Enterrons la hache de guerre...

Les petites dormaient à point fermer, Yuko pouvait profiter d'avoir un peu de temps pour elle maintenant. Elle descendait les marches, silencieusement, ressassant sans arrêt son passé en boucle. La maison dans laquelle elle vivait désormais, après la disparition de son époux était légèrement décorée de quelques décorations de noël. Une chose insensée pour elle, à laquelle elle n'aurait jamais cru participer. Après tout, ses origines restaient tout de même bien présentes, si elle le faisait c'était uniquement pour ses filles. Arrivant en bas des escaliers, elle se hâtait d'aller dans la cuisine pour y préparer un délicieux thé. La quantité n'était pas fait uniquement pour une seule personne, l'Abura avait un invité.

En attendant de chauffer l'eau, elle scrutait à travers la fenêtre pour voir si celui-ci aller se pointer ou non d'une minute à l'autre. D'ailleurs, elle se demandait s'il viendrait tout simplement après avoir été la pire des garces à son égard. Et encore, elle était bien calme... Mais une promesse était une promesse, et à leur dernière rencontre - l'homme qu'elle attendait - gagnait le défi en entrainement par le geste simple et bien lâche de Yuko. Beaucoup trop en colère contre elle, ce dernier s'était retiré immédiatement par la suite en laissant le Genin à ses côtés pour pouvoir l'emmener à l'hôpital.

Aujourd'hui, par ce beau soleil, malgré le froid piquant de l'extérieur, elle faisait un immense effort de faire le premier pas pour s'expliquer. Qu'à cela se tienne, elle ne faisait pas de traitement de faveur en règle générale, mais au vu de l'approche des fêtes elle se disait qu'il serait peut-être temps d'enterrer la hache de guerre. Un poids en moins pour sa propre personne. Réfléchissant de plus bel, elle ne faisait pas attention où elle posait sa main et finissait tout bonnement par se brûler en mettant ses doigts sur la bouilloire sifflante !


S'exclamait-elle en évitant de faire le maximum de bruits. Elle qui n'était que peu friand de l'eau sur sa peau, elle n'avait pas le choix pour calmer sa douleur. Ca lui apprendra d'être tête en l'air !

Une curieuse invitation de la part d’une personne dont il n’aurait jamais pensé avoir une invitation. C’était extrêmement déroutant pour l’Uzumaki. D’un côté cette fille avait quelque chose de … spécial qui l’attirait et de l’autre, elle pouvait se montrer tellement… chiante! Parce que oui… il n’y avait pas d’autres mots… Elle savait être aussi pénible qu’elle pouvait montrer un petit côté fragile plutôt craquant… une fille attachiante quoi… Il s’était d’ailleurs juré de ne plus jamais avoir affaire à elle. D’ailleurs il était en retard. Pas volontairement bien sûr mais il avait longuement hésité à se rendre à ce rendez vous… longuement hésité à venir les mains vides et lui parler froidement sur le pas de la porte et partir une fois les explications données…Mais Kenshin n’était pas réellement comme ça… Il connaissait la notion du pardon. Il savait qu’il avait fait ou dit quelque chose pour qu’ils en arrivent à ce point… c’est donc dans sa tenue traditionnelle qu’il porte habituellement, à savoir un haut rouge et un bas blanc, qu’il arpente la rue, un bouquet de fleurs de cerisier en main. Bouquet qu’il cachait dans son dos à l’approche de l’habitation de celle qu’il devait voir… c’était un moyen pour lui de s’excuser pour l’avoir blessé. Il n’était pas aller la voir à l’hôpital. Pourtant c’était en partie de sa faute… mais il préférait qu’elle se repose plutôt qu’elle s’énerve après lui après tout. Les médecins avaient pas dû beaucoup rigoler avec un phénomène pareil… finalement, il arrive devant la porte puis prend une inspiration avant de cogner deux coups discrets sur la porte…

Quelqu'un venait de frapper à la porte. Yuko tournait la tête au même moment en sursautant n'ayant pas vu l'Uzumaki arrivé. Elle se demandait si elle avait bien fait d'inviter cet individu chez elle, mais maintenant elle n'allait pas lui fermer la porte... Déjà, fallait qu'elle soit ouverte pour ça et c'était ce que la trentenaire partait faire. Toujours habillée de son regard sévère, de sa voix autoritaire elle commençait déjà fortement l'échange.


