Un forfait à la malchance

Etant lui même une âme triste, Genji savait reconnaître un homme lorsque ce dernier atteignait son apogée de souffrances. Il compatissait sans dire un mot voyant l'unique larme que lui offrait son nouveau camarade. Un drôle de sentiment s'emparait immédiatement du Gaikotsu... Qu'adviendrait-il de cet homme ? Si personne ne lui venait en aide... Genji était sûr d'une chose, s'il venait à vivre la même paranoïa quotidienne il aimerait avoir un ami qui lui rende visite assez souvent pour ne serait-ce qu'avoir un lien avec le monde extérieur.


Il s'avançait dangereusement sur une fausse promesse qu'il ne pourrait pas vraiment tenir... Dans quel foutoir allait-il se retrouver pour la énième fois ? Il voyait Kodoku posé ses mains une nouvelle fois sur la bouteille d'alcool avant de l'entendre supplier le Gaikotsu de boire.


Lançait-il suivit d'un clin d'oeil. Pour faire plaisir à cet individu, il prenait le verre et n'en buvait que deux gorgées. Il ne valait mieux pas que Genji se saoul avec cet homme... Si un monstre vivait bien en lui, il devait pouvoir agir et surtout réfléchir dans l'immédiat ! Le voilà riant de bon coeur, au moins, l'aventurier réussissait son premier but avec cet inconnu. D'habitude c'était plutôt les femmes qu'il faisait rire... Non, il n'avait pas changé de bord, il voulait simplement venir en aide à cet homme.

Puis, la peur vint se dessiner une nouvelle fois sur le visage du Minashigo. Il avait peur de lui-même ou plutôt de ce qui se terrait...




Ouais, pas très éloquent comme discours. Encore une fois, le Gaikotsu baratinait ce pauvre homme pour lui donner ne serait-ce qu'un peu de confiance en lui. Attendez... Est-ce que cet idiot de Genji vient-il de promettre quelque chose au Minashigo de manière indirecte et sans s'en rendre compte ?!

Un clin d'œil. Genji venait de t'offrir un clin d'œil amicale alors qu'à l'extérieur, le croassement des corbeaux s'agita. Tu le regardais boire dans son verre, sans pour autant réussir à te détacher du bruit extérieur. Tu le connaissais. Tu le connaissais que trop bien. Les corbacs ne s'agitait pas sans raison. Tu savais que ton "invité" te parlait, mais pour autant, tu écoutais d'une oreille distraite. Ton attention toute entière était désormais rivée sur les bruits. Des bruits de parole. Alors, d'un regard inquiet, tu jetais tes yeux vers la fenêtre et tu aperçus le jeu de couleur rougeâtre. Des flammes. Des flammes arpentaient les alentours de ta demeure. Tu te soulevas avec précipitation pour te poster derrière l'encadrement et ouvris les volets salement amochés. Tu y découvris des villageois, équipé de torche et d'arme, qui en réalité était davantage des outils pour travailler les champs.





Ton visage se déformait sous la colère. Pour autant, ce n'était nullement ton ennemie qui prenait le dessus sur toi. Cela était simplement tes émotions. La colère que l'on vienne importuner l'un des rares hommes qui acceptait d'échanger avec toi, sans moquerie, sans peur et sans jugement... Alors, au travers de la fenêtre, tu lâchas un cri de haine et tu aperçus certain des villageois frissonner de crainte. Tu te retournas et lanças à Genji.



Tu te mis à courir dans ta demeure, descendre les escaliers. Rapidement, tu te retrouvas devant ta porte d'entrée. L'adrénaline, tu la sentais grimper en toi. Mais ce que tu ne savais pas réellement, c'était qu'en réalité, c'était l'autre, qui était en train de gagner du terrain...



Ta voix avait changé, elle avait une tonalité plus... ténébreuse... Bien que tu n'étais en rien un combattant hors pair, tu connaissais quelques mudras à associer afin d'user de ce qui était ta malédiction. Alors, dans un élan de sauvagerie qui t'était à moitié la tienne, tu enchaînas une série de mouvements et l'une de tes mains s'agrandit de manière invraisemblable. Elle était dorénavant si grande que tu pouvais à l'intérieur de celle-ci, y faire tenir un homme.
Des cries de peur se firent entendre. Les villageois craignaient désormais pour leurs vies et prenaient à cet instant conscience que leurs fourches étaient des armes bien dérisoire par rapport à l'étrangeté que tu représentais.



