Genji observait le moindre fait et geste de cet homme se levant chercher deux verres pour partager la gnole qu'il apportait à son hôte, même si à la base il voulait se la garder pour lui. Peut-être prenait-il un peu cet être en pitié en voyant les conditions de vie de ce dernier. Une bien triste vie... Plus de fêtes comme la
sainte Nikolaseru, plus de succulents
panettones à partager en famille, plus aucun
visiteur depuis de nombreuses années probablement. Le pauvre homme devait faire ses
prières en espérant ne plus entendre le
tintement de la cloche de la porte d'entrée éprouvant un sentiment d'insécurité... pour les autres. Cette même porte où un
ruban fut accroché à la poignée... Peut-être un souvenir lointain de sa mère ? Ou d'une autre femme ? Peu importe, Genji finira bien par savoir un jour.
Le Gaikotsu ne pu s'empêcher d'afficher un air qui en disait bien long sur ses pensées, un léger sourire et un regard paternel. Pourtant l'individu lui paraissait bien plus âgé. Il le voyait là, assis à commencer à ouvrir le bal pour boire et se délecter de l'alcool posée précédemment par Genji. Pour le moment, installé confortablement dans un fauteuil les mains derrière la tête en mettant une jambe par dessus l'autre, l'aventurier se contentait de donner un conseil de vie communautaire.
« À ma prochaine visite n'oublie pas de me servir en premier. »
Et hop ! Un petit clin d'oeil taquin pour faire passer sa réflexion en rigolade, le but n'étant pas de paraître trop chiant avec Kodoku. Après tout, il ne le connaissait que très peu, c'était tout de même leur premières minutes passées ensemble. Genji se devait de ne pas pousser le bouchon un peu trop loin. Puis, bon, son hôte ne rétorquait rien et se contentait de s'extasier sur le nectar alcoolisé. Cela semblait lui faire plaisir, alors le Gaikotsu ne touchait pas à son verre exprès. Malgré son côté égoïste il pouvait bien lui laisser cela.
Ah ! La petite histoire allait commencer, alors pour montrer à Kodoku que Genji l'écoutait attentivement, il changeait de position en se mettant assis légèrement plus en avant les bras croisés en dessous de son torse. Plus il écoutait cet homme et sa voix penaude, plus il comprenait la gravité de la situation. Lui, qui, habituellement affichait des airs fières et hautains, se contentait de rester le plus neutre et calme possible. Le Minashigo avait ce jeu de regard qui lui était particulier, propre à son identité d'homme perdu et déboussolé de vivre avec une maladie qui le rendait ainsi.
« C'est une bien triste histoire mon ami. »
« Mais au lieu d'attendre la mort... »
« Pourquoi ne pas combattre ton esprit malade et te débarrasser de "lui" ? »
Était-ce un trouble relevant du psychisme ? Peut-être que de nombreux médecins ou ninja possédant l'Iroujutsu pouvaient lui venir en aide et le guérir ? Du point de vue de Genji, Kodoku était un être franc et honorable, délaissé ainsi car personne ne voulait de lui... La famille, hein ? Un bien grand mot dans certains foyers. Le Gaikotsu se demandait de quelle manière il pouvait lui venir en aide, sans pour autant le dire à voix haute. Trop de fierté en lui et trop de prétention peut-être ? Certainement. Bon, ok, c'était même sûr en fait !