Un semblant d'apprentissage

La route se faisait longue et le soleil commençait à se coucher, ce qui annonçait la fin de votre parcours pour la journée. Ce soir, Ren se chargea de s’occuper du feu, tu choisis alors d’en profiter pour aller discuter avec le jeune Sekken. Enfin jeune, en vérité vous deviez avoir un âge semblable, pourtant la vie avait faite que tu t’étais retrouvée bien rapidement vouée à te débrouiller seule face à la cruauté du monde. Par chance, tu étais parvenue à croiser quelqu’un pour te sortir de ta triste routine de vagabonde. Tu étais désormais bien loin de vulgaires vols pour une miche de pain, non il t’avait apprit bien des choses en te prenant sous son aile. Les mois étaient passés très rapidement, tu n’avais pas une seconde à toi, tu ne le souhaitais pas, tu te dévouais corps et âme à l’entraînement. Sans tout cela, tu n’aurais probablement pas la même confiance en toi qu’aujourd’hui. Était-ce un bien ou un mal ? Seul l’avenir serait en capacité de répondre à cette question. Avec un ton toujours aussi peu chaleureux que d’habitude, tu t’adresses donc à Naoki.



Il n’avait probablement pas de réponse concrète à te donner, seulement des hypothèse. Il était bien naïf et innocent, peut-être à l’instar de tes parents, ils avaient choisis de cacher cette facette de leur vie… Tout était possible, mais son peu de réaction en voyant les bulles de la Sekken ne faisaient que confirmer ta pensée. Peut-être était-elle en train de vous tromper avec sa foutue flûte à bulle, après tout tu savais en faire toi aussi des bulles…



S’il voulait parvenir à retrouver sa sœur, il allait devoir y mettre du sien. Il ne fallait pas compter sur toi pour lui sauver la peau en cas de mauvaise rencontre. Tu assurerais ta survie avant la sienne, il pouvait en être certain. Restait désormais à déterminer si ce garçon était sensible au chakra ou non, Genichi avait eu de la chance dans ton cas, tu possédais déjà des facultés de senseur lors de ta rencontre avec lui. Même si cette capacité t’était plutôt inconnue à l’époque, tu ne comprenais pas vraiment ce que tu percevais...

Vous aviez établi campement dans le petit-bois où tu avais appris à chasser enfant. Tu n'étais pas très serein ici de par les mauvaises rencontres que vous pourriez faire, mais Nasana et Ran étaient à tes côtés alors que pouvait-il t'arriver ? Leur pouvoir était si impressionnant que tu te demandais quel obstacle pourrez se dresser sur votre chemin. La nuit se rapprochant, Ran se dévoua pour faire du feu. Assis à l'écart, à côté de la prénommée Nasana, elle te posa une question dont toi-même tu ignorais la réponse. En fait non, tu avais ta petite idée.


Cela n'était qu'une hypothèse, mais c'était la plus probable à tes yeux. Combien de fois ton père t'avait-il raconté des histoires et t'avait mis en garde sur la violence qui faisait rage à l'extérieur ? Beaucoup. Trop.
Dans l'espoir d'en apprendre plus sur cette fille qui te paraît inconnue à tes yeux, tu lui demandes :


Ses parents avaient-ils connu le même sort tragique que les tiens ? Une fille de son âge seule, en pleine nature ? La réponse ne devait pas être des plus joyeuses. Néanmoins, bien que votre passé fût étroitement lié il y avait toujours ce gouffre immense entre vos rapports de force. C'est pourquoi lorsqu'elle te proposa de t'apprendre quelque chose, tu t'enthousiasmas :


Puis marquant un temps d'arrêt, tu préféras t'en assurer :

Les mots de Naoki te firent réfléchir un instant, cette idée t’avait déjà traversée l’esprit, remettre en cause des shinobis et leur usage du chakra. Tu t’étais longtemps demandé pourquoi cette énergie n’était pas au service du bien, un moyen d’aider aisément même les personnes les plus démunis. Mais pourtant les gens se servaient de cette force comme arme, c’est ainsi même que l’on t’enseigna son usage. Pourtant tu te disais que les hommes pourraient être capable de bien plus que cela. Il fallait bien le dire, tu avais beau être une personne menaçante, tu n’agissais de cette manière que par prudence, tu ne voulais pas avoir de sang sur les mains sans y être obligée. Bien que d’une certaine manière, c’était toi qui avait retiré la vie à cette « légion », sans toi Genichi ne les aurait peut-être jamais localisés, indirectement tu étais responsable de leur mort toi aussi. Te sentais-tu mieux pour autant ? Malgré leur mort, tu n’étais pas satisfaite, tu jugeas même l’acte inutile, ces êtres, quand bien même pouvaient-ils être vils, avaient-ils mériter une mort si soudaine ? Tu ne pouvais t’imaginer l’effroi qu’ils ont pu ressentir ce jour là, voyant la lumière salvatrice leur tomber dessus. Par la même occasion, Naoki profita pour demander ce qu’il en était de ta famille, tu baissas le regard un instant avant de répondre sans une once d’hésitation.



