Une agréable sensation de liberté

Pourquoi décider de se rendre là-bas après tout ? Je me posais la question, je n’eus pas à attendre longtemps pour avoir une réponse puisque le gamin le justifia de lui même. Je me mis alors à rire à gorge déployé. Qui était donc ce plaisantin ?



Beaucoup de dédain et de condescendance dans mes mots, mais j’avais en horreur ces jeunes Kaguya qui se pensaient capable d’unir les nôtres. C’était déjà une chose difficile pour les plus expérimentés, alors à moins qu’il n’ait un plan de génie ou un secret bien caché, je le voyais difficilement convaincre les Kaguya, encore moins ceux de l’île. Mon regard amusé se tournait vers Gin.



Lui et moi ne devions avoir qu’une faible différence d’âge, en somme je pensais qu’il avait reçu le même genre d’éducation que moi. J’étais encore loin de me douter qu’il avait même bien plus de connaissances que moi à ce sujet.

Après, le Kaguya avait bien d'autres âmes égarées à aider et puis, retourner sur l'île... Ce n'était pas pour lui au vu de son enfance.




Même s'il n'y sera pas là pour le voir de ses propres yeux, il était toujours là à croire en la pseudo bonté des autres, même si pour ses confrères ce mot... n'existaient pas. Il n'y avait qu'à voir ces deux là pour montrer que les ravages de la guerre, ben... Voilà. C'était un fait et maintenant l'un pensait à la vengeance tandis que l'autre cherchait sa soeur. D'ailleurs, Gin se demandait bien dans quel but en sachant la mentalité de mâle alpha que possédait l'île et Kiri.


Bien trop flatter par leur propre égo, il ne voulait s'avouer plus faible qu'une "femelle". Quel clan de malade tout de même... En y repensant bien.

Qu’il était pitoyable ce Kaguya. Pitoyable et couard… Ichigoya le laissa se foutre ouvertement de sa gueule sans broncher pendant un moment. Gin savait normalement ce qu’il comptait y faire sur l’île. Mais soit. Il avait peut être oublié avec tous ces événements . Il se mit lui aussi finalement a rire doucement.



Cette mise au point faite, il reprit.



Il posa une main amicale sur l’épaule de Gin. Une chose qu’il ne s’était jamais permise depuis leur rencontre.

Peut-être y avait-il une chance ? Si son désir était de tenter le diable, grand bien lui fasse après tout. Personnellement, je ne préférais pas miser sur lui. Il ne serait pas le premier Kaguya à avoir chuté en voulant prendre le pouvoir. Je ne comprenais pas ce qu’il s’attendait à trouver sur l’île, puisqu’il savait pertinemment qu’il trouverait plus fort que lui là-bas… chez ces sauvages.



Mon regard se porta ensuite sur Gin, qui m’avait demandé pour quelle raison je cherchais ma sœur. J’espère qu’il ne songeait pas à une quelconque bienveillance de ma part à son égard, oh non, loin de là.

L'atmosphère se tendait un peu trop au goût de Gin. Ichigoya commençait probablement à s'impatienter et leur nouvelle connaissance s'en amusait indirectement ou directement ? Le marchand avait encore du mal à cerner ce drôle de zigoto, il ne voulait pas avoir une ambiance... froide durant le reste du voyage. Il écoutait les deux autres avant d'obtenir réponse à sa question...


Ensuite il demandait la chose suivante:


Gin croisait les bras en s'asseyant légèrement sur la roue de sa charrette. Une question banale qui pouvait apporter une réponse plutôt effrayante ou amusante ?

Ichigoya écoutait les paroles de Sakkaku. Il l’avait tellement entendu ce genre de discours… gna gna gna si j’en avais la possibilité je sortirais nos frères et sœurs de Kumo… seulement tous ces gens s’en donnaient ils les moyens? Non. Ils acceptaient juste le sort de leurs frères enfermés en se disant que de toute façon il n’y avait rien à faire de plus. Que c’était comme ça… lui n’avait pas baissé les armes. Les Kaguya étaient des guerriers! De fiers guerriers! Crains fut un temps à raison! Aujourd’hui ils n’étaient plus que des fugitifs craintifs. L’ombre d’un clan autrefois puissant et respecté… il serra les poings.



Tel était son plan. Son but. Il y arrivait peut être, ou peut être pas… mais il devait tenter. Sa rage et sa soif de vengeance était trop forte.

Je n’étais qu’à moitié étonné, sa réputation le précédait, et en effet, il faisait partit des rares à pouvoir fédérer les nôtres. J’avais eu la « chance » de connaître cet homme, en vérité, je lui devais ma survie en quelque sorte. Je souriais alors et poursuivis :



Ainsi il était retourné sur l’île ? Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il pouvait mijoter. Je n’avais jamais été une personne importante chez les nôtres, je me contentais de faire mon travail et de profiter du système. Mon sourire disparu de mon visage lors de la question suivante de Gin, concernant ma sœur.

Hum... Elle possédait donc le Yoton. Ca paraissait à peu gros pour Gin, mais il semblerait que ce soit tout de même la vérité. Il se demandait combien de temps ce Kaguya la cherchait ? Parce qu'avant la guerre, l'eau a bien coulé sous les ponts. Après un lapse court de temps à réfléchir, le marchand se demandait si c'était une bonne idée de laisser les survivants Kaguya se réunir... Est-ce que cela provoquerait la véritable fin du clan ? Déclareraient-ils une nouvelle fois la guerre à Kumo ? L'homme préférait taire ses pensées et les garder pour lui, sauvant ceux qu'il pouvait déjà à l'extérieur des murs.


Il saisissait sa charrette emplit de bonnes choses.


Disait-il de sa bonne humeur légendaire tout sourire aux lèvres. Mais l'inquiétude montait tout de même en lui...

Répond Ichigoya déterminé. Il était prêt à tout pour retrouver celui qui, il en était certain sauverait le clan Kaguya. Si lui en avait été capable, il l’aurait fait lui même. Seulement il ne se faisait pas d’illusions. Il n’avait ni l’âge, ni l’expérience, ni la puissance pour cela. Il se briserait sur des compatriotes bien plus puissants que lui. Il n’avait aucune chance avec une telle entreprise. Nowaki lui, pourrait le faire. Il écoutait ensuite les mots du Kaguya concernant sa sœur. Une affinité puissante qui ferait d’elle quelqu’un de plus utile vivante que morte…



Cette phrase était dite froidement et clairement dans une optique militaire. Car Ichigoya n’en avait absolument rien à faire de l’avenir de la sœur d’un type qu’il connaissait depuis à peine dix minutes. D’ailleurs il n’avait que peu de considération pour la vie des autres en général. Les faibles mourraient et les forts survivaient. La vie était ainsi faite et c’est comme ça qu’il avait été élevé. Et lorsque Gin donna le signal du départ, il fut soulagé d’enfin se mettre en route. C’était un homme d’action. Pas le genre à se perdre en discussions stériles.



Dit il en poussant le chariot à ses côtés.