Pas de bonjour, de poignet de mains, de bises ou elle ne savait qu'elle autre présentation chelou. Le contacte n'était pas une chose qu'elle appréciait, les visites encore moins. Mais pour une fois, elle fera un effort.


Tout en désignant le divan situé au milieu de la pièce. Se tenant le doigt et s'en ajouter un mot de plus, elle partait à la cuisine pour chercher quelques sucreries et le thé avec lequel elle s'est brûlée le doigt. Déposant le plateau sur la table basse, elle prenait le soin de s'installer en tailleur sur le pouffe en face. Gênée par ce silence, elle ne savait pas vraiment par quoi commencer. S'excuser ne faisait absolument pas parti de ses habitudes.




De ce qu'elle avait pu apprendre ici, les hôtes accueillaient leurs invités de cette manière. Peut-être pas aussi froidement que la veuve, mais c'était quelque chose de très symbolique dans leur culture.

Le froid de son hôte semblait encore plus mordant que celui de dehors… Kenshin aurait peut être eu plus chaud en restant sur le palier finalement… déposant ses Geta à l’entrée, puisqu’il était invité à entrer il hocha la tête poliment.



D’un coup il se trouvait bien bête avec son bouquet dans le dos… il le tendît tout de même à la Abura.



Se justifie t’il. Il ne manquerait plus qu’elle prenne cela comme une marque d’affection quelconque ou une tentative détournée de séduction. Il se dirigea donc vers le divan désigné et s’y installa appuyant ses avant-bras sur ses genoux. Le malaise était un peu palpable des deux côtés. Le silence aussi. Finalement elle prit la parole pour une banalité. Il hocha la tête doucement et se servit un gâteau qu’il goûta poliment espérant qu’elle n’y ait pas injecté un quelconque poison.



Dit il avec un sourire poli. Une fois sa bouchée avalée il reprit la parole. Il fallait bien que quelqu’un fasse le premier pas, et ce n’est sûrement pas elle qui le ferait.



Parce qu’il ne savait toujours pas. Et il était là pour ça. Au moins pour savoir. Tout en disant cela, son regard azur était plongé dans le sien. Un regard sincère. Il tenait réellement à régler cette histoire une bonne fois pour toute quitte à ce qu’après, il n’aient plus de contact.

Et voilà que les hostilités commençaient... Cela allait être extrêmement difficile pour la chieuse d'admettre ses tords, même sa raison n'était que peu valable et elle le savait très bien ! Voyant toute la sincérité du regard de cet Uzumaki, son regard plongeant dans le sien... Un nouveau coup de poignard se plantait en son sein. Prenant sa tasse de thé pour s'y réchauffer les mains en prenant soin de ne pas poser son doigt encore douloureux dessus, fixant la fumée émanant du petit récipient, elle inspirait et expirait par la suite longuement avant de se lancer...


Elle se tut un court lapse de temps.


En le regardant une nouvelle fois, elle ajoutait.


Elle baissait aussitôt les yeux en regardant dans le vide resserrant ses doigts autour de sa tasse et se mordant la lèvre inférieur comme pour retenir les larmes... Cette douleur était bien la pire que toutes celles qu'elles avaient enduré jusqu'à maintenant. Même prononcer son nom devenait bien difficile pour la mère veuve, les évènements étant encore bien trop frais.