Tu n’étais pas angoissée à l’idée qu’il lui arrive quoique ce soit, à tes yeux c’était tout simplement impossible. D’autant plus maintenant qu’il était en compagnie de Nagisa, tu voyais difficilement ce qui pouvait atteindre ces deux là. C’est l’esprit tranquille que tu continuais temporairement ton voyage sans eux. Bref, Naoki accepta ton aide, mais une nouvelle fois sa naïveté vient frapper à la porte…



A moins d’un cas exceptionnel, tu voyais difficilement le jeune Sekken mettre fin à la vie de quelqu’un. Même par envie, tu pensais qu’il manquait cruellement de courage pour effectuer une telle chose. Tu t’assieds alors en tailleur près de lui, tu lui fais signe de s’asseoir lui aussi avant d’ajouter :



Évidemment son apprentissage ne s’effectuerait pas en un jour, premièrement car le chakra lui était inconnu, et deuxièmement car si l’on regardait avec un peu de recul, tu n’étais toi même qu’une apprentie finalement.

Tu avais raison. La famille de Nasana avait connu le même sort tragique que la tienne, cela vous faisait un point commun parmi toute cette différence. Était ce donc la perte des siens qui l'avait transformé en un être violent et sans pitié ? Tu espérais de tout cœur ne pas devenir comme elle. Par ailleurs, elle parlait de retrouver un homme. Celui qui l'avait accueilli paraissait-il. Ainsi, elle n'était pas seule. Cela te soulageait de savoir qu'il y avait toujours des hommes bons, prêts à tendre la main aux gens dans le besoin.
D'un sourire compatissant, tu lui dis :


Elle t'invita à s'asseoir à côté d'elle. Pensif, tu réfléchissais à ses dernières paroles. Elle n'allait t'apprendre que la théorie. Tu serais ensuite maître de tes actes. Serais-tu capable de faire des feuilles de papier comme elle ? Cela serait amusant et te serait un atout incroyable en combat. Tu étais curieux, mais à la fois effrayé d'avoir un pouvoir tel quel. Bon... Tu essaierais de l'utiliser en dernier recours te disais tu.

Puis en tailleurs, tu suivis à la lettre les instructions de Nasana. Ses paroles n'avaient aucun sens à tes oreilles. Cet enchaînement de mot te faisait presque mal à la tête à vrai dire. Que voulait-elle dire par fouiller au fond de sois même ? Et puis elle parlait d'énergie, qu'était-ce ? Tant de questions à poser, mais pourtant, tu ne dis rien. Tu te contentes de fermer les yeux et de te concentrer sur quelque chose.

Après plusieurs minutes dans un silence pesant, tu lui déclares :


L'idée que tu ne sois dotée d'aucun chakra te traversa l'esprit. Mais qu'était-ce le chakra d'abord ? La dernière fois que tu lui avais posé la question, elle t'avait regardé de façon hautaine. Mais là, c'était différent, elle était ta professeure, tu étais son élève. Tu étais en droit de l'interroger.

Il pouvait s’estimer heureux de ne pas subir le même genre d’entraînement que toi. Tu avais été éduquée de la même manière que les Kumojins selon ton sensei. Ajoutant à cela que tes entraînements se déroulaient sans relâche, tu eus vite fait d’apprendre et de comprendre les bases. Et avec l’aide de la fanatique de la lumière tu étais parvenue à encore plus améliorer tes compétences en ninjutsu. Tu comprenais désormais le chakra et son fonctionnement, probablement mieux que la majorité des personnes de ton âge, mais ton don de senseur t’y aidait sûrement. Pour les autres domaines, tu n’étais sûrement pas la mieux placée pour enseigner quoi que ce soit en revanche. Bref, Naoki perdit très vite patience, tu t’y attendais un peu, il était compliqué de comprendre une chose que l’on avait jamais ressenti auparavant. Il craignait même de ne tout simplement pas posséder de chakra. Tu haussas les épaules avant d’afficher un très léger sourire.



