Liberté !

Un grand jour se montrait enfin pour moi ! Sorti de mon coma depuis bientôt une bonne demi-année, je pouvais enfin sortir de ce lieu !


Je pouffais de rire avant de surenchérir mes exploits à avoir récupérer au moins 96% de mes capacités physiques, sensorielles et émotionnelles ! Je me sentais d'aplomb et au taquet !!! Me dandinant le derrière les mains jointes comme pour prier le ciel, je ne pouvais cacher ma grande joie.


Je sautillais dans les couloirs de l'hôpital me faisant réprimander de tant à autre que ce n'était pas un camp de vacances ici.


Hurlais-je dans les couloirs avant de me faire frapper sauvagement la tête par l'infirmière. Après ce petit épisode de dérapage, je finissais enfin par arriver à l'accueil pour signer mon départ.


Mais très vite mon enthousiasme se faisait casser en deux...


Tout ça parce qu'il fallait que j'attende mes parents... Je secouais la tête dans tout les sens comme pour refuser de patienter bien plus longtemps que ça.


Puis, prenant mes jambes à mon cou je sortais par la porte sous le regard dépité des patients, mais aussi des soignants.


Qu'elle était la probabilité pour qu'une intervention de qui que ce soit se produise dans l'instant ? Probablement aucune. Car d'après mes calculs: Je ne connaissais que très peu de monde, je suis considéré comme un faible et en plus en une année tous m'ont oublié !

Tu étais assis sur un banc, à la sortie de l'hôpital. Les doux rayons lumineux du printemps venaient faire de ta tenue blanche un véritable éclat de lumière. Tu profitais de la légère brise de vent, faisant virevolter tes cheveux au gré de leurs envies. Ton dos était parfaitement droit, ta posture impeccable. Tu attendais depuis plus d'une heure malgré le fait que de nombreux dossier à traiter t'attendais à ton bureau. Cependant, tu avais fait de ton clan une priorité au sein de ta vie et aujourd'hui, un Chikara allait avoir besoin de toi. Tu avais suivi d'un œil bienveillant l'histoire du jeune Kuro, tombé tragiquement dans un coma profond et se durant plusieurs mois, cependant, cet enfant avait su lutter pour la vie et avait finalement fini par s'en remettre. L'hôpital de Konoha t'avait donc informé de sa sortie, qui devait avoir lieu aujourd'hui. Tu savais à quel point il pouvait être difficile de se réintégrer dans un village après avoir passé une année entière en dehors du système. Tu allais donc être celui qui lui tendrait la main.

Enfin, le jeune homme, au visage d'enfant, sorti en trombe de l'hospice tout en criant sous le regard curieux des passants. C'était bien lui, Kuro. Tu te redressas avec une certaine élégance et vins apposer ta main face à toi, tu te trouvais au centre du passage et alors, l'enfant vint percuter ta paume à l'aide de son visage. Du haut de ton mètre quatre-vingt-dix, tu le toisais avec un large sourire amical.



Tu abaissais ta main, joignant les deux derrière le bas de ton dos.

Ah ! Le bonne air frais m'avait grandement manqué ! Je pouvais respirer tranquillement sans me soucier de quoi que ce soit pour le moment ! Je marchais d'un pas à la fois robotique et très joyeux: j'étais aux anges !


Comme je l'avais prévu, personne ne venait à ma rencontre, ce qui signifiait que mes calculs... A qui appartenait cette main ?! Je venais tout bêtement de me cogner le visage dans la main d'un individu que je ne voyais pas pour le moment fermant les yeux par réflexe...


Après les avoir ouvert, je me rendais compte de qui se tenait en face de moi...


Il s'agissait d'un homme de ton clan qui faisait preuve d'une grande sagesse selon moi. Mais pour le moment, alors qu'il se présentait je réfléchissais à autre chose. Je ne m'attendais pas à le voir débarquer d'aussitôt...


Mauvais stratège que j'étais ! En plus d'être faible, je devenais un très mauvais calculateur ! Mais très vite, je me concentrais à nouveau sur le grand homme en face de moi. Je n'avais pas écouté, involontairement, un traitre mot de ce qu'il avait pu dire... Alors, par réflexe:


Quelle question avait-il pu me poser déjà ?

