C'était bien Mai ça, à remercier ainsi de l'avoir écouté alors que c'était elle qui était en train de pleurer parce qu'elle avait livré confidence sur confidence, sous ses questions en plus.... La Chikara se sentit un peu plus à l'aise quand son interlocutrice arrêta de pleurer et sourit. C'était déjà moins gênant, et bien moins culpabilisant.
Ses mains se resserrèrent sur sa tasse en entendant Mai. Elle avait espéré que celle-ci oublie de lui parler d'elle et qu'elle n'ait pas à son tour à se confier....mais en vain, de toute évidence.
« C'est....peu important. »
Elle ne l'aurait pas qualifié ainsi normalement, mais après avoir entendu sa meilleure amie lui avouer qu'elle avait tué ses parents lors d'une nuit plus que macabre.... Ses propres tracas paraissaient ridicules. Et pourtant, elle ne pouvait pas refuser de se confier sans ne pas accorder la confiance qu'elle avait elle-même reçue.
« C'est plein de "petites" choses en fait...Il y avait une personne que je respectais vraiment, et depuis longtemps... »
Et c'était un euphémisme, mais elle préférait ne pas trop détailler, et ne pas citer.
« ...mais qui s'est récemment révélée être une raciste. »
Mai pourrait peut-être deviner de qui elle parlait, peut-être pas. Elle ne savait plus si elle avait déjà mentionné Shirona devant elle, mais ses débordements avaient été connus, au moins grâce aux rumeurs. En tout cas, elle avait vu juste : ses problèmes paraissaient ridicules. Mais comment expliquer à quel point la chute de l'ex respectée dans son estime avait été rude ? Elle poussa un soupir, se mettant à regarder sa tasse.
« En plus Ishizu-sensei brille de plus en plus par son absence.... »
Deux "modèles" féminins concrets qui avaient choisi le même moment pour devenir des modèles moins sympathiques. Enfin sa sensei était un peu mieux, mais si ses absences continuaient....
« Enfin, il est encore un peu tôt pour parler d'Ishizu sensei au passé, et j'espère que je n'aurai jamais à le faire, mais c'est toujours pénible de voir quelqu'un que l'on respecte...être en fait moins digne de respect qu'on ne le pensait. »
Elle avait la désagréable impression d'essayer de se justifier. Elle but une gorgée puis, reposant sa tasse, conclut :
« ...Bref, rien de très grave... »
Le "comparé à tes soucis" ne fut pas dit.