Tu croisas les bras un instant, fermant les yeux tu en profitas pour réfléchir quelques secondes avant de les ouvrir à nouveau.



Il te fallait trouver un moyen ou un autre de lui faire ressentir tout ce chakra présent en lui. Tu étais trop inexpérimentée pour lui donner des conseils concrets, néanmoins tu décidas de te servir du peu d’expérience que tu possédais :

Ton apprentissage commençait pour le moins difficilement. Comme te le faisait remarquer Nasana, la patience n'avait jamais été ton fort. Mais bien qu'un peu découragé, tu étais ravie de savoir que tu avais bien du chakra en toi.
D'un soupir, tu répondis donc :


Te remettant à la tâche, tu fermas les yeux et après quelques secondes à te concentrer, tu entendis de nouveau la voix de Nasana. Être un Sekken faisait donc toi un manipulateur de chakra ? Tu étais curieux de savoir d'où elle tenait ses sources, car Ran ne devait pas être pris pour une généralité. Bien qu'elle t'avait démontré certaine de ces capacités, tu n'étais toujours pas convaincu qu'elle soit véritablement une Sekken. Néanmoins désireux de faire des efforts et de ne pas abandonner maintenant tu acquises.


Enfin, il fallait que tu fasses ressortir tes émotions sous forme d'énergie. C'était plus facile à dire qu'à faire. Elle te conseillait de penser à un souvenir triste, mais à quoi ? Fais un effort Naoki. Ce n'est pas compliqué, quel événement peut bien t'envahir de mélancolie ?
Pas besoin de chercher très loin...

Inspirant un grand coup, tu te rappelas ce jour affreux. Ce jour où tu as perdu tes parents, où ta gentillesse et ta naïveté les a tuer. Oh oui... Tu sens les larmes te monter aux yeux, ton cœur s'emplir d'un trou sans fond. Une goutte s'échappa enfin de tes paupières, roulant sur tes petites joues puis s'écrasant par terre. Il fallait que tu te concentres sur ton objectif, mais à vrai dire, tu ne savais même pas ce qu'était ton objectif. Nasana te disait de ressentir ton chakra au fond de toi, mais cela était si facile à dire...

Après quelques minutes à te focaliser sur tu ne sais quoi tu rouvris tes yeux et l'air dépité, tu lui avouas :

Les minutes passèrent à nouveau. Tu ne savais pas vraiment à quoi pensait le Sekken, mais il n’arrivait vraisemblablement pas à se concentrer correctement. Tu te doutais bien qu’il serait compliqué de lui enseigner comment utiliser son chakra, mais s’il n’arrivait même pas à le ressentir… Tu n’étais pas la mieux placée pour lui enseigner grand-chose de plus. Tu soupires alors à nouveau devant son visage dépité avant de te relever.



Comme lors de votre première rencontre, un tas de papier se mit à jaillir avant d’envelopper le corps du Sekken, ne laissant que son visage à découvert.



Délicatement tu viens apposer une note ornée d’un sceau sur le bras du jeune garçon. Tu recules alors de quelques pas, le visage dénué de toute expression, tu étais parfaitement sérieuse.



Tu fais alors de nouveaux quelques pas en arrière pour venir t’adosser tranquillement contre un arbre. Tu baisses alors la tête avant de poursuivre :

Ni une ni deux te voilà dans une situation familière. Une situation qui à vrai dire ne te plaisait pas trop et qui te rappelait vaguement votre première rencontre. Emprisonné de nouveau dans ces feuilles, tu gardas ton calme. Contrairement à la dernière fois, tu savais qu'elle n'allait pas te tuer, cela était dans l'unique but de t'aider et de te faire ressentir ton chakra par "instinct" disait-elle. Néanmoins, le visage pour le moins serein que tu abordais sur ta petite face, disparut quand tu vis ce dangereux parchemin se coller à ton bras.


Bien que tu avais l'impression qu'elle maîtrisait très bien son sujet, tu n'étais tout de même pas très confiant d'avoir une bombe à retardement si près de toi.
Te débattant donc sans grand succès, tu t'énervas promptement.


Voyant le visage de marbre de la fille, tu t'apeuras. Elle n'avait rien d'humain en fait. Évoquer la mort d'un enfant ne lui faisait rien, cet être était dénuée de cœur, de sentiments. Tu le savais depuis le début et tu avais pris le risque de la suivre. Tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi.
Une larme roula, puis une deuxième et ce fut alors un vrai torrent de goutte qui s'échappa de tes yeux.


