre, que ce soit bien clair, pour la méditation, c'était toujours non.

Je ne pouvais m'empêcher de rire en voyant la réaction du jeune Daï. Il était au moins sincère sur sa manière de s'exprimer et de parler, ce qui était une très bonne qualité selon moi. Mais qui pouvait lui attirer bon nombre d'ennuis d'un autre point de vue.


Alors que je terminais mon plat et Hina aussi, nous observions tout les deux le Chikara réfléchir en s'amusant avec le bâtonnet de brochette en main avant de le lancer dans la poubelle. Hum... En le voyant faire je le trouvais plutôt adroit, probablement encore un autre petit talent caché qui sommeillait en l'adolescent.

Ce qui me réjouissait, c'était son enthousiasme à prendre la nouvelle plutôt bien et en se fixant plusieurs objectifs. Je pouvais en être certain maintenant, celui qui n'avait pas confiance en lui aujourd'hui sera certainement un très bon shinobi demain.


Joignant mes mains pour montrer ma réflexion, j'ajoutais.




Surenchérissait mon petit bout de femme.

7 heures... il aurait largement préféré dormir un peu plus longtemps, mais il était trop content d'avoir enfin un sensei pour faire la fine bouche. Et puis avec un peu de chance, il finirait par convaincre Eikichi des bienfaits de la grasse matinée....Il se gratta la joue, un embarrassé. C'était une chose de montrer sa nullité dans le domaine à son cousin, c'en était une autre de l'avouer devant son mentor et sa femme. Enfin, tant pis, il avait d'autres points forts.

Il ne compensait pas tout, mais c'était mieux qu'être totalement impuissant au corps à corps. Et en plus, même lorsqu'il était désarmé, il avait un kekkai pour créer un sabre de chakra...

Il tourna les talons et fit quelque pas, se préparant à se mettre à courir jusqu'à chez lui, avant de se tourner à nouveau vers le couple, fronçant les sourcils :

Il n'allait pas défendre la cause de son pauvre petit cœur, mais s'il pouvait ne pas attendre comme un idiot pendant il ne savait combien de temps cette fois, c'était tout aussi bien. Souriant, il refit face à la rue et partit, pour de bon cette fois.

Vu le nombre d'années pendant lesquelles il n'avait pas pu dire à ses proches qu'il avait un sensei, dix minutes de plus ou de moins ne changeraient pas grand chose mais....si, quand même. Pour lui en tout cas.

D'un salut de la main, le jeune Daï s'en allait dans les rues voisines pour rentrer chez lui. La suite du programme allait être longue et difficile, mais je n'avais pas peur pour lui. Il était plutôt bien parti pour parvenir un véritable ninja, il fallait qui prenne un peu plus confiance en lui par la suite.

Je me tournais vers ma femme pour l'aider à monter dans sa voiturette.


D'une gestuelle tendre elle venait m'enlacer par dessus mes épaules avant de me répondre de sa voix douce.


Je lui donnait en guise de réponse un sourire tendre en caressant sa joue. Il était temps pour nous aussi de rentrer et de planifier la suite du programme pour le jeune Chikara.