« Oh tu l'as dit ! On ne fait pas de simples panettones mais un gâteau d'anniversaire ma chère Eiko ! »
Le meilleur que ma mère aura goûté dans toute sa vie aurais je voulu rajouter, mais il ne fallait pas trop s'avancer.
Alors que je donnais les ordres à ma compagne de cuisine, elle prit soin de me répondre par un salut militaire qui eut le don de me faire rire. En plus d'être adorable, elle était drôle ! Cette fille était donc parfaite ?!
Voulant rentrer dans le jeu, je prenais un rouleau pâtissier que je posais délicatement sur son épaule. Puis d'une voix solennelle, je déclarai :
« Votre mission sera ardue, mais ne baissez pas les bras. Remplissez-la à bien et vous serez récompenser gracieusement par le ruban d'honneur ! »
Je fouillais alors dans les tiroirs de la cuisine, comme si j'étais l'hôte de la maison et Eiko une simple
visiteuse, avant de sortir un chiffon blanc en tissus. Avec le stylo qui m'avait servi à écrire les étapes de préparation de la recette, j'y inscrivis d'une écriture appliquée :
Eiko ~Cuisinière de talent~ An 11
Voilà son futur trophée ! Je le glissais discrètement dans ma poche et entrepris de monter les blanc en neige tandis qu'Eiko s'affaissait à trouver un moule.
Après quelques minutes, chacune a travaillé de son côté, elle vint me poser une question qui méritait d'être posée. La cuisson était importante, la rater signifiait rater le gâteau.
« Et bien habituellement, il faudrait du bois spécial, mais on a pas la Saint Nikolaseru devant nous alors on va faire avec ! Assure-toi juste de prendre des bûches de même taille, on posera une grille dessus puis le gâteau. »
Tandis que mon éminente collègue partait s'occupait de cette difficile tâche, je continuais à monter les blancs en neige. Une fois, cela fait, j'y rajoutais miel, farine et jaunes d'œufs.
À force de mélanger, j'avais l'impression que mes bras allaient lâcher, mais je tenais bon. Pas besoin de
prières ou de pause, je réussirais ce gâteau avec Eiko et mon mental !
Lorsque je jugeais bon, je passais la pâte au chinois pour enlever les impuretés telles que les grumeaux, puis jugeant ma pâte lisse et parfaite je la versais soigneusement dans le moule préparé par Eiko.
« C'est bon, je peux mettre le gâteau dans le four ? Tu as mis assez de bois ? »
Je m'emparais alors d'une grille que je déposais dans un
tintement sur les bûches avant de me frapper la tête :
« Ah oui, j'avais failli oublié, mais il faut que vous mettiez la cannelle soldat Eiko ! »
C'était la pièce sur le gâteau, celle qui lui permettrait de laisser sa trace dans notre Kasutera, mais aussi celle qui clôturerait cette magnifique préparation à ses côtés ! J'en étais presque ému !