Tu observais attentivement le jeune homme. Tu n'avais pas su gagner pleinement son attention, visiblement ailleurs, perdu dans ses propres pensés, évoquant un quelconque calcul. Pour autant, il accepta ton invitation, celle d'aller parcourir ensemble quelques ruelles du village et si la conversation savait durer suffisamment longtemps, peut-être l'inviterai tu as déjeuné dans un restaurant. Sourire aux lèvres, les bras le long du corps, posture impeccable, tu entamas la marche, d'abord dans un certain silence, profitant de la douce mélodie que prodiguait les oisillons environnant, tentant de se montrer plus audible que le brouhaha lointain du centre ville. Mais, bien que tu appréciais la poésie que représentait la nature, ton temps était bien trop souvent compté pour te laisser pleinement en profiter, alors, tu repris la parole.



Sa réponse t'importait réellement. C'était un jeune Chikara, la futur relève de ton propre clan, tu aimais veiller sur eux. Alors, lorsque tu avais appris qu'un jeune homme avait plongé dans un coma profond et ce, durant plusieurs mois, tu n'avais pu t'empêcher de ressentir une certaine tristesse à son égard. Tu n'avais alors, nullement hésité à mener l'enquête sur les raisons de son hospitalisation, et sans tabou, tu allais amener le sujet sur le tapis.



Tu avais mis une halte à la marche en posant cette dernière question. Désormais, toute ton attention était fixée sur le blondinet. Sa réponse t'offrirait deux alternatives. Soit l'enfant ne se montrait nullement découragé et dans ce cas, tu tenteras de l'orienter vers Tensaï afin que celui-ci lui offre un entraînement correct et puisse lui éviter les mêmes erreurs du passé. Soit alors, tu te devrais de l'aider à se montrer utile d'une toute autre manière au clan Chikara... La finalité des deux options qui tu envisageais pour le jeune homme était identique: servir le clan.

Que répondre... Que répondre ? QUE REPONDRE ?!


Avant ce ridicule incident qui me plongeait tout de même l'équivalent de sept mois dans un coma... Je ne voulais pas être le raté de la famille et encore moins rester l'ombre de mon frère. Pour cela, je me devais de m'entrainer encore et toujours !




Ouais, je ne savais vraiment pas comment m'exprimer pour le coup.


Merde... C'était quoi déjà son nom. Je n'avais pas écouter tout à l'heure !!!


Une chance sur combien que je m'étais trompé ? Probablement sur une dizaine, non une centaine, non !!! BIEN PLUS ENCORE !!! Alors en prononçant son nom je commençais à transpirer sérieusement...

Tu écoutais l'enfant t'expliquer être désireux de récupérer la totalité de ses capacités physique qu'il possédait pour le combat avant son accident. Il était évident que plusieurs mois dans le coma étaient similaires à une perte totale de ses capacités. Bien heureusement, les muscles possédaient une mémoire, et cela l'aiderait grandement dans la récupération. Alors, le jeune homme continua, précisant que son désir était de devenir le genre de ninja capable de sauver des vies. Bien évidemment, cela semblait bien flou, mais qu'importait finalement, puisque tu savais déjà vers qui l'orienter...



Tu laissas échapper de ta gorge un léger gloussement avant de reprendre.



Tu bluffais, bien évidemment.



Et alors, le jeune homme, qui, tu devais l'avouer, avait un comportement quelque peu enfantin semblait désireux de te poser une question. Tu l'écoutas avec toute ton attention... Takegoroko... Il venait tout simplement d'écorcher ton nom. Tu ne pu t'empêcher de rire face à cela, avant de le reprendre:

Je m'agitais dans tous les sens usant de mimiques qui pouvaient se montrer particulièrement humiliante à long terme... Je toussotais alors faisant mine que tout allait mieux, ALORS QUE PAS DU TOUT !!!




Cela me troublait vraiment, combien de pourcentage y avait-il sur une unité de cent que je sois un aussi gros boulet que ça ? Mais autre question qui me turlupinait...


Décidemment, cet individu m'intriguait et puis lui aussi me paraissait calculateur.

Tu regardais le jeune homme se déhancher devant toi. Vous étiez tout deux des opposés, tu représentais le calme absolu, l'eau apaisée d'un lac alors que tu lui ressemblais davantage à un océan en proie à la tempête. Cependant, tu gardais un sourire paisible sur ton visage. Tu ne le jugeais pas. Tu avais banni il y a fort longtemps le jugement de ton vocabulaire, conscient que les agissements de tous avaient une explication cohérente en lien avec leur histoire et leurs vécus.