Kenshin prenait sa tasse posant son bouquet qu’elle ne voulait sûrement pas sur le côté de la table. Il avait tout de même de se réchauffer les mains. L’écoutant avec pour une fois beaucoup de sérieux, il entre ouvrit la bouche pour répondre mais le mal être palpable de la Abura le fit refermer la bouche directement. « Me fais pas ça Yuko… ne pleure pas… » A qui ressemblait il? Le père de ses enfants? Un frère? Un ami cher? Toujours est il que cela semblait douloureux… Et que la discussion devenait déjà pesante… après lui avoir laissé un moment pour se remettre, il dit d’une voix douce.



Pas la peine de la harceler de questions. Mieux valait y aller doucement. C’était déjà assez difficile pour elle de se confier visiblement. Surtout « au fantôme » de son mari qu’il représentait visiblement. Ou de tout autre être cher qu’elle avait connue.



Il le disait sincèrement toujours en la regardant. Il ne savait pas trop quoi dire ou quoi faire pour l’aider. Mais si elle avait de parler, il voulait bien l’écouter pour qu’elle se libère d’un poids.

Yuko écoutait la question simple de Kenshin. Elle n'avait pas spécifié spécialement de qui il s'agissait, mais apparemment l'homme mettait le point dessus sans le savoir.


Il ne posait pas d'avantage de questions et surenchérissait même à inviter la jeune femme à vider son sac. Il était bien plein à craquer, mais sa confidente était Sayaka, la marraine de ses filles soit dit en passant.

Alors, son regard se posait une nouvelle fois sur ce pauvre sosie. L'Abura laissait une larme couler le long de sa joue avant de soupirer et de quand même faire l'effort de développer. Sinon, la discussion allait vite être terminer et elle ne savait pas si elle se sentirait apte d'en apprendre d'avantage sur Kenshin, bien que la curiosité la titillait en son fort intérieur. Aujourd'hui, elle n'était pas en l'état de faire copain-copain, demain non plus et les jours qui suivront probablement.


Une rencontre bien particulière....


Dans un coin de la pièce, une photo de l'individu était posé dans une sorte de petit hôtel. Une bougie était allumée et quelques objets qu'il avait offert sa femme s'y trouvait à côté, décorant avec soin ce "cercueil" à défaut de pouvoir revoir son cadavre...


Son regard se noircissait en repensant à cet homme qui n'en avait jamais rien eu à faire d'elle...

Kenshin écoutait en silence le récit de cette bien triste histoire, observant l’autel en l’honneur de feu son mari. Difficile pour le Uzumaki de trouver des mots réconfortants pour la Abura. De plus il n’avait pas bien compris… C’est donc Universa qui l’aurait vendu au Rihatsu? Ou son ex-mari avant lui? Si c’était lui comment avait il pu faire une chose pareille à la mère de ses enfants? C’était tout simplement horrible! Toujours est il qu’il n’était pas là pour juger mais pour écouter et éventuellement soutenir si elle en avait besoin. Il ne devait pas se montrer trop intrusif pour une fois. Il savait être sérieux quand la situation le nécessitait.



Il n’en dit pour le moment pas plus. Un simple merci pour le fait qu’elle ait accepté de lui parler de tout ça.



Dit il finalement.



Dit il sur un ton plus léger. Finalement c’est grâce à ça qu’elle avait accepté de lui parler. Et puis peut être qu’il parviendrait à lui tirer un très léger sourire qui sait?

Un mot tellement dur à prononcer et qui pourtant, pouvait paraître si simple pour d'autre ! Remercier quelqu'un cela écorchait bien trop le bout de la langue de cette chieuse ! Mais bon, elle faisait un bien immense effort ! Après tout, c'était bientôt les fêtes... Une sorte de trêve de noël.


Parler pour ne rien dire, ce n'était pas vraiment ce qu'elle préférait. Elle avait l'habitude de vivre dans l'action, à croire que son ancienne vie lui manquer pour certaines choses, mais pas d'autres... Elle n'avait pas sourit à sa vanne, elle se contentait simplement de hocher la tête.


Alors, elle buvait enfin sa première gorgée de thé depuis le début de la discussion. Cela avait plutôt bien tiédis et le goût en bouche était pas mal.


