Un semblant de test

Caché à quelques mètres de la scène, j’observais depuis un bon moment déjà. Je me trouvais là par besoin de voir quelqu’un en particulier, et finalement j’assistais au quotidien de Konoha : les ennuis. En temps normal, je n’en aurais rien fais, peu d’intérêt à mes yeux. Toutefois, il y avait cette gamine, la même que j’avais rencontré lorsque j’étais encore enfermé. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir de l’empathie pour la pauvre gamine, prisonnière d’un village qui ne la comprenait probablement pas. Ils ne voyaient en elle qu’une Kumojin j’imagine. Enfin, au bout d’un long moment, Hegi se décida enfin à révéler ma présence, aucune idée de pourquoi elle ne l’avait pas fait plus tôt, elle ne voulait sans doute pas de mon intervention avant maintenant. Je m’avanças donc dans leur direction, le sourire aux lèvres.



Me présentais-je en m’inclinant devant deux vieilles connaissances. Tcheri, tout le monde le connaissait. Quant à Hegi… Nous avions déjà eu l’occasion de nous rencontrer plusieurs fois. Mon regard se tourna ensuite sur un jeune homme présent ici, je n’avais aucune idée de qui il était, un Chikara ou un autre Kitto sans nul doute. M’inclinant légèrement devant lui aussi, je lui fais un simple signe de la main sans prendre le temps de me présenter. Non, mon attention est plutôt sur la jeune Kumojin, à bout de nerf, emprisonnée dans du vulgaire doton. Je m’approchais lentement d’elle, pariant sur le fait qu’elle me reconnaîtrait assez vite. Une fois à côté d’elle, je pose lentement ma main sur ses cheveux avant de lui ébouriffer lentement ces derniers. Parfaitement calme et serein, je lui dis alors d’une voix très douce :



J’espérais que la gamine ne se rende compte de rien, et que l’illusion fonctionne pour ton bonnement l’endormir. Elle avait assez subit pour aujourd’hui, je jugeais qu’il valait mieux la ramener calmement se reposer loin de tout ce monde. J’anticipais tout de même sa chute au moment ou le genjutsu ferait son effet.

A force de se débattre de la boue et à pleurer toutes les larmes de son corps, Kohana finissait par s'épuiser toute seule.


Elle continuait à se battre comme une lionne, mais plus elle s'agitait plus ses membres se trouvaient embourber. La petite peste priait en osn fort intérieur pour quelqu'un vienne l'aider ! N'importe qui ! Elle fermait un instant les yeux tentant de ravaler sa fierté, mais son regard s'ouvrait instantanément vers ce professeur de pacotille.


Ses menaces n'impressionnaient guère Tcheri-san qui se contentait de l'observer en silence.

Soudain, une voix qu'elle connaissait il y a peu s'élevait au loin avant d'entendre les pas s'approcher d'elle.


Implorer une personne de sa propre volonté était une chose qu'elle n'avait jamais fait jusqu'alors. Elle tentait de tendre la main en l'enlevant de cette boue, avant que gentiment le Kitto vint déposer sa main sur son front.


Puis, plus rien. Le trou noir...

Dis-je à mes deux supérieurs en les regardant d’un regard noir, tandis que la gamine s’écroulait dans mes bras. Je la déposais lentement sur le sol tandis que le jutsu du jônin cessait de faire son effet. Je restais accroupi à côté de la gamine, le genjutsu aller faire effet un long moment, j’étais tranquille de ce côté là mais je ne pouvais pas la laisser comme ça. Mon regard se tourna alors vers la Kitto.



Je savais pertinemment d’où elle venait, la ramener ne serait pas bien compliqué. Mais il restait encore ce genin qui était là, qui tentait tant bien que mal d’aider la petite. Mais comme bien d’autres, il ne pouvait rien y faire, il ne comprendrait sûrement. Il est difficile de vivre dans un monde où peu de personnes sont capable de compréhension alors que vous êtes « différent ». C’était le cas de cette gamine et j’avais une certaine empathie à son égard. Je m’adressa alors au jeune homme :



Un mensonge complet, j’avais largement eu le temps de me remettre après avoir été enfermé un an. Entre les séances de sport et la méditation, je m’étais en quelque sorte remis à neuf, ou presque. Mais je comptais bien discuter un peu avec le jeune homme, connaissant un peu Hegi, il devait s’agir d’un Kitto. Elle n’était pas professeur et ne portait que peu d’intérêt au fait d’enseigner, j’étais pertinemment au courant de ce dernier point.

Il n’avait pas tort, c’était l’une des rares fois où la Kitto préféra se taire plutôt que de rétorquer. Tester cette gamine dans ces conditions avait été une mauvaise idée, bien que la situation pouvait difficilement devenir incontrôlable, c’était surtout la santé mentale de la petite qui était en jeu. Ni elle ni le jônin ne répondit finalement, le Kitto continua alors, expliquant qu’il venait voir Hegi. Elle se doutait très bien de la raison de sa venue : Wattan et plus spécifiquement Kyoko, sans aucun doute. Mais il fit le choix de remettre cela à plus tard, il avait cette facilité à mettre la Kitto dos au mur, sans lui laisser l’occasion de le contredire. Rares étaient ceux ayant compris comment s’y prendre avec elle, mais il avait déjà eu l’opportunité de la rencontrer à plusieurs reprises depuis ses plus jeunes années.



