Rencontre en terrain neutre

Il commençait à l'énerver de plus en plus. Mais elle avait fait une promesse, elle ne toucherait aucun humain, et elle s'y tiendrait. Mais il avait bien de la chance car elle lui aurait bien arracher les ongles un par un pour les lui faire manger. Effectivement, elle était peut--être un peu tendu, mais il y'avait une raison à cela, il l'avait grandement cherché.





Elle avait l'impression qu'il ne voulait pas s'éxouter lui même plus qu'autre chose, et il semblait convaincu qu'elle avait dit des choses qu'elle n'avait pourtant jamais dite, elle ne s'était jamais proclamée figure de la justice ou quoi. Mais il en était pourtant convaincu... Bizarre.

Le débat allait dans un sens unique. Le continuer ne sert à rien. J'ai raison, elle a tort. Du moins, c'est ce que je me dis en m'emparant d'une deuxième cigarette. D'un geste machinal que je ne connais que trop bien, je l'allume en laissant alors le temps à ma chère interlocutrice de s'exprimer et de débiter ses paroles dénuent de sens.

Et puis je crois qu'elle a enfin fini. Ce n'est pas trop tôt, soupirais-je. C'est dans une indifférence la plus totale que mes yeux se posent alors sur l'horloge posée au-dessus du bar. Il est temps pour moi d'aller dormir. Moi qui n'avais pourtant point sommeil, il semblait que les paroles de la jeune femme m'aient assommé.

Malgré tout, bien que cette demi-heure passée à ses côtés fut longue et ennuyeuse, je ne regrette absolument pas mon choix. La langue pendue de cette garce de kenketsu m'a au moins appris où était ma sœur et je lui en suis tout de même très reconnaissant.

Écrasant donc ma cigarette à même sur la table, je me lève enfin.


M'inclinant et soulevant mon chapeau, j'ajoute en guise de salut :


D'un ricanement, je m'en vais ainsi vers ma chambre en n'oubliant évidemment pas de mentionner au gérant de l'auberge de mettre les bières prises au nom de la musicienne. Et paf bien fait pour ta gueule mégère !