Et puis vint ce moment. Celui que tu cherchais voilà 30 minutes. Celui qui te sauverait de cette situation délicate. Au fond de toi au niveau de ton nombril, une étincelle bleue fit brièvement son apparition. Ce fut léger, doux, délicat, brutal... Bref, tu ne saurais décrire cet instant, mais tu avais réussi à entrevoir une chose. Était-ce donc ça le chakra ? Avais-tu enfin réussi à le sentir ?
Tu te tournas brutalement vers Nasana et tu t'exclamas le visage humide de tes larmes :


Marquant une petite pause pour en connaître la réponse, tu chuchotas. Honteux.

Tu étais plutôt dure avec lui, mais tu n’avais pas pour habitude de mâcher tes mots. Tu lui offrais une chance de survivre, il était libre de refuser après tout. Seulement il ne devait pas être si stupide, il devait avoir bien compris que tu étais plutôt « honnête » dans tes propos. Quel intérêt avais-tu réellement à l’accompagner après tout ? Tu haussas juste les épaules avant d’ajouter quelques mots au Sekken qui commençait à chouiner.



Il ne trouva rien à y redire et se remit vite à la tâche. « Fort bien » te dis-tu, il n’était peut-être pas un cas désespéré. De ton côté, tu restas adossés sur ton arbre, les mains jointes et les yeux fermés tu observais le chakra de Naoki et tentait de décelait le moindre mouvement dans ses flux. Les minutes passèrent une nouvelle fois sans que rien ne se passe, tu commençais à perdre espoir et à mettre fin à l’entraînement pour aujourd’hui quand finalement le gamin pleureur s’exclama d’avoir aperçu quelque chose. Ce n’était pas très probant, mais il semblait au moins avoir aperçu quelque chose, ce qui prouvait qu’il pouvait en être capable finalement. Tu relâches alors tes mains et te redressa avant de marcher vers lui.



Le ton que tu employais ne reflétait aucun enthousiasme. A vrai dire tu sentais que cela allait être fastidieux. Demander un coup de main à Ran ne serait peut-être pas une mauvaise idée… Enfin, il fallait faire avec, tant pis pour lui s’il n’était pas suffisamment capable, tu faisais au mieux pour l’aider. Toutefois tu n’étais pas au bout de tes peines, alors que tu relâchais l’emprise de ton papier sur son corps tout en récupérant la fameuse note ornée d’un sceau, il avoua s’être littéralement fait dessus. Étonnamment tu ne soupiras pas pour une fois, au contraire tu eus un rapide sourire en coin alors que tu tenais la note dans ta main.



Dis-tu en écrasant le papier orné d’un sceau dans ta main pour en faire une boule et la lancer sur Naoki.



Tu lui tournes alors le dos en pointant le point d’eau à côté avec ton doigt.

Ah la la la ! Quelle honte ! C'est le pantalon mouillé et collant que tu lâchais un petit sourire gêné en direction de Nasana. Après tout, en y réfléchissant, pourquoi en avoir honte ? C'était elle qui t'avait menacé de mort à ce que tu saches. C'était normal que ton corps se défende naturellement avec...du pipi.... He ho ! Chacun ses armes hein ?!

Dévisageant la principale responsable, tu vois un sourire en coin apparaître sur son visage. Tu ronchonnas :


Tu attendais d'elle des excuses. Ce n'était pas comme ça qu'on traitait son compagnon de voyage ! Des cours de bienséance ne lui ferait pas de mal, ça, c'est sûr !

Ainsi, le regard planté dans le sien, attendant des excuses, tu reçus sa réponse sous forme de boulette de papier. Puis le pot aux roses fut découvert. Oh la chipie...Elle t'avait berné... Pathétique.

Boudeur, tu ne rétorquas même pas, préférant sauter à l'eau en espérant noyer ta naïveté avec. Tel l'enfant que tu étais, tu jouas quelques minutes sous l'eau avant d'enfin te décider à sortir. Trempé, mais enfin propre, tu t'empressas de remettre ton pantalon et ton tee-shirt.


L'idée qu'elle t'ait vu nue te répugnait, tu n'étais pas des plus à l'aise avec ton corps bien trop maigrichon à ton goût. Et puis tu avais tout de même un peu de pudeur mince !

Enfin habillé, tu lui dis d'un air enjoué :


Tu étais soulagé d'en avoir fini avec cette torture. La pensée d'enfin pouvoir profiter d'un bon feu te réchauffait déjà le cœur, au sens propre comme au sens figuré. S'asseyant donc par terre dans un soupir de soulagement, tu secouas tes cheveux mouillés puis d'un mouvement de main, tu invitas à Nasana a s'asseoir de nouveau avec toi.