Triste à admettre mais c’était pourtant la vérité. La Kitto était trop occupée à essayer de rattraper des années de sa vie pour se rendre compte que quelque chose clochait, elle avait suffisamment la sensation d’être une mauvaise mère sans que quelqu’un en vienne lui en parler personnellement. Il demande ensuite au genin de l’aider, elle haussa légèrement les épaules avant de faire un signe de tête en sa direction :



Il ne fallait pas non plus prendre la Kitto pour une imbécile. Mais elle préférait laisser les choses suivre leur cour et le prendre à son propre jeu. Puis, son regard se tourna en direction du jônin.

Alors que j'étais tourné vers Kohana, Hegi se mit à interpeler un homme qui semblait nous observer.
Dans la seconde qui suivait, celui-ci se montra et commença à échanger avec elle. Ces deux là semblaient bien se connaître. Ce qui m'interpela le plus fut la réaction de la jeune fille à la vue de cet homme. Elle aussi semblait le connaître et le supplia de l'aider. Il s'approcha d'elle avant de la rassurer et de vraisemblablement l'endormir avec un genjutsu.
Je ne suis pas particulièrement familier avec ce type de jutsu mais il faut reconnaître que son efficacité fut totale afin de calmer la situation ainsi que la jeune Kohana.

C'est ainsi que la jeune captive pleine de colère et de tristesse se vit apaisée de manière artificielle. Sa situation continuait de me préoccuper et de me hanter l'esprit.

Après l'avoir endormie, ce shinobi la porta dans ses bras et se tourna vers moi. Il se disait trop faible pour pouvoir la transporter seul. Je ne pouvais logiquement pas savoir si ses paroles étaient avérées car ne connaissant absolument pas cet homme. Cependant, celui-ci m'intriguais, il semblait se préoccuper de cette jeune Kumojin et elle semblait le reconnaître et l'apprécier. Ces deux constatations suffisaient à éveiller ma curiosité. En quête de potentielles informations concernant cet homme et Kohana, je décida d'accepter de l'aider et de le suivre.
Afin de valider ce choix, Hegi, qui semblait toutefois troublée par une certaine discussion que cet homme souhaitait avoir, décida de me libérer de mon test et de m'autoriser à le suivre.



En nous éloignant des terrains, je pu entendre Hegi prononcer quelques mots envers Tcheri concernant Kohana.

Une fois mis en route, je me mis à parler le premier. Etant intrigué par cet homme je me permis de l'interroger sur son identité.

Dis-je en jetant un regard sur la gamine endormie. Elle semblait si paisible comme ça, bien loin de l’enfant enragé d’il y a quelques minutes. Je m’interrogeais énormément à son sujet, pourquoi personne ne semblait vouloir la considérer comme une enfant normale ? Je n’étais pourtant pas du genre à faire preuve d’un sentiment protecteur à l’égard de quelqu’un, mais je crois que la perte de Wattan m’avait affecté plus que je ne l’imaginais.



J’éprouvais à la fois admiration et mépris pour cette femme. Elle était dotée d’une grande intelligence, mais sa manière d’être était parfois… compliquée. Wattan la détestait par ailleurs, enfin, la connaissant, les raisons n’étaient sûrement pas les plus valables mais bref… Nous continuâmes à marcher dans les rues en direction de l’hôpital, j’avais quelques minutes devant moi pour en apprendre plus sur le genin.



Demandais-je avec un sourire en coin. Moi même, je n’étais pas réellement un Kitto, j’en possédais le nom, l’éducation, mais mes gênes étaient incomplètes, comme beaucoup d’autres. C’était sûrement là l’intérêt du test pour le jeune Kitto, elle devait vraisemblablement vérifier ses réactions. Il y avait une différence entre un Shinobi de Konoha et un Kitto. Les Kitto étaient supposés être des médiateurs, pacifistes par extension, mais cela s’était effacé au fil des années.

Son apparition soudaine, ses regards envers la jeune fille, tous ces éléments me portent à croire que tous les Konohajin ne partagent pas tous le même point de vue que Tcheri envers cette captive. Ce constat avait quelque peu tendance à me rassurer à vrai dire.

Nous étions donc toujours en route vers l'hopital et cet homme se présenta enfin à moi et se mit à me poser plusieurs questions assez élémentaires. Je vais bien évidemment répondre à toute ces interrogations, mais il est clair que j'ai également plusieurs choses à lui demander. Après tout, je me suis retrouvé embarqué dans cette histoire sans aucune vraie information si ce n'est la provenance de Kohana.



suite à cette interrogation, j'enchaîna directement avec une autre phrase sans lui laisser le temps de répondre directement.



