Une mention d'arts interdits...

Il était très tôt ce matin là, et pourtant Hegi était d’ores et déjà dans son bureau au poste de police. Quelques jours auparavant, un Kitto était venu lui demander son aide pour un cas un peu particulier. Celui d’une jeune Kumojin à la personnalité un peu… dérangée. Les deux étaient en accord sur un point, cette dernière pourrait rapidement représenter un problème. Si ce n’était pas la gamine qui les créait d’elle même, Kumo pouvait tout aussi bien devenir un soucis. Le village ne semblait pas décidé à rendre la gamine, étrangement ramenée à Konoha à la suite d’une mission. L’on ne pouvait pas non plus la laisser sans surveillance au risque qu’elle ne s’attire des soucis, ou dans le pire des cas, qu’elle ne tue quelqu’un. Pour autant, la maintenir sous une camisole tout en la droguant aux médicaments n’était pas une solution valable non plus. Alors Hegi avait écoutée le plan du Kitto et décida finalement qu’elle ne souhaitait pas prendre la responsabilité d’un tel acte, c’est ainsi qu’elle se retrouva à faire une demande d’entretien direct avec l’ANBU…

Assise dans son bureau, la Kitto avait veillée à laisser la fenêtre ouverte. « Connus » pour leur discrétion, les forces spéciales n’étaient probablement pas du genre à passer par la grande porte. Elle attendait là depuis un long moment déjà, jouant nerveusement avec son stylo qu’elle faisait taper contre son bureau. Elle n’aimait avoir affaire à l’ANBU, ils devaient être pertinemment au courant de ses méthodes pour le moins borderline, et s’ils en décidaient, sa carrière pourrait s’arrêter très rapidement. C’est la raison pour laquelle, dès que le mot « Kinjutsu » sortit de la bouche du Kitto venant s’enquérir son aide, elle fit le choix de ne pas en demander plus et de laisser cela aux bons soins de Konoha.

Un courant d'air... Soudainement, l'homme fit face à la Kitto. Il venait d'apparaître en très peu de temps et dans un silence inquiétant. Il dit alors :


L'homme se contenta de quelques mots pour se décrire. Inutile d'en dire plus.


Sa voix modifiée à partir d'un masque parfaitement réalisé permettait au Kirishitan de garder son anonymat. Il décida de se taire.

Finalement, quelqu’un fait son apparition. Sans même qu’il ait à se présenter, Hegi avait rapidement reconnu le masque. « Encore lui » se dit elle. Elle aurait volontiers entretenu la conversation au sujet de Kimino qui n’était toujours pas revenu, mais ce n’était pas la priorité du jour.



La Kitto balança deux dossiers sur son bureau, elle croise ensuite les bras avant de poursuivre :



De simples détails dont l’Anbu devait déjà avoir connaissance, mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal à personne pas vrai ? Sans perdre de temps, la Kitto enchaîna à nouveau :





C’était un résumé plus ou moins complet que la petite histoire. Restait à savoir si Konoha allait se risquer à l’utilisation de Kinjutsu ou non. Si ce n’était pas le cas, la Kitto ne tarderait pas à se rendre à la porte de Konoha pour y retrouver Uzume et ainsi le mettre aux arrêts.

En tant que membre de l'ANBU, Moji n'avait pas le moindre pouvoir décisionnel et il devait agir selon le protocole. Par chance, il n'était pas directement face aux faits et il pouvait ainsi prendre le temps de réfléchir. Bien évidemment, l'homme connaissait les deux dossiers. Le premier était, selon lui, bien plus intéressant que le second... Il ne bougea pas. Cette position était idéale pour camoufler les tics de l'individu.


Moji répétait cela machinalement, mais il pensait tout le contraire... À son goût, cette fille devrait être déjà torturée ou relâchée... Au sein de Konoha, elle n'était qu'une preuve et une raison pour Kumo de déclarer une guerre. Malheureusement, Hegi se mit à parler de "Kinjutsu", ce simple mot était suffisant pour déterminer l'illogisme de cette solution.

Le problème avec les membres de forces spéciales c’était probablement cette formalité constante. C’était les règles, elle ne pouvait pas leur en vouloir d’appliquer machinalement les manières qu’on leur avait enseigné. Le Kinjutsu avait beau être inquiétant, le cas de la Kumojin l’était d’autant plus. Et Konoha n’avait pour l’heure, visiblement que peu de solutions à son sujet.



Mais la Kitto n’en voulait pas la responsabilité. L’Anbu, quant à lui, pouvait feindre la vérité, aussi interdit soient les Kinjutsu, la Kitto refusait de croire que leur utilisation n’avait jamais eu lieu.

Moji n'était pas ici pour donner son avis ou pour s'énerver face à l'immaturité de cette femme. Il se contenta de retenir sa respiration durant sa complainte.


Sans attendre, il tourna le dos à la femme et reprit alors sa route en direction de l'endroit indiqué par cette dernière. Sur son chemin, il fit un signe à un autre membre de l'organisation secrète afin que la personne concernée le rejoigne. Bien évidemment, Moji ne s'était pas déplacé seul et avoir un support était toujours intéressant pour un homme de son rang... Malgré tout, il était tout de même relativement gêné d'emprunter une manière de faire aux Kumojins...


Cette affaire semblait bien redondante pour le Kirishitan... Les Kitto étaient-ils tous aussi inventifs ?