Un rire fou sortit de ta gorge. C'était lui, qui était à l'orée de ton esprit. C'était lui, qui se réjouissait de ta folie. C'était lui, qui était prêt à sortir de ta camisole... Cependant, tu ne lui en laissant pas la possibilité. Dès l'instant où les hommes prirent la fuite en courant. Tu diminuas la taille de ta main. Et prit ton visage entre celle-ci. Tu te laissas tomber en arrière, les fesses sur le sol, et tu te répétas, tel un mantra:

Genji ne comprenait pas cequ'il se passait dans l'immédiat. Ce que Kodoku repérait, il ne le distinguait qu'au second croissement d'un sombre oiseau alertant la présence d'individu. Le Gaikotsu avait bien de la chance que ces derniers ne faisaient pas de même pour lui lors de son arrivée, peut-être un coup de chance dans sa malchance ?


Ca ne le rassurait en rien, il ne savait comment les choses allaient se passer, mais le Minashigo semblait entrer dans une phase obscure... La noirceur de son âme commençait peu à peu à prendre le dessus.




Mais l'homme se précipitait en ordonnant à Genji de ne pas bouger de sa place. Peu convaincu parce qui risquait d'arriver, l'aventurier le suivait de loin derrière le voyant ouvrir la porte et hurlant de déguépir d'ici.


Il sortait bien plus prudemment et lentement que son camarade. Il n'avait pas à laisser un inconnu, devenu ami en peu de temps laisser risquer quoi que ce soit pour lui. Ce n'était pas très honorable pour le Gaikotsu. L'apparece monstrueuse prenait eu à peu de la place dans son champs visuel, mais Genji était persuadé qu'il était encore là le vrai lui. Sinon il ne serait plus et ls villageois non plus de ce qu'il comprenait jusqu'à maintenant.


Disait-il en faisant signe de temporiser le "jeu".


Il tournait la tête vers son nouveau camarade, souffrant de sa solitude et maladie.




Genji soupirait et demandait à son pote l'air déconcerté.


Il manquait de se prendre une poêle de la petite fermière du coin et l'esquivait d'un mouvement simple de la tête.

D'avant en arrière. C'était le mouvement rythmé que ton corps jouait. Tu te balançais avec un automatisme inquiétant. Tu marmonnais la même phrase, sans cesse. Ce mantra que tu te répétais : "garde le contrôle", était ton unique point d'accroche avec la réalité. Un point que tu refusais de perdre. Tu connaissais les conséquences si tu te retrouvais à dissocier. Tu savais que l'ennemi prendrait le dessus, et à compter de cet instant, tu ne te souviendrais plus de rien. Peut-être te réveillerais-tu avec les mains rougies par le sang. Peut-être serait-ce celui de ton nouvel "ami". Non, tu devais rester accroché à la réalité. Alors, tes mains venaient serrer fortement tes jambes, comme pour prendre conscience que tu existais encore. Mais pour autant, tu savais que tu étais déjà en co-conscience. Il était là. Tu ressentais son excitation. Ses pensées sanguinolentes t'étaient désormais imposé. Ton esprit était partagé et c'était à cet instant, que tu reçus une poêle sur la tête.



Tu avais cessé de répéter le mantra. Tu avais cessé, car tu savais que désormais, tu avais perdu... Tu sentais ta chair se déformer au niveau de ton front. Tu t'entendis rire. Et pourtant, ce rire n'était pas réellement le tien. Tu devenais spectateur de ton propre corps. Des cornes perforaient ta peau et bien qu'intérieurement, tu hurlais de douleur, en réalité, seul un rire inquiétant s'échappait de ta gorge. Tu relevas le regard vers la petite foule armé de fourche et un sourire démoniaque fit son apparition sur tes lèvres.



Ta voix était perfide. Et tu regardais tes mains effectuées des mudras sans ton consentement. Tu ne contrôlais plus rien... Finalement, tu n'existais plus... C'était moi désormais. Moi seul le maître de ce corps. Je savais que je ne le disposerais que durant quelques heures si j'étais chanceux. Alors, je prenais un malin plaisir à sentir mes cornes sortir entièrement. Là était ma véritable apparence. Un monstre. Un monstre qui n'avait que pour seule raison d'exister : la destruction. J'étais un diable. Un diable partageant le corps d'un saint. Mais lorsque je gagnais notre duel interminable, c'était pour une chose : me nourrir.



Tu rigolais alors que plusieurs ustensiles volaient en votre direction. Tu sentais la peur. Tu la voyais dans le regard de ceux qui te faisait face. Tu étais désormais un animal sauvage prêt à tuer ceux qui se trouvaient face à toi. Tes avants-bras étaient en train de se transformer, de la chair se matérialisa afin de créer un semblant de lame. Des lames qui n'avait que pour seule raison d'être, de trancher des gorges... Mais avant cela, tu tournas ton visage vers Genji...



Ta voix n'était plus celle de l'homme qu'avait rencontré le Gaikotsu. Elle était différente. Aucun doute que l'homme comprendrais qu'il n'avait plus à faire au même individu... Alors, tu te retournas vers tes cibles... Et tu commenças à marcher en leurs directions.