Elle se levait ensuite, déposant son thé. Yuko partait dans le débarras non loin du salon en cherchant quelques décorations pour entamer la fin de l'année.

Le Uzumaki cru ressentir comme un début de remerciements sortant de la bouche de Yuko. Voir même un certain… soulagement qu’il soit venus? Décidément elle avait un don pour gérer les ascenseurs émotionnels cette fille… elle commençait par essayer de te coller un pain dans le nez, quand la seconde d’après elle t’ouvrirait presque son cœur… Kenshin devait en faire de même. Au moins lui offrir autant d’honnêteté qu’elle a ce moment là…



Il en avait apprit beaucoup sur elle. Enfin… beaucoup en mode Yuko quoi…Il se doutait bien qu’elle avait déjà fait un énorme effort rien que pour lui dévoiler une partie et en laissant couler une petite larme devoilant une légère faiblesse. Il reprit son thé et le bu. Si sa présence lui suffisait, alors il se contenterait d’être présent… Alors qu’elle se levait pour aller chercher il ne savait trop quoi, il se leva ensuite se rapprochant de l’autel à Universa Uzumaki l’observant un moment toujours en silence, avant de finalement se diriger vers l’endroit où elle se trouvait voyant enfin ce qu’elle cherchait. Il resta debout sur le seuil de la pièce attendant qu’elle arrive les bras sans doute chargés.



Demande t’il en tendant les bras pour lui porter les décorations qu’elle pourrait installer où elle le souhaiterait. Elle n’avait pas l’air d’avoir beaucoup d’interactions sociales… et elle avait encore moins l’habitude qu’on puisse lui proposer un coup de main gratuit visiblement. Alors Kenshin tentait sa chance une nouvelle fois espérant que la magie de Noël opère…

Cela devait faire une bonne dizaine de minutes que la chieuse cherchait quelques décorations de part et d'autres avant d'entendre les pas, puis la voix de Kenshin dans son dos. Elle se tournait pour lui faire face avant de passer à côté de lui s'arrêtant un instant sans le regarder.


Puis, elle continuait son chemin comme-ci de rien n'était avant de retourner dans la pièce de séjour. Déposant ainsi le carton sur le canapé, elle fouillait pour voir ce qu'il s'y trouvait de bien intéressant. Quelques boules de noël, des stickers à mettre aux fenêtres, des guirlandes et encore des décorations mobiles, ainsi que des feuilles de gui qu'elle mettra probablement au rebords de ces fenêtres. Cela lui rappelait le baisé qu'elle échangeait avec son défunt de mari lors de son premier noël ici... Elle reposait avec une délicatesse insoupçonnée la plante avant de s'emparer bien plus abruptement d'une simple déco suspensible au plafond !

Cherchant du regard, elle se demandait bien où elle pouvait l'attacher ?

Bien. Kenshin s’occuperait donc du sapin. Après tout, les arbres c’était son domaine n’est ce pas?



Il avait une joie de vivre généralement communicative, sauf peut être avec la Abura… Mais ce n’était pas grave. A présent qu’il savait ce qu’elle lui reprochait et ce qu’elle attendait de lui, ni plus ni moins qu’une simple présence, il allait décorer ce sapin comme jamais il n’avait été décoré! Sortant les décorations à sa disposition pour les observer dans un premier temps, il prit le temps de les disposer patiemment sur le sapin, en déplaçant de temps à autre quelques unes, reculant de quelques pas pour mieux voir l’aspect général, rechangeant de position quelques boules et guirlandes avant de finalement poser la touche finale. L’étoile en son sommet. Oui ça lui convenait à présent. C’était magnifique. Il espérait que cela lui conviendrait. Il se retourna alors pour observer le travail de Yuko. Elle semblait chercher un endroit où poser sa suspension. À nouveau il observa la pièce avant de dire simplement.



Il se déplaça ensuite près d’elle en observant le plafond à cet endroit .