J’attendais patiemment depuis une bonne vingtaine de minute déjà. Trois jours, cela avait du être suffisant pour que la Kitto ne trouve quelqu’un pour m’aider. J’avais toutefois une légère appréhension, elle et moi n’avions jamais été amis. Une appréhension qui se transforma en quasi certitude lorsque j’aperçus cette silhouette sur un toit, le temps d’un instant aura suffit pour apercevoir un semblant de masque, cela semblait étrangement volontaire... Soit il s’agissait d’une nouvelle mode dont je n’avais pas connaissance, soit l’Anbu n’était pas loin, et à mon goût cela ne semblait pas être une coïncidence. Aurait elle décidée de me vendre ? Pourquoi ne suis-je pas étonné finalement ? Je choisis alors de m’écarter de la foule en me rendant dans une ruelle adjacente, à l’abri des regards. Là-bas, je m’attends à une apparition d’une minute à l’autre…

L'homme fit soudainement son apparition sur un échafaudage défraichi par les années. Il observait sa cible en prenant soin de ne pas se faire entendre. Moji se laissa alors tomber pour apparaître derrière sa cible. Il prit immédiatement la parole :


Les techniques interdites n'étaient pas interdites pour rien... Kitto Uzume ne réalisait sûrement pas son erreur et le danger qu'il aurait pu faire prendre à Konoha... Les raisons étaient nombreuses et variées, mais dans son cas, cette erreur était sûrement intimement liée à son rapprochement au culte de la Prêtresse.


Cette information pouvait paraître bien dérisoire, mais par celle-ci, Moji semblait offrir une seconde chance au jeune.. Bien que protocolaire, le Kirishitan détestait punir sans de réels faits.


Le simple fait de connaître un Kinjutsu était un crime... Si Heiwa était là, Uzume n'aurait sûrement pas eu le temps de parler.

Ainsi avais-je vu juste. Je n’aurais décidément jamais du compter sur cette Kitto. Me voilà désormais face à un membre des forces spéciales qui est pertinemment au courant à propos du Kinjutsu, il n’y a pas à dire, j’étais dans de sales draps.



J’essayais de paraître parfaitement calme, mais je savais qu’un seul faux pas et c’est la prison qui m’attendait, voir pire. Alors qu’il me posait ses questions, je décidais de jouer carte sur table dès le départ.



Quant à ma connaissance des arts interdits, il allait sûrement être surpris d’apprendre que Konoha n’y était pas totalement étranger.





Je ne pouvais être plus honnête avec lui. Je n’avais aucun intérêt à ne pas l’être à vrai dire. Konoha s’entête depuis longtemps avec ces fameuses techniques interdites. Ces jutsus, entre de bonnes mains, n’était pas plus dangereux que d’autres finalement…

Happé par ses propres mots, le Kitto pensait être a solution d'une énigme bien complexe. Malheureusement, son emprisonnement était sûrement l'origine de son idéalisme. Couplé à cette incapacité à voir plus loin que le résultat, Uzume pensait sérieusement propager le bien en usant de techniques interdites... Cette manière de penser était la résultante du gouvernement Konohajin... Risako n'avait pas pu régler cette partie... Elle fut incapable de rectifier cette éducation perturbée par les interdits imprécis. Moji était plus âgé et il comprenait le danger d'une perte de mémoire. Sans toujours pouvoir voir les yeux de son interlocuteur, Moji reprit :


Au plus profond de lui, le Kirishitan s'en voulait... Il n'avait jamais rien fait pour que Kirishitan Risako puisse montrer la voie... Il avait simplement accepté... Il avait accepté que le mal puisse tenter les siens. Dorénavant, son propre clan n'était qu'une composante fragile d'un village ne tenant que sur un vulgaire fil. Pire encore, il se retrouvait à discuter les ordres, chose qu'il n'avait jamais pu imaginer possible avant son intégration à Konoha. Il posa alors sa grande main sur l'épaule du jeune Kitto.


Moji n'avait nullement le droit d'agir de la sorte et il s'en voulait intérieurement de prendre ce risque pour un gamin. Le Kirishitan n'était plus cette arme parfaitement aiguisée obéissant aveuglément à Konoha... La mort de Gaikotsu Masaru et cette facilité à faire le choix du cœur le perturba à jamais.

Mon regard se dirigea sa main qu’il venait de poser sur mon épaule tandis-qu’il me répondait. Il semblait croire qu’il était possible de changer la petite Kumojin. Je l’espérais aussi dans le fond, mais mes espoirs restaient minces à ce sujet.



Je ne m’attendais pas à ce qu’un membre de l’Anbu se montre… compréhensif. Je pensais plutôt que j’allais finir enfermé mais finalement celui-ci semblait capable de réfléchir par lui même. Forces spéciales ou non, il restait un être humain, une chance pour moi actuellement. J’enlevais alors doucement sa main de mon épaule avant de poursuivre :

Les missions du Kirishitan étaient de plus en plus rares, la Hokage était sûrement consciente de la nature même de l'homme. Moji ne pouvait pas exécuter une action illogique, il préférait nettement prendre des risques, quitte à décevoir. Malheureusement, ce masque était une barrière... Celui-ci était le frein de son âme et il semblait être suffisamment omniprésent pour faire hésiter l'ANBU lors d'une prise de décision sérieuse. Il porta sa main droite à son menton.


Cet endroit était justement fabrique pour cette jeune fille par Uzumaki Universa... Malheureusement, la résultante était bien moins joyeuse que le résultat actuel. À vrai dire, Moji avait son avis sur le sujet et il était bien moins joyeux que celui du Kitto... Cette gosse devait être libérée avec que Konoha soit au courant de tout cela ! L'homme continua :


Moji prenait un risque inconsidérable..