Cet homme... Ce pauvre homme rongé par sa personnalité débordante lui faisant pousser des cornes et des hurlements ou ricanements stridents. Kodoku c'était reçu un coup sur la tête ce qui lui donnait l'occasion d'exprimer sa véritable nature... Non... Genji venait de parler avec lui, il avait passer un moment humain avec cet être et c'était promis de l'aider du mieux qu'il pouvait. Cet homme ne voulait être un meurtrier... Cet homme voulait être libéré de sa maladie, cette même maladie qui prenait le dessus actuellement apeurant les paysans pas très intelligents du coin. Le Gaikotsu devait faire quelque chose pour honorer ses mots précédents. Il ne pouvait le laisser faire du mal aux autres, car son vrai lui s'en voudrait à vie !

Petite parenthèse, c'était extrêmement casse couille pour l'aventurier de tenter de dissocier les deux personnalités, mais à force il y arriverait.


La chose suivante allait lui déplaire et lui même se demandait pourquoi il devait aider ses imbéciles, mais bref. Ce n'était pas le moment de trop réfléchir.


Ca y était, il regrettait déjà d'avoir prononcer ses mots... La porte n'était pas loin sans doute il aurait le temps de lui la coller si ce dernier se jetait sur lui avec toute sa fureur. Le décor de cette maison allait être son principal atout si le Minashigo décidait de venir "jouer" avec tonton Genji...


Le provoquait-il un peu trop peut-être ? En y repensant, il ne connaissait nullement ces capacités... Comment disait-on déjà ? Que le sort soit avec vous ? Pas évident pour quelqu'un qui avait un abonnement à la malchance !

Un rire. Un unique rire à gorgé déployé raisonna dans les alentours alors que doucement, vous vous retrouviez dans la noirceur de la nuit. Oui, jusqu'à présent, la seule chose qui vous offrait de la lumière était les torches des paysans, mais hélas, au vu de ta prestation, ils avaient pris leurs jambes à leurs cous dès qu'ils en eu l'occasion, à savoir donc, dès que Genji t'avait interpellé et te fait détourner d'eux. Tu avais à cet instant, deux opportunités qui te faisaient face. Soit tu courais après une bande de gueux, soit tu acceptais l'invitation à combattre de celui avec qui, "tu" avais partagé un verre quelque instants plus tôt. Alors, tu rigolas à nouveau... Ta décision était prise: tu tuerais d'abord l'homme aux cheveux blancs, avant de te rendre dans le village, pour tuer ceux qui étaient là encore quelques secondes auparavant.



Alors que tu rigolas une nouvelle fois, tu te concentrais, pour faire apparaître dans ton dos, des propulseurs. Ceux-là marchaient au chakra et t'offrait la possibilité de te propulser rapidement vers une cible, hélas, tu manquais grandement de précision lorsque tu les utilisais, cependant, c'était le genre de détail qui ne t'importait que peu lorsque tu étais prêt à offrir la mort.



Tu avais ta cible dans ton viseur. Tu étais prêt à bondir sur lui. Après tout, tu lui avais laissé la possibilité de fuir, et il avait tout simplement refusé en te proposant ce que tu pris pour un duel... Enfin, du chakra se dégagea de ton dos, et tu te propulsas en direction de Genji, les avants-bras croisés, prêt à utilisé tes lames fait de chaire pour lui trancher la tête...

Et ben ! Sacré petit cochon celui-là ! Il ne lui fallut que peu de temps pour changer de direction ! Heureusement que Genji prévoyait un peu la chose à l'avance ! Le voilà, il ne bougeait pas encore... Pas encore... Pas encore... MAINTENANT ! Genji venait littéralement de claquer la porte d'entrée en pleine face du Minashigo, mais savait parfaitement que ce ne serait pas suffisant ! Il commençait à courir à l'intérieur de la maison pour trouver quelques idées pour ralentir la bête... Le but étant de ne pas le tuer, car à l'intérieur se trouvait un homme certainement en or.


Il avait ses propulseurs dorsaux ce qui l'aidait grandement dans ses déplacements, mais le Gaikotsu se devait de faire un test, juste pour voir. Alors, il parvenait difficilement jusqu'en haut de l'escalier -manquant de se faire découper à plusieurs reprises- où une fenêtre se trouvait juste derrière lui.


Lançait-il sarcastiquement et totalement essoufflé dans sa course effrénée ! Est-ce que cet imbécile allait tenter ou alors se contenterait-il de courir dans les marches ? Bonne question ! Autrement, Genji se préparait à l'offensif... Il se savait salement désavantager rien qu'en observant les lames des avants bras du monstre. "Ca ira" tentai-il de se rassurer intérieurement.

