Et voilà la crème de la crème, la cerise du gâteau, la touche finale d'un tableau... Elle s'avançait vers moi, timide, tenant ses deux mains sans doute gênée de recevoir autant de ma part. Et pourtant, ô ma chère soeur, tu ne devrais pas être ainsi, ta présence à mes côtés était tout ce dont je rêvais depuis ces dix années loin de toi. Alors, je passais mon bras autour de ses épaules avant de lever son menton pour pouvoir contempler ses yeux.
« Je ne suis pas qu'un simple beau parleur, très chère... »
La voilà qui rougissait, tentant de chasser quelques idées dont je pouvais deviner l'existence. Ne t'inquiète pas ma belle, un jour, je parcourais ce corps que tu promets être le miens, mais pour l'heure... Il était plutôt intéressant de faire notre premier souper ensemble, pas vrai ?
Je lui faisais une révérence pour l'inviter à s'assoir tout en reculant sa chaise, puis la poussant légèrement afin qu'elle se sente bien installée. Un serviteur lui apportait un manteau bien plus chaud, le temps se refroidissant et pourtant, je brûlais ardemment de désir pour elle. Je pouvais sentir sa main gantée caresser la mienne et ne put m'empêcher d'y déposer un léger baiser en l'écoutant avouer ses sentiments à mon égard. Comment pourrais-je te faire du mal ? Puis une idée traversait mon esprit en me posant cette question... J'espérais qu'elle pourra pardonner tout mes pêchés futurs relevant de l'adultère... Mais j'en ferais bien plus pour elle !
Je ne disais plus un mot avant qu'elle engageait la conversation et que bientôt le fumé alléchant de grillades baignant dans une sauce... Bientôt, mon corps aussi pourrait se... Je continuais de l'écouter parler pour éviter de laisser libre court à mes pulsions masculines. Son sourire et ses yeux charmeurs me font bien trop craquer en ce moment et puis, les loups sortent plus souvent la nuit que le jour. Je ne savais pas si elle l'avait comprit, mais elle abordait un sujet à vous crever le cœur. Ce qui me refroidissement instantanément.
« Loin. Comme tu le soulignes bien, était l'épreuve la plus ardue parmi toutes celles que j'ai pu traversé jusqu'à aujourd'hui. »
Répondais-je d'une tristesse bien audible dans ma voix. Je prenais alors sa main avec les miennes.
« Je me souviens de ce dernier jour, à notre adolescence où père m'ordonnait de faire mes bagages. Accompagné de ces deux hommes là. »
Ces deux types avaient une bonne raison de se montrer sévère envers ma personne, étant chacun deux pères de différentes demoiselles qui n'étaient plus pucelles après mon passage... Mais soit, je n'étais qu'un gamin cherchant l'aventure.
« Je me rappel qu'il t'avait obligé à rester cloitrer dans ta chambre pour ne pas venir me voir une dernière fois, avant de me chasser de là. »
Mes yeux affichaient un air mélancolique en repensant à ce départ douloureux...