Toussotant, et retrouvant quelque peu son calme, l'enfant se décida enfin à te poser sa question. Et pour tout avouer, tu ne savais quoi lui répondre. Tu n'étais nullement médecin et tu n'avais pas eu accès à la totalité de son dossier médical, quand bien même, tu aurais été incapable de l'analyser correctement.



Kuro s'empressa de te poser une nouvelle question, alors que vous étiez toujours arrêté tous deux, au milieu d'un parc. Puis s'excusa tout aussi rapidement de son comportement. Tu souriais davantage face au comportement du jeune homme.

Je ne savais pas vraiment quoi dire de la petite attention de Takehiko. Nos comportements étaient très distinctifs et pour me rassurer j'avais besoin de connaître l'exactitude de comment lui il était adolescent.


Une question qui pouvait peut-être banale, mais qui pour moi était plus qu'importante ! Je me cherchais encore en tant qu'individu, pensant toujours que seules mes capacités intellectuelles étaient mon unique option. Pourtant... je ne pouvais me résigner à ne pas savoir user de mon chakra correctement... Combien de temps me fallait-il encore pour pouvoir me surpasser ? Comment développer ma quantité de chakra qui refusait de naître en moi ? Ces pensées étaient dévastatrices et me rongeaient de l'intérieur jour après jour. Je pouvais avoir le soutiens de ma famille, de mes quelques amis, mais quand était-il des membres du clan entier ? Allais-je être la risée de tous ?


Me voilà encore à réfléchir, perdu dans mes pensées à poursuivre notre marche après un bref arrêt au parc.

Vous aviez repris votre marche, quittant le parc, direction le centre du village de Konoha, bien que doucement, tu t'orientais vers le quartier clanique des Chikara. L'enfant te posa une nouvelle question, pour le moins inattendu : qu'est-ce qui avait fait de toi la personne que tu étais aujourd'hui. Tu pris quelques instants pour toi, songeur, te remémorant certains épisodes de ta vie. Une courte introspection se montrait nécessaire pour répondre avec sincérité à la question de Kuro.



Tu amenas l'une de tes mains à ton menton, marquant ainsi la réflexion, avant de reprendre :





Tu parlais couramment via des métaphores liées aux éléments qui t'entouraient. Tu trouvais cela plus simple d'assimilé un concept lorsque celui-ci se trouvait être imagé. Ainsi, tu tentais simplement de faire comprendre au jeune Kuro, qu'il allait devoir se laisser porter par la vie, tout en choisissant uniquement les gros traits directeurs de celle-ci. Mais bien évidemment, tu espérais devenir la rivière dans laquelle il se jetterait pleinement.

Mais il ne répondait pas à ma question directement ce qui me perturbait énormément ! J'étais plutôt quelqu'un qui accordait peut-être trop d'importance sur les détails. Quels évènements de la vie l'ont conduit à être comme il était ? Qu'est-ce qui était l'élément déclencheur de pouvoir acquérir un tel esprit aussi posé ?! Avait-il méditer des années durant ? Encore plus de questions venaient se mêler dans mon cerveau !!!


Je venais de perdre toutes mes pensées et tous mes calculs en un seul coup... Comme si... comme si je venais de subir un "reset". Quelle drôle de sensation.


Je regardais ma main avant de regarder la sienne. D'un mouvement stupide, je lui la saisissais comme pour conclure un accord.


Après à peine quelques secondes à avoir forcer un individu à me donner la main sans son accord...


Je ne mettais pas vraiment rendu compte de ce que pouvait signifier ce genre de geste pour l'homme !

Il en avait été ainsi pour toi. Le premier concept que tu avais assimilé était la nécessité de faire passer ta propre personne au second plan. Il te semblait désormais évident que tu commençais à exister que lorsque tu étais prêt à te sacrifier, que tu ne prenais vie qu'en offrant ton temps à autrui et dans des causes bien plus importante que ta propre existence... C'était de là qu'étais venu ta passion pour ton clan...

Et alors que Kuro semblait réfléchir au fait de travailler main dans la main, son regard fixé sur la sienne, il acquiesça. Il venait d'accepter ton aide. Mais tu ne t'attendais pas à ce que celui-ci te prenne au mot et vienne agripper ta main. Ton visage refléta ton incompréhension quelques instants avant que le jeune homme ne se confonde d'excuse. Tu ne pus t'empêcher de rire à vive voix au milieu de la rue. Bien évidemment, ta rigolade n'avait nullement pour objectif de se moquer du geste indélicat de Kuro. Mais simplement de dissiper toute gêne.