Tu te prit la porte sur la tête. Ou devrais tu dire, sur les cornes. Celles-ci traversèrent le bois et tu dû te débattre quelques instant pour t'en dégager. Une fois libre de tes mouvements, tu lanças ta tête en arrière afin de laisser sortir de ton gosier un rire tonitruant et empli de folie. C'était ta marque de fabrique, un rire dont ton hôte le laissait que rarement sortir. Si lui était empreint d'une tristesse à toute épreuve, toi, dès l'instant où tu prenais le contrôle, tu étais tous l'inverse.



Tu jetais ton regard fou de gauche à droite, à la recherche de Genji. Il te fallut quelques secondes avant d'entendre ses bruits de pas sur le plancher.



Tu te propulsa littéralement dans la pièce d'à côté. De là où provenait les bruits de pas. Et tu le vis, il était là, à quelques mètres devant toi en train de courir, afin de préserver sa propre vie. Tu ricanas de manière insolente, alors que tu lanças ton bras devant toi, espérant que la distance se montre suffisamment courte pour que ta lame, faite de chaire, puisse l'entailler... Loupé... La prochaine serait la bonne, tu en étais certain. Cette course dura quelques minutes, vous changiez de pièce, tu te prenais des portes dans la figure, quand lui esquivait de peu chacune de tes lames. Le bâtard était rapide et précis. Il était visiblement habitué à combattre, plus que toi, c'était certain.
Bien qu'au commencement, cela t'amusait, désormais, tu sentais l'agacement grimper en toi. Un agacement qui te faisait être moins attentif et t'amenait à prendre davantage de risque. Votre course-poursuite vous emmena dans les escaliers. Genji avait pris de l'avance sur toi puisque pour la seconde fois, tes cornes, c'était retrouvé bloqué dans le bois d'une porte. Alors, qu'il te narguait, une vague de colère t'envahit. Tu l'observais du bas des escaliers, et tu te propulsas à toute vitesse.



Il ne te fallut ainsi que quelques secondes pour arriver en haut des marches, et c'est trop tard que tu compris. Tu étais tombé dans un piège... Genji avait bougé sur la gauche. Il t'avait esquivé et tu aperçus derrière lui, la fenêtre... Tu savais qu'elle était là, puisque ton hôte vivait dans ce manoir depuis bien trop longtemps. Tu connaissais les lieux, mais la colère t'avait aveuglé... Tu ne pouvais désormais ralentir ta course. Tu n'avais plus d'autre choix que de traverser la fenêtre et espérer que la réception se passe pour le mieux. Cependant, à l'instant même où tu t'apprêtais à traverser le verre de la fenêtre, tu agrandis ta main. Si tu devais tomber d'un étage, tu espérais une chose, que Genji t'accompagne dans ta chute. Alors, tu élanças ta main agrandie en direction de celui qui était ton ennemi. Et alors, tu le sentis. Tu sentis son corps au sein de ta main difforme. Tu l'avais attrapé et tous deux, vous étiez désormais en train d'atterrir sur un sol bien trop dur.



Tu ne géras nullement ton atterrissage. Tu n'étais nullement un ninja entraîné, tu n'avais jamais chuté d'une telle hauteur auparavant, que ce soit volontairement ou bien involontairement. Alors, tu t'étais écrasé sur le dos. Ton souffle était coupé, tu avais réussi à prononcer qu'un seul mot... Un seul et unique mot à destination de Genji... Avant de sombrer dans une ténèbres qui n'était nullement dû au fait que vous étiez au beau milieu de la nuit...

Mais le Gaikotsu criait victoire bien trop vite ! Lorsque il se déplaçait d'un simple mouvement sur la gauche pour laisser le Minashigo passer. Ce dernier n'avait pas dit son dernier mot et élargissait sa main pour se saisir de Genji.


La tentative réussite entrainait l'aventurier dans la chute de son nouvel "ami". Pour tenter de ralentir la chute le Gaikotsu espérait que son épée d'eau pouvait l'aider... Mais sans succès ! L'humidité n'était pas assez présente et peu d'eau jaillissait de la main de Genji ! S'il entendait les craquements de son adversaire atterrissant sur le dos... Il ne tardait pas à entendre le craquement de son épaule lors qu'une dernière tentative de rattrapage en donnant un coup de pied dans la bâtisse pour effectuer une roulade sur le côté qui était bien trop haute encore !


Le shinobi venait littéralement de se déboiter le bras tandis que l'autre s'évanouissait...


Posant sa main contre le sol, il allait devoir se montrer rapide et dur avec lui-même. Dans un second craquement il se remettait l'épaule en place et ne tardait pas à s'évanouir à moitié le dos sur le sol.


Puis, il se reposait la tête relâchée, fermant les yeux, le corps allongé dans toute sa longueur, mais restant tout de même à l'affut du moindre bruit.