Cruelle ? S’il te trouvait ainsi, il n’était réellement pas prêt pour ce qui l’attendait dehors. Il se fourvoyait complètement, c’était lui qui jouait avec sa propre vie en voulant retrouver sa bien aimée sœur. Mais tant pis, si te détester pouvait lui donner la motivation nécessaire pour s’améliorer, grand bien lui fasse. Tu te contentas d’un énième silence et repartit tranquillement près du camp, à attendre patiemment que Ran ne revienne pour allumer le feu. Tu tourneras rapidement le retard en entendant Naoki se jeter à l’eau, tu l’observas quelques instant avant de retourner à tes pensées. Quelques minutes plus tard, il revenait vers toi pendant qu’il s’habillait, un peu pressé par ailleurs. Tu ne compris pas pourquoi tant d’empressement jusqu’au moment où il te demanda si tu avais vu quelque chose… Il parlait de lui ? Loin de toi ce genre d’idée, toutefois son innocence constante te tapait sur les nerfs, le seul moyen que tu trouvais pour palier à cela était simplement de jouer la carte de l’ironie et du sarcasme…



Lui demandas-tu alors avec un sourire en coin. Puis il retourna s’asseoir avant de te faire signe de le rejoindre. « Que voulait-il encore ? » te demandas-tu avant d’y aller… Subitement, il semblait vouloir te poser une question, tu hochas simplement la tête pour lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de soucis. Puis tu t’allongeas dans l’herbe pour observer le ciel tandis qu’il te posait sa question. À laquelle tu répondis pleine de nonchalance.



Cela avait au moins le mérite d’être clair. Tu avais passée trop de temps à devoir te débrouiller par toi même, ou encore fuir des griffes d’un type complètement taré pour avoir confiance en qui que ce soit. Genichi et Nagisa faisaient peut-être exceptions à la règle… En admettant qu’ils ne se lassent pas de toi un jour ou l’autre.



Toujours aussi froide et optimiste qu’à ton habitude. Tu lui disais clairement que voyager avec vous n’était pas sans risque. Il devait en avoir pris conscience depuis, toutefois tu ne voulais pas qu’il se sente trahit le jour où tu déciderais de prendre un autre chemin. Il n’était pas question de loyauté, simplement d’entraide. Tu avais tes propres buts, et ni lui ni Ran n’étaient nécessaires.

Sa réponse bien que pleine de sarcasme te rassura. Les joues rouges de gêne, tu lui avouas :


Tu marquas une pause, car bien que ta voix fût emplie de nostalgie, tu avais oublié une chose : Nasana n'en avait sûrement rien à faire de ta vie. C'était triste mais vrai. Et puis parler de ta famille n'était sûrement pas la meilleure chose à faire face à une personne qui avait perdu la sienne. A vrai dire toi aussi, tu avais perdu la tienne, mais tu avais eu le temps de la connaître, peut-être que Nasana non.
Le mieux était de lui demander directement :


Tu espérais au moins qu'elle allait te répondre. Qu'y avait-il de mal à être curieux ? Voilà quelques jours que tu traînais avec elle et tu ne connaissais rien d'elle si ce n'était son prénom. Tu ne savais même pas quel âge elle avait. Mais était-ce important après tout ? Ce n'était qu'un chiffre.

Allongée par terre, la fille répondit à ta deuxième question. Tu étais soulagé qu'elle n'accorde pas sa confiance à Ran, mais toutefois déçu qu'elle ne te fasse pas confiance non plus . C'est vrai quoi ! Que craignait-elle de toi ? Le plus simple était encore une fois de lui adresser directement la question.


Nasana avait vraiment une vision du Monde bien abject, bien différente que la tienne. Chaque personne avait un bon fond. Il fallait juste le faire ressortir à l'aide d'amour et de compassion. Mais tu avais bien compris que débattre avec une personne aussi convaincu qu'elle ne servait à rien. Si bien que tu lui répondis sans chercher la confrontation (ce n'était guère ton genre d'ailleurs.).


Ne cherchant pas à aller plus loin par peur de l'énerver. Tu lui dis avec un petit sourire gêné.


Tu n'étais pas sûr qu'elle allait aimer, mais pourquoi ne pas essayer. C'était propre à ta famille ce genre de chose. Perdurer cet art à des étrangers était tout bénéfique et puis tu étais curieux de savoir ce qu'en penserait Nasana.