Puis, Uzume m'interrogea sur mon passé. Il souhaitait vraisemblablement savoir si j'étais un Kitto "de sang" ou un réfugié ayant simplement pris ce nom comme appartenance au village. Cette question est assez basique, et pourtant, je dois avouer que l'on ne me l'avais jamais posé.

Je mis à rire. Le jeune Kitto n’était visiblement pas un habitué des manières de faire d’Hegi. Il faut dire qu’elle avait son tempérament et sa façon de voir les choses bien à elle. Je le savais, j’étais plus ou moins à la même place que lui quelques années plus tôt. Le sourire toujours sur mon visage, je lui réponds très calmement :



Je ne savais pas les réelles raisons qui poussait la Kitto à agir ainsi, j’avais une petite idée, ayant moi même passé ces tests, mais je ne semblais pas être à sa convenance à l’époque.



Ou bien elle était encore plus ambitieuse que je ne le pensais. Mais à mon sens, elle n’avait rien d’une personne égoïste, du peu que j’en savais à son sujet, elle s’évertuait à faire de Konoha un meilleur endroit où vivre. Nous étions très similaire elle et moi, seules nos idées différées.



Nous approchions peu à peu de l’hôpital, je ralentissais alors la cadence pour gagner un peu de temps.

Comme je me doutais, Uzume serait capable de me donner plus d'informations quand à mes nombreuses interrogations.
C'est donc simplement par mon appartenance au clan que Hegi m'avais choisi pour ce test.
Je n'interrompis pas Uzume, l'écoutant avec une grande attention.
Elle souhaitait donc me mettre dans une situation difficile afin de voir de quelle manière je réagirais. Dans ce cas là, on peut dire que ce test fut une réussite pour elle vu la tournure qu'il avait pris.



Suite à ces explications, je pu en apprendre plus sur les origines d'Uzume. Il me livra ses origines ainsi que sa foi envers la prêtresse. Celle-ci était une personnalité très controversé au sein du village et du clan. Il pouvait être risqué d'exposer son admiration envers elle à tout le monde. Toutefois, je n'étais pas de ce genre. En tout ces c'était le premier adepte que je rencontrais, il est toujours intéressant de pouvoir comprendre son admiration envers elle.



Plus le temps passait en sa compagnie, plus je me surprenais à apprécier cet échange. Je pouvais voir que son rythme de marche ralentissait, il semblait évident qu'il souhaitait poursuivre la conversation le plus possible, mais dans quel but ? Serais-ce à propos de Kohana ? ou bien de la prêtresse ?

Une grande majorité des Kitto avaient fait le choix de suivre la Prêtresse, beaucoup d’entre eux n’en étaient jamais revenu et cette dernière non plus d’ailleurs. Ce qui eut pour effet que certains la considèrent aujourd’hui comme une traîtresse, ou pour reprendre les mots de notre « Dono », une « félonne ». Mais peu d’entre eux prennent en considération le fait qu’elle ait agit pour la paix, non pas celle du village, mais celles de tout les êtres humains, non, ils préféraient la voie facile.



Ceux la traitant de lâche n’étaient que des ingrats selon moi. Je n’exprimas pas mon opinion à ce sujet, ne voulant insulter les parents du jeune genin. Mais force est admettre que les Konohajins ont la mémoire courte. Nous arrivions finalement à l’hôpital, approchant de l’entrée, je commence à prendre Kohana sur mon épaule, la gamine était toujours endormie.



Alors que je commençais à pénétrer dans l’hôpital, je me retournais rapidement pour lui faire un simple salut de la main.

Le discours d'Uzume, bien que vrai me prouvais encore une fois son profond attachement envers les valeurs de notre clan. Je ne pouvais qu'être admiratif devant son discours. Je ne me permettais pas de l'interrompre.

Il est clair que l'opinion populaire envers la prêtresse semble agacer ce fervent admirateur de celle-ci. Comme je lui avais dit, je ne savais que peu de choses la concernant, j'étais trop jeune et trop peu impliqué dans les faits du clan pour pouvoir prétendre à donner un réel avis la concernant. Etant un grand admirateur du village et de l'union que celui-ci à pu finalement amener après des décennies de conflits claniques, il est clair que je voyais d'un mauvais œil la fuite de ces derniers lors des périodes d'instabilités. Il est certain qu'elle à oeuvré pour la paix au sein du village mais lorsque tu es un Konohajin et que tu t'investit tant dans la création d'une entente collective, il est un peu déroutant de la voir abandonner tout ça en un claquement de doigt sans jamais revenir.
D'ailleurs, qui sait ce qu'elle est devenue depuis ?

Après ce discours passionné, nous étions finalement arrivés à destination. Cet échange avec Uzume fut très intéressant et enrichissant pour moi.
Le Kitto se dirigea donc vers l'intérieur de l'hôpital accompagné de la jeune Kohana toujours endormie.

C'est ainsi qu'il me salua et me souhaita bonne chance pour la suite avec Hegi.
Suite à ces salutations, je lui